Bagarreur et marginal
Alfredo James «Al» Pacino est né le 24 avril 1940 à New York, dans le quartier de East Harlem. Ses parents, Salvatore Pacino et Rose Gerardi, italo-américains originaires de Corleone en Sicile, divorcent quand il a deux ans. Sa mère déménage dans le Bronx. Son père s’installe comme restaurateur en Californie. Au cours de ses années d’adolescence, Sonny, comme le surnomment ses amis, connaît la loi de la rue entre bagarres et drogue. Mauvais élève, il quitte l’école et la maison à 17 ans pour exercer des petits boulots, de coursier à commis des postes pour financer ses études d’acteur. Il débute au théâtre en jouant dans des caves de New York des pièces underground. Il rejoint le Herbert Berghof Studio (HB Studio), où il rencontre Charles Laughton, qui deviendra son mentor et meilleur ami. Au cours de cette période, il est fréquemment au chômage et sans abri, et parfois doit dormir dans la rue ou chez des amis. En 1962, sa mère meurt à l’âge de 43 ans. L’année suivante, son grand-père, James Gerardi, l’une des personnes les plus influentes dans sa vie, meurt aussi. En 1966, Pacino est admis à l’ Actors’ Studio et fait ses grands débuts au théâtre. Il y connait le succès avec Awake and Sing de Clifford Odets. Sa partenaire Jill Clayburgh partagera sa vie pendant cinq ans. Il interprète des pièces d’Israël Horovitz ou Martin Bregman. Il donne la réplique à Jill Clayburgh dans une série télévisée policière pour ABC. En 1969, Pacino fait ses débuts à Broadway et connaît un grand succès avec Richard III. Plus tard, il en tirera un documentaire sur la méthode Strasberg, puis le film Looking for Richard, sa première réalisation.
Gangster ou junkie pour le cinéma
Après le succès sur scène, Al Pacino fait ses débuts au cinéma avec une courte apparition dans Me, Natalie, un film indépendant avec Patty Duke. Il campe un toxicomane dans Panique à Needle Park de Jerry Schatzberg, nourri d’expériences personnelles, plusieurs de ses amis étant mort d’overdose. En 1972, à la surprise générale, il est préféré à Robert Redford et Warren Beatty pour incarner Michael Corleone dans Le Parrain. Pacino vient d’entrer dans la légende et se retrouve nominé comme meilleur acteur de complément. Il boycotte la cérémonie tout comme Marlon Brando qui remporte pourtant la statuette du meilleur acteur. En 1973, il retrouve Schatzberg pour L’Épouvantail aux côtés de Gene Hackman. Le film remporte la Palme d’Or à Cannes. Cette même année, Pacino incarne Serpico, basé sur l’histoire vraie d’un policier Frank Serpico, infiltré pour enquêter sur la corruption de ses collègues policiers. En 1974, Pacino reprend son rôle de Michael Corleone dans Le Parrain II, première suite à gagner l’oscar du meilleur film. En 1975, il interprète un homosexuel qui commet un braquage pour permettre à son ami d’être opéré. Un Après-midi de Chien de Sidney Lumet asseoit sa réputation d’acteur félin et dynamique. Il change de registre avec le mélodramatique Bobby Deerfield où il campe un pilote automobile. Il enchaîne avec le sombre Justice pour tous. Les années 70 se soldent par un sans faute. La décennie suivante va être plus délicate à gérer.
Des personnages étonnants dans des films sans relief
Ses films suivants sont controversés ou décevants. Cruising de William Friedkin soulève des protestations de la communauté gay de New York, et la comédie dramatique Avec les Compliments de l’Auteur est vivement critiquée. Cependant, la transposition de Scarface par Brian de Palma dans les milieux de la mafia cubaine va connaître un véritable triomphe. Pacino obtient un Golden Globe pour son rôle du baron de la drogue Tony Montana. En 1985, le film Révolution autour d’un trappeur au cours de la guerre d’Indépendance américaine, est un échec commercial et critique. Al Pacino retourne au théâtre et joue La Résistible Ascension d’Arturo Ui. Il ne revient au cinéma qu’en 1989 avec Sea of Love, un polar conventionnel. Alors qu’il aura tourné 14 films en vingt ans, il va en tourner plus de trente dans les vingt années suivantes, essentiellement des polars comme Le Parrain III, Heat où il affronte Robert de Niro, Donnie Brasco où il campe Lefty un petit mafieux pathétique et les deux ratages de Jon Avnet, 88 Minutes et La Loi et l’Ordre.
Pour l'amour du jeu
N'ayant plus rien à prouver, Al Pacino s’amuse à camper des personnages hors normes comme Satan dans L’Associé du Diable, l’aveugle dans Le Temps d’un Week-end, le personnage au bout du rouleau d'Insomnie, le créateur fou de SIm0ne, personnage de femme virtuelle, le recruteur de la CIA dans La Recrue, Shylock dans Le Marchand de Venise, adapté de Shakespeare par Michael Radford, l'ancienne rock star Danny Collins où l'énigmatique Phil Spector, producteur de musique suspecté de meurtre dans un téléfilm de David Mamet. Depuis 1990, Al Pacino n’en a pas oublié pour autant le théâtre jouant Eugene O’Neill, Oscar Wilde et Lyle Kessler. Il assure en outre la co-présidence de l’Actor’s Studio avec Ellen Burstyn et Harvey Keitel. Bien qu'Al Pacino ne s’est jamais marié, il a trois enfants. La première, Marie Julie, née en 1989 avec Jan Tarrant, puis des jumeaux, Anton James et Olivia Rose, nés le 25 Janvier 2001 avec Beverly D’Angelo. Il a vécu une histoire d'amour avec Marthe Keller, sa partenaire de Bobby Deerfield avec qui il est toujours resté en bons termes. Le mauvais garçon des rues du Bronx est devenu un des acteurs les plus importants du cinéma américain.
