Adolphe MENJOU
 Acteur américain
D’origines françaises par son père et irlandaises par sa mère, Adolphe Menjou a profité de cette ascendance pour incarner le Français, élégant, petit, moustachu et coureur de jupons. Acteur tous terrains, il a incarné aussi bien les aristocrates, les officiers ou les excentriques dans tous les genres, de la comédie débridée au western, du film historique à la comédie musicale. Mais ce comédien prodigieux a aussi su se montrer un salopard de premier ordre sous le maccarthysme, de quoi entacher durablement son image.
Adolphe Menjou est né le 18 février 1890 à Pittsburgh, d’un père d’origine française, hôtelier de métier, et d’une mère irlandaise, tous deux fervents catholiques. Il étudie à l’Académie Militaire de Culver puis à l’université de Cornell où il décroche un diplôme d’ingénieur. Après une formation au théâtre et quelques rôles de figuration notamment dans The Man behind the Door, il s’engage dans l’armée pendant la première guerre mondiale et sert comme ambulancier en France avec le grade de capitaine. Dès son retour, il reprend ses activités au théâtre et au cinéma.
Un acteur distingué du muet
Adolphe Menjou acquiert la renommée en donnant la réplique à Mabel Normand dans La jolie Castillane et à Mary Pickford dans Through the Back Door. Il incarne un intellectuel européen dans Le Cheik qui fait de Rudolph Valentino une star et Louis XIII dans Les Trois Mousquetaires de Fred Niblo avec Douglas Fairbanks Sr en d’Artagnan. Charles Chaplin voit en Menjou le comédien idéal, avec cette distinction à l’européenne, pour le rôle de Pierre Revel dans L’Opinion publique, le seul film où Charlot est absent à l’écran. Ce film devient une carte de visite incroyable pour Adolphe Menjou qui attire l’attention des plus célèbres réalisateurs parmi lesquels Ernst Lubitsch qui le dirige dans sa comédie de mœurs The Marriage Circle et pour Paradis défendu. Il suit David Wark Griffith à la Paramount après son départ d’United Artist et personnifie le Diable dans Les Chagrins de Satan que Griffith adapte d’un roman de Marie Corelli.
Un grand second rôle des années trente
Adolphe Menjou passe à merveille le mur du son et bénéficiant de son trilinguisme, il tourne non seulement des films en anglais, mais également en français et en espagnol. Durant les trente dernières années de sa carrière, Adolphe Menjou multiplie les rôles du monsieur distingué de service. Il participe ainsi à de nombreux classiques du cinéma comme Morroco de Josef Von Sternberg, aux cotés de Marlene Dietrich et Gary Cooper, The Front Page de Lewis Milestone, Matin de Gloire de Lowell Sherman avec Katharine Hepburn, Forbidden de Frank Capra face à Barbara Stanwyck, L'Adieu au Drapeau de Frank Borzage avec Gary Cooper, Une étoile est née de William A. Wellman avec Janet Gaynor, Pensions d’artistes de Gregory La Cava, A Bill of Divorcement de John Farrow avec Maureen O’Hara. Il retrouve pour la troisième fois Katharine Hepburn dans L’Enjeu, magnifique satire du monde politique de Frank Capra mais le ton s’est durci entre Menjou et Hepburn à la suite des prises de position politiques.
Le grand délateur
Dès cette époque, Adolphe Menjou est un leader du Motion Picture Alliance for the Preservation of American Ideals qui conte dans ses rangs des membres comme Ward Bond, Gary Cooper, Cecil B. DeMille, Walt Disney, Clark Gable, Leo McCarey, Ronald Reagan, Ginger Rogers, Robert Taylor, Barbara Stanwyck, King Vidor, Sam Wood et John Wayne. Il collabore étroitement à la Commission des Activités anti-américaines instituée par le sénateur MacCarthy. Adolphe Menjou se rend tristement célèbre en étant le plus grand dénonciateur d’Hollywood. Seuls des acteurs fortement ancrés dans le parti républicain comme Clark Gable avec qui il tourne Pour plaire à sa belle et Au-delà du Missouri acceptent de l’avoir comme partenaire. Il tourne pour d'anciens délateurs comme Edward Dmytryk dans L'Homme à l'affût et Elia Kazan dans Cirque en Révolte.
