Sal MINEO
 Acteur américain
Éternel adolescent fragile et tourmenté, Sal Mineo reste un des représentants de l’Actors Studio et de la génération des Rebelles sans cause des années cinquante. Sa vie agitée et sulfureuse l’a conduit au drame qui lui coûta la vie à 37 ans.
Salvatore Mineo Jr, dit Sal Mineo, est né le 10 janvier 1939 à New York dans le quartier du Bronx. Fils d’immigrés italiens originaires de Sicile, il est le troisième de quatre enfants de Salvatore Sr et Josephine Alvisi, fabriquants de cercueils à New York. Il a deux frères aînés Victor et Michael et une sœur benjamine Sarina. Il grandit dans la rue et plonge rapidement dans la délinquance. Arrêté à l'âge de 10 ans pour vol, on lui laisse deux possibilités : la prison ou l'école d'acteurs. Il choisit la seconde et fréquente l’école Quintano.
Plato à jamais
Contrairement aux autres acteurs italo-américains de sa génération, il choisit de conserver son nom d’origine avec fierté. Sal fait ses débuts sur scène dans La Rose tatouée de Tennessee Williams, qu'il crée à Broadway en 1951 auprès de Maureen Stapleton et Eli Wallach. Il reprend l'année suivante le rôle du jeune prince Chulalongkorn dans la comédie musicale Le Roi et moi avec Yul Brynner. Il fait quelques apparitions à la télévision et occupe de petits rôles en voyou dans La Police était au rendez-vous et en cadet militaire dans La Guerre privée du major Benson avec Charlton Heston. Il connaît la célébrité en 1955, alors qu'il n'a que 16 ans, grâce au rôle de John « Plato » Crawford, un adolescent sensible et efféminé dans La Fureur de vivre de Nicholas Ray, aux côtés de Natalie Wood et James Dean. Sa prestation lui vaut une nomination à l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle. Il retrouve James Dean l'année suivante dans Géant où il joue le mexicain Angel Obregon II tué pendant la deuxième guerre mondiale. Rebelle sans cause, digne représentant de l'Actors Studio, il hérite du surnom de Switchblade Kid (lame à cran d'arrêt) après son rôle de criminel dans Face au Crime. Il est Romolo dans Marqué par la haine auprès de Paul Newman, le jeune Sioux White Bull dans Tonka des studios Disney, le beatnik Luigi dans Les Déchainés de Raoul Walsh ou le célèbre batteur Gene Krupa dans le biopic qui lui est consacré. En 1957, il s'essaye à une carrière de chanteur de rock'n' roll et sort plusieurs titres de 1957 à 1959 dont deux Start Movin’ et Lasting Love restent plusieurs semaines dans le Top 40 américain.
Superproductions et mises en scène controversées
Dans les années 1960, Sal Mineo tourne dans des films à grand spectacle comme Exodus d’Otto Preminger, Le Jour le plus long de Daryl Zanuck, Les Cheyennes de John Ford avec Dolores Del Rio et La Plus Grande Histoire jamais contée de George Stevens. Après avoir été officiellement fiancé à l'actrice Jill Haworth, sa partenaire dans Exodus, Sal Mineo est un des premiers acteurs américains à avoir assumé ouvertement son homosexualité et sa bisexualité à la fin des années 1960, ce qui aura freiné selon certains une carrière prometteuse. Surtout présent à la télévision dans les années soixante, notamment dans un épisode de Columbo et SWAT où il est le chef d’une secte semblable à Charles Manson, il soulève la controverse en mettant en scène en 1969 la pièce du dramaturge canadien John Herbert, Fortune and Men's Eyes, un huis-clos carcéral comportant des scènes de nudité et de rapports sexuels entre hommes. En 1972, il met en scène l’opéra court The Medium de Gian Garco Menotti. Il fait une dernière apparition méconnaissable en Dr Milo, l’un des singes de L’Évasion de la Planète des Singes auprès de Roddy McDowall et Kim Hunter.
Une fin tragique et stupide
Sa liaison avec l’actrice anglaise Jill Haworth s’interrompt lorsqu’elle découvre l’homosexualité de Sal, lui prétend qu’elle a eu une brève liaison avec le producteur Aaron Spelling de 22 ans son aîné. Au début des années soixante-dix, il vit une relation de six ans avec l’acteur et manager Courtney Burr III. Dans la nuit du 12 février 1976, Sal Mineo est assassiné en rentrant chez lui, sans motif apparent, d'un simple coup de poignard. L’assassin est un vagabond toxicomane nommé Lionel Ray Williams qui est arrêté mais ne peut justifier son geste. Reconnu coupable et condamné à la prison à perpétuité, il bénéficie d’une mise en liberté conditionnelle en 1990. Sal Mineo était simplement au mauvais endroit au mauvais moment. En 2011, un film biographique de James Franco intitué Sal lui est consacré avec Val Lauren dans son rôle.


