Lee MARVIN
 Acteur américain
Avec sa voix de basse, sa chevelure prématurément blanchie et ses traits durs, Lee Marvin était taillé pour jouer les durs à cuir dans des films policiers ou des westerns. Mais cet ancien marine qui s’est illustré en ébouillantant le visage de Gloria Gtrahame dans Règlement de Comptes a su mettre de la distance et de l’humour entre son apparence d’homme violent et des personnages d’anti-héros comme Frank Ballinger dans Monsieur Squad.
De son vrai nom, Lamont Waltman Marvin Jr, Lee Marvin est né le 19 février 1924 à New York dans une famille aisée, son père vétéran de la Grande Guerre étant directeur de publicité. Mauvais élève, indiscipliné et bagarreur, il fréquente des établissements catholiques. Il s’enrôle dans le Corps des Marines en août 1942 et combat dans le Pacifique comme quartier-maître. Blessé au combat pendant la bataille de Saipan en 1944, il doit suivre des soins médicaux pendant plus d’un an.
Gangster brutal
Après la guerre, il accepte des petits boulots parmi lesquels plombier dans un théâtre. Il remplace un acteur tombé malade et se consacre désormais à la scène. Il apparaît dans Uniform of Flesh, la version originale de Billy Budd qu’il reprend à Broadway en 1951 et participe à des téléfilms comme Escape, The Big Story et Treasury Men in Action. Il obtient son premier rôle de marin dans La Marine est dans le lac d’Henry Hathaway auprès de Gary Cooper et Charles Bronson et occupe un emploi similaire dans Teresa de Fred Zinnemann. Durant les années 50, il tient de nombreux seconds rôles de méchants dans des westerns et films de guerre. Il participe à la Bataille sans merci de Raoul Walsh, témoigne par exemple au procès d’Ouragan sur le Caine d’Edward Dmytryk et dessine des personnages hauts en couleur comme le motard de L'Équipée sauvage face à Marlon Brando ou le tueur sadique de Règlement de Comptes de Fritz Lang. Marqué par ce rôle, il enchaîne dans d'autres très grands films criminels comme le formidable Les Inconnus dans la Ville de Richard Fleischer, Un homme est passé, le classique de John Sturges face à Spencer Tracy et La Peur Au Ventre de Stuart Heilser aux prises avec Jack Palance.
Un Oscar pour un cowboy chantant
Mais l’acteur apporte une complexité aux mille facettes du gangster ou du desperado qui l’éloigne des stéréotypes. Il est l’ami de Robert Mitchum et Frank Sinatra dans le drame médical Pour que vivent les hommes, le tueur dans le western americano-mexicain La sixième victime et Bill Masters face à Randolph Scott dans Sept Hommes à abattre. John Ford lui offre un de ses rôles les plus célèbres avec L'Homme qui tua Liberty Valance face à John Wayne et James Stewart. Devenu une figure légendaire d’Hollywood, Lee Marvin apporte un second degré à toutes ses compositions. De 1957 à 1960, il campe le flic de Chicago M. Squad dur et coriace. Il joue Tully Crow dans Les Comancheros avec John Wayne, le tueur à gages dans À bout portant de Don Siegel face à Ronald Reagan et Angie Dickinson guère moins méchants que lui, un double rôle de hors-la loi et d’alcoolique dans Cat Ballou qui lui vaut l’Oscar du meilleur acteur en 1965. Sans talent de chanteur, Lee Marvin interprète lui-même les chansons de ses films Cat Ballou et La Kermesse de l'ouest.
