Carmen MIRANDA
 Actrice brésilienne d'origine portugaise
Son talent de chanteuse et d'interprète a souvent été éclipsé par le caractère exotique de leurs présentations dans des costumes enrichis de fruits exotiques et de paillettes. À une époque où Hollywood militait pour empêcher les nations d'Amérique latine de s'aligner avec l'Axe, Carmen Miranda est devenue l'incarnation d'un exotisme générique de l'Amérique latine adopté par l'Amérique du Nord mais rejeté à cause de son authenticité et de sa condescendance par les Brésiliens. Considérée comme précurseuse du tropicalisme, mouvement culturel brésilien des années 1960, Carmen Miranda a été la première star latino-américaine à poser ses empreintes devant le Grauman's Chinese Theatre en 1941.
De son vrai nom Maria do Carmo Miranda da Cunha, Carmen Miranda naît le 9 février 1909 à Várzea da Ovelha e Aliviada, un village du Portugal à une cinquantaine de kilomètres de Porto. Elle est la deuxième fille d’un coiffeur José Maria Pinto da Cunha et de son épouse Maria Emília Miranda. En 1909, son père émigre seul au Brésil et s'installe à Rio de Janeiro, où il ouvre un salon de coiffure. Sa mère le rejoint en 1910 avec leurs filles Olinda et Maria. Quatre autres enfants naîtront, Amaro, Cecilia, Aurora et Oscar.
Au rythme de la samba
En 1929, le compositeur Josué de Barros fait enregistrer à Carmen Miranda son premier album et l’entraînante artiste devient rapidement une des chanteuses les plus populaires du Brésil. En 1933, elle signe pour deux ans avec Radio Mayrink Veiga, la station brésilienne la plus populaire, devenant la première chanteuse sous contrat avec une radio dans l'histoire du Brésil. Son succès est lié à la popularité croissante de la samba. Elle tourne cinq films qui lui permettent de mettre en valeur son talent vocal mais se contente de la montrer sur fond de carnaval (A Voz Do Carnaval, Alô, Alô Brasil, Estudantes). Dans Alô, Alô Carnaval!, elle interprète la célèbre chanson Cantoras do Rádio aux côtés de sa sœur Aurora. Lors d'une présentation au Casino da Urca, Miranda est remarquée par le dramaturge américain Marc Connelly, en vacances à Rio avec la patineuse artistique norvégienne Sonja Henie, et le puissant producteur de Broadway Lee Schubert. Ce dernier engage Miranda pour sa revue The Street of Paris.
Comédies musicales exotiques
Carmen Miranda arrive à New York en 1939 et fait une apparition modeste mais remarquée dans The Street of Paris. Son costume et ses accessoires exotiques enchantent le public. Sa notoriété grandit rapidement et elle signe un contrat de cinq ans avec la 20th Century Fox. Elle se produit dans quelques comédies musicales souriantes et sans prétention comme Sous le ciel d'Argentine avec Don Ameche, Une Nuit à Rio et Week-end à la Havane avec Alice Faye et Ivresse de Printemps avec John Payne. À la suite du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, elle est encouragée par Roosevelt à participer en tant qu'ambassadrice de bonne volonté à la « politique de bon voisinage » américaine destinée à favoriser les rapports avec l'Amérique latine. Les studios hollywoodiens, à commencer par Walt Disney et la 20th Century Fox, prennent une part active à cette politique.
Épousailles et dépression
De retour à Broadway, Carmen Miranda joue dans la revue musicale Sons o'Fun. En 1943, elle apparaît dans le film Banana Split réalisé par le célèbre chorégraphe Busby Berkeley. Dans le numéro The Lady in the Tutti-Frutti Hat, une illusion d'optique rend le chapeau orné de fruits qu'elle porte démesuré. Enfermée dans le rôle de la chanteuse exotique, elle doit participer par contrat à des événements publics dans ses costumes de films. En quête de liberté créatrice, Carmen Miranda décide de produire son propre film Copacabana avec Groucho Marx en 1947. Elle fait la rencontre d’un investisseur texan, Davel Sebastian qu’elle épouse le 17 mars 1947. Le mariage sera bref en raison des grandes périodes de dépression de la star latine. Au cours de ses dernières années, outre une grande consommation de tabac et d'alcool, elle s'est mise à prendre des amphétamines et des barbituriques, ce qui a eu de lourdes conséquences sur sa santé. Elle fait trois autres apparitions dans Ainsi sont les Femmes avec Wallace Beery, Voyage à Rio et Fais-moi peur avec Dean Martin et Jerry Lewis. Après l’enregistrement d’une émission de variété avec Jimmy Durante, elle est terrassée par une crise cardiaque à son domicile de Beverly Hills, le 4 août 1955 à l'âge de 46 ans. Conformément à ses souhaits, le corps de Miranda est rapatrié à Rio de Janeiro, où le gouvernement brésilien déclare une période de deuil national. En 1956, tous ses biens sont donnés par son mari et sa famille pour la création du musée Carmen Miranda qui ouvre ses portes à Rio le 5 août 1976.


FILMOGRAPHIE :

Avec Dave Sebastian
1933 : A Voz do Carnaval d’Adhemar Gonzaga & Humberto Mauro
1935 : Hello, Brésil (Alô, alô Brazil) de João de Baro, W Downey & Alberto Ribeiro
1935 : Estudantes de Wallace Downey
1936 : Hello, Carnaval (Alô, alô Carnaval) de Wallace Downey & Adhemar Gonzaga
1938 : Banana da Terra de Ruy Costa
1940 : Laranja da China de Ruy Costa
1940 : Sous le ciel d’Argentine (Down Argentine Way) d’Irving Cummings
1941 : Une Nuit à Rio (That Night in Rio) d’Irving Cummings
1941 : Week-end à la Havane (Week-end in Havana) de Walter Lang
1942 : Ivresse de printemps (Springtime in the Rockies) d’Irving Cummings
1943 : Banana split (The Gang’s all Here) de Busby Berkeley
1943 : Four Jills in a Jeep de Willaim A. Seiter
1944 : Montmartre à New York (Greenwich Village) de Walter Lang
1944 : Quand l’Amour manœuvre (Something for the Boys) de Lewis Seiler
1945 : Doll Face (Come back to me) de Lewis Seiler
1946 : If I’m lucky de Lewis Seiler
1946 : Copacabana (Copacabana) d’Alfred E. Green
1948 : Ainsi sont les femmes ((A Date with Judy) de Richard Thorpe
1949 : Voyage à Rio (Nancy goes to Rio) de Robert Z. Leonard
1952 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall


Filmographie de Carmen MIRANDA
 
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