Laurence Kerr Olivier naît le 22 mai 1907 à Dorking, dans le comté de Surrey. Son père, Gerard Kerr Olivier est pasteur et sa mère Agnes Louise Crookenden, issue d’une famille très religieuse décède en 1919. Acteur précoce, il joue Brutus dans Jules Cesar à l’âge de neuf ans. À la mort de sa mère, le jeune Laurence abandonne ses études universitaires et s’inscrit à la All Saints’ Choir School. Après des débuts difficiles, souvent relégué à des figurations et des rôles féminins dans la tradition shakespearienne, c’est en 1925 qu’il commence à avoir des rôles plus consistants et va devenir, petit à petit l’un des plus prestigieux comédiens de la scène britannique.
Heathcliff et De Winter
Pour ses débuts au cinéma, Laurence Olivier se contente d’interpréter des rôles de jeunes premiers dans des productions anglaises comme La veuve temporaire, La Femme de Putiphar, 21 jours ou L’Invincible Armada où il donne la réplique à Vivien Leigh. Il joue une variété de rôles plus importante au théâtre passant de Noel Coward dans Private Lifes à Romeo et Juliette où avec John Gielgud, il rompt la tradition en donnant beaucoup de fluidité aux vers généralement déclamés par ses prédécesseurs. Il interprète Henry V auprès de Charles Laughton et Hamlet avec Vivien Leigh. Les deux acteurs ont eu un coup de foudre respectifs. Marié à Jill Esmond, mère de Tarquin en 1936, Laurence Olivier divorce et officialise sa liaison avec Vivien Leigh. Il part pour les États-Unis pour incarner Heathcliff dans l’adaptation du best-seller d’Emily Brontë, Les hauts d’Hurlevent de William Wyler. Son statut change immédiatement et Alfred Hitchcock, subjugué par le talent de son compatriote lui offre le du châtelain Maxim de Winter aux côtés de Joan Fontaine, dans Rebecca, un drame romantique d’après Daphné Du Maurier qui remporte l’oscar du meilleur film. Pendant la guerre, Laurence Olivier rentre en Grande Bretagne et s’engage comme pilote dans la Fleet Air Arm of the Royal Navy. En 1941, alors il ncarne l’amiral Nelson dans Lady Hamilton d’Alexandre Korda où il retrouve Vivien Leigh. Il passe à la réalisation d’Henry V dont le succès lui rapporte l’Oscar du meilleur acteur en 1946.
Des personnages divers et variés
Alternant entre théâtre et cinéma, tout ce que touche Laurence Olivier se transforme en succès. Il poursuit sa trilogie shakespearienne avec Hamlet auprès de Jean Simmons en 1948 et Richard III en 1955. Il a l’honneur de commenter le couronnement d’Elizabeth II pour la télévision britannique. Il joue les hommes mariés volages dans Un Amour désespéré de Wyler et engage Marilyn Monroe pour l’adaptation de la pièce de Terrence Rattigan, Le Prince et de la Danseuse. Habitué des rôles forts et variés, il est Crassus dans Spartacus de Stanley Kubrick, le président de l’URSS dans Les Souliers de Saint-Pierre de Michael Anderson, un professeur de lettres marié avec Simone Signoret, qui tombe sous le charme de son élève Sarah Miles dans Le Verdict de Peter Glenville, un enquêteur sceptique dans Bunny Lake a disparu d'Otto Preminger, un comte russe dans Nicolas et Alexandra de Franklin Schaffner. En 1967, Laurence Olivier découvre qu’il est atteint d’un cancer de la prostate. Dans les années 1970, une maladie musculaire le contraint à limiter ses apparitions à l'écran. En 1970, il passe une dernière fois derrière la caméra en adaptant Les trois sœurs de Tchekhov.
Un grand acteur classique
Toujours inattendu, il est l’écrivain aristocrate dans Le Limier de Joseph L. Mankiewicz, duel saisissant avec Michael Caine, ou le criminel de guerre nazi en exil affrontant Dustin Hoffman dans Marathon Man de John Schlesinger. Pendant le tournage, il voit Hoffman exténué qui n'avait pas dormi pendant un certaint temps et lui lance ; "Vous n'avez jamais essayé de jouer". Le fossé entre son clacissisme et la méthode Strasberg trouve là une étincelante illustration. Il change de camp pour incarner Simon Wiesenthal traquant Joseph Mengele (Gregory Peck) dans Ces Garçons venus du Brésil. Acteur de théâtre avant tout, il s’est remarié avec l’actrice Joan Plowright en 1961. Directeur de l’England’s National Theatre Company, il fait quelques apparitions à la télévision américaine, notamment dans The Moon and Six Pence, La Chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams et Love among the Ruins de George Cukor face à Katharine Hepburn. Sir Laurence Olivier décède à Steyning (Sussex de l’Ouest), le 11 juillet 1989, quelques mois après la sortie de son dernier film, War requiem de Derek Jarman.
