Patrick McGoohan est né le 19 mars 1928 à Astoria, un quartier new-yorkais où ses parents venus d’Irlande s’étaient installés. Ne trouvant pas de travail à leur convenance, Thomas McGoohan et son épouse Rose née Fitzpatrick font le chemin inverse pour s’installer à Carrigallen dans la région irlandaise de Mullaghmore. Sept ans plus tard, ils s’installent à Sheffield où le jeune Patrick fréquente l’école Saint Vincent et le collège de la Salle. L’adolescent pratique la boxe et quitte l’école pour exercer plusieurs petits boulots comme employé de banque ou chauffeur de camion.
L'agent John Drake sans arme ni conquête
Patrick McGoohan décroche un emploi de régisseur dans le théâtre de Sheffield. Lorsqu’un comédien tombe malade, il le remplace et effectue ainsi ses débuts sur scène. En 1955, il endosse le rôle d’un pasteur homosexuel dans Serious Charge qui impressionne Orson Welles qui le choisit pour incarner Starbuck dans Moby Dick, Rehearsed. Son allure et l’intensité de son jeu, tout comme l’ironie qui glisse savamment dans ses yeux font du jeune acteur un jeune premier à part dans le panorama du cinéma anglais. Il signe un contrat avec Rank Organisation et tourne Train d’Enfer de Val Guest, Gipsy de Joseph Losey avec Melina Mercouri, Rencontre au Kenya de Ken Annakin. Mais suite à un différent avec les studios, il rompt son contrat en 1959. La même année, le producteur Lew Grade lui propose le rôle principal de l’agent spécial John Drake dans Destination Danger. Selon son contrat, cet anti-James Bond avait interdiction d’embrasser une femme et de se servir d’une arme. La série qui comporte 39 épisodes en un peu plus d’un an remporte un succès mondial et va faire de Patrick une vedette internationale.
Le prisonnier d'un village surréaliste
Après Destination Danger, Patrick McGoohan tourne de bons films mais qui ne remportent pas le succès escompté comme Two Living, one Dead d’Anthony Asquith, Tout au long de la nuit et Accusé levez-vous de Basil Dearden ou Le Client du Matin avec Sylvia Syms. Il refuse le rôle de James Bond dans Dr No pour des raisons morales liées à sa profonde foi catholique et il fera de même pour Vivre et laissez mourir. Il refuse également le rôle de Simon Templar dans Le Saint qui échoue à Roger Moore. Il se concentre sur son nouveau projet, une série surréaliste à nouveau produite par Lew Grade, Le Prisonnier. Pendant toute la série, son personnage de Numéro Six tente de s’évader d’une communauté carcérale appelée Le Village dirigée par son ennemi Numéro Un. Le Prisonnier est un nouveau triomphe planétaire pour cette série élevée au rang de culte. Il accepte à côté de s’investir dans de gros projets comme Destination Zebra, station polaire de John Sturges d’après le roman d’Alistaire McLean, La Guerre des Bootleggers de Richard Quine, Marie Stuart, reine d’Écosse de Charles Jarrott, Transamerica Express d’Arthur Hiller et La Cible étoilée de John Hough.
Un fabuleux acteur de composition
Dans les années 70-80, Patrick McGoohan revient sur scène avec Pack of Lies d’Hugh Whitemore. Il s’essaie à la réalisation pour deux épisodes de Destination Danger, un du Prisonnier, cinq épisodes de Columbo, et un de Rafferty, un nouveau personnage de docteur qu’il endosse. Il signe pour le cinéma Catch my Soul, un film empreint de spiritualité avec le chanteur Richie Havens. Acteur vieillissant, il incarne quelques rôles de complément comme le directeur de prison Arthur Dollison dans L’évadé d’Alcatraz de Don Siegel, le docteur Paul Ruth dans Scanners de David Cronenberg, le docteur Kiviat dans Baby, le secret de la légende perdue, autour d’un jeune brontosaure, le père de Kit Walker incarné par Billy Zane dans Le Fantôme du Bengale, le Roi Edward dans Braveheart de Mel Gibson, le juge Omar Noose dans Le Droit de tuer ? de Joel Schumacher et le psychiatre Harvey Langston dans Hysterie de René Daalder face à Amanda Plummer. À la fin de sa carrière, il prête sa voix à plusieurs films d’animation. Patrick McGoohan ne s’est marié qu’une fois avec Joan Drummond qui a débuté à ses côtés au théâtre. Le couple a eu trois filles, Catherine, Anne et Frances et sont restés unis toute leur vie durant. Patrick McGoohan s’éteint au Saint John’s Health Center de Santa Monica en Californie, le 13 janvier 2009, à l’âge de 80 ans. Sa famille n’a pas souhaité rendre publique la cause du décès. L’acteur a fait l’objet de deux biographies parues en 2007 et 2011.
