David NIVEN
 Acteur britannique
Mélange de distinction et d’élégance, David Niven a personnifié le parfait gentleman anglais. Pour réussir idéalement ce cocktail de fantaisie et de charme, il convient d’ajouter un regard facétieux, des gestes exquis, parfois un rien précieux, un humour irrésistible, un soupçon de bravoure militaire et patriotique et un visage souvent éberlué barré d’une fine moustache. L’acteur aussi brillant dans le cinéma britannique qu’à Hollywood n’a jamais démenti une popularité exceptionnelle auprès du public.
James David Graham Niven voit le jour le 1er mars 1909 à Londres. Avec son frère cadet Henry et ses deux sœurs Margaret Joyce et Grizel Rosemary, il connaît une enfance heureuse mais disciplinée, sous la férule d’un père officier de l’armée, le capitaine William Niven qui meurt au combat en 1915 à Gallipoli. Sa veuve se remarie après la guerre avec un influent homme politique conservateur, Sir Thomas Comyn-Platt, que le jeune David considérera toujours comme son père.
Un gentleman anglai à Hollywood
Élève dissipé, David est envoyé au pensionnat et reprend la tradition familiale à l’académie militaire de Sandhurst. Il rejoint le prestigieux régiment d’infanterie légère des Highlands mais se retrouve aux arrêts pour insubordination. Il s’évade et s’embarque pour New-York. Il s’installe en Californie en 1934 et se fait remarquer pour son élégance dans quelques seconds rôles à Hollywood et se lie d’amitié avec Errol Flynn et Clark Gable. Sa prestance et son humour lui ouvre le registre de la comédie. IL joue de son charme et de ses bonnes manières pour figurer dans des comédies légères et romantiques comme Rose-Marie avec Jeanette MacDonald, Le Prisonnier de Zenda avec Madeleine Carroll, Dîner au Ritz avec Annabella, Mademoiselle et son Bébé avec Ginger Rogers et La 8e Femme de Barbe-bleue aux côtés de Gary Cooper et Claudette Colbert. Il participe à des films d’aventure comme Les Révoltés du Bounty, La Charge de la Brigade légère ou La Glorieuse Aventure.
Deux mariages et quatre enfants
La guerre vient mettre entre parenthèses la carrière de l’acteur qui s’engage comme volontaire dans l’armée britannique. Par solidarité pour l’effort de guerre, David Niven tourne bénévolement plusieurs films de propagande guerrière comme L’Héroïque Parade de Carol Reed et le formidable Une Question de Vie et de Mort de Michael Powell et Emeric Pressburger. Il intègre parallèlement les commandos, où il se lie d’amitié avec Peter Ustinov et participe à des missions secrètes de sabotage et de combat. Il épouse Primula Rollo, engagée dans la Royal Air Force, pendant la guerre. Primmie, comme la surnomme David, lui donne deux fils, David Junior et Jamie, mais décède accidentellement peu après la naissance de ce dernier. L’acteur surmonte mal son veuvage et présente des troubles dépressifs. Il se réfugie dans le travail en enchaînant film sur film, la plupart du temps des comédies comme Mariage parfait avec Loretta Young, Honni soit qui mal y pense avec Cary Grant, L’extravagant M. Philips avec Jane Wyman et Héritage et Vieux Fantômes avec Yvonne De Carlo. Il se remarie avec le mannequin suédois Hjordis Paulina Tersmeden, et retourne vivre en Europe. Le couple adoptera deux petites filles, Kristina et Fiona. Cette période et les trente années qui vont suivre seront les plus prolifiques de sa carrière.
Grande vedette de comédie et d'aventure
Dans les années cinquante, David Niven consolide son image avec plusieurs comédies, interprétant avec talent le faux journaliste de L’amour mène la danse, le lieutenant raffiné des Trois troupiers en 1951 et l’alcoolique distingué de La lune était bleue d’Otto Preminger, pour lequel il gagne le Golden Globe du meilleur acteur. Il retrouve Preminger pour l’adaptation de Bonjour tristesse de Françoise Sagan. Il s’associe à Dick Powell, Charles Boyer et Ida Lupino en 1954 pour créer la société de production de téléfilms Four Stars. Il trouve son rôle le plus marquant, le gentleman voyageur Phileas Fogg dans Le tour du Monde en 80 jours, en 1956. Il est récompensé de l’Oscar en 1958 pour sa magistrale interprétation d’escroc obsédé sexuel dans Tables séparées de Delbert Mann. Devenu une très grande vedette, il tourne plusieurs superproductions comme Les canons de Navarone, Les 55 jours de Pékin et le parodique Casino Royale où il incarne James Bond mais se fait voler la vedette par Peter Sellers dans La Panthère Rose. Il incarne en France Le Cerveau du vol de Glasgow-Londres pour Gérard Oury auprès de Bourvil et Jean-Paul Belmondo. Sa carrière s’essouffle mais deux films le remettent en lumière, Mort sur le Nil auprès de son ami Peter Ustinov et Le Commando de Sa Majesté où il incarne un héros au flegme inaltérable qu’il fut jadis. Atteint du syndrome de Lou Gehrig, une maladie neuromusculaire dégénérative proche de la maladie de Charcot, David Niven s’éloigne de la vie publique au début des années quatre-vingt et se partage entre sa villa monégasque et sa propriété suisse de Château d’Oex, où il s’éteint le 29 juillet 1983. Ce gentilhomme du septième art voulait « faire du monde l’endroit le plus joyeux ». Ce qu’il réussit à faire avec élégance.


FILMOGRAPHIE :

Avec Burl Ives
et Susan Hayward
1932 : There Goes the Bride d’Albert de Courville
1934 : Cléopâtre (Cleopatra) de Cecil B. DeMille
1935 : Ville sans loi (Barbary Coast) d’Howard Hawks
1935 : Splendeur (Splendor) d’Elliott Nugent
1935 : L'Emprise du passé (Without Regret) d’Harold Young
1935 : Les Révoltés du Bounty (Mutiny on the Bounty) de Frank Lloyd
1935 : Une plume à son chapeau (A Feather in Her Hat) d’Alfred Santell
1936 : Rose-Marie (Rose Marie) de W. S. Van Dyke
1936 : Palm Springs (Palm Springs) d’Aubrey Scotto
1936 : Les Aventures de Jeeves (Thank You, Jeeves!) d’Arthur Greville Collins
1936 : Jeunesse perdue (Dodsworth) de William Wyler
1936 : La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Michael Curtiz
1936 : L'Ennemie bien-aimée (Beloved Enemy) de H. C. Potter
1937 : Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda) de John Cromwell
1937 : Dîner au Ritz (Dinner at the Ritz) d’Harold D. Schuster
1937 : On a volé cent mille dollars (We Have Our Moments) d’Alfred L. Werker
1938 : La Huitième Femme de Barbe-Bleue (Bluebeard's Eighth Wife) d’Ernst Lubitsch
1938 : Quatre hommes et une prière (Four Men and a Prayer) de John Ford
1938 : Trois souris aveugles (Three Blind Mice) de William A. Seiter
1938 : La Patrouille de l'aube (The Dawn Patrol) d’Edmund Goulding
1939 : Les Hauts de Hurlevent (Wuthering Heights) de William Wyler
1939 : Mademoiselle et son bébé (Bachelor Mother) de Garson Kanin
1939 : La Glorieuse Aventure (The Real Glory) d’Henry Hathaway
1939 : Divorcé malgré lui (Eternally Yours) de Tay Garnett
1939 : Raffles, gentleman cambrioleur (Raffles) de Sam Wood
1942 : Spitfire (The First of the Few) de Leslie Howard
1944 : L'Héroïque Parade (The Way Ahead) de Carol Reed
1946 : L'Impératrice magnifique (Magnificent Doll) de Frank Borzage
1946 : Une question de vie ou de mort (A Matter of Life and Death) de Michael Powell
1946 : Mariage parfait (The Perfect Marriage) de Lewis Allen
1947 : L'Orchidée blanche (The Other Love) d’André de Toth
1947 : Honni soit qui mal y pense (The Bishop's Wife) de Henry Koster
1948 : La Grande Révolte (Bonnie Prince Charlie) d’Anthony Kimmins
1948 : Vous qui avez vingt ans (Enchantment) d’Irving Reis
1949 : L'Extravagant M. Philips (A Kiss in the Dark) de Delmer Daves
1949 : L'amour a toujours raison (A Kiss for Corliss) de Richard Wallace
1950 : Le Chant de la Louisiane (The Toast of New Orleans) de Norman Taurog
1950 : Le Chevalier de Londres (The Elusive Pimpernel) de Michael Powell et Emeric Pressburger
1951 : L'amour mène la danse (Happy Go Lovely) d’H. Bruce Humberstone
1951 : Trois troupiers (Soldiers Three) de Tay Garnett
1951 : Appointment with Venus de Ralph Thomas
1952 : The Lady Says No de Frank Ross
1953 : La Lune était bleue (The Moon Is Blue) d’Otto Preminger
1954 : La Loteriede l'amour (The Love Lottery) de Charles Crichton
1954 : Héritages et vieux fantômes (Happy Ever After) de Mario Zampi
1954 : Cour martiale (Carrington V.C.) d’Anthony Asquith
1955 : Le Voleur du Roi (The King's Thief) de Robert Z. Leonard
1956 : Millionnaire de mon cœur (The Birds and the Bees) de Norman Taurog
1956 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
1957 : Ma femme a des complexes (Oh, Men! Oh, Women!) de Nunnally Johnson
1957 : La Petite Hutte (The Little Hut) de Mark Robson
1957 : Mon homme Godfrey (My Man Godfrey) de Henry Koster
1957 : Le Gentleman et la Parisienne (The Silken Affair) de Roy Kellino
1958 : Bonjour tristesse (Bonjour Tristesse) d’Otto Preminger
1958 : Tables séparées (Separate Tables) de Delbert Mann
1959 : Une fille très avertie (Ask Any Girl) de Charles Walters
1959 : Joyeux Anniversaire (Happy Anniversary) de David Miller
1960 : Ne mangez pas les marguerites (Please Don't Eat the Daisies) de Charles Walters
1961 : Le Meilleur Ennemi (The Best of Enemies) de Guy Hamilton
1961 : Les Canons de Navarone (The Guns of Navarone) de J. Lee Thompson
1962 : L'Arsenal de la peur (La Città prigioniera) de Joseph Anthony
1962 : Astronautes malgré eux (The Road to Hong Kong) de Norman Panama
1962 : Sept heures avant la frontière (Guns of Darkness) d’Anthony Asquith
1963 : Les 55 Jours de Pékin (55 Days at Peking) de Nicholas Ray
1963 : La Panthère rose (The Pink Panther) de Blake Edwards
1964 : Les Séducteurs (Bedtime Story) de Ralph Levy
1965 : Lady L (Lady L) de Peter Ustinov
1966 : Passeport pour l'oubli (Where the Spies Are) de Val Guest
1966 : Le Mystère des treize (Eye of the Devil) de J. Lee Thompson
1967 : Casino Royale de Val Guest, Ken Hughes, John Huston, Joseph McGrath et Robert Parrish
1968 : Prudence et la pilule (Prudence and the Pill) de Fielder Cook et Ronald Neame
1968 : Les Années fantastiques (The Impossible Years) de Michael Gordon
1969 : The Extraordinary Seaman de John Frankenheimer
1969 : Le Cerveau de Gérard Oury
1969 : Avant que vienne l'hiver (Before Winter Comes) de J. Lee Thompson
1971 : Le Plaisir des dames (The Statue) de Rod Amateau
1972 : Roi, Dame, Valet (King, Queen, Knave) de Jerzy Skolimowski
1974 : Les temps sont durs pour Dracula (Vampira) de Clive Donner
1974 : Le Fantôme de Canterville (Canterville Ghosts) de Robin Miller (tv)
1975 : Le Tigre de papier (Paper Tiger) de Ken Annakin
1976 : La Folle Escapade (No Deposit, No Return) de Norman Tokar
1976 : Un cadavre au dessert (Murder by Death) de Robert Moore
1977 : La Course au trésor (Candleshoe) de Norman Tokar
1978 : Mort sur le Nil (Death on the Nile) de John Guillermin
1979 : Le Casse de Berkeley Square (A Nightingale Sang in Berkeley Square) de Ralph Thomas
1979 : Bons baisers d’Athènes (Escape to Athena) de George Pan Cosmatos
1980 : Le lion sort ses griffes (Rough Cut) de Don Siegel
1980 : Le Commando de Sa Majesté (The Sea Wolves) d’Andrew V. McLaglen
1982 : Ménage à trois (Better Late Than Never) de Bryan Forbes
1982 : À la recherche de la Panthère rose (Trail of the Pink Panther) de Blake Edwards
1983 : L'Héritier de la Panthère rose (Curse of the Pink Panther) de Blake Edwards


Filmographie de David NIVEN
 
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