Karl MALDEN
 Acteur et réalisateur américain
Il serait sans doute facile de dire que le talent de Karl Malden se voyait comme un nez au milieu de la figure. Tel Cyrano, cet appendice démesuré a fait sa gloire. Mais si on aimait sa trogne de baroudeur et ce visage de dur qui cachait, souvent, ironie ou délicatesse, Malden s'en était accommodé, tâchant d'être le numéro 1 dans les rôles de numéro 2 qu'on lui proposait.
Karl Malden de son vrai nom Mladen Sekulovich est né à Chicago, le 22 mars 1912 d’un père serbe et d’une mère tchèque. Aîné de trois frères, il se produit enfant dans le chœur de Karageorge et dans des pièces de théâtre produites par son père. Il démarre dans la vie par des petits boulots dans l’industrie sidérurgique et aimait à dire qu’il était le seul laitier qui ait jamais embrassé Vivien Leigh. Afin d'assouvir sa passion de l'art dramatique, il s’inscrit au Goodman Theater de Chicago, avant de partir à New York en 1937. Il intègre le Group Theatre, cette troupe de gauche adepte d'un théâtre engagé où se pratique la méthode de l'Actor's Studio. Mobilisé, il interrompt sa carrière théâtrale pour rejoindre l’armée. En 1940, il fait sa première apparition à l’écran dans Drôle de mariage de Garson Kanin, avant de participer au film de propagande guerrière, Winged victory de George Cukor.
Avec Elia Kazan, son ami et son maître
Au lendemain de la guerre, il est remarqué par Elia Kazan lors d'une audition et obtient son premier grand succès, avec la création du personnage de Mitch dans Un tramway nommé désir, de Tennessee Williams, sous la direction de Kazan, qui restera son ami au même titre que Marlon Brando. Elia Kazan le dirige au théâtre dans Ils étaient tous mes fils d’Arthur Miller puis lui offre son premier vrai rôle au cinéma dans Boomerang. Il retrouve l’acteur dans la version cinéma d’Un Tramway nommé Désir qui lui vaut l'Oscar du meilleur second rôle, Sur les quais en prêtre inspiré du père Corrigan qui lutta contre la corruption dans les docks (ici, il porte le nom de Sekulovic, le vrai nom de Malden) et Baby Doll en exploitant agricole qui a épousé une mineure.
Des seconds rôles inoubliables
Si sa filmographie n'est pas tout à fait aussi glorieuse que son parcours au théâtre, Karl Malden campe des personnages inoubliables comme le bistrotier de La Cible humaine avec Gregory Peck, le biologiste du Fantôme de la Rue Morgue, le père d’Anthony Perkins obsédé par la réussite sportive de son rejeton dans Prisonnier de la Peur ou l’industriel Jim Gentry dans La Furie du Désir où il embrasse Vivien Leigh et épouse Jennifer Jones. Henry Hathaway fait souvent appel à lui dans 13 Rue Madeleine, Le carrefour de la mort et Courrier diplomatique. Alfred Hitchcock le fait jouer au chat et à la souris avec Montgomery Clift dans La Loi du silence. S’il reste souvent relégué aux seconds rôles, l’acteur apporte toujours à ses interprétations un incontestable relief. Il est l’une de ces inoubliables trognes du cinéma américain dont les réalisateurs hollywoodiens peuvent difficilement se passer. Il occupe un de ses rares rôles en tête d’affiche dans Bombardier B-52, un drame aérien où il est le père de Natalie Wood. En 1957, il réalise son unique film, La chute des héros, film de guerre typique de la guerre froide se déroulant en Corée avec Richard Widmark et Richard Basehart.
Le populaire Mike Stone de San Francisco
Dans les années soixante, Karl Malden continue d’apparaître dans plusieurs films majeurs du cinéma américain. En 1961, il joue dans le film réalisé et interprété par son copain Marlon Brando, La vengeance aux deux visages, où il tient la dragée haute au cabotinage de Brando dans un rôle de truand devenu par la suite un respectable shérif. Il est aussi directeur de prison dans Le prisonnier d’Alcatraz avec Burt Lancaster, ou le manager de Steve McQueen dans Le Kid de Cincinnati. On le voit également assister impuissant au massacre de son armée dans le western de John Ford Les Cheyennes. En 1970, on le retrouve dans un rôle du général Bradley dans Patton avec George C. Scott. Au cours des années soixante-dix, Karl Malden tourne moins mais retrouve une grande popularité avec la série Les rues de San Francisco, dès 1972. Il y incarne le vétéran de la police Mike Stone,auprès du jeune Michael Douglas, le fils d’un de ses meilleurs amis de longue date mais son succès ne le satisfait pas pleinement, préférant que l’on retienne ses prestations scéniques ou ses compositions au cinéma.
