Bela LUGOSI | ||
Acteur hongrois | ||
Grand acteur des scènes européennes, Bela Lugosi est devenu une légende aux États-Unis dans le genre fantastique comme maître de l’horreur. Mais torturé par ses propres démons, l’acteur va lentement glisser vers des films de plus en plus médiocres jusqu’à figurer en fin de carrière dans les ringardises d'Ed Wood, considéré comme le pire réalisateur d’Hollywood. Bela Ferenc Blazko est né en 1882 à Lugos, paisible ville de l'empire d'Autriche Hongrie, aujourd'hui Lugoj en Roumanie. Élevé dans une famille bourgeoisie hongroise assez aisée, son père travaille dans les affaires bancaires. Il se heurte à l'autorité rigide de son père et fugue à douze ans. Il travaille comme ouvrier dans des mines ou pour des compagnies de chemin de fer avant d'être orienté par sa sœur vers le théâtre. Il y trouve immédiatement son bonheur et étudie les arts dramatiques à Budapest. C'est là qu'il choisit le pseudonyme aristocratique de Lugossy (littéralement : de Lugos), bientôt simplifié en Lugosi, et dès le début du siècle il acquiert rapidement une solide notoriété comme jeune premier charmeur. Il incarne Jésus Christ dans des pièces religieuses, ou Roméo dans le drame de Shakespeare. Séducteur, il multiplie les conquêtes, la légende voulant qu'il ait participé à onze duels dans sa jeunesse, notamment pour des aventures extra conjugales. Débuts au théâtre et dans le cinéma allemand Lorsque éclate la Première Guerre mondiale, Bela s'engage dans l'armée austro-hongroise et part combattre dans une unité de chasseur alpin sur le front russe. Blessé à trois reprises et décoré, il est démobilisé en 1916 et retourne vers le théâtre où il se produit dans une centaine de pièces au total. Il s'engage dans l'action syndicale auprès d’un groupe de défense d'acteurs proche des communistes. Il débute une carrière d'acteur de cinéma sous le pseudonyme d'Aristid Olt. Il tourne à un rythme soutenu des films de pionniers du cinéma hongrois comme Alfred Deehy ou Mihály Kertész, plus connu sous le nom de Michael Curtiz. Après la guerre, son appartenance syndicale lui vaut la méfiance du nouveau pouvoir nationaliste. Il part en 1919 pour Berlin, divorçant de sa première épouse Ilona Szmick qui choisit de rester en Hongrie. Il tourne 11 films en Allemagne, des personnages "exotiques" ou inquiétants, Chingakook dans le film à épisodes Le Dernier des Mohicans d’Arthur Wellin ou le praticien mortuaire de La Tête de Janus de Murnau, inspiré de Dr Jekyll et Mister Hyde. Il se remarie avec Ilona Von Montagh, une de ses partenaires à l'écran, elle aussi d'origine hongroise, une relation houleuse et médiatisée. Le comte de Dracula Bela Lugosi vient tenter sa chance aux États-Unis en 1921. Bien qu'il ne parle pas anglais, il triomphe à Broadway en 1927 dans Dracula, une adaptation théâtrale de Bram Stoker dont il apprend les répliques phonétiquement. Sa prestance, son air mystérieux et son accent d'Europe de l'Est font des ravages auprès des spectateurs. Il est choisi pour la version cinématographique de Tod Browning en 1931. Le succès est immédiatement au rendez-vous. Le jeu théâtral et le regard glaçant de Lugosi frappent les esprits. Son accent prononcé est à la fois sa chance et sa limite. Il devient un prince de l’horreur dans Double Assassinat dans la rue Morgue, Chandu le Magicien, L’île du Docteur Moreau, Le Chat noir, Le Rayon invisible (avec Boris Karloff) ou Le Corbeau d'après Edgar Allan Poe. De nationalité américaine depuis 1931, il participe à la création de la Screen Actors Guild. C'est aussi la période où il commence à toucher de plus en plus à la morphine, semble t-il au départ pour calmer une sciatique et les douleurs de ses blessures de guerre. Des rôles secondaires chez