FILMOGRAPHIE :
Avec Vivien Leigh
1930 : Too Many Crooks de George King
1930 : La Veuve temporaire (The Temporary Widow) de Gustav Ucicky
1931 : Le Passeport jaune (The Yellow Ticket) de Raoul Walsh
1931 : La Femme de Putiphar (Potiphar's Wife) de Maurice Elvey
1931 : Le Sphinx a parlé (Friends and Lovers) de Victor Schertzinger
1932 : Westward Passage de Robert Milton
1933 : L’Accord parfait (Perfect Understanding) de Cyril Gardner
1933 : Ce n'est pas drôle (No Funny Business) de John Stafford et Victor Hanbury
1935 : Les Nuits moscovites (Moscow Nights) d’Anthony Asquith
1936 : Comme il vous plaira (As you Like it) de Paul Czinner
1936 : La Conquête de l'air (Conquest of the air) de d’Alexander Esway et Zoltan Korda
1937 : L'Invincible Armada (Fire Over England) de William K. Howard
1938 : Le Divorce de Lady X (The Divorce of Lady X) de Tim Whelan
1938 : Armes secrètes (Q Planes) de Tim Whelan
1939 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de William Wyler
1940 : Vingt et un jours ensemble (21 Days) de Basil Dean
1940 : Rebecca (Rebecca) d’Alfred Hitchcock
1940 : Orgueil et Préjugés (Pride and Prejudice) de Robert Z. Leonard
1941 : Lady Hamilton (Lady Hamilton Woman) d’Alexander Korda
1941 : 49e Parallèle (49th Parallel) de Michael Powell
1943 : L'Étranger (The Demi-Paradise) d’Anthony Asquith
1944 : Heureux mortels (This Happy Breed) de David Lean (voix)
1944 : Henry V (Henry the Fift) de Laurence Olivier
1948 : Hamlet (Hamlet) de Laurence Olivier
1951 : La Boîte magique (The Magic Box) de John Boulting
1952 : Un amour désespéré (Carrie) de William Wyler
1953 : L'Opéra des gueux (The Beggar's Opera) de Peter Brook
1955 : Richard III de Laurence Olivier d’après Shakespeare
1957 : Le Prince et la Danseuse (The Prince and the Showgirl) de Laurence Olivier
1959 : Au fil de l'épée (The Devil's Disciple) de Guy Hamilton
1960 : Le Cabotin (The Entertainer) de Tony Richardson
1960 : Spartacus (Spartacus) de Stanley Kubrick
1962 : Le Verdict (Term of Trial) de Peter Glenville
1963 : Oncle Vania (en) (Uncle Vanya) de Stuart Burge
1965 : Bunny Lake a disparu (Bunny Lake Is Missing) d’Otto Preminger
1965 : Othello (Othello) de Stuart Burge
1966 : Khartoum (Khartoum) de Basil Dearden
1968 : Les Souliers de saint Pierre (The Shoes of the Fisherman) de Michael Anderson
1969 : Ah Dieu ! que la guerre est jolie (What a Lovely War) de Richard Attenborough
1969 : La Danse de la mort (The Dance of Death) de David Giles
1969 : La Bataille d’Angleterre (The Battle of Britain) de Guy Hamilton
1970 : Trois Sœurs (Three Sisters) de Laurence Olivier et John Sichel
1971 : Nicolas et Alexandra (Nicholas and Alexandra) de Franklin J. Schaffner
1972 : Le Limier (Sleuth) de Joseph L. Mankiewicz
1972 : Lady Caroline Lamb (Lady Caroline Lamb) de Robert Bolt
1974 : The Rehearsal (I Dokimi) de Jules Dassin
1976 : Sherlock Holmes attaque l'Orient-Express (The Seven-Per-Cent solution) d’Herbert Ross
1976 : Marathon Man (Marathon Man) de John Schlesinger
1977 : Un pont trop loin (A bridge too far) de Richard Attenborough
1977 : Jésus de Nazareth (Jesus of Nazareth) de Franco Zeffirelli
1978 : Betsy (The Betsy) de Daniel Petrie
1978 : Ces garçons qui venaient du Brésil (The Boys from Brazil) de Franklin J. Schaffner
1979 : I Love You, je t'aime (A Little Romance) de George Roy Hill
1979 : Dracula (Dracula 80) de John Badham
1980 : Le Chanteur de jazz (The Jazz Singer) de Richard Fleischer
1981 : Inchon (Inchon !) de Terence Young
1981 : Le Choc des Titans (Clash of the Titans) de Desmond Davis
1983 : Où est Parcifal ? (Where is Parcifal ?) d’Henry Hellman
1984 : La Taupe (The Jigsaw Man) de Terence Young
1984 : Le Bounty (The Bounty) de Roger Donaldson
1985 : Les Oies sauvages 2 (Wild geese II) de Peter Hunt
1985 : Mr Halpern and Mr Johnson d’Alvin Rakoff
1989 : War Requiem de Derek Jarman
Télévision :
1959 : The Moon and Sixpence de Robert Mulligan
1961 : Le Pouvoir et la Gloire (The Power and the Glory) de Mark Daniels
1969 : David Copperfield (David Copperfield) de Delbert Mann
1973 : Le Marchand de Venise (The Merchant of Venice) de John Sichel
1975 : Il neige au printemps (Love Among the Ruins) de George Cukor
1976 : La Chatte sur un toit brûlant (Cat on a Hot Tin Roof) de Robert Moore
1977 : Jésus de Nazareth (Jesus of Nazareth) (mini-série) de Franco Zeffirelli
1977 : Reviens, petite Sheba (Come Back, Little Sheba) de Silvio Narizzano
1978 : Saturday, Sunday, Monday d’Alan Bridges
1978 : Daphne Laureola de Waris Hussein
1983 : Wagner (Wagner) de Tony Palmer
1983 : Le Roi Lear (King Lear) de Michael Elliott
1984 : Un parfum de meurtre (A Talent for Murder) d’Alvin Rakoff
1984 : A Voyage Round My Father d’Alvin Rakoff
1984 : Les Derniers Jours de Pompéi (The Last Days of Pompeii) de Peter Hunt
1984 : The Ebony Tower de Robert Knights
1986 : Pierre le Grand (Peter the Great) de Marvin J. Chomsky
1986 : Lost Empires d’Alan Grint
Filmographie de Laurence OLIVIER