Dorothy McGUIRE
 Actrice américaine
Véritable modèle de sincérité, de praticité et de dignité dans la plupart des rôles qu’elle a habités, Dorothy McGuire avait un talent certain pour ouvrir les canaux lacrymaux des cinéphiles avec ses interprétations saisissantes du drame sentimental. D’une beauté calme et passive, elle avait une qualité apaisante autant par son regard que sa voix. D’une nature modeste, elle a été étonnamment mal servie dans le domaine des récompenses au cours de sa carrière de plus de cinq décennies au cinéma, tout en laissant une empreinte majeure sur le celluloïd.
Dorothy Hackett McGuire voit le jour à Omaha dans le Nebraska, le 14 juin 1916. C’est la fille unique de Thomas Johnson McGuire et d’Isabelle Flaherty. Elle a très tôt l’intention de devenir actrice et débute sur la scène de l’Omaha Community Playhouse. Après la mort de son père, Dorothy fréquente une école religieuse à Indianapolis. Plus tard, elle étudie au collège Pine Manor à Chestnut Hill dans le Massachusetts, où elle est présidente du club de théâtre de l’école. Elle obtient son diplôme de Pine Manor à l’âge de 19 ans.
Une belle voix
Repérée par la comédienne Violet Henning, Dorothy McGuire a la chance d'être présentée à Henry Fonda, en tournée dans sa ville natale d'Omaha. Elle est présentée à la presse comme une future grande actrice de théâtre. Dorothy McGuire se faît connaître en jouant Sue Evans et Joyce Jordan dans la pièce radiophonique Big Sister. Elle joue au théâtre Miracle sous la pluie, Deux Mains dans la Nuit, Hamlet, Maison de Poupée et Our Town où elle assure la doublure de Martha Scott à Broadway. Hollywood s’intéresse à elle après sa performance de jeune mariée qui détruit son mariage par égoïsme dans Claudia. David O. Selznick qui voit en elle une actrice née produit l’adaptation de Claudia par Edmund Goulding. Elle rencontre tout de suite le succès en jeune épouse de Robert Young qu’elle retrouve pour une suite Claudia et David. Ce rôle d’épouse émotive et peu sûre de son pouvoir de séduction va lui coller à la peau pendant toute sa carrière.
L’épouse modèle à l'écran
En 1945, à 29 ans, elle joue une mère dans Le Lys de Brooklyn d’Elia Kazan. Elle retrouve le réalisateur en 1947 pour Le Mur invisible où elle est l’épouse sensible de Gregory Peck, un rôle qui lui permet d’obtenir une nomination aux Oscars. Parmi les films notables de cette période, elle est la femme blessée par la vie dans Le Cottage enchanté auprès de Robert Young défiguré, Amoureuse d’Edward Dmytryk, hommage aux Marines avec Guy Madison et Robert Mitchum, La Bonne Combine où Burt Lancaster joue les faussaires, Face à l’Orage en mère de deux enfants auprès de Dana Andrews, Une vedette disparaît en productrice associée à Fred MacMurray. Elle est surtout l’épouse quaker de Gary Cooper dans La Loi du Seigneur qui se déroule pendant la guerre de sécession. Une chronique qui obtient la palme d’or à Cannes, un oscar pour William Wyler et une foule de récompense pour Dorothy. Sa polyvalence l’a bien servie dans les mélodrames tendus, tels que Deux Mains dans la Nuit ou Ultime Sursis, des polars juridiques comme Le Procès, des films d’aventures comme Les Robinson des Mers du Sud mais aussi des comédies légères et savoureuses comme Embrassez-moi docteur ou Le remarquable Monsieur Pennypacker. Avec l’âge elle devient une icône de droiture dans La plus belle histoire jamais contée ou les drames de Delmer Daves, Ils n’ont que vingt ans ou Susan Slade. On la trouve bien évidemment dans des productions familiales des studios Disney.
Épouse idéale à la ville
Mariée au photographe du magazine Life John Swope pendant plus de 35 ans, elle a eu un fils, le photographe Mark Swope, et une fille Topo née en 1948 qui est également devenue actrice. Retirée des écrans au début des années soixante-dix, elle ne fait que quelques apparitions à la télévision en grand-mère attentionnée. Dorothy McGuire est décédée d’un arrêt cardiaque le jeudi 13 septembre 2001 à la suite d’une brève maladie à l’âge de 85 ans. Touchante, complexe, impeccable dans son style, elle est maintenant et à jamais gravée dans les annales de l’âge d’or d’Hollywood et dans l’esprit des cinéphiles du monde entier.


