Dean MARTIN
 Acteur et chanteur américain
Dean Martin n’a jamais aimé travailler. Ses proches étaient les premiers à le reconnaître. Cet homme faussement sociable, pas vraiment sentimental, qui lâche ses conquêtes d’un soir sans cesser d’être un gentleman a traîné son allure désinvolte toute sa vie sans jamais se prendre au sérieux. C’est pourtant le secret de sa superbe carrière.
De son vrai nom Dino Crocetti, Dean Martin voit le jour le 7 juin 1917 à Steubenville dans l’Ohio. Son père, Guy Crocetti, venu des Abruzzes pour faire le coiffeur dans l’Ohio, aurait souhaité qu’il soit un bosseur comme son frère aîné. Mais le petit Dino préfère à l’école les maisons de jeux où le maniement des cartes lui en apprend plus sur la nature humaine que les règles de moralité enseignées au collège. Écumant clubs et bars, il est engagé, en 1940, par l’orchestre de Sammy Watkins où il montre ses dons avec cette merveilleuse façon de chanter, décontractée et relax. Il épouse Elizabeth McDonald en 1941 qui lui donne quatre enfants, Stephen, Claudia, Barbara et Deana.
Dean et Jerry
Jerry Lewis, un comique surdoué de 19 ans croise le chemin de Dean Martin. Improvisant un numéro d’après-spectacle, ils explosent en duo à Atlantic City, en 1946. Tandis que Dean Martin continue d’enregistrer ses propres disques, leur tandem fait des ravages dans toutes les salles du pays, anime ses shows à la radio et sur NBC, avant de partir à la conquête du cinéma et d’Hollywood. Seize films verront le jour parmi lesquels Ma bonne amie Irma, Amours, délices et Golf, Un pitre au Pensionnat, Le Trouillard du Far-West, Artistes et Modèles et Un Vrai Cinglé de Cinéma qui clôture leur collaboration. Depuis plusieurs œuvrettes, Dean n’est plus que le faire-valoir des facéties de Jerry, les titres se déclinant au singulier, et leur contrat avec la Paramount se termine. La fin de son partenariat le laisse déboussolé. Divorcé puis remarié à Jeannie Biegger, il assiste, amer, à l’émergence d’Elvis Presley (qui en a fait son idole). Le crooner rebondit en faisant un tube de Volare.
Des rôles dramatiques
Dean Martin obtient à la fin des années cinquante des rôles dramatiques qui vont marquer le cinéma. Après Michael Whiteacre dans Le Bal des Maudits avec Marlon Brando et Montgomery Clift, il fait une superbe composition dans Comme un Torrent, première apparition auprès de Frank Sinatra et surtout Dude, l’adjoint alcoolique de John Wayne dans Rio Bravo. Howard Hawks dit de Martin que c’est un sacré bon acteur, si gentil et si doué. Mais c’est aussi un type qui traverse la vie en se laissant porter. Il a besoin d’être stimulé. Aussi, à l’exception de sa brillante auto-parodie d’Embrasse-moi idiot pour Billy Wilder, il traverse la décennie suivante en s’économisant, se prêtant à des comédies sans prétention comme Qui donc est cette Dame? ou Un Numéro du Tonnerre avec Judy Hollyday, préférant à d’autres défis le compagnonnage rassurant de Frank Sinatra, qui l’intègre à son Rat Pack et dans des comédies insipides comme L’Inconnu de Las Vegas ou Les Trois Sergents. Dean fait encore frissonner la ménagère en chantant Everybody Loves Somebody Sometime et se fait plaisir en James Bond au rabais à quatre reprises avec Matt Helm, mais ne franchira pas bien le cap de la cinquantaine. Henry Hathaway a la curieuse idée d’en faire le frangin juvénile de John Wayne dans Les 4 Fils de Katie Elder et Michael Gordon en fait le partenaire improbable d’Alain Delon dans Texas nous voilà.
Dino le bienheureux
Trop de femmes, trop d’argent, trop d’alcool, depuis trop longtemps ont fait de lui ce solitaire, lucide jusqu’à la cruauté, qui se traîne de gala en parcours de golf, pendant ses trente dernières années. À partir des années soixante-dix, remarié trois ans avec Catherine Mae Hawn, l’artiste se fait rare au cinéma. Il court le cachet pour des westerns banals comme Rio Verde ou Duel dans la Poussière et des superproductions comme Airport. Pour oublier et ne plus souffrir de la mort de son fils aîné Dean Jr survenu dans un accident d’avion en 1987, de la prostate et de l’ennui, il passe des heures devant la télé, comme le confirme sa deuxième épouse. Pourtant ses prestations à Las Vegas montrent que le chanteur n’a rien perdu de son charme et de sa voix. Il meurt d’un cancer du poumon le jour de noël 1995, à l’âge de 78 ans. Les films de l’acteur mésestimé ne font l’objet que de rares rediffusions mais ses chansons à l’image de Sway vont encore et pendant longtemps illustrer de nombreux films et téléfilms.


