Gene LOCKHART | ||
Acteur américain | ||
Mine ronde de cocu désigné d’office, air sévère ou renfrogné, Gene Lockhart endossera volontiers au cinéma le mauvais rôle. Mais cet homme chaleureux et convivial, très attaché à sa famille aura également l’occasion d’arborer un visage plus aimable au détour de quelques bobines. Né Edwin Eugene Lockhart , le 18 juillet 1891 à London dans l’Ontario, Gene Lockhart baigne dès l’enfance dans une ambiance musicale. Son père est ténor et Gene lui-même chante en concert dès son plus jeune âge. Plus tard, il animera volontiers revues et opérettes et composera des chansons populaires comme Midsummer’s Day qui apparaît dans la bande originale de Madame Miniver. The World is Waiting for the Sunrise que Gene compose en 1918, est restée célèbre au fil de nombreuses reprises par Bing Crosby, Benny Goodman, Les Paul ou Willie Nelson, et même… Stan Laurel qui improvise sur cet air dans Laurel et Hardy conscrits. Avec Kathleen, partenaire dