Ramon Novarro, de son vrai nom José Ramón Gil Samaniego voit le jour le 6 février 1899 à Durango au Mexique. Son père Mariano Samaniego est dentiste et sa mère Leonor Perez Gavillan élève ses treize enfants dans le domaine appelé Le Jardin d’Eden. Trois des sœurs de Ramon sont devenues religieuses. Sa famille prospère doit quitter le Mexique au moment de la Révolution et s’installe à Los Angeles.
Ben-Hur superstar
À 18 ans, le jeune Ramon travaille comme danseur dans la troupe de Marion Morgan. Multipliant les petits boulots, il vient tenter sa chance à la MGM comme figurant dans notamment Jeanne d’Arc de Cecil B. DeMille, Le Jaguar avec Sessue Hayakawa et Les quatre chevaliers de l’apocalypse avec Rudolph Valentino. Remarqué par Rex Ingram, Ramon Novarro joue le Comte Rupert de Hentzau dans Le Prisonnier de Zenda auprès d’Alice Terry en princesse Flavia. La même équipe est réunie pour de grands succès comme Scaramouche, L’Arabe, en référence au Sheik de Valentino et Les Amants. En plus du charme de son regard sombre, l’acteur démontre des talents de bretteur qui en font une vedette du film d’action. Il obtient la consécration en endossant le rôle-titre de Ben-Hur de Fred Niblo. Avec cette superproduction spectaculaire d’une grande beauté plastique et d’une densité dramatique remarquables, l’acteur atteint le sommet de sa gloire. Son physique de latin lover, quelque peu androgyne le désigne comme le successeur de Rudolph Valentino. Il devient l’étudiant inscrit incognito à Heidelberg qui tombe amoureux de Norma Shearer dans Le Prince étudiant d’Ernst Lubitsch.
Chanteur de charme et comédien
Sa voix passe très bien à l’avènement du parlant et les talents de chanteur de Ramon Novarro font apprécier sa belle voix de crooner hispanique dans Call of the flesh avec Renée Adorée et The Pagan véritable hymne à la jeunesse et à la pureté où sa voix est cependant pré-synchronisée. Il en co-réalise la version espagnole avec Rosita Ballesteros et la française avec Suzy Vernon. Jacques Feyder le dirige dans L’Aube auprès de son épouse Françoise Rosay et Le fils du Rajah. En 1931, il incarne le lieutenant Alexis Rosanoff dans Mata-Hari interprétée par Greta Garbo. Son charme opère toujours dans des films exotiques comme Le Chant du Nil en chef arabe avec Myrna Loy ou Laughing Boy, en indien navajo avec Lupe Velez. Mais les latin lovers sont passés de mode et de plus, ouvertement homosexuel, il refuse le mariage blanc organisé par la MGM pour satisfaire les conventions sociales. Il rompt avec la firme au Lion et se lance dans l’immobilier. Il s’essaie à la réalisation mais sans grand succès avec le mélodrame Contra la corriente avec l’Espagnole Luana Alcañiz. Il vient tourner à Rome La Comédie du Bonheur auprès de Michel Simon et Micheline Presle mais la guerre l’oblige à retourner aux États-Unis. Il tourne son seul film mexicain La Virgen que forjó una patria de Julio Bracho où il incarne un Indien à qui la Vierge est apparu.
Une fin tragique
Ramon Novarro, écarté des studios doit se contenter de rôles secondaires dans Les Insurgés de John Huston dont l’action est située à Cuba, Ça commence à Vera Cruz de Don Siegel en policier mexicain auprès de Robert Mitchum, Le Convoi maudit en richissime aux prises avec une bande de soldats sudistes évadés et Cas de Conscience en colonel d’une dictature d’Amérique du Sud. Après une longue absence, il est rappelé par George Cukor pour son dernier rôle au cinéma dans La Diablesse en Collant Rose avec son compatriote Anthony Quinn et Sophia Loren. Il fait une dernière apparition dans la série Le Grand Chaparral en 1968. Les dernières années de Ramon Novarro sont tristes même si des placements judicieux au temps de sa renommée assurent des revenus convenables jusqu’à la fin de sa vie. Il partage pendant des années la vie d’un journaliste hollywoodien Herbert Howe qui était son publiciste à la fin des années 20 puis avec Noël Sullivan, un riche homme d’affaires de San Francisco. Tiraillé entre son profond catholicisme et son orientation sexuelle, il se réfugie dans sa grande propriété où il a recours aux services de prostitués et particulièrement ceux de deux frères qui se rendent chez lui le 30 octobre 1968 et après l’avoir torturé, l’assassinent et mettent sa demeure à sac pour au final ne trouver que vingt dollars. Condamnés à la prison à perpétuité, les criminels sont libérés après seulement sept ans de détention.