FILMOGRAPHIE :

Avec Vincente Minnelli
et Frank Sinatra
1949 : Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall
1950 : Irma à Hollywood (My Friend Irma Goes West) d’Hal Walker
1950 : Le Soldat récalcitrant (At War with the Army)) d’ Hal Walker
1951 : Bon sang ne peut mentir (That's My Boy) d’Hal Walker
1952 : La Polka des marins (Sailor Beware) d’Hal Walker
1952 : Parachutiste malgré lui (Jumping Jack) de Norman Taurog
1952 : En route vers Bali (Road to Bali) d’Hal Walker
1952 : Le Cabotin et son compère (The Stooge) de Norman Taurog
1953 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall
1953 : Amour, délices et golf (The Caddy) de Norman Taurog
1953 : Un galop du diable (Money from Home) de George Marshall
1954 : C'est pas une vie (Living It Up) de Norman Taurog
1954 : Le clown est roi (3 Ring Circus) de Joseph Pevney
1955 : Un pitre au pensionnat (You're Never Too Young) de Norman Taurog
1955 : Artistes et Modèles (Artists and Models) de Frank Tashlin
1956 : Le Trouillard du Far West (Pardners) de Norman Taurog
1956 : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) de Frank Tashlin
1957 : Dix mille chambres à coucher (Ten Thousand Bedrooms) de Richard Thorpe
1958 : Le Bal des maudits (The Young Lions) d’Edward Dmytryk
1958 : Comme un torrent (Some Came Running) de Vincente Minnelli
1959 : Rio Bravo (Rio Bravo) d’Howard Hawks
1959 : En lettres de feu (Career) de Joseph Anthony
1960 : Qui était donc cette dame ? (Who was that lady ?) de George Sidney
1960 : Un numéro du tonnerre (Bells Are Ringing) de Vincente Minnelli
1960 : L'Inconnu de Las Vegas (Ocean's Eleven) de Lewis Milestone
1960 : Pepe (Pepe) de George Sidney
1961 : Il a suffi d'une nuit (All in a Night's Work) de Joseph Anthony
1961 : Le troisième homme était une femme (Ada) de Daniel Mann
1962 : Something's Got to Give de George Cukor (inachevé)
1962 : Les Trois Sergents (Sergeants 3) de John Sturges
1962 : Astronautes malgré eux (The Road to Hong Kong) de Norman Panama
1962 : L'Inconnu du gang des jeux (Who's got the action ?) de Daniel Mann
1963 : Toute la chanson du monde (it) (Canzoni nel mondo) de Vittorio Sala
1963 : T'es plus dans la course, papa ! (Come Blow Your Horn) de Bud Yorkin
1963 : Le Tumulte (Toys in the Attic) de George Roy Hill
1963 : Quatre du Texas (4 for Texas) de Robert Aldrich
1963 : Mercredi soir, 9 heures... (Who’s been sleeping in my Bed ?) de Daniel Mann
1964 : Madame croque-maris (What a Way to Go!) de J. Lee Thompson
1964 : Les Sept voleurs de Chicago (Robin and the 7 Hoods) de Gordon Douglas
1964 : Embrasse-moi, idiot (Kiss Me, Stupid) de Billy Wilder
1965 : Les Quatre fils de Katie Elder (The Sons of Katie Elder) d’Henry Hathaway
1965 : Les Inséparables (Marriage on the Rocks) de Jack Donohue
1966 : Matt Helm, agent très spécial (The Silencers) de Phil Karlson
1966 : Texas, nous voilà (Texas Across the River) de Michael Gordon
1966 : Bien joué Matt Helm (Murderers' Row) d’Henry Levin
1967 : Violence à Jericho (Rough Night in Jericho) d'Arnold Laven
1967 : Matt Helm traqué (The Ambushers) de Henry Levin
1968 : How to Save a Marriage (And Ruin Your Life) de Fielder Cook
1968 : Bandolero (Bandolero !) d’Andrew V. McLaglen
1968 : Cinq cartes à abattre (5 Card Stud) de Henry Hathaway
1968 : Matt Helm règle son comte (The Wrecking Crew) de Phil Karlson
1970 : Airport (Airport) de George Seaton
1970 : Swing Out, Sweet Land de Stan Harris (tv)
1971 : The Powder Room de Jonathan Lucas (tv)
1971 : Rio Verde (Something Big) d'Andrew V. McLaglen
1973 : Duel dans la poussière (Showdown) de George Seaton
1975 : Monsieur Ricco (Mr. Ricco) de Paul Bogart
1981 : L'Équipée du Cannonball (The Cannonball Run) de Hal Needham
1984 : Cannon Ball 2 (Cannonball Run II) d’Hal Needham
1985 : Half Nelson d’Arthur Allan Seidelman (tv)


Filmographie de Dean MARTIN
 
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