Vie familiale
Stanley Kubrick exploite son côté snob et froid dans Les Sentiers de la Gloire aux côtés de Kirk Douglas. Sa carrière au cinéma se termine en 1960 avec une adaptation de Pollyanna produit par Walt Disney, l’un des plus gros succès du studio. Adolphe Menjou s'est marié trois fois. Son premier mariage, en 1920 avec Kathryn Conn Tinsley, se termine par un divorce. Il épouse Kathryn Carver en 1928 mais divorce en 1934. Son troisième et dernier mariage, avec Verree Teasdale, dure de 1934 jusqu'à sa mort. Ils ont eu un fils adoptif, Peter Menjou. En 1948, il publie son autobiographie, It Took Nine Tailors. Adolphe Menjou est décédé le 29 octobre 1963 d'une hépatite à Beverly Hills, en Californie.


FILMOGRAPHIE :

Avec Gregory La Cava
et Katharine Hepburn
1914 : The Man behind the Door de Wally Van
1915 : A Parisian Romance de Frederick A. Thomson
1915 : Roi malgré lui (Nearly a King) de Frederick A. Thomson
1915 : The Price of Happiness d’Edmund Lawrence
1916 : The Habit of Happiness d’Allan Dwan
1916 : The crucial Test de John Ince & Robert Thornby
1916 : The devil at his elbow de Burton L. King
1916 : Une aventure à New York (Manhattan madness) d’Allan Dwan
1916 : The Reward of Patience de Robert G. Vignola
1916 : The Scarlet Runner de William P.S. Earle & Wally Van
1916 : The Kiss de Dell Henderson
1916 : The blue Envelope Mystery de Wilfrid North
1916 : The Valentine Girl de J. Searle Dawley
1917 : Sa Revanche (Wild and woolly) de John Emerson
1917 : An even Break de Lambert Hillyer
1917 : Les trois Amazones (The Amazons) de Joseph Kaufman
1917 : La Phalène (The Moth) d’Edward José
1920 : La jolie Castillane (What happened to Rosa) de Victor Schertzinger
1921 : The Faith Healer de George Melford
1921 : Par l’Entrée de service (Through the Back Door) d’A Green & Jack Pickford
1921 : Courage de Sidney Franklin
1921 : Les trois Mousquetaires (The three Musketeers) de Fred Niblo
1921 : Queenie d’Howard M. Mitchell
1921 : Le Cheik (The Sheik) de George Melford
1922 : Arabian Love de Jerome Storm
1922 : Gai, gai, marions-nous ! (Is matrimony a Failure ?) de James Cruze
1922 : Head over Heels de Victor Schertzinger & Paul Bern
1922 : The fast Mail de Bernard J. Durning
1922 : La Duchesse de Langeais (The Eternal Flame) de Frank Lloyd
1922 : La Folie des Diamants (Pink Gods) de Pernhyn Stanlaws
1922 : L’Accordeur (Clarence) de William C. DeMille
1922 : Le Clown (Singed Wings) de Pernhyn Stanlaws
1922 : Après le triomphe (The World’s applause) de William C. DeMille
1923 : Bella Donna (Bella Donna) de George Fitzmaurice
1923 : Le Roman d’une Reine (Rupert of Hentzau) de Victor Heerman
1923 : L’Opinion publique (A Woman of Paris) de Charles Chaplin
1923 : La Danseuse espagnole (The Spanish Dancer) d’Herbert Brenon
1923 : Comédiennes (The Marriage Circle) d’Ernst Lubitsch
1923 : Mon Homme (Shadows of Paris) d’Herbert Brenon
1924 : The Marriage Cheat de John Griffith Way
1924 : Broadway after Dark de Monta Bell
1924 : For sale de George Archainbaud
1924 : Broken Barriers de Reginald Barker
