Maria MONTEZ
 Actrice américaine d'origine dominicaine
Maria Montez, beauté exotique s’il en fut, promena sa belle silhouette aux allures orientales dans une foultitude de films d’aventures, genre duquel Hollywood ne lui offrit guère l’occasion de s’évader. Et puis elle découvrit Paris…
Maria Antonia Gracia Santos Silas est née le 6 juin 1912 à Saint-Domingue, où le papa Isidoro exerçait l’honorable profession d’exportateur de bois, alourdie du titre honoraire de consul d’Espagne, accompagné de son épouse et de sa nombreuse progéniture, Maria Antonia étant la deuxième fille d’une colonie de 10 enfants. Elle parfait son éducation bourgeoise au couvent de Ténérifffe dont la jeune adolescente ne devait pas tarder à sortir pour épouser en 1932 un banquier irlandais William McFeeters, dont elle divorcera en 1939.
Les débuts chez Universal
À la recherche d’une carrière artistique, la jeune Maria Antonia fait ses débuts sur scène à Belfast et pose comme modèle. De passage à Hollywood, elle se fait remarquer par un talent-scout de la compagnie Universal. Adoptant le pseudonyme de Maria Montez en hommage à la danseuse Lola Montes, elle décroche un contrat de sept ans avec Universal où elle fait sa première apparition dès 1940 dans The Invisible Woman. Très remarquée en 1941 dans Une Nuit à Rio, aux côtés de Don Ameche, la jeune fille a le pied à l’étrier. Rapidement, ses origines étrangères la confine dans des rôles exotiques où la beauté de ses épaules, aussi légendaire que celle des jambes de Cyd Charisse, et son accent dominicain font merveille. Partenaire d’acteurs spécialisés dans les films d’aventures orientales, comme Sabu, Jon Hall ou Turhan Bey, Maria Montez se promène dans des aventures exotiques en technicolor des îles du Pacifique aux eaux du Gange. En 1942, The Mystery of Mary Roget lui permet de s’évader de ces décors de pacotille pour l’univers inquiétant d’Edgar Allan Poe. Mais l’escapade, si on excepte L’Exilé de Max Ophüls où elle est la comtesse de Courteuil sera sans lendemain.
Mille et une nuits
Maria Montez acquiert ses galons de vedette dans des films comme Les mille et une nuits, La sauvagesse blanche, Le signe du cobra, Ali Baba et les quarante voleurs, Soudan, Tanger et toute une série de bandes de série B. Ces apparitions ne la font pas considérer comme une star du cinéma hollywoodien mais agrémentent un goût du cinéma kitch d’outre-Atlantique. Quoi qu’il en soit, la beauté de la principale interprète, plus que son talent d’actrice, a gravé ces images au plus profond de la mémoire de cinéphiles. Exilé à Hollywood, un jeune acteur français, Jean-Pierre Aumont, en tournage sur le plateau de La Croix de Lorraine tombe amoureux de la belle Antillaise. Le couple se marie à Hollywood le 13 juillet 1943. Il aura une fille, Maria Christina en 1946, connue plus tard sous le nom de Tina Aumont. La même année, Maria Montez reçoit la Médaille de l’ordre de Juan Pablo Duarte et de l’ordre de Trujillo par le dictateur de la République Dominicaine, Rafael Leonidas Trujillo.
La vie parisienne
En 1945, Jean-Pierre Aumont revient de guerre. Son épouse refuse le film Frontier Gal que lui propose Universal au profit d’Yvonne de Carlo. La compagnie se souviendra de ce refus lorsqu’il s’agira, en 1947, de renouveler le contrat de l’actrice. En 1948, les jeunes mariés tournent leur premier film en commun, L’Atlantide, distribué par United Artists. Déçue de la tournure de sa carrière hollywoodienne, l’actrice cède aux instances de son mari et la famille s’installe en France, dans la banlieue parisienne. Le premier film français Hans le marin interprété par les deux conjoints est réalisé par le frère de Jean-Pierre, François Villiers. Maria enchaîne rapidement avec un second film français, Portrait d’un assassin avec Erich von Stroheim. En 1951, Maria Montez fait sa première véritable apparition au théâtre dans L’île Heureuse écrite par son époux. Le couple se retrouve peu après sur le plateau d’une production italienne, La Vengeance du Corsaire. Ce film devait être son dernier. Le 7 septembre 1951, Maria Montez se noie dans sa baignoire à la suite d’une défaillance cardiaque. Les médecins s’accordent à dire que la température élevée de son eau de bain est à l’origine d’un choc thermique. Jean-Pierre Aumont mettra longtemps à se relever de ce drame. Et les mille et une nuits des cinéphiles ne furent plus tout à fait les mêmes.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jean-Pierre Aumont
1940 : Boss of Bullion City de Ray Taylor avec Johnny Mack Brown
1940 : La Femme invisible (The Invisible Woman) d’A. E. Sutherland
1941 : Lucky Devils de Lew Landers
1941 : Une nuit à Rio (That Night in Rio) d'Irving Cummings
1941 : Complot en Arabie (Raiders of the Desert) de John Rawlins
1941 : Moonlight in Hawaii de Charles Lamont
1941 : Au sud de Tahiti (South of Tahiti) de George Waggner
1942 : Courrier pour Bombay (Bombay Clipper) de John Rawlins
1942 : Le Mystère de Marie Roget (The Mystery of Marie Roget) de Phil Rosen
1942 : Deux nigauds dans une île (Pardon My Sarong) d'Erle C. Kenton
1942 : Les Mille et Une Nuits (Arabian Nights) de John Rawlins
1943 : La Sauvagesse blanche (White Savage) d'Arthur Lubin, coécrit par Richard Brooks
1944 : Ali Baba et les Quarante Voleurs (Ali Baba and the Forty Thieves) d'Arthur Lubin
1944 : Hollywood Parade (Follow the boys) d'A. Edward Sutherland
1944 : Le Signe du cobra (Cobra Woman) de Robert Siodmak
1944 : La Fière Tzigane (Gypsy Wildcat) de Roy William Neill
1944 : Cavalcade musicale (Bowery to Broadway) de Charles Lamont
1945 : Soudan (Sudan) de John Rawlins
1946 : Tanger (Tangier) de George Waggner
1947 : L'Exilé (The Exile) de Max Ophüls
1947 : Les Pirates de Monterey (Pirates of Monterey) d'Alfred L. Werker
1949 : L'Atlantide (Siren of Atlantis) de Gregg C. Tallas
1949 : Hans le marin (Wicked City) de François Villiers
1949 : Portrait d'un assassin de Bernard-Roland
1951 : La Vengeance du Corsaire (La vendetta del corsaro) de Primo Zeglio
1951 : Terre de violence (City of Violence) de Marino Girolami
1951 : Le Voleur de Venise (Il ladro di Venezia) de John Brahm
1951 : Schatten über Neapel d’Hans Wolff


Filmographie de Maria MONTEZ
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs M > Contact