Patricia NEAL
 Actrice américaine
Avec sa silhouette fine et ses grands yeux inquiets, Patricia Neal aura marqué de son empreinte le film noir angoissant et la science-fiction. Si elle a peu tourné, elle a décroché l’Oscar de la meilleure actrice en 1962 et enflammé les scènes de Broadway. Dans la plupart de ses films, Patricia Neal représente une femme indépendante à l'esprit fort, à laquelle ses relations avec un homme posent de graves problèmes.
Patricia Louise Neal est née le 20 janvier 1926 à Packard, dans le Kentucky, où son père est directeur d’une mine de charbon et sa mère la fille du médecin de la ville. Elle grandit à Knoxville dans le Tennessee et étudie l’art dramatique à l’Université Northwestern à Evanston dans l’Illinois. À vingt ans elle décide de s’installer à New York et décroche un premier emploi de doublure à Broadway dans la pièce de John William Van Druten La Voix de la Tortue. Elle décroche son premier grand rôle dans Another Part of the Forest écrit et mis en scène par Lillian Hellman. Une prestation qui lui vaut, l’année suivante, le Tony Award du meilleur espoir féminin.
Liaison scandaleuse avec Gary Cooper
Repérée par des découvreurs de talents d’Hollywood, elle décroche un contrat avec la Warner Bros. Patricia Neal fait ses débuts à l’écran dans Le sénateur marie sa fille en covedette avec Ronald Reagan. Magnifique exaltation de la puissance créatrice, Le rebelle de King Vidor d’après l’œuvre d’Ayn Rand assoit sa réputation d’actrice intelligente. En coulisses, Patricia et son partenaire Gary Cooper vivent une tumultueuse histoire d’amour. En 1950, l’épouse de Cooper découvre cette relation et exige la rupture immédiate, mais Patricia est enceinte. L’acteur persuade la jeune actrice d’avorter. Quelques temps après, Gary Cooper gifle Patricia après l’avoir surprise avec Kirk Douglas qui essayait de la séduire. Leur histoire se termine après que la fille de Gary Cooper lui ait craché au visage en public. En 1951, l’actrice rencontre l’écrivain britannique Roald Dahl au cours d’un dîner organisé par Lillian Hellman. Ils se marient en juillet 1953, auront cinq enfants, Olivia, Chantal, Theo Matthew, Ophelia et Lucy et finiront par divorcer en 1983.
Les fantastiques années 50
Patricia Neal enchaîne les films de qualité mais en dépit de la subtilité de ses interprétations et de son travail, elle ne participe au cours des années cinquante qu’à des films en général médiocres. Son nom est associé à ceux de John Garfield pour Trafic en haute mer de Michael Curtiz, John Wayne pour Opération dans le Pacifique ou Tyrone Power dans Courrier diplomatique. En 1951, elle est à l’affiche du film de science fiction devenu culte Le jour où la terre s’arrêta de Robert Wise. En 1957, elle travaille avec Elia Kazan pour Un homme dans la foule, puis avec Blake Edwards dans Diamants sur canapé auprès d’Audrey Hepburn avant de remporter l’Oscar de la meilleure actrice de complément pour Le plus sauvage d’entre tous de Martin Ritt avec Paul Newman.
Retour à Broadway
Déçue par la tournure de sa carrière, Patricia Neal revient à Broadway et remplace Barbara Bel Geddes dans La chatte sur un toit brûlant de Tennessee Williams et joue dans Miracle en Alabama entre octobre 1959 et juillet 1961. En 1965, elle remporte le BAFTA de la meilleure actrice étrangère pour Première victoire d’Otto Preminger où elle retrouve John Wayne et elle décroche une seconde nomination pour l’Oscar en 1969 pour son rôle dans Trois Étrangers d’Ulu Grosbard, mais la statuette sera finalement décernée à Katharine Hepburn. Patricia Neal poursuit sa carrière au cinéma mais trouve peu de grands rôles. Elle fait des apparitions remarquées à la télévision dans Kung Fu et dans La petite Maison dans la prairie et au théâtre jusqu’au début du 21ème siècle.
