Jean PETERS
 Actrice américaine
Avec Jean Simmons et Gene Tierney, Jean Peters est l'un des visages marquants du cinéma américain des années 50, ne serait-ce que pour Candy, la brune à grain de beauté dans Le Port de la drogue. Dans le film de Fuller, c'est elle qui se fait piquer son portefeuille dans le métro par Richard Widmark, et jamais sa sensualité n'aura été plus flagrante. Darryl Zanuck n'avait d'ailleurs engagé cette ancienne Miss Ohio que sur son châssis et de ses yeux verts. Au sommet de la gloire, la plantureuse actrice a été mise sous cloche par le milliardaire érotomane Howard Hughes au plus grand dam de ses admirateurs.
Elizabeth Jean Peters est née le 15 octobre 1926 à East Canton dans l’Ohio. Elle est élevée dans une ferme par ses parents Gerald Peters, blanchisseur et Elizabeth Diesel, auprès de sa sœur cadette Shirley. D’abord attirée par l’enseignement, elle fait des études à l'université du Michigan et obtient un diplôme d'enseignement à l'Ohio State. Très belle jeune femme brune aux yeux verts, elle remporte le concours de Miss Ohio en 1945 et parrainée par le photographe Paul Robinson réussit les tests d’entrée à la 20th Century-Fox où elle signe un contrat de sept ans.
Une antistar très sexy
Pressentie pour jouer une fille de ferme dans Scudda Hoo ! Scudda Hay!, les studios la transforment en vilain petit canard avec taches de rousseurs et lunettes à monture en corne. Elle n’est finalement pas choisie pour ce film et remplace Linda Darnell choisie pour incarner Ambre dans Capitaine de Castille d’Henry King auprès de Tyrone Power. Élevée dès ce premier succès au rang de star, Jean Peters joue les femmes attrayantes et sexy dans des drames d'époque et des westerns. Elle est à nouveau dirigée par Henry King dans L’Orphelin de la mer et donne la réplique à Ray Milland dans Faux Jeu pour lequel elle prend des cours de chant et de danse, à Paul Douglas dans Ma brute chérie dans une robe si ajustée qu'elle est incapable de s'asseoir et à Louis Jourdan dans La Flibustière des Antilles.
Une filmographie courte mais éblouissante
Changeant radicalement de registre, Jean Peters incarne Josefa, la femme du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata (Marlon Brando) dans Viva Zapata ! d’Elia Kazan. Elle croise par trois fois l’autre icône des années cinquante Marilyn Monroe dans Rendez-moi ma Femme, Niagara d’Henry Hathaway (dont elle doit au départ occuper le rôle principal) et La Sarabande des Pantins. L’actrice brille dans des rôles de femmes terre à terre et déclare : « j’aime l’approche franche et honnête. Les insinuations, les intrigues, le côté sournois me sont étrangers. Je pense que le glamour des stars hollywoodiennes décourage le public. Ils ne nous reconnaissent pas comme des êtres humains. » Elle partage l’affiche de Prisonniers du Marais avec Jeffrey Hunter, celui du Port de la Drogue de Samuel Fuller avec Richard Widmark et de Bronco Apache de Robert Aldrich avec Burt Lancaster.
Retraite à 28 ans
En 1954, elle tourne le western La Lance brisée aux côtés de Spencer Tracy, et son dernier film Au Service des Hommes, comme femme d’un aumônier du Sénat. Après plusieurs refus, elle est évincé des studios. Après son mariage avec Howard Hughes, Jean Peters prend sa retraite d'actrice. Malgré des rumeurs persistances, la belle actrice ne reviendra plus sur les plateaux de cinéma. En 1976, elle accepte un rôle de soutien dans la mini-série télévisée The Moneychangers par amitié pour le producteur Ross Hunter et le plaisir de donner la réplique à Christopher Plummer. Elle récidive pour Peter et Paul, produit par son mari Stan Hough et un épisode d'Arabesque auprès d’Angela Lansbury, sa dernière apparition.
Madame Howard Hughes
Sur le plan privé, Jean Peters surprend par ses choix. Elle connaît une romance avec Audie Murphy en 1946 tandis qu'elle fait la connaissance d'Howard Hughes. En 1954, elle épouse le pétrolier texan Stuart Cramer qu’elle avait rencontré quelques semaines auparavant. Divorcée en 1957, elle se remarie avec Howard Hughes. Peu de temps après, le milliardaire se retire de la vie publique pour devenir un reclus excentrique. Au cours de son mariage, qui a duré de 1957 à 1971, Jean Peters est protégée toute la journée par les agents de sécurité de Hughes. En 1971, Peters et Hughes divorcent. À l’abri du besoin, Jean Peters épouse Stan Hough, un cadre de la 20th Century Fox. Veuve en 1990, l’ancienne star mène une vie discrète en Californie. Elle décède d' une leucémie le 13 octobre 2000 à Carlsbad, en Californie, deux jours avant son 74e anniversaire.


FILMOGRAPHIE :

Avec Samuel Fuller
1947 : Capitaine de Castille (Captain from Castile) d’Henry King
1948 : L’Orphelin de la mer (Deep Waters) d’Henry King
1949 : Faux Jeu (It happens every Spring) de Lloyd Bacon
1950 : Ma Brute chérie (Love that Brute) d’Alexander Hall
1950 : Le Temps des cerises (Take care of my little Girl) de Jean Negulesco
1950 : Rendez-moi ma femme (As young as you feel) d’Harmon Jones
1951 : Wait till the Sun shines, Nellie d’Henry King
1951 : La Flibustière des Antilles (Annie of the Indies) de Jacques Tourneur
1951 : Viva Zapata ! (Viva Zapata !) d’Elia Kazan
1952 : Prisonniers du Marais (Lure of the Wilderness) de Jean Negulesco
1952 : Niagara (Niagara) d’Henry Hathaway
1952 : La Sarabande des Pantins (O. Henry’s Full House) d’Henry Hathaway
1952 : Le Port de la Drogue (Pickup on South Street) de Samuel Fuller
1953 : Meurtre prémédité (A Blueprint for Murder) d’Andrew L. Stone
1953 : Le Crime était signé (Vicki) d’Harry Horner
1953 : La Fontaine des Amours (Three Coins in the Fountain) de Jean Negulesco
1953 : Bronco Apache (Apache) de Robert Aldrich
1954 : La lance brisée (Broken Lance) d’Edward Dmytryk
1954 : Au Service des Hommes (A Man called Peter) d’Henry Koster
1973 : Winesburg en Ohio de Ralph Senensky (tv)
1976 : Les Hommes d’Argent (The Moneychangers) de Boris Sagal (tv)
1981 : Pierre et Paul (Peter and Paul) de Robert Day (tv)


Filmographie de Jean PETERS
 
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