Avec John Boorman
Lee Marvin devient une star mondiale grâce à son rôle légendaire de commandant intrépide dans Les Douze Salopards de Robert Aldrich en 1966. Dans la foulée, il incarne un criminel intransigeant réclamant le montant exact de son préjudice dans Le Point de Non-Retour. Le réalisateur John Boorman dit avoir réalisé un très émouvant documentaire sur le visage de Lee Marvin. Il lui donne un rôle époustouflant dans Duel dans le Pacifique où il affronte Toshiro Mifune sur une île déserte. Lee joue de son image dans Monte Walsh, l’Empereur du Nord, The Iceman Cometh, L'Homme du Clan, Avalanche Express ou The Big Red One presque autobiographique. Très présent aussi à la télévision, il décline son rôle mythique de tueur sur un mode parodique avec Carnage de Michael Ritchie et son remake français Canicule d'Yves Boisset. Lee Marvin a été marié avec Betty Ebeling de 1952 à 1967 dont il a eu quatre enfants, Christopher, Courtenay Lee, Cynthia Louise et Claudia Leslie. Après une relation médiatisée avec Michelle Triola, il épouse Pamela Feeley déjà mère de quatre enfants issus de trois mariages précédents de 1970 jusqu’à sa mort en 1987. Gros fumeur et buveur, il est hospitalisé pour des problèmes respiratoires et décède d’une crise cardiaque le 29 août 1987 à l’âge de 63 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec John Boorman
et Angie Dickinson
1951 : La marine est dans le lac (You're in the Navy Now) d'Henry Hathaway et Lewis Seiler
1951 : Teresa (Teresa) de Fred Zinnemann
1952 : Courrier diplomatique (Diplomatic Courier) d'Henry Hathaway
1952 : Cinq mariages à l'essai (We're Not Married!) d'Edmund Goulding
1952 : Duel sans merci (The Duel at Silver Creek) de Don Siegel
1952 : Le Relais de l'or maudit (Hangman's Knot) de Roy Huggins
1952 : Huit Hommes en Fer (Eight Iron Men) d'Edward Dmytryk
1953 : L'Expédition du Fort King (Seminole) de Budd Boetticher
1953 : Down Among the Sheltering Palms d'Edmund Goulding
1953 : La Brigade glorieuse (The Glory Brigade) de Robert D. Webb
1953 : Les Massacreurs du Kansas (The Stranger Wore a Gun) d'André de Toth
1953 : Règlement de comptes (The Big Heat) de Fritz Lang
1953 : Bataille sans merci (Gun Fury) de Raoul Walsh
1953 : L'Équipée sauvage (The Wild One) de László Benedek
1954 : Panique sur la ville (Gorilla at Large) de Harmon Jones
1954 : Ouragan sur le Caine (The Caine Mutiny) d'Edward Dmytryk
1954 : Le Raid (The Raid) d'Hugo Fregonese
1955 : Un homme est passé (Bad Day at Black Rock) de John Sturges
1955 : Les Inconnus dans la ville (Violent Saturday) de Richard Fleischer
1955 : Pour que vivent les hommes (Not as a Stranger) de Stanley Kramer
1955 : A Life in the Balance d'Harry Horner et Rafael Portillo
1955 : La Peau d’un Autre (Pete Kelly's Blues) de Jack Webb
1955 : La Peur au ventre (I Died a Thousand Times) de Stuart Heisler
1955 : Shack Out on 101 d’Edward Dein
1956 : Sept hommes à abattre (Seven men from now) de Budd Boetticher
1956 : Attaque (Attack !) de Robert Aldrich
1956 : Les Piliers du ciel (Pillars of the Sky) de George Marshall
1956 : Le Supplice des aveux (The Rack) d'Arnold Laven
1957 : L'Arbre de vie (Raintree County) d'Edward Dmytryk
1958 : The Missouri Traveler de Jerry Hopper
1961 : Les Comancheros (The Comancheros) de Michael Curtiz
1962 : L'Homme qui tua Liberty Valance (The Man Who Shot Liberty Valance) de John Ford
1963 : La Taverne de l'Irlandais (Donovan's Reef) de John Ford
1964 : À bout portant (The Killers) de Don Siegel
1965 : Cat Ballou (Cat Ballou) d'Elliot Silverstein
1965 : La Nef des fous (Ship of Fools) de Stanley Kramer
1966 : Les Professionnels (The Professionals) de Richard Brooks
1967 : Les Douze Salopards (The Dirty Dozen) de Robert Aldrich
1967 : Le Point de non-retour (Point Blank) de John Boorman
1968 : Duel dans le Pacifique (Hell in the Pacific) de John Boorman
1969 : La Kermesse de l'ouest (Paint Your Wagon) de Joshua Logan
1970 : Monte Walsh (Monte Walsh) de William A. Fraker
1972 : Les Indésirables (Pocket Money) de Stuart Rosenberg
1972 : Carnage (Prime Cut) de Michael Ritchie
1973 : L'Empereur du Nord (Emperor of the North Pole) de Robert Aldrich
1973 : The Iceman Cometh de John Frankenheimer
1974 : Du sang dans la poussière (The Spikes Gang) de Richard Fleischer
1974 : L'Homme du clan (The Klansman) de Terence Young
1976 : Un cow-boy en colère (The Great Scout & Cathouse Thursday) de Don Taylor
1976 : Parole d'homme (Shout at the Devil) de Peter R. Hunt
1979 : Avalanche Express (Avalanche Express) de Mark Robson
1980 : Au-delà de la gloire (The Big Red One) de Samuel Fuller
1981 : Chasse à mort (Death Hunt) de Peter R. Hunt
1983 : Gorky Park (Gorky Park) de Michael Apted
1984 : Canicule d’Yves Boisset
1985 : Les Douze salopards 2 (The Dirty Dozen: The Next Mission) d'Andrew V. McLaglen (tv)
1986 : Delta Force (The Delta Force) de Menahem Golan


Filmographie de Lee MARVIN
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs M > Contact