1924 : Son dernier Printemps (Sinners in Silk) d’Hobart Henley
1924 : Open all night de Paul Bern
1924 : The fat Set de William C. DeMille
1924 : Paradis défendu (Forbidden Paradise) d’Ernst Lubitsch
1924 : Le Cygne (The Swan) de Dimitri Buchowetzki
1925 : A Kiss in the Dark de Frank Tuttle
1925 : Le Calvaire des Divorcés (Are Parents people ?) de Malcolm St. Clair
1925 : Banco (Lost : A Wife) de William C. DeMille
1925 : Incognito (The King of Main Street) de Monta Bell
1925 : La grande Duchesse et le Garçon d’étage de Malcolm St. Clair
1926 : Au suivant de ces Messieurs (A Sociale Celebrity) de Malcolm St. Clair
1926 : The Ace of Cads de Luther Reed
1926 : Les Chagrins de Satan (The Sorrows of Satan) de David Wark Griffith
1926 : La Blonde ou la Brune (Blonde or Brunette) de Richard Rosson
1927 : Un Homme en habit (Evening Clothes) de Luther Reed
1927 : Monsieur Albert (Service for Ladies) d’Harry Abbadie d’Arrast
1927 : Valet de Cœur (A Gentleman of Paris) d’Harry d’Abbadie d’Arrast
1927 : Sérénade (Serenade) d’Harry d’Abbadie d’Arrast
1928 : Le Code de l’honneur (A Night of Mystery) de Lothar Mendes
1928 : Le Figurant de la gaieté (His Tiger Wife) d’Hobart Henley
1928 : Sa Vie privée (His private Life) de Frank Tuttle
1928 : Marquis preferred de Frank Tuttle
1929 : Le Maestro (Fashions in Love) de Victor Schertzinger
1929 : Mon Gosse de Père (The Parisian) de Jean de Limur
1929 : Mon Gosse de Père de Jean de Limur
1930 : Soyons gais d’Arthur Robison
1930 : L’énigmatique Monsieur Parkes (Mysterious Mr. Parkes) de Louis J. Gasnier
1930 : Amor audaz de Louis J. Gasnier & A. Washington Pezet
1930 : Cœurs brûlés (Morocco) de Josef von Sternberg
1930 : Robert le pirate (New Moon) de Jack Conway
1930 : Quand on est belle (The Easiest Way) de Jack Conway
1930 : Les Liens du cœur (Men call it love) d’Edgar Selwyn
1931 : Spéciale Première (The Front Page) de Lewis Milestone
1931 : Le grand Amour (The great Lover) d’Harry Beaumont
1931 : Friends and Lovers de Victor Schertzinger
1931 : Une vie secrète (Forbidden) de Frank Capra
1931 : Prestige (Prestige) de Tay Garnett
1931 : Two White Arms de Fred Niblo
1932 : Bachelor’s Affairs d’Alfred L. Werker
1932 : Les Internationaux (Diamond cut Diamond) de Maurice Elvey & Fred Niblo
1932 : L’Énigme de minuit (The Night Club Lady) d’Irving Cummings
1932 : L’Adieu au Drapeau (A Farewell to Arms) de Frank Borzage
1933 : Au Cirque, un jour… (The Circus Queen Murder) de Roy William Neill
1933 : Matin de gloire (Morning Glory) de Lowell Sherman
1933 : Demi-mondaine (The worst Woman in Paris ?) de Monta Bell
1933 : La folle Semaine (Convention City) d’Archie Mayo
1933 : Retour de Flamme (Easy to love) de William Keighley
1933 : Journal of a Crime de William Keighley
1934 : El Matador (The Trumpet blows) de Stephen Roberts
1934 : Petite Miss (Little Miss Marker) d’Alexander Hall
1934 : Le grand Flirt (The great Flirtation) de Ralph Murphy
1934 : Range-toi Papa ! (The Human Side) d’Edward Buzzell
1934 : Le grand Barnum (The mighty Barnum) de Walter Lang