FILMOGRAPHIE :
Avec Brian De Palma
1971 : Panique à Needle Park (The Panic in Needle Park) de Jerry Schatzberg
1972 : Le Parrain (The Godfather) de Francis Ford Coppola
1973 : L’Épouvantail (Scarecrow) de Jerry Schatzberg
1973 : Serpico (Serpico) de Sidney Lumet
1974 : Le Parrain 2 (The Godfather: Part II) de Francis Ford Coppola
1975 : Un après-midi de chien (Dog Day Afternoon) de Sidney Lumet
1977 : Bobby Deerfield (Bobby Deerfield) de Sydney Pollack
1979 : Justice pour tous (...And Justice for All) de Norman Jewison
1980 : La Chasse (Cruising) de William Friedkin
1982 : Avec les compliments de l'auteur (Author! Author!) d'Arthur Hiller
1983 : Scarface (Scarface) de Brian De Palma
1985 : Révolution (Revolution) de Hugh Hudson
1989 : Mélodie pour un meurtre (Sea of Love) de Harold Becker
1990 : Dick Tracy (Dick Tracy) de Warren Beatty
1990 : The Local Stigmatic de David F. Wheeler
1990 : Le Parrain 3 (The Godfather: Part III) de Francis Ford Coppola
1991 : In Bed with Madonna (Madonna: Truth or Dare) d'Alek Keshishian
1991 : Frankie et Johnny (Frankie and Johnny) de Garry Marshall
1992 : Glengarry (Glengarry Glen Ross) de James Foley
1992 : Le Temps d'un week-end (Scent of a Woman) de Martin Brest
1993 : L'Impasse (Carlito's Way) de Brian De Palma
1995 : Instant de bonheur (Two Bits) de James Foley
1995 : Heat (Heat) de Michael Mann
1996 : City Hall (City Hall) d’Harold Becker
1996 : Looking for Richard (Looking for Richard) d’Al Pacino
1997 : Donnie Brasco (Donnie Brasco) de Mike Newell
1997 : Pitch de Kenny Hotz et Spencer Rice
1997 : L'Associé du diable (Devil's Advocate) de Taylor Hackford
1999 : Révélations (The Insider) de Michael Mann
1999 : L'Enfer du dimanche (Any Given Sunday) d'Oliver Stone
2000 : Café Chinois (Chinese Coffee) d’Al Pacino
2002 : Insomnia (Insomnia) de Christopher Nolan
2002 : Simone (S1m0ne) d'Andrew Niccol
2002 : Influences (People I Know) de Daniel Algrant
2003 : La Recrue (The Recruit) de Roger Donaldson
2003 : Angels in America de Mike Nichols (tv)
2003 : Amours troubles (Gigli) de Martin Brest
2004 : Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice) de Michael Radford
2005 : Two for the Money (Two for Money) de D. J. Caruso
2007 : 88 Minutes (88 Minutes) de Jon Avnet
2007 : Ocean's Thirteen (Ocean’s Thirteen) de Steven Soderbergh
2008 : La Loi et l'Ordre (Righteous Kill) de Jon Avnet
2010 : La Vérité sur Jack (You Don't Know Jack) de Barry Levinson (tv)
2011 : Un flic pour cible (The Son of No One) de Dito Montiel
2011 : Jack et Julie (Jack and Jill) de Dennis Dugan
2013 : Salomé (Wilde Salome) d’Al Pacino
2013 : Phil Spector (Phil Spector) de David Mamet (tv)
2013 : Les Derniers Affranchis (Stand Up Guys) de Fisher Stevens
2014 : Manglehorn (Manglehorn) de David Gordon Green
2015 : The Humbling de Barry Levinson
2015 : Danny Collins (Danny Collins) de Dan Fogelman
2016 : Manipulations (Misconduct) de Shintaro Shimosawa
2017 : The Pirates of Somalia de Bryan Buckley
2017 : Hangman (Hangman) de Johnny Martin
2018 : Paterno (Paterno) de Barry Levinson (tv)
2019 : Once Upon a Time… in Hollywood de Quentin Tarantino
2019 : The Irishman (The Irishman) de Martin Scorsese
2020 : Hunters (Hunters) de Phil Abraham & Nelson McCormick (tv)
2021 : American Traitor: The Trial of Axis Sally de Michael Polish
2021 : House of Gucci (House of Gucci) de Ridley Scott
2023 : Knox Goes Away de Michael Keaton
2024 : Modi (Modi) de Johnny Depp
2024 : Assassination de Barry Levinson
2024 : In the Hand of Dante de Julian Schnabel
Filmographie d'Al PACINO