FILMOGRAPHIE :

Avec Edmund Goulding
et Robert Young
1943 : Claudia (Claudia) d’Edmund Goulding
1944 : Reward Unlimited de Jacques Tourneur
1945 : Le Cottage enchanté (The Enchanted Cottage) de John Cromwell
1945 : Le Lys de Brooklyn (A Tree Grows in Brooklyn) d’Elia Kazan
1945 : Deux Mains, la nuit (The Spiral Staircase) de Robert Siodmak
1946 : Claudia et David (Claudia and David) de Walter Lang
1946 : Amoureuse (Till the End of Time) d’Edward Dmytryk
1947 : Le Mur Invisible (Gentleman's Agreement) d’Elia Kazan
1950 : La Bonne Combine (Mister 880) de Edmund Goulding
1950 : Embrassez-moi, Docteur (Mother Didn't Tell Me) de Claude Binyon
1951 : Une vedette disparaît (Callaway Went Thataway) de Melvin Frank et Norman Panama
1951 : Face à l'orage (I Want You) de Mark Robson
1952 : L'Invitation (Invitation) de Gottfried Reinhardt
1954 : La Fontaine des amours (Three Coins in The Fountain) de Jean Negulesco
1954 : Ultime sursis (Make Haste to Live) de William A. Seiter
1955 : Mon fils est innocent (Trial) de Mark Robson
1956 : La Loi du Seigneur (Friendly Persuasion) de William Wyler
1957 : Le Fidèle Vagabond (Old Yeller) de Robert Stevenson
1959 : Ils n'ont que vingt ans (A Summer Place) de Delmer Daves
1959 : Cette terre qui est mienne (This Earth Is Mine) d’Henry King
1960 : Le Remarquable Monsieur Pennypacker (The Remarkable Mr. Pennypacker) d’H. Levin
1960 : Les Robinsons des mers du Sud (Swiss Family Robinson) de Ken Annakin
1960 : Ombre sur notre amour (The Dark at the Top of the Stairs) de Delbert Mann
1961 : Susan Slade (Susan Slade) de Delmer Daves
1963 : L'Été magique (Summer Magic) de James Neilson
1965 : La Plus Grande Histoire jamais contée (The Greatest Story Ever Told) de George Stevens
1970 : Flight of the Doves (Flight of the Doves) de Ralph Nelson
1971 : L'attente (She Waits) de Delbert Mann
1972 : Au fond de la forêt (Another Part of the Forest) de Daniel Mann
1975 : L'Escapade (The Runaways) d’Harry Harris (tv)
1976 : Le Riche et le Pauvre (en France) (Rich Man, Poor Man) de Boris Sagal et D. Greene (tv)
1978 : Les quatre filles du Docteur March (Little Women) de David Lowell Rich (tv)
1979 : L'incroyable Dr Meg Laurel (The Incredible Journey of Dr Meg Laurel) de Guy Green (tv)
1983 : The Ghost Dancing (The Ghost Dancing) de David Greene et Don Taylor (tv)
1985 : Meurtre au crépuscule (Amos) de Michael Tuchner (tv)
1986 : Between the Darkness and the Dawn de Peter Levin
1986 : La Geisha Américaine (American Geisha) de Lee Philips
1987 : Summer Heat (Summer Heat) de Michie Gleason (tv)
1988 : I Never Sang for My Father de Jack O'Brien (tv)
1990 : Les Derniers jours de bonheur (The Last Best Year) de John Erman
1990 : L'Héritière suspecte (Caroline ?) de Joseph Sargent (tv)


Filmographie de Dorothy McGUIRE
 
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