Une vie dramatique
La vie de Patricia Neal est aussi parsemée de drames. En 1960, son fils Theo Matthew nourrisson subit des lésions cérébrales lorsque son landau est heurté par un taxi. Deux ans plus tard, sa fille Ophelia meurt à sept ans des complications de la rougeole. Pendant sa dernière grossesse en1 965, l’actrice est victime de trois anévrismes cérébraux consécutifs et reste dans le coma pendant trois semaines/ Sa mort est annoncée à plusieurs reprises dans les journaux et son rétablissement au bout de deux ans force l’étonnement et l’admiration. En 1981, elle est incarnée par Glenda Jackson dans le téléfilm hommage The Patricia Neal Story. Elle occupe un dernier emploi de vieille dame excentrique dans Cookie’s Fortune de Robert Altman en 1999. Quelques mois après s’être convertie au catholicisme, Patricia Neal meurt le 8 août 2010 d’un cancer du poumon, à son domicile d’Edgartown dans le Massachusetts, à l’âge de 84 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Gary Cooper
1949 : Le Sénateur marie sa Fille (John Loves Mary) de David Butler
1949 : Le Rebelle (The Fountainhead) de King Vidor
1949 : Les Travailleurs du chapeau (It's a Great Feeling) de David Butler
1949 : Le Dernier Voyage (The Hasty Heart) de Vincent Sherman
1950 : Le Roi du tabac (Bright Leaf) de Michael Curtiz
1950 : Trafic en haute mer (The Breaking Point) de Michael Curtiz
1950 : Secrets de femmes (Three secrets) de Robert Wise
1951 : Opération dans le Pacifique (Operation Pacific) de George Waggner
1951 : L’Impasse de la Mort (Raton Pass) d’Edwin L. Marin
1951 : Le Jour où la Terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) de Robert Wise
1951 : Les Parents apprivoisés (Week-End with Father) de Douglas Sirk
1952 : Courrier Diplomatique (Diplomatic Courier) de Henry Hathaway
1952 : Matière à Scandale (Washington Story) de Robert Pirosh
1952 : Something for the Birds de Robert Wise
1953 : Ta Femme (La tua Donna) de Giovanni Paolucci
1954 : L’Étranger de Vénus (Stranger from Venus) de Burt Balaban
1957 : Un homme dans la foule (A Face in the Crowd) d’Elia Kazan
1959 : Clash by Night de Clifford Odets (tv)
1960 : Stringberg on Love d’Henry Kaplan (tv)
1961 : Mother and Daughter de George Lefferts (tv)
1961 : Diamants sur canapé (Breakfast at Tiffany's) de Blake Edwards
1962 : That’s where the Town is going de Jack Smight (tv)
1963 : Le Plus Sauvage d’entre tous (Hud) de Martin Ritt
1964 : Le Désir (Psyche '59) d’Alexandre Singer
1965 : Première Victoire (In Harm's Way) d’Otto Preminger
1968 : Trois Étrangers (The Subject Was Roses) d’Ulu Grosbard
1971 : The Night Digger d’Alastaire Reid
1973 : R comme Roger (Baxter!) de Lionel Jeffries
1973 : Happy Mother's Day, Love George de Darren McGavin
1974 : Things in their Season de James Goldstone (tv)
1975 : Printemps perdu (Eric) de James Goldstone (tv)
1975 : B Must Die (Hay que matar a B.) de José Luis Borau
1977 : Tail Gunner Joe de Jud Taylor (tv)
1977 : Widow's Nest de Tony Navarro
1978 : Le dernier Match (A Love Affair, the Eleanor and Lou Gehrig Story) de Fielder Cook (tv)
1979 : À l'Ouest, rien de nouveau (All Quiet on the Western Front) de Delbert Mann (tv)
1979 : Passeur d’hommes (The Passage) de J. Lee Thompson
1981 : Le Fantôme de Milburn (Ghost Story) de John Irvin
1984 : Shattered Vows de Jack Bender (tv)
1989 : An Unremarkable Life d’Amin Q. Chaudhri
1990 : Caroline ? de Joseph Sargent (tv)
1992 : A Mother’s Right, the Elizabeth Morgan Story de Linda Otto (tv)
1993 : Heidi (Heidi) de Michael Ray Rhodes (tv)
1999 : Cookie's Fortune de Robert Altman
2000 : For the Love of May de Mary Beth McDonough (cm)
2008 : Flying By de Jim Amatulli


Filmographie de Patricia NEAL
 
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