Toute une vie avec Mona
Lorsque la série s’arrête, en 1977, Karl Malden occupe encore quelques rôles au cinéma dans Météore avec Sean Connery, Le dernier secret du Poseïdon avec Michael Caine ou Cinglée avec Barbra Streisand. Il occupe une place de choix dans la série Skag en 1980, ainsi que pour un certain nombre de téléfilms. Marié en 1938 avec Mona Greenberg, il est le père de deux enfants, Mila et Clara. Il restera toute sa vie lié à Mona. Karl Malden s’éteint le 1er juillet 2009, à Brentwood, un quartier de Los Angeles. Il venait de fêter ses 97 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Claire Trevor
1936 : Charlie Chan à l'Opéra (Charlie Chan at the Opera) d’H. Bruce Humberstone
1940 : Drôle de mariage (They Knew What they Wanted) de Garson Kanin
1944 : Winged Victory de George Cukor
1947 : 13 Rue Madeleine de Henry Hathaway
1947 : Boomerang ! (Boomerang!) d’Elia Kazan
1947 : Le Carrefour de la mort (Kiss of Death) de Henry Hathaway
1950 : La Cible humaine (The Gunfighter) de Henry King
1950 : Mark Dixon, détective (Where the Sidewalk Ends) d’Otto Preminger
1950 : Okinawa (Halls of Montezuma) de Lewis Milestone
1951 : Un tramway nommé Désir (A Streetcar Named Desire) d’Elia Kazan
1952 : Le Sursis (The Sellout) de Gerald Mayer
1952 : Courrier diplomatique (Diplomatic Courier) de Henry Hathaway
1952 : Operation Secret (it) de Lewis Seiler
1953 : La Furie du désir (Ruby Gentry) de King Vidor
1953 : La Loi du silence (I Confess) d’Alfred Hitchcock
1953 : Sergent la Terreur (Take the High Ground!) de Richard Brooks
1954 : Le Fantôme de la rue Morgue (Phantom of the Rue Morgue) de Roy Del Ruth
1954 : Sur les quais (On the Waterfront) d’Elia Kazan
1956 : La Poupée de Chair (Baby Doll) d’Elia Kazan
1957 : Prisonnier de la peur (Fear Strikes Out) de Robert Mulligan
1957 : Bombardier B-52 (Bombers B-52) de Gordon Douglas
1959 : La Colline des potences (The Hanging Tree) de Delmer Daves
1960 : Pollyanna (Pollyanna) de David Swift
1961 : Le Roi des imposteurs (The Great Impostor) de Robert Mulligan
1961 : La Vengeance aux deux visages (One-Eyed Jacks) de Marlon Brando
1961 : La Soif la jeunesse (Parrish) de Delmer Daves
1962 : L'Ange de la violence (All Fall Down) de John Frankenheimer
1962 : Le Prisonnier d’Alcatraz (Birdman of Alcatraz) de John Frankenheimer
1962 : Gypsy, Vénus de Broadway (Gypsy) de Mervyn LeRoy
1962 : La Conquête de l'Ouest (How the West Was Won) d’Henry Hathaway
1963 : Les Filles de l'air (Come Fly With Me) de Henry Levin
1964 : La Mort frappe trois fois (Dead Ringer) de Paul Henreid
1964 : Les Cheyennes (Cheyenne Autumn) de John Ford
1965 : Le Kid de Cincinnati (The Cincinnati Kid) de Norman Jewison
1966 : Nevada Smith (Nevada Smith) de Henry Hathaway
1966 : Bien joué Matt Helm (Murderers' Row) de Henry Levin
1967 : Hôtel Saint-Gregory (Hotel) de Richard Quine
1967 : L'Honorable Griffin (The Adventures of Bullwhip Griffin) de James Neilson
1967 : Un cerveau d’un milliard de dollars (Billion Dollar Brain) de Ken Russell
1968 : El Gringo (Blue) de Silvio Narizzano
1968 : Chauds, les millions (Hot Millions) d’Eric Till
1970 : Patton (Patton) de Franklin J. Schaffner
1971 : Le Chat à neuf queues (Il gatto a nove code) de Dario Argento
1971 : Deux Hommes dans l'Ouest (Wild Rovers) de Blake Edwards
1972 : Meurtres au soleil (Un Verano para matar) d’Antonio Isasi-Isasmendi
1979 : Le Dernier Secret du Poseïdon (Beyond the Poseidon Adventure) d’Irwin Allen
1979 : Meteor (Meteore) de Ronald Neame
1982 : Twilight Time de Goran Paskaljevic
1983 : L'Arnaque 2 (The Sting II) de Jeremy Kagan
1986 : Billy Galvin ( Billy Galvin) de John Gray
1987 : Cinglée (Nuts) de Martin Ritt

Télévision :
1972 : Les Rues de San Francisco (The Streets of San Francisco) d’Edward Hume
1977 : Capitaines courageux (Captains Courageous) d’Harvey Hart
1980 : Skag (Skag) d’Abby Mann
1981 : Word of Honor de Mel Damski
1981 : Miracle on Ice de Steven Hilliard Stern
1984 : With Intent to Kill de Mike Robe
1984 : Une Intime conviction (Fatal Vision) de Joe McGinniss et John Gay
1985 : Alice au pays des merveilles (Alice in Wonderland) d’Harry Harris
1988 : La Mort à retardement (My Father, My Son) de Jeff Bleckner
1989 : Passeport pour l'enfer (The Hijacking of the Achille Lauro) de Robert L. Collins
1990 : Les Vertiges de la gloire (Call Me Anna) de Gilbert Cates
1991 : Absolute Strangers de Gilbert Cates
1992 : Back to the Streets of San Francisco de Mel Damski
1993 : They've Taken Our Children: The Chowchilla Kidnapping de Vern Gillum


Filmographie de Karl MALDEN
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs M > Contact