FILMOGRAPHIE :
Avec Janet Gaynor
1917 : El Jaguar (The Jaguar's Claws) de Marshall Neilan
1917 : La Petite Américaine (The Little American) de Cecil B. DeMille et Joseph Levering
1917 : The Hostage de Robert Thornby
1917 : Les Conquérants (The Woman God Forgot) de Cecil B. DeMille
1918 : La Chèvre (The Goat) de Donald Crisp
1921 : L'Idole du village (A Small Town Idol) d’Erle C. Kenton et Mack Sennett
1921 : Le Virtuose (The Concert) de Victor Schertzinger
1921 : Les 4 Cavaliers de l'Apocalypse (The Four Horsemen of the Apocalypse) de Rex Ingram
1921 : Eugénie Grandet (The Conquering Power) de Rex Ingram
1921 : Vox femina (Man-Woman-Marriage) d’Allen Holubar
1922 : Mr. Barnes of New York de Victor Schertzinger
1922 : Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda) de Rex Ingram
1922 : Le Suprême Rendez-vous (Trifling Women) de Rex Ingram
1923 : Les Cataractes de la Mort (Where the Pavement Ends) de Rex Ingram
1923 : Scaramouche (Scaramouche) de Rex Ingram
1924 : Guerrita (Thy Name Is Woman) de Fred Niblo
1924 : L'Arabe (The Arab) de Rex Ingram
1924 : Le Lys rouge (The Red Lily) de Fred Niblo
1925 : A Lover's Oath de Ferdinand P. Earle
1925 : Les Cadets de la mer (The Midshipman) de Christy Cabanne
1925 : Ben-Hur (Ben-Hur: A Tale of the Christ) de Fred Niblo
1927 : Les Amants (Lovers?) de John M. Stahl
1927 : Le Prince étudiant (The Student Prince in Old Heidelberg) d’Ernst Lubitsch
1927 : Le Chevalier pirate (The Road to Romance) de John S. Robertson
1928 : Un soir à Singapour (Across to Singapore) de William Nigh
1928 : Un certain jeune homme (A Certain Young Man) de Hobart Henley
1928 : Le Suprême Rendez-vous (Forbidden Hours) d’Harry Beaumont
1929 : L'Escadre volante (The Flying Fleet) de George W. Hill
1929 : Chanson païenne (The Pagan) de W. S. Van Dyke
1929 : La Bataille des dames (Devil-May-Care) de Sidney Franklin
1930 : Le Chanteur de Séville d’Yvan Noé et Ramón Novarro
1930 : Adieu Madrid (In Gay Madrid) de Robert Z. Leonard
1930 : Le Chanteur de Séville (Call of the Flesh) de Charles Brabin
1930 : La Sevillana (Sevilla de mis amores) de Ramon Novarro
1930 : Le Chanteur de Séville d’Yvan Noé et Ramon Novarro
1931 : Wir schalten um auf Hollywood de Frank Reicher
1931 : L’Aube (Daybreak) de Jacques Feyder
1931 : Le Fils du radjah (Son of India) de Jacques Feyder
1931 : Mata Hari (Mata Hari) de George Fitzmaurice
1932 : Le Bel Étudiant (Huddle) de Sam Wood
1932 : Dans la nuit des pagodes (The Son-Daughter) de Clarence Brown
1933 : Le Chant du Nil (The Barbarian) de Sam Wood
1934 : Le Chat et le Violon (The Cat and the Fiddle) de William K. Howard
1934 : Laughing Boy de W. S. Van Dyke
1935 : La Chanson de la Jeunesse (The Night Is Young) de Dudley Murphy
1936 : Contra la Corrienta de Ramon Novarro
1937 : La Fiancée du Sheik (The Sheik Steps Out) d’Irving Pichel
1938 : Aventure désespérée (A Desperate Adventure) de John H. Auer
1940 : La Comédie du bonheur de Marcel L'Herbier
1942 : La Vierge qui fonda une Patrie (La Virgen que forjó una patria) de Julio Bracho
1949 : Les Insurgés (We Were Strangers) de John Huston
1949 : Ça commence à Vera Cruz (The Big Steal) de Don Siegel
1950 : Le Convoi maudit (The Outriders) de Roy Rowland
1950 : Cas de conscience (Crisis) de Richard Brooks
1960 : La Diablesse en collant rose (Heller in Pink Tights) de George Cukor
Filmographie de Ramon NOVARRO