Jayne MANSFIELD
 Actrice américaine
Sa sortie de route ressemble à sa fin de parcours, pathétique. Ce 29 juin 1967, à 2 heures du matin, alors qu’elle roule vers la Nouvelle-Orléans, avec trois de ses cinq enfants et son nouveau compagnon l’avocat Sam Brody, sa voiture heurte violement un camion. Jayne et Samuel trouvent la mort dans ce terrible accident. Quelques heures plus tôt, la blonde de 34 ans s’exhibait encore dans un cabaret de Biloxi, en vestige de starlette bon marché. Mais, comme dans un mauvais remake de L.A. Confidential, la légende de Jayne vaut mieux que la réalité. Celle d’une fille de bonne famille, née le 19 avril 1933 à Bryn Mawr, en Pennsylvanie. Son père Herbert William Palmer disparait en 1936, victime d’une crise cardiaque alors qu’elle n’a que trois ans. Elle vit avec sa mère Vera Jeffrey Palmer qui décédera en 2000. Vera Jayne, brune et enceinte à 16 ans d’un flirt de lycée, est sacrée Miss Tomate et Miss Compteur Geiger.
La volonté d'être actrice
Chez Jayne, la volonté se double déjà d’une absence totale de sens du ridicule. Elle épouse Paul Mansfield, père de la fillette Jayne Marie Mansfield née le 8 novembre 1950. Malgré son divorce prononcé en 1958, elle garde son nom marital et devient Jayne Mansfield. La jeune femme suit brièvement des cours de théâtre à Dallas. Elle dépense alors des trésors d’énergie pour devenir comédienne et débute à l’âge de seize ans sur les planches en amatrice puis s’inscrit au cours de Barush Lumet. Cette expérience lui permet à vingt ans d’obtenir son premier rôle au théâtre dans La mort d’un commis voyageur une pièce d’Arthur Miller, alors qu’elle est encore brune. En 1954, Jayne Mansfield débarque à Hollywood avec l’ambition d’être star. Pendant deux ans, elle joue des rôles mineurs pour le grand et le petit écran. En 1955, elle apparaît aux côtés d’Alan Ladd dans Colère noire de Frank Tuttle et d’Edward G. Robinson dans Un témoin à abattre de Lewis Allen. Elle se distingue par sa prestation très dévêtue dans Jungle de femmes de Bruno VeSota. Frank Tashlin lui donne enfin sa chance avec le film La blonde et moi où apparaissent toutes les idoles du rock de cette époque. Elle signe alors un contrat de 7 ans avec la Fox.
Faux clone de Marilyn
Jouant successivement au cinéma et sur les planches new-yorkaises, Jayne Mansfield fait partie de la distribution de la comédie musicale Will success spoil rock hunter en 1955 qui sera adapté à l’écran par Frank Tashlin sous le titre La blonde explosive. Étrangement la Fox ne renouvèle pas le contrat en 1962 de celle qui est devenue l’une des figures emblématiques de la mythologie sexuelle hollywoodienne. Et pourtant que de succès à son actif ! Citons notamment Le cambrioleur avec Dan Duryea, Embrasse-la pour moi avec Cary Grant, La blonde et le shérif de Raoul Walsh. Côté ville, Jayne Mansfield prolonge le mythe comme en témoigne son lit rose en forme de cœur photographié pour toutes les revues de l’époque. Le 13 janvier 1958, elle épouse le culturiste Mickey Hargitay dont elle a trois enfants. Au début des années soixante la famille s’installe en Italie et les époux deviennent les vedettes du péplum de Carlo Ludovico Bragaglia, Les amours d’Hercule. Mais très vite la carrière de l’actrice s’enlise dans les productions de série Z. Jayne Mansfield se remarie le 24 septembre 1964, avec Matteo Ottaviano connu aussi sous le nom de Matt Cimber, qui la dirige en 1967 dans un dernier film Single room furnished, l’année suivant leur divorce.
L’église de Satan
Dans les années 1960, elle enchaîne les strip-teases dans des night-clubs, de San Francisco à Tokyo, se laisse tripoter les seins par des Beatles défoncés au LSD et, quelques mois avant sa mort, devient prêtresse de l’Église de Satan. Que serait-il arrivé si un camion n’avait brisé net cette descente aux enfers ? Rescapée, à 3 ans, de l’accident ayant coûté la vie à sa maman, l’actrice Mariska Hargitay, héroïne de New York, unité spéciale, mettra des années à éloigner la malédiction de Jayne. Une mère dont elle dit, à présent, qu’elle transcendait la peur et le jugement. Loin de son image peroxydée et d’une histoire en rose et noir.


FILMOGRAPHIE :

Avec Bourvil
1954 : Jungle de Femme (Female Jungle) de Bruno VeSota
1955 : Colère noire (Hell on Frisco Bay) de Frank Tuttle
1955 : Le Gang du blues (Pete Kelly's Blues) de Jack Webb
1955 : Le Témoin à abattre (Illegal) de Lewis Allen
1956 : The Bachelor de Joseph Cates (tv)
1956 : La Blonde et moi (The Girl Can't Help It) de Frank Tashlin
1957 : Les Naufragésde l'autocar (The Wayward Bus) de Victor Vicas
1957 : Le Cambrioleur (The Burglar) de Paul Wendkos
1957 : La Blonde explosive (Will Success Spoil Rock Hunter?) de Frank Tashlin
1957 : Embrasse-la pour moi (Kiss Them for Me) de Stanley Donen
1958 : La Blonde et le Shérif (The Sheriff of Fractured Jaw) de Raoul Walsh
1960 : Un compte à régler (The Challenge) de John Gilling
1960 : Les Amours d’Hercule (Gli amori di Ercole) de Carlo Ludovico Bragaglia
1960 : La Blonde et les Nus de Soho (Too Hot to Handle) de Terence Young
1961 : Monte-Carlo (Monte Carlo) de Douglas Heyes (tv)
1961 : La Maison de la Rue Riviera (The House of Rue Riviera) de Douglas Heyes (tv)
1961 : Le Dompteur de femmes (The George Raft Story) de Joseph M. Newman
1962 : C'est arrivé à Athènes (It Happened in Athens) d’Andrew Marton
1962 : Hangover de Bernard Girard (tv)
1963 : Promesses, que des Promesses (Promises! Promises!) de King Donovan
1963 : Freddy et le nouveau monde (Heimweh nach St. Pauli) de Werner Jacobs
1964 : Un Américain à Rome (Panic Button) de George Sherman et Giuliano Carnimeo
1964 : La Môme aux dollars (Einer frißt den anderen) de Ray Nazarro
1964 : L'Amour primitif (L'amore primitivo) de Luigi Scattini
1966 : Single Room Furnished (en) de Matt Cimber
1966 : Country Music (The Las Vegas Hillbillys) d’Arthur C. Pierce avec Mamie Van Doren
1966 : The Fat Spy de Joseph Cates
1967 : Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man) de Gene Kelly
1967 : Single Room furnished de Matteo Ottaviano


Filmographie de Jayne MANSFIELD
 
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