FILMOGRAPHIE :
Avec John Sturges
1955 : L’Armure noire (The Warriors) d’Henry Levin
1955 : Passage Home de Roy Ward Baker
1955 : Une Fille comme ça (I am a Camera) d’Henry Cornelius
1955 : Moby Dick Rehearsed d’Orson Welles (tv)
1956 : Zarak le Valeureux (Zarak) de Terence Young
1957 : Marée haute à midi (High Tide at Noon) de Philip Leacock
1957 : Train d’Enfer (Hell Drivers) de Cy Endfield
1957 : Gipsy (The Gypsy and the Gentleman) de Joseph Losey
1958 : This Day in Fear d’Eric Paice & Malcolm Hulke (tv)
1958 : Rencontre au Kenya (Nor the Moon by Night) de Ken Annakin
1959 : Brand (Brand) de Michael Elliott (tv)
1960 : Tout au long de la nuit (All Night Long) de Basil Dearden
1960 : Destination danger (Danger man) de Ralph Smart et Patrick McGoohan (tv)
1961 : Deux Vivants, un Mort (Two Living, one Dead) d’Anthony Asquith
1962 : Accusé, Levez-vous ! (Life for Ruth) de Basil Dearden
1962 : Le Client du matin (The Quare Fellow) d’Arthur Dreifuss
1963 : Le Justicier aux deux Visages (Dr. Syn the Scarecrow of Romney Marsh) de J. Neilson
1964 : Les trois Vies de Thomasina (The three Lives of Thomasina) de Don Chaffey
1967 : Journey into Darkness de James Hill & Peter Sasdy
1967 : Le Prisonnier (The Prisonner) de Don Chaffey et Patrick McGoohan (tv)
1968 : Destination Zebra : Station polaire (Ice Station Zebra) de John Sturges
1968 : Koroshi (Koroshi) de Michael Truman & Peter Yates (tv)
1970 : La Guerre des Bottlegers (The Moonshine War) de Richard Quine
1971 : Marie Stuart, Reine d’Ecosse (Mary, Queen of Scots) de Charles Jarrott
1975 : Un Génie, deux Associés, une Cloche (Un genio, due compari, un pollo) de D. Damiani
1976 : Transamerica Express (The Silver Streak) d’Arthur Hiller
1977 : L’Homme au masque de fer (The Man in the Iron Mask) de Mike Newell (tv)
1977 : Rafferty (Rafferty) de Barry Crane et Patrick McGoohan (tv)
1978 : La cible étoilée (Brass Target) de John Hough
1979 : L’Évadé d’Alcatraz (Escape from Alcatraz) de Don Siegel
1980 : Scanners (Telepathy 2000) de David Cronenberg
1981 : Kings of Desperate Men d’Alexis Kanner
1983 : L’Auberge de la Jamaïque (Jamaica Inn) de Lawrence Gordon Clark (tv)
1984 : Trespasses de Peter Sharp
1985 : Baby: Le Secret de la Légende oubliée (Baby : Secret of the lost legend) de Bill L. Norton
1986 : Au Nom de la Race (Of Pure Blood) de Joseph Sargent (tv)
1991 : Les meilleurs Amis (The Best of Friends) d’Alvin Rakoff (tv)
1995 : Braveheart (Braveheart) de Mel Gibson
1995 : Le fantôme du Bengale (The Phantom) de Simon Wincer
1995 : Le Droit de tuer ? (A Time to kill) de Joel Schumacher
1997 : Hysteria de Renee Daadler
Filmographie de Patrick McGOOHAN