Pola NEGRI
 Actrice polonaise naturalisée américaine
Icône du cinéma muet des années 20, Pola Negri compte parmi les plus célèbres actrices polonaises. Femme fatale à l’écran et dans la vie, elle devint l’une des plus riches de Hollywood grâce à un contrat mirobolant avec le studio américain Paramount.
Pola Negri est née Barbara Apolonia Chalupiec à Lipno, un petit village à l’ouest de Varsovie, le 3 janvier 1897. Son père est d’origine rom slovaque et sa mère polonaise de souche. Son père est arrêté par les autorités russe pour sa participation à un groupe indépendantiste et emmené en Sibérie. Sa mère s’installe à Varsovie où la petite Pola (diminutif d’Apolonia) s’inscrit à l’Académie Impériale de Ballet. Elle se serait produite dans Le Lac des Cygnes et Coppelia mais la tuberculose envoie la jeune fille en sanatorium.
La renommée avec Ernst Lubitsch
De retour de convalescence, Pola renonce à la danse et s’inscrit au Conservatoire d’Art Dramatique de Varsovie. Elle fait ses débuts sur scène en 1912. Deux ans plus tard, elle apparaît dans son premier film, le mélodrame Esclave de ses sens de Jan Pawlowski. Le producteur-réalisateur Aleksander Hertz, considéré comme le père de l’industrie polonaise du cinéma la fait connaître sur le plan international avec La Bête qui permet à la belle brune aux yeux profonds d'atteindre la célébrité aux États-Unis où le film est rebaptisé La Danseuse polonaise. Fin 1917, à l’invitation du metteur en scène Max Reinhardt, elle s’installe à Berlin. Le jeune réalisateur Ernst Lubitsch l’engage pour Les Yeux de la Momie, Carmen et surtout le rôle-titre Madame du Barry. Le film connaît un succès mondial et propulse la carrière du réalisateur et de son actrice préférée qui se réunissent pour Sumurun, La Chatte des Montagnes et La Flamme. La Paramount leur offre un contrat extrêmement lucrafif.
La diva de la Paramount
En septembre 1922, Pola Negri a 25 ans et s’installe aux États-Unis après avoir divorcé du comte Eugeniusz Dambski épousé trois ans plus tôt. Les studios Paramount en font la femme fatale dans des mélodrames romantiques comme Bella Donna, The Spanich Dancer, adapté de Ruy Blas ou La Flétrissure de George Fitzmaurice. L’actrice comprend très vite comment faire fructifier sa sensualité exotique. Tête d’affiche de plus de vingt films muets américains, elle devient en quelques années l’une des femmes les plus riches d’Hollywood. Elle retrouve Ernst Lubitsch pour Paradis défendu et connaît le succès avec Charmeuse de Sidney Olcott, À l’ombre des Pagodes de Raoul Walsh, Hôtel Impérial et Confession de Mauritz Stiller et Amours d’actrice de Rowland V. Lee. Ses romances successives, supposée avec Charlie Chaplin, officielle avec Rudolph Valentino accentuent sa notoriété. Mais l’avènement du cinéma parlant marque un arrêt dans la carrière de la diva. Sa voix grave et son accent étranger ne séduisent pas les producteurs. Pola ne renouvelle pas son contrat avec la Paramount et rentre en Europe.
La vie de château
Installée en France, Pola Negri fait l’acquisition du château de Rueil-Seraincourt et épouse le prince géorgien Serge Mdivani qui s’avère un grand flambeur et un piètre financier. Victime d’une fausse couche, Pola rentre en dépression, revend son vaste domaine et divorce en 1931. Encouragée par sa mère, elle reprend sa carrière d’actrice et tourne une dizaine de films en Allemagne et en France. En Allemagne, elle est au générique de Mazurka de Willy Forst, Madame Bovary de Gerhardt Lamprecht et deux films de l’italien Nunzio Malasomma. Elle chante en français dans Fanatisme de Tony Lekain t Gaston Ravel. Pola Negri refuse l’offre de Goebbels de jouer dans des films de propagande nazie et retourne aux États-Unis où elle prend la nationalité américaine en 1951. Elle fait une tentative de come-back dans la comédie Hi Diddle Diddle en 1943 avant de prendre sa retraite, juste interrompue pour une apparition dans la production Disney La Baie des Émeraudes en 1964. Elle rédige une croustillante autobiographie, Mémoires d’une Star en 1970 et s’éteint à San Antonio le 1er août 1987 à l’âge de 90 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ernst Lubitsch
