Debra Paget, de son vrai nom Debralee Griffin, née le 19 août 1933 à Denver dans le Colorado, elle quitte le Colorado très jeune pour s’installer à Los Angeles car sa mère envisage une carrière à Hollywood pour ses enfants. Elle prendra alors le nom de Paget en référence à ses ancêtres, Lord et Lady Paget. Elle travaille dès l’âge de huit ans et fait partie en 1946 de la distribution de la pièce Les Joyeuses Commères de Windsor de Shakespeare. Découverte en 1949 par Robert Siodmak, un des maîtres du film noir, qui la fait débuter dans La Proie, elle s’illustre dans le genre à ses débuts dans La Maison des étrangers de Joseph Mankiewicz, où elle joue le rôle de la jeune fiancée italienne de Richard Conte, et Quatorze Heures de Henry Hathaway, éclipsée chaque fois par des comédiennes confirmées (Susan Hayward et Barbara Bel Geddes).
Emplois exotiques
Sa spectaculaire beauté brune la destine aux emplois exotiques, comme la plupart des belles brunes d’Hollywood... Elle s’illustre en Indienne dans La Flèche brisée avec James Stewart ou en Hawaïenne promise au volcan dans L’Oiseau de Paradis, deux films pacifistes de Delmer Daves, dans le film d’aventures historiques comme La Flibustière des Antilles dont l’héroïne est jouée par Jean Peters, Prince Vaillant où elle tient le second rôle féminin derrière la blonde Janet Leigh. On la retrouve dans le péplum comme La Princesse du Nil, Les Gladiateurs où Susan Hayward s’impose encore au premier plan, Les Dix Commandements, La Vallée des Pharaons en Italie et l’aventure exotique comme Omar Khayyam. La star revient périodiquement au western, un de ses genres favoris, notamment dans Le Cavalier du crépuscule où elle est la partenaire d’Elvis Presley. Elle est courtisée par Stewart Granger et Robert Taylor dans La Dernière Chasse de Brooks et se montre encore plus charnelle et perverse dans Au bord de la rivière d’Allan Dwan.
Emouvante et sensuelle
Malgré la concurrence impitoyable, Debra s’impose comme une des plus émouvantes interprètes de sa génération, idéale victime de toutes sortes de sévices. Elle prête ainsi ses traits à la célèbre Cosette de Victor Hugo dans Les Miserables et, dans Les Dix Commandements, elle est souillée par l’infâme Hébreu joué par Edward G. Robinson. Le sommet de ce parcours est évidemment l’héroïne du Tigre du Bengale et du Tombeau hindou, dans lesquels elle impose définitivement sa beauté gracieuse et touchante. Cependant ces deux chefs d’œuvre de Fritz Lang qui reprend pour l’occasion de vieux scénarios de son ex-épouse Thea von Harbou précèdent de peu le déclin de l’actrice. Parallèlement à sa carrière devant les caméras, Paget participe de 1950 à 1956 à six pièces radiophoniques pour le Family Theater et se tourne vers la télévision apparaissant notamment dans La Grande Caravane, Rawhide, avec le débutant Clint Eastwood et L’Homme à la Rolls, son dernier rôle en 1965.
Mariages éclairs
Côté vie privée, Debra a connu pas mal d’aléas. Son mariage avec l’acteur et chanteur David Street en 1958 a duré quatre mois, en 1960 son mariage avec Budd Boetticher, prestigieux réalisateur de westerns notamment, a duré 22 jours. Debra Paget quitte le monde du spectacle après son mariage en 1964 avec Louis C. Kung, neveu de Madame Chiang Kai-Shek qui a fait fortune dans l’industrie pétrolière. Ils ont eu un fils, Greg, et se sont séparés en 1980.
FILMOGRAPHIE :
Avec Elvis Presley
1949 : Maman est étudiante (Mother Is a Freshman) de Lloyd Bacon
1949 : Faux Jeu (It Happens Every Spring) de Lloyd Bacon
1949 : La Maison des étrangers (House of strangers) de Joseph L. Mankiewicz
1950 : La Flèche brisée (Broken Arrow) de Delmer Daves
1951 : 14 heures (Fourteen Hours) de Henry Hathaway
1951 : L'Oiseau de paradis (Bird of Paradise) de Delmer Daves
1951 : La Flibustière des Antilles (Anne of the Indies) de Jacques Tourneur
1952 : Six filles cherchent un mari (Belles on Their Toes) d’Henry Levin
1952 : La Vie de Jean Valjean (Les Misérables) de Lewis Milestone
1952 : La Parade de la gloire (Stars and Stripes Forever) d’Henry Koster
1954 : Prince Vaillant (Prince Valiant) d’Henry Hathaway
1954 : La Princesse du Nil (Princess of the Nile) d’Harmon Jones
1954 : Les Gladiateurs (Demetius and the Gladiators) de Delmer Daves
1954 : La Sirène de Bâton Rouge (The Gambler from Natchez) d’Henry Levin
1955 : Plumes blanches (White Feather) de Robert D. Webb
1955 : Seven Angry Men de Charles Marquis Warren
1956 : La Dernière chasse (The Last hunt) de Richard Brooks
1956 : Les Dix Commandements (The Ten commandments) de Cecil B. DeMille
1956 : Le Cavalier du crépuscule (Love me tender) de Robert D. Webb
1957 : Le Bord de la rivière (The River's Edge) d’Allan Dwan
1957 : Les Amours d’Omar Khayyam (Omar Khayyam) de William Dieterle
1958 : De la Terre à la Lune (From the Earth to the Moon) de Byron Haskin
1959 : Le Tigre du Bengale (Der Tiger von Eschnapur) de Fritz Lang
1959 : Le Tombeau hindou (Das indische Grabmal) de Fritz Lang
1960 : Journey to the Lost City de Fritz Lang
1960 : Why Must I Die? de Roy Del Ruth
1960 : La Vallée des pharaons (Il Sepolcro dei re) de Fernando Cerchio
1961 : Abattez cet homme (Most Dangerous Man Alive) d’Allan Dwan
1961 : Les Brigands (I masnadieri) de Mario Bonnard
1962 : L'Empire de la Terreur (Tales of terror) de Roger Corman
1963 : La Malédiction d’Arkham (The Haunted palace) de Roger Corman
Filmographie de Debra PAGET