FILMOGRAPHIE :

Avec James Dean
1955 : La police était au rendez-vous (Six Bridges to Cross) de Joseph Pevney
1955 : La Guerre privée du major Benson (The Private War of Major Benson) de Jerry Hopper
1955 : La Fureur de vivre (Rebel Without a Cause) de Nicholas Ray
1956 : Face au crime (Crime in the Streets) de Don Siegel
1956 : Géant (Giant) de George Stevens
1956 : Marqué par la haine (Somebody Up There Likes Me) de Robert Wise
1956 : Rock, Pretty Baby de Richard Bartlett
1957 : Dino (Dino) de Thomas Carr
1957 : The Young Don't Cry de Alfred L. Werker
1958 : Tonka (Tonka) de Lewis R. Foster
1959 : Les Déchaînés (A Private's Affair) de Raoul Walsh
1959 : La Vie ardente de Gene Krupa (The Gene Krupa Story) de Don Weis
1960 : Exodus (Exodus) d’Otto Preminger
1962 : Les Fuyards du Zahrain (Escape from Zahrain) de Ronald Neame
1962 : Le Jour le plus long (The Longest Day) d’Andrew Marton et Ken Annakin
1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) de John Ford
1965 : La Plus Grande Histoire jamais contée (The Greatest Story Ever Told) de George Stevens
1965 : Qui a tué Teddy Bear ? (Who Killed Teddy Bear ?) de Joseph Cates
1969 : 80 Steps to Jonah de Gerd Oswald
1969 : Krakatoa à l'est de Java (Krakatoa, East of Java) de Bernard L. Kowalski
1971 : Les Évadés de la planète des singes (Escape from the Planet of the Apes) de D. Taylor
1974 : Sonic Boom de Jeffrey Mandel (cm)

Télévision :
1955 : Les Arbres (The Trees) d’Hal Tulchin
1956 : The Magic Horn d’Herman Raucher
1956 : Island in the City de Buzz Kulik
1957 : Drummer man de Mel Goldberg
1957 : Barefoot Soldier de William A. Graham
1958 : Aladdin (Cole Porter’s Aladdin) de Ralph Nelson
1958 : The Vengeance d’Herbert Hirschman
1961 : Cry Vengeance! de Franklin J. Schaffner
1962 : A Sound of Hunting de Seymour Robbie
1964 : The World I want d’Elliot Silverstein
1964 : Combat ! (The Hard Way Back) de Bernard McEveety
1966 : Un nommé Kiowa Jones (The Dangerous Days of Kiowa Jones) d’Alex March
1966 : Nothing to lose de Georg Fenady
1967 : L’Homme en fuite (Stranger on the Run) de Don Siegel
1970 : The Challengers de Leslie H. Martinson
1971 : In Search of America de Paul Bogart
1971 : How to Steal an Airplane de Leslie H. Martinson
1972 : La Famille Rico (The Family Rico) de Paul Wendkos
1976 : À plume et à sang (Ellery Queen, The Adventure of the Wary Witness) de Walter Doniger


Filmographie de Sal MINEO
 
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