Katina PAXINOU
 Actrice grecque
Grande tragédienne grecque, Katina Paxinou tourne à 43 ans son premier film à Hollywood. Choix gagnant puisqu’elle remporte l’Oscar de meilleur actrice dans un second rôle pour Pour qui sonne le glas de Sam Wood auprès de Gary Cooper et Ingrid Bergman. Si la majorité de ses performances scéniques se déroulent à Athènes, sa carrière cinématographique se poursuit principalement à Hollywood.
Katína Paxinoú, de son vrai nom Ekateríni Konstantopoúlou voit le jour le 17 décembre 1900 au Pirée. Artiste précoce, elle fait des études musicales à Genève, Berlin et Vienne. Elle se produit comme chanteuse d’opéra et crée en 1920 Sœur Béatrice, un opéra en trois actes de Dimitri Mitropoulos d’après une pièce de Maurice Maeterlinck. Elle épouse Ioannis Paxinós et si l’union dure peu, elle conserve son patronyme de femme légèrement transformé en Paxinou comme nom de scène.
Une grande tragédienne grecque
Katina Paxinou renonce à la musique pour se consacrer au théâtre. Elle débute à Athènes dans La Femme nue d’Henry Bataille. Elle intègre le Théâtre Royal de Grèce et y rencontre son second époux Alexis Minotis. Avec son port de femme méditerranéenne, son visage dur et sa présence imposante, elle personnifie la tragédienne grecque dans Agamemnon ou Les Perses d’Eschylle, Médée, Hécube ou Les Phéniciennes d’Euripide mais aussi de grands auteurs internationaux comme Shakespeare (Othello, La Nuit des Rois, Le Roi Lear, Richard III, Hamlet), Ibsen (Les Revenants, Peer Gynt), Oscar Wilde (L’éventail de Lady Windermere, Un mari idéal), Molière (Le Malade imaginaire), Eugene O’Neill (Désir sous les ormes, Le Long Voyage vers la Nuit) ou Bertolt Brecht (Mère Courage).
Oscarisée pour un rôle de passionaria espagnole
Katina Paxinou fait une première prestation à Broadway en 1930 dans Électre de Sophocle et y revient en 1940 au terme d’une tournée en Angleterre. Avec son mari, elle décide d’émigrer aux États-Unis pendant la deuxième guerre mondiale. Elle est choisie pour être Pilar, la cheffe d’un groupe de résistants républicains pendant la guerre d’Espagne dans Pour qui sonne le glas, adaptation très hollywoodienne du roman d’Hemingway par Sam Wood. Véritable passionaria, l’actrice décroche l’Oscar du meilleur second rôle féminin. Elle tourne cinq autres films hollywoodiens jusqu’en 1949. Les Otages de la Moldau et Agent Secret s’inscrivent dans l’effort de guerre antinazi, les deux suivants sont des adaptations littéraires d’Oncle Silas et Le Deuil sied à Électre. Le derniern le film historique Échec à Borgia est un produit typique de l’association Henry King et Tyrone Power. Dans le même temps, elle se produit à Broadway dans Hedda Gabler d’Henrik Ibsen ou La Maison de Bernarda Alba de Garcia Lorca.
Retour au pays natal
En 1950, les époux Minotis reviennent en Grèce et Katina Paxinou poursuit ses activités théâtrales au désormais Théâtre national de Grèce. Dans les années cinquante, elle fait une apparition dans Monsieur Arkadin d’Orson Welles et tourne son dernier film américain Quand la terre brûle. Elle incarne des personnages forts dans des productions européennes, notamment Rocco et ses frères de Luchino Visconti en mamma d’Alain Delon et Renato Salvatori, Mort d’un Bandit avec Francisco Rabal, L'Île d'Aphrodite de Giorgos Skalenakis, Tante Zita de Robert Enrico où elle incarne le rôle-titre, Un Été sauvage de Marcel Camus où elle découvre l’univers hippie. Elle apparaît en 1970 dans un rôle d’invité dans la série Les Règles du Jeu et dans son dernier film The Martlet’s Tale, une réussite méconnue du fils d'un critique célèbre John Crowther dans laquelle elle incarne l’indomptable Orsetta qui « envoie les rires moqueurs des morts depuis leur tombe pour tourmenter les vivants ». Atteinte d’un cancer, elle donne toujours de nombreuses représentations de Mère Courage et ses Enfants de Brecht en 1971 et 1972. Mais la lutteuse doit céder contre la maladie. Katina Paxinou meurt à Athènes le 22 février 1973 à l'âge de 72 ans. Véritable institution, un musée porte son nom à Athènes associé à celui de son mari.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jennifer Jones
1943 : Pour qui sonne le glas (For Whom the Bell Tolls) de Sam Wood
1943 : Les Otages de la Moldau (Hostages) de Frank Tuttle
1945 : Agent secret (Confidential Agent) d'Herman Shumlin
1947 : Oncle Silas (Uncle Silas) de Charles Frank
1947 : Le deuil sied à Électre (Mourning becomes Electra) de Dudley Nichols
1949 : Échec à Borgia (Prince of Foxes) d'Henry King
1955 : Dossier secret (Mr. Arkadin) d'Orson Welles
1959 : Noces de Sang (Blood Wedding) de George R. Foa (tv)
1959 : Quand la terre brûle (The Miracle) d'Irving Rapper
1960 : Rocco et ses frères (Rocco e i suoi fratelli) de Luchino Visconti
1961 : Mort d'un bandit (Morte di un bandito) de Giuseppe Amato
1962 : Le Procès (The Trial) d'Orson Welles
1964 : The Stage to Three de Julian Biggs (cm)
1965 : L'Île d'Aphrodite (To Nisí tis Afrodítis) de Giorgos Skalenakis
1968 : Tante Zita de Robert Enrico
1970 : Un été sauvage de Marcel Camus
1970 : The Martlet's Tale de John Crowther


Filmographie de Katina PAXINOU
 
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