Paul MUNI
 Acteur américain, Actrice américaine
Avec un extraordinaire pouvoir de transformation, Paul Muni a porté sur sa seule performance des chefs d’œuvres de la Warner des années trente, qu’il s’agisse de reconstitutions historiques ou de drames à résonnances sociales. Grand acteur de théâtre et de cinéma, il a été récompensé par un oscar pour son incroyable composition de Louis Pasteur.
Issu d'une famille de comédiens ambulants juifs, Paul Muni, de son vrai nom Meshilem Meier Weisenfreund voit le jour à Lemberg en Autriche, le 22 septembre 1895. Sa famille émigre aux États-Unis en 1902. A douze ans, il remplace un acteur malade dans le rôle d'un patriarche au Théâtre yiddish de New York et se pose une fausse barbe. Cet art du maquillage lui servira au cours de sa carrière pour jouer des personnages souvent plus âgés que lui.
Un incroyable pouvoir de transformation
Devenu membre de la troupe de ce théâtre, il interprète plus de trois cents rôles en quatre ans. Surnommé Muni depuis son enfance, il se sert de ce diminutif comme patronyme. Paul Muni décroche son premier rôle dans une distribution professionnelle en 1926 avec We, Americans. Il conquiert Broadway l’année suivante avec la pièce policière The four Walls. Otto Kruger l'invite alors à Hollywood, où il tourne son premier film Le vaillant de William K. Howard qui lui vaut une nomination aux Oscars. Il développe sa passion pour le maquillage et la transformation et dès son deuxième film, Seven Faces de Berthold Viertel où il interprète sept personnages différents. La réputation de grand acteur de théâtre dont jouit Muni empêche les studios hollywoodiens d'en faire une vedette du grand écran comme les autres. Il lui est permis d'accepter ou non les scénarios qui lui sont proposés, une concession accordée à peu d'acteurs au temps du star system. Muni interprète ainsi des rôles très variés et généralement plus complexes que la plupart de ceux proposés à Hollywood.
D'Al Capone aux grandes figures historiques
Paul Muni accède à la notoriété en 1932 avec Scarface d'Howard Hawks, film pour lequel il compose un personnage de gangster balafré, brutal et cruel, inspiré d'Al Capone. Jouant un ton au-dessus du registre normal, Paul Muni fait du mafieux un personnage fasciné par les armes, pour qui la mitraillette devient le symbole de la toute-puissance. La même année, dans Je suis un évadé de Mervyn LeRoy, il interprète un innocent traqué par la société dans un réquisitoire impitoyable contre le système pénitentiaire. La dernière scène reste un des meilleurs exemples de fin en point d'interrogation : le héros disparaît dans la nuit après avoir avoué à sa compagne qu'il vole pour vivre. Paul Muni est inoubliable pour les portraits pénétrants qu'il brosse de grands personnages historiques comme Louis Pasteur dans La vie de Louis Pasteur de William Dieterle qui lui vaut un oscar. Émile Zola La vie d'Emile Zola et Juarez, le leader mexicain du même réalisateur ou l’explorateur Pierre-Esprit Radisson dans Les Trappeurs de l'Hudson.
Acteur sobre et émouvant
Acteur d’une grande expressivité, il excelle dans le registre du désespoir. Sobres et émouvants, les personnages incarnés par Paul Muni sont toujours crédibles qu'ils soient chinois dans Visages d'orient de Sydney Franklin ou soldat russe dans Contre-attaque de Zoltan Korda. Après guerre, il incarne un pittoresque professeur de Chopin, Joseph Elsner dans La Chanson du Souvenir de Charles Vidor. Paul Muni continue à s'illustrer sur les planches tout au long de sa carrière. Il fait sensation notamment dans Inherit the Wind en 1955 et fait une dernière apparition dans une adaptation musicale du Grand hôtel en 1959.
Une vie de couple discrète
Paul Muni perd cependant peu à peu la vue et l'ouïe. Dans son dernier film, La colère du juste de Daniel Mann, il est à nouveau, au prix d'un effort certain, sobre et respectable, dans le rôle d'un médecin juif. Cette performance lui vaut une dernière nomination à l’Oscar. Côté privé, la vie familiale de Paul Muni est des plus stables. Il épouse en 1921, Belle Fikel, une actrice de théâtre yiddish, fille de Moishe Finkel, une figure imminente dans ce domaine et sœur d’Emma et Lucy Finkel, également actrices. Le couple a mené une existence discrète dans leur demeure de Californie surnommé Shangra-La. C’est à Montecito que Paul Muni succombe à une crise cardiaque le 25 août 1967 à 71 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Louise Rainer
et Frank Capra
1929 : Je suis un assassin (The Valiant) de William K. Howard
1929 : Seven Faces de Berthold Viertel
1932 : Scarface (Scarface) d'Howard Hawks
1932 : Je suis un évadé (I am a Fugitive from a Chain Gang) de Mervyn LeRoy
1933 : Le Monde change (The World Changes) de Mervyn LeRoy
1934 : On a tué (Hi, Nellie) de Mervyn LeRoy
1935 : Ville frontière (Bordertown) d’Archie Mayo
1935 : Furie noire (Black Fury) de Michael Curtiz
1935 : Docteur Socrate (Dr. Socrates) de William Dieterle
1936 : La Vie de Louis Pasteur (The Story of Louis Pasteur) de William Dieterle
1937 : Visages d’Orient (The Good Earth) de Sidney Franklin
1937 : La Femme que j’aime (The Woman I Love) d’Anatole Litvak
1937 : La Vie d’Émile Zola (The Life of Emile Zola) de William Dieterle
1939 : Juarez (Juarez) de William Dieterle
1939 : Nous ne sommes pas seuls (We Are Not Alone) d’Edmund Goulding
1941 : Les Trappeurs de l'Hudson (Hudson's Bay) d’Irving Pichel
1942 : Le Commando frappe à l'aube (Commandos Strike at Dawn) de John Farrow
1943 : Le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen) de Frank Borzage (apparition)
1945 : La Chanson du souvenir (A Song to Remember) de Charles Vidor
1945 : Contre-Attaque (Counter Attack) de Zoltan Korda
1946 : L'Évadé de l'enfer (Angel on My Shoulder) d’Archie Mayo
1952 : Un homme à détruire (Stranger in a Prowl) de Joseph Losey
1959 : La Colère du Juste (The Last Angry Man) de Daniel Mann


Filmographie de Paul MUNI
 
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