Sarah MILES
 Actrice britannique
Vivre en sa compagnie c’est comme passer dans un lave-auto dans une décapotable disent ses proches. Née le dernier jour de l’an 1941 à Ingatestone, Essex dans le sud-est de l’Angleterre, la petite Sarah ne parlera pratiquement pas du tout jusqu’à l’âge de 9 ans, rendant sa scolarité presqu’impossible. Dyslexique et bégayeuse, elle se referme sur elle-même pour au secondaire mieux exploser. Elle est expulsée de plusieurs écoles pour insubordination avant de s’inscrire à 15 ans à la Royal Academy of Dramatic Art. Très vite on repère le caractère érotique qui se dégage de sa personne. Ce qui sera tour à tour son meilleur et son pire atout. En 1962, elle joue auprès de Laurence Olivier dans Le Verdict, un film de Peter Glenville qui offre aussi une première chance à Terence Stamp. Tout de suite, Olivier lui dit qu’elle s’attirera beaucoup de problèmes si elle change trop souvent d’attitude comme elle semble le faire continuellement, qu’elle se ferait beaucoup plus d’ennemis que d’amis ainsi. Et il aura tout à fait raison.
Bombe érotique
Le caméléon Miles se fait remarquer aussi dans le très sexuel rôle de la «sœur» du Servant dans le film de Joseph Losey l’année suivante. La même année elle joue Catherine dans The Ceremony interprété et réalisé par Laurence Harvey. Elle joue dans deux comédies avant de baigner dans Blow up un chef d’œuvre d’Antonioni dans un rôle périphérique le temps de deux scènes, encore hautement sexuallisées avant de quitter le plateau. Elle dira du réalisateur italien qu’il était un tyran et un homme extraordinairement brillant. Elle épouse l’auteur Robert Bolt en 1967 et fait surtout du théâtre pendant trois ans. Le tournage de La Fille de Ryan est à la fois une catastrophe et un bonheur pour Sarah. Elle travaille avec son mari, inteprète le rôle titre et son jeu est très bien accueilli par la critique au point de se mériter une nomination aux Oscars pour le premier rôle féminin. Le tournage est toutefois difficile puisque les deux supposés amoureux, Christopher Jones et Sarah, se détestent, que les problèmes sur le plateau se multiplient lors de la production et que la réception critique est pénible. Le film, une adaptation libre de Madame Bovary, est toutefois un succès du box-office, obtient 4 nominations aux Oscars et en gagne deux pour John Mills meilleur second rôle masculin et Freddie Young meilleure photo. La carrière de Sarah Miles devrait être lancée mais le film suivant, Lady Caroline Lamb écrit et réalisé par son mari, Robert Bolt, altère leur relation et Miles multiplie les aventures extra-conjugales. Les candidats ne manquent pas puisque plusieurs la voient encore moins comme une femme que comme un corps féminin à conquérir. La nature des rôles sensuels qu’elle interprète laisse supposer qu’elle n’est pas étrangère à ses personnages. Lady Caroline Lamb est très bien reçu tout comme le suivant La Méprise d'Alan Bridges qui partagera la palme d’or du Festival de Cannes avec L'Épouvantail de Schatzberg en 1973.
Scandale à l’hôtel
Mais 1973 sera fatal... Pour David Whiting en tout cas, son gérant et amant occasionnel. Il est retrouvé mort dans la chambre d’hôtel de Sarah Miles. Sa mort est officiellement annoncée comme provoquée par une overdose de drogue mais Whiting avait des égratignures au visage et une large écorchure sur le bord de la tempe. Sarah était en sa compagnie quand il est mort. Elle choisit de garder le silence sur ce qui s’est passé ce soir-là. Sa carrière en paiera le prix. Après 6 mois d’enquête, elle est innocentée mais, ayant fui à Hollywood, sa réputation entachée puisque le doute subsiste, sa carrière ne sera plus jamais la même. Elle y restera 7 ans avant de revenir en Angleterre. En 1976, elle obtient une nomination aux Golden Globes pour son rôle dans Le Marin qui abandonna la mer où elle feint la masturbation, ce qui frappe beaucoup les imaginations de l’époque. La même année, elle joue une patronne de harem dans la populaire série télé Dynasty.
Un régime de santé surprenant
En 1987, elle est nommée pour un BAFTA pour son rôle dans le joli film autobiographique de John Boorman, Hope & Glory. En 1988, Bolt qui l’avait divorcé en 1976, la redemande en mariage. Bolt est devenu semi-paralysé suite à une opération et Miles s’en occupera jusqu’à sa mort en 1995. En 2004, toujours fringante, elle apparaît aux côtés de David Suchet et Edward Fox dans la série Hercule Poirot. Sarah Miles, tout comme Gandhi (assassiné à l’âge de 78 ans) et J.D. Salinger (décédé à l’âge de 91 ans) boit un peu de son urine depuis plus de 30 ans chaque matin assurant que c’est ce qui la garde en santé et pleine de vigueur. Décidément, une personnalité à part.


FILMOGRAPHIE :

Avec Alan Bridges
1962 : Le Verdict (Term of Trial) de Peter Glenville
1963 : The Servant (The Servant) de Joseph Losey
1963 : La Cérémonie (The Ceremony) de Laurence Harvey
1963 : The Six-Sided Trangle de Christopher Miles (cm)
1965 : Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines de Ken Annakin
1966 : I Was Happy Here de Desmond Davis
1966 : Blow-Up (Blow-up) de Michelangelo Antonioni
1970 : La Fille de Ryan (Ryan’s Daughter) de David Lean
1972 : Lady Caroline Lamb (Lady Caroline Lamb) de Robert Bolt
1973 : La Méprise (The Hireling) d’Alan Bridges
1973 : Le Fantôme de Cat Dancing (The Man who loved Cat Dancing) de R Sarafian
1974 : Les Grandes Espérances (Great Expectaions) de Joseph Hardy (tv)
1975 : Pepita Jiménez (Pepita Jiménez) de Rafael Moreno Alba
1975 : Requiem pour une nonne (Requiem for a Nun) de Norman Lloyd (tv)
1976 : The Sailor Who Fell from Grace with the Sea de Lewis John Carlino
1978 : Le Grand Sommeil (The big Sleep) de Michael Winner
1981 : Priest of Love de Christopher Miles
1981 : Venin (Venom) de Piers Haggard
1983 : Walter et June (Walter & June) de Stephen Frears (tv)
1984 : Témoin indésirable (Ordeal by Innocence) de Desmond Davis
1985 : Steaming (Streeaming) de Joseph Losey
1986 : Harem (Harem) de William Hale (tv)
1987 : Sur la route de Nairobi (White Mischief) de Michael Radford
1987 : Queenie (Queenie) de Larry Peerce (tv)
1987 : Hope and Glory: La Guerre à sept ans (Hope and Glory) de J.Boorman
1990 : Le Fantôme de Monte Carlo (A Ghost in Monte Carlo) de John Hough (tv)
1992 : The Silent Touch (Dotkniecie reki) de Krzysztof Zanussi
1994 : Dandelion Dead de Mike Hodges (tv)
2001 : Jurij de Stefano Gabrini
2001 : I giorni dell'amore e dell'odio de Claver Salizzato
2003 : The Accidental Detective de Vanna Paoli
2004 : Hercule Poirot, Le Vallon (The Hollow) de Simon Langton (tv)<


Filmographie de Sarah MILES
 
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