Universal Pendant la seconde guerre mondiale, pilier de la Universal, il se voit proposer des parodies comme La Villa des Piqués et des film assez grottesques comme Le Fantôme invisible, L’homme singe ou Le Voleur de Cadavres. Alors que son rival Boris Karloff réussit à maintenir son statut de star et imposer ses exigences aux studios là, Bela Lugosi doit accepter des seconds rôles moins glorieux. Complètement has been, il accepte les films d’un admirateur halluciné, Ed Wood dans Glen or Glenda et La Fiancée du Monstre. Epuisé par l’abus de drogues, l’acteur décide de se rendre dans une clinique de désintoxication puis d’enchaîner sur un nouveau projet d’Edward D. Wood Jr., Plan 9 from outer space. Ed tourne quelques saynettes dans le pavillon de Bela, mais affaibli par ses excès, Bela Lugosi est terrassé chez lui par une crise cardiaque, le 16 août 1956. Son dernier film sort en 1959 complété par une doublure peu crédible. Pour ses obsèques, ce maître de l’épouvante est paré de sa célèbre cape de Dracula. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Helen Chandler et Tod Browning |
1917 : Álarcosbál d’Alfréd Deésy 1917 : Leoni Leo d’Alfréd Deésy 1918 : Lili de Cornelius Hintner 1918 : Az élet királya d’Alfréd Deésy 1918 : A Régiséggyüjtö d’Alfréd Deésy 1918 : Nászdal d’Alfréd Deésy 1918 : Tavaszi vihar d’Alfréd Deésy 1918 : Küzdelem a Létért d’Alfréd Deésy 1918 : Az ezredes de Michael Curtiz 1918 : Lulu de Michael Curtiz 1918 : A leopárd d’Alfréd Deésy 1919 : Casanova d’Alfréd Deésy 1918 : 99 de Miklos Kertesz (M. Curtiz) 1918 : Der Fluch der bösen Tat de Miklos Kertesz (M. Curtiz) 1920 : Hypnose de Richard Eichberg 1920 : Der Tanz auf dem Vulkan - 1. Sybil Young de Richard Eichberg 1920 : Der Tanz auf dem Vulkan - 2. Der Tod des Grossfürsten de Richard Eichberg 1920 : Die Sklavenhalter von Kansas-City de Wolfgang Neff 1920 : Nat Pinkerton im Kampf, das Ende des Artisten Bartolini de Wolfgang Neff 1920 : Le Crime du docteur Warren (Der Januskopf) de Friedrich Wilhelm Murnau 1920 : Das ganze Sein ist flammend Leid d’Ottmar Ostermayr 1920 : Lederstrumpf, 1. Teil: Der Wildtöter und Chingachgook d’Arthur Wellin 1920 : Der Fluch der Menschheit - 1. Die Tochter der Arbeit de Richard Eichberg 1920 : Der Fluch der Menschheit - 2. Im Rausche der Milliarden de Richard Eichberg 1920 : Auf den Trümmern des Paradieses de Josef Stein (rumeur) 1920 : Die Frau im Delphin, oder 30 Tage auf dem Meeresgrund d’Artur Kiekebusch-Brenken 1920 : Le Dernier des Mohicans (Lederstrumpf, der Letzte der Mohikaner d’Arthur Wellin 1920 : Die Todeskarawane de Josef Stein 1920 : Le Dernier des Mohicans (The Last of the Mohicans) de Clarence Brown et M. Tourneur 1921 : Die Teufelsanbeter de Marie Luise Droop 1921 : Apachenrache, 3. Teil - Die verschwundene Million de Wolfgang Neff 1923 : Ihre Hoheit die Tänzerin de Richard Eichberg 1924 : The Rejected Woman d’Albert Parker 1924 : Larmes de clown (HE who gets slapped) de Victor Sjöström 1925 : The Midnight Girl de Wilfred Noy 1925 : Daughters Who Pay de George Terwilliger 1926 : Punchinello de Duncan Renaldo 1928 : Le Prince des cacahuètes (How to Handle Women) de William James Craft 1928 : The Veiled Woman de Emmett J. Flynn 1929 : Prisoners de William A. Seiter 1929 : La Treizième Chaise (The Thirteenth Chair) de Tod Browning 1930 : Sa plus belle vengeance (Such Men Are Dangerous) de Kenneth Hawks 1930 : La Féérie du jazz (King of Jazz) de John Murray Anderson 1930 : Wild Company de Leo McCarey 1930 : Les Renégats (Renegades) de Victor Fleming 1930 : Nuits viennoises (Viennese Nights) de Alan Crosland 1930 : L'Amant de minuit (Oh, For a Man!) de Hamilton MacFadden 1931 : Dracula (Dracula) de Tod Browning 1931 : 50 Million Frenchmen de Lloyd Bacon 1931 : Prudence avec les femmes (Women of All Nations) de Raoul Walsh 1931 : Le Chameau noir (The Black Camel) d’Hamilton MacFadden 1931 : Broadminded de Mervyn LeRoy 1932 : Double Assassinat dans la rue Morgue (Murders in the Rue Morgue) de Robert Florey 1932 : Les Morts-vivants (White Zombie) de Victor Halperin 1932 : Chandu le magicien (Chandu the Magician) de William Cameron Menzies et Marcel Varnel 1932 : Le Baiser de la Mort (The Death Kiss) d’Edwin L. Marin 1932 : L'Île du docteur Moreau (Island of Lost Souls) d’Erle C. Kenton 1933 : Hollywood on Parade No. A-8 de Louis Lewyn 1933 : The Whispering Shadow de Colbert Clark et Albert Herman 1933 : Night of Terror de Benjamin Stoloff 1933 : International House d’A. Edward Sutherland 1933 : Le Prisonnier de Fort Zamba (The Devil's in Love) de William Dieterle 1934 : Le Chat noir (The Black Cat) d’Edgar George Ulmer 1934 : Gift of Gab de Karl Freund 1934 : Le Retour de Chandu (The Return of Chandu) de Ray Taylor 1934 : The Mysterious Mr. Wong de William Nigh 1935 : The Best Man Wins d’Erle C. Kenton 1935 : La Marque du vampire (Mark of the Vampire) de Tod Browning 1935 : Le Corbeau (The Raven) de Lew Landers 1935 : Murder by Television de Clifford Sanforth 1935 : The Mystery of the Mary Celeste de Denison Clift 1936 : Le Rayon invisible (The Invisible Ray) de Lambert Hillyer 1936 : Postal Inspector d’Otto Brower 1936 : Les Mystères de Chinatown (Shadow of Chinatown) de Robert F. Hill 1937 : SOS Coast Guard d’Alan James et William Witney 1939 : The Phantom Creeps de Ford Beebe et Saul A. Goodkind 1939 : Le Fils de Frankenstein (The Son of Frankenstein), de Rowland V. Lee 1939 : Le Gorille (The Gorilla) d’Allan Dwan 1939 : Le Tueur aveugle (The Dark Eyes of London) de Walter Summers 1939 : Ninotchka (Ninotchka) d’Ernst Lubitsch 1940 : Simon Templar face au Saint (The Saint's Double Trouble) de Jack Hively 1940 : Vendredi 13 (Black Friday) d’Arthur Lubin 1940 : La Chauve-souris du diable ( The Devil Bat), de Jean Yarbrough 1940 : La Villa des piqués (You'll Find Out) de David Butler 1941 : Le Fantôme invisible (Invisible Ghost) de Joseph H. Lewis 1941 : Le Chat noir (The Black Cat) d’Albert S. Rogell 1941 : Spooks Run Wild de Phil Rosen 1941 : Le Loup-garou (The Wolf Man) de George Waggner 1942 : Black Dragons de William Nigh 1942 : Le Fantôme de Frankenstein (The Ghost of Frankenstein) d’Erle C. Kenton 1942 : Le Voleur de cadavres (The corpse vanishes) de Wallace Fox 1942 : Nuit d’épouvante (Night Monster) de Ford Beebe 1942 : Le Monstre de minuit (Bowery at Midnight) de Wallace Fox 1943 : L'Homme-singe (The Ape Man) de William Beaudine 1943 : Frankenstein rencontre le loup-garou (Frankenstein Meets the Wolf Man) de R. W. Neill 1943 : Ghosts on the Loose de William Beaudine 1943 : The Return of the Vampire de Lew Landers 1944 : Voodoo Man de William Beaudine 1944 : Le Retour de l’Homme singe (Return of the Ape Man) de Phil Rosen 1944 : One Body Too Many de Frank McDonald 1945 : Le Récupérateur de cadavres (The Body Snatcher) de Robert Wise 1945 : Zombies on Broadway de Gordon Douglas 1946 : Genius at Work de Leslie Goodwins 1947 : Scared to Death de Christy Cabanne 1948 : Deux Nigauds contre Frankenstein (A&B meet Frankenstein) de Charles Barton 1950 : Riley contre le Vampire (Mother Riley Meets the Vampire) de John Gilling 1952 : Le Gorille de Brooklyn (Bela Lugosi Meets a Brooklyn Gorilla) de William Beaudine 1953 : Louis ou Louise (Glen or Glenda) d’Ed D. Wood Jr 1956 : La Fiancée du monstre (Bride of the Monster) d’Ed D. Wood Jr 1956 : Les monstres se révoltent (The Black Sleep) de Reginald Le Borg 1959 : Plan 9 from Outer Space d’Ed D. Wood Jr Filmographie de Bela LUGOSI | |
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