Jean MUIR
 Actrice américaine
Jean Muir, créditée Jean Fullarton à ses débuts est une des belles apparitions de la romance hollywoodienne des années trente. Superbe blonde de haute taille à la peau diaphane, elle était promise à une belle carrière mais elle n’a pas su se démarquer de ses concurrentes, Jean Harlow, ou Carole Lombard. Jean Muir Fullarton voit le jour à Suffern dans l’état de New York, le 13 février 1911. Après des études à Englewood dans le New Jersey, il vient étudier le français à la Sorbonne à Paris. Déjà gamine, elle se produit avec ses parents dans Le Marchand de Venise à neuf ans. Sous le nom de Jean Fullarton, elle débute au théâtre à Broadway dans la pièce The Truth Game d’Ivor Novello. Elle partage l’affiche avec l’auteur-acteur britannique et Billie Burke. La pièce est représentée de décembre 1930 à mars 1931. La même année, elle joue dans l’adaptation de Peter Ibbetson, puis La Vie commence de Mary Axelson et Saint Wench de John Colton.
Une difficile ascension
Remarquée par des producteurs de cinéma, Jean Muir signe un contrat avec la Warner Bros. Ses débuts sont modestes avec un petit rôle face à William Powell dans L’Avocat et deux autres apparitions non créditées dans Bureau des Personnes disparues et Toute Femme de Michael Curtiz. Son statut change lorsqu’elle donne la réplique à Paul Muni dans Le Monde change, Ricardo Cortez dans The White Cockatoo, Warren William dans Bedside, Richard Barthelmess dans Un Héros moderne de Georg-Wilhelm Pabst et Franchot Tone dans Gentlemen are born. Elle accède au vedettariat avec la belle adaptation de Shakespeare du Songe d’une Nuit d’été par William Dieterle et le grand Max Reinhardt. Pourtant, elle n’obtient que des rôles de faire-valoir de charme dans des films d’aventures comme Lampes de Chine de Mervyn LeRoy avec James Cagney, Croc-Blanc de David Butler ou La Ville de l’Or de Christy Cabanne avec Preston Foster.
Olivia, sa rivale et amie
Sa popularité est obscurcie par l’intransigeance des studios Warner qui la surnomme The Studio Pest en raison de ses discussions incessantes sur la psychologie des personnages et des angles des prises de vues. Insatisfaite de ses rôles, elle revient à Broadway en 1937. Deux ans plus tard, elle est candidate au rôle de Melanie dans Autant en emporte le vent mais David O. Selznick lui préfère Olivia de Havilland. Sa rivale, qui a été sa partenaire dans Le Songe d’une nuit d’été lui avait déjà été préférée pour le rôle d’Arabella Bishop dans Les Aventures du Capitaine Blood alors qu’elle était le choix originel d’Errol Flynn. Elle épouse le 19 septembre 1940 l’avocat d’affaires Henry Jaffe qui se tournera vers la production de programmes télévisuels. De leur union naîtront trois enfants avant de conduire à un divorce en 1960. Elle tourne son dernier film en 1943, Tessa, la nymphe au cœur fidèle d’Edmund Goulding où elle donne la réplique à Charles Boyer et Joan Fontaine. Après la guerre, elle participe à des émissions radiophoniques et revient à Broadway où elle est Leonie Roberts dans Tenting Tonight de Frank Gould en 1947.
Face au maccarthysme
En 1950, Jean Muir est dénoncée par les Red Channels en tant que sympathisante communiste et immédiatement retirée du casting de la série télévisée La Famille Aldrich, dans lequel elle joue le rôle de madame Aldrich. Après son licenciement, des milliers d’appels de protestation sont adressées à la chaîne mais le limogeage de Jean Muir est irréversible. Elle est donc la première artiste à être privée d’emploi à cause d’une inscription dans la liste noire du maccarthysme. Jean s’est toujours défendue d’appartenance et même de sympathie pour le communisme. Jean plonge dans la dépression. Elle souffre d’alcoolisme et d’une cirrhose du foie. Elle reprend toutefois les chemins des studios de télévision en 1958 où elle apparaît dans six séries notamment dans Route 66 et Naked City. En 1960, elle interprète Winnie dans la pièce Semi-Detached de Patricia Joudry. Saluée par la critique, c’est cependant sa dernière interprétation au théâtre. Elle met un terme à sa carrière en 1965, déménage à Columbia dans le Missouri en 1968 et enseigne l’art dramatique au Stephens College. Jean Muir décède à Mesa dans l’Arizona, le 23 Juillet 1996 à 85 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ricardo Cortez
1932 : Lawyer Man (en) de William Dieterle
1933 : Bureau des personnes disparues (Bureau of Missing Persons) de Roy Del Ruth
1933 : Female de Michael Curtiz
1933 : Le Monde change (The World Changes) de Roy Del Ruth
1933 : L'Irrésistible (Son of a Sailor) de Lloyd Bacon
1934 : La Terre tourney (As the Earth Turns) d’Alfred E. Green
1934 : Bedside de Robert Florey
1934 : Desirable d’Archie Mayo
1934 : Un héros moderne (A Modern Hero) de Georg Wilhelm Pabst
1934 : Gentlemen Are Born d’Alfred E. Green
1934 : Dr. Monica (de) de William Dieterle et William Keighley
1935 : Le Perroquet blanc (The White Cockatoo) d’Alan Crosland
1935 : Lampes de Chine (en) (Oil for the Lamps of China) de Mervyn LeRoy
1935 : Orchids to You (en) de William A. Seiter
1935 : Le Songe d’une nuit d’été (A Midsummer Night's Dream) de W. Dieterle et Max Reinhardt
1935 : Stars Over Broadway de William Keighley
1936 : Faithful de Paul L. Stein (film britannique)
1936 : Croc-Blanc (White Fang) de David Butler
1936 : Fugitive in the Sky de Nick Grinde
1937 : Once a Doctor de William Clemens
1937 : Her Husband's Secretary de Frank McDonald
1937 : La Ville de l’Or (The Outcasts of Poker Flat) de Christy Cabanne
1937 : Puits numéro 3 (Draegerman Courage) de Louis King
1937 : White Bondage de Nick Grinde
1937 : Dance Charlie Dance de Frank McDonald
1938 : Jane Steps Out de Paul L. Stein (film britannique)
1940 : And One Was Beautiful de Robert B. Sinclair
1940 : The Lone Wolf Meets a Lady de Sidney Salkow
1943 : Tessa, la nymphe au cœur fidèle (The Constant Nymph) d’Edmund Goulding


Filmographie de Jean MUIR
 
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