1935 : Chercheuses d’or de 1935 (Gold Diggers of 1935) de Busby Berkeley
1935 : Le Gondolier de Broadway (Broadway Gondolier) de Lloyd Bacon
1935 : Soupe au lait (The Milky Way) de Leo McCarey
1936 : Chante, bébé, chante (Sing, Baby, sing) de Sidney Lanfield
1936 : Wives never know d’Elliott Nugent
1936 : Tourbillon blanc (One in a Million) de Sidney Lanfield
1937 : Une Étoile est née (A Star is born) de William A. Wellman
1937 : Cafe Metropole d’Edward H. Griffith
1937 : Deanna et ses Boys (One hundred men and a Girl) d’Henry Koster
1937 : Pension d’artistes (Stage Door) de Gregory La Cava
1937 : Hollywood en folie (Goldwyn Follies) de George Marshall
1938 : Lettre d’introduction (Letter of Introduction) de John M. Stahl
1938 : Monsieur Tout-le-Monde (Thanks for everything) de William A. Seiter
1938 : Le Roi des reporteurs (King of the Turf) d’Alfred E. Green
1939 : L’Esclave aux mains d’or (Golden Boy) de Rouben Mamoulian
1939 : Le Mystère de la Péniche (The Housekeeper’s Daughter) d’Hal Roach
1939 : Micro Folies (That’s right : You’re wrong) de David Butler
1940 : Changeons de sexe (Turnabout) d’Hal Roach
1940 : A Bill of Divorcement de John Farrow
1940 : Histoire de fous (Road Show) d’Hal Roach
1941 : Papa se marie (Father takes a Wife) de Jack Hively
1941 : La folle Aventure de Roxie Hart (Roxie Hart) de William A. Wellman
1942 : La Fièvre du jazz (Syncopation) de William Dieterle
1942 : O toi, ma charmante (You were never Lovelier) de William A. Seiter
1943 : Hi diddle, diddle (Diamonds and Crime) d’Andrew L. Stone
1943 : Rosie l’endiablée (Sweet Rosie O’Grady) d’Irving Cummings
1944 : Step Lively de Tim Whelan
1945 : Man alive de Ray Enright
1946 : Un cœur à prendre (Heartbeat) de Sam Wood
1946 : Quatre filles cherchent un mari (The Bachelor’s Daughters) d’Andrew L. Stone
1946 : Mon Cœur t’appartient (I’ll be yours) de William A. Seiter
1946 : J’accuse cette femme (Mr. District Attorney) de Robert B. Sinclair
1947 : Marchands d’illusions (The Hucksters) de Jack Conway
1948 : L’enjeu (State of the Union) de Frank Capra
1949 : Il y a de l’Amour dans l’air (My Dream is yours) de Michael Curtiz
1949 : Chanson dans la Nuit (Dancing in the Dark) d’Irving Reis
1950 : Pour plaire à sa belle (To please a Lady) de Clarence Brown
1951 : Le grand Attentat (The Tall Target) d’Anthony Mann
1951 : Au-delà du Missouri (Across the wide Missouri) de William A. Wellman
1952 : L’homme à l’affût (The Sniper) d’Edward Dmytryk
1952 : Cirque en révolte (Man on a Tightrope) d’Elia Kazan
1954 : La Loi du plus fort (Timberjack) de Joseph Kane
1956 : La Fille de l’Ambassadeur (The Ambassador’s Daughter) de Norman Krasna
1956 : Le Bébé de Mademoiselle (Bundle of Joy) de Norman Taurog
1957 : Kidnapping en dentelles (The Fuzzy Pink Nightgown) de Norman Taurog
1957 : Les Sentiers de la Gloire (Paths of Glory) de Stanley Kubrik
1957 : I married a Woman d’Hal Kanter
1960 : Pollyanna (Pollyanna) de David Swift


Filmographie d'Adolphe MENJOU
 
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