1914 : Raba strastei, raba poroka de Richard Ordinsky
1914 : Amour et passion (Niewolnica zmyslów) de Jan Pawlowski
1915 : Le passeport jaune (Czarna ksiazka) d’Aleksander Hertz
1915 : Zona (Die Ehefrau) d’Aleksander Hertz
1916 : La danseuse polonaise (Bestia) d’Aleksander Hertz
1916 : Les Étudiants (Studenci) d’Aleksander Hertz
1916 : Arabella d’Aleksander Hertz
1916 : Sa dernière Action (Jego ostatni czyn) d’Aleksander Hertz
1917 : Hôtel X (Tajemnica alei ujazdowskich) – d’Aleksander Hertz
1917 : Wanda Barska (Pokój nr 13) d’Aleksander Hertz
1917 : Jego ostatni czyn d’Aleksander Hertz
1917 : Nicht lange täuschte mich das glück de Kurt Matull
1917 : Baiser volé dans l’obscurité (Küsse, die man stiehlt im Dunkeln) de Kurt Matull
1917 : Wenn das Herz in Hass erglüht de Kurt Matull
1917 : Surogaty lyubvi de Victor Tourjansky
1917 : Zügelloses blut d’Otto Jäger
1918 : Rosen, die der Sturm entblättert d’Otto Jäger
1918 : Mania (Mania, die Geschichte einer Zigarettenarbeiterin) d’Eugen Illés
1918 : Les Yeux de la momie (Die Augen der Mumie ma) d’Ernst Lubitsch
1918 : Carmen (Carmen) d’Ernst Lubitsch
1918 : Die toten augen d’Otto Jäger
1918 : Der gelbe schein / The devil’s pawn d’Eugen Illes, & Paul L. Stein
1919 : Le Carrousel de l'Amour (Das Karussell des Lebens) de Georg Jacoby
1919 : Vendetta (Blutrache) de Georg Jacoby
1919 : Madame du Barry (Madame DuBarry / Passion) d’Ernst Lubitsch
1919 : Kreuziget sie de Georg Jacoby
1919 : Comtesse Doddy (Komtesse Doddy) de Georg Jacoby
1920 : La marquise d’Arminiani (Die marchesa d’Arminiani) d’Alfred Halm
1920 : Das Martyrium de Paul L. Stein
1920 : Die geschlossene Kette de Paul L. Stein
1920 : Sumurun d’Ernst Lubitsch
1920 : Camille (Arme Violetta / the red peacock) de Paul L. Stein
1921 : Die Dame im Glashaus de Victor Janson
1921 : Sappho (Mad love) de Dimitri Buchowetzki
1921 : La chatte des montagnes (Die bergkatze) d’Ernst Lubitsch
1921 : La Flamme (Die Flamme) d’Ernst Lubitsch
1922 : Bella Donna (Bella Donna) de George Fitzmaurice
1923 : La Flétrissure (The Cheat) de George Fitzmaurice
1923 : La Danseuse espagnole (The spanish Dancer) d’Herbert Brenon
1924 : Lily of the dust de Dimitri Buchowetzki
1924 : Paradis défendu (Forbidden paradise) d’Ernst Lubitsch
1924 : Mâles (Men) de Dimitri Buchowetzki
1924 : Mon homme (Shadows of Paris) d’Herbert Brenon
1924 : À l’ombre des pagodes (East of Suez) de Raoul Walsh
1925 : Charmeuse (The Charmer) de Sidney Olcott
1925 : Flower of Night de Paul Bern
1925 : La Couronne des mensonges (The Crown of Lies) de Dimitri Buchowetzki
1925 : La Comtesse Voramine (A Woman of the World) de Malcolm St. Clair
1926 : Good and naughty de Malcolm St. Clair
1926 : Hôtel Impérial (Hotel Imperial) de Mauritz Stiller
1927 : Barbed wire de Rowland V. Lee
1927 : Confession (The Woman on Trial) de Mauritz Stiller
1927 : The secret Hour de Rowland V. Lee
1928 : La Dame de Moscou (The Woman from Moscow) de Ludwig Berger
1928 : Les trois Coupables (Three Sinners) de Rowland V. Lee
1928 : Amours d’Actrice (Loves of an Actress) de Rowland V. Lee
1929 : Le Collier de la reine de Gaston Ravel & Tony Lekain
1929 : La Rue des âmes perdues (The Way of the Lost Souls) de Paul Czinner
1932 : Maria Draga (A Woman commands) de Paul L. Stein
1934 : Fanatisme de Gaston Rouvel & Tony Lekain
1935 : Mazurka (Mazurka) de Willy Forst
1936 : Moscou Shanghai (Der weg nach Shanghai) de Paul Wegener
1937 : Madame Bovary de Gerhardt Lamprecht
1937 : Tango notturno de Fritz Kirchhoff
1938 : Pieux mensonges (Die fromme Lüge) de Nunzio Malasomma
1938 : La Nuit décisive (Die Nacht der Entscheidung) de Nunzio Malasomma
1943 : Hi diddle, diddle (Diamonds and Crime) d’Andrew L. Stone
1964 : La Baie aux Émeraudes (The Moon-Spinners) de James Neilson


Filmographie de Pola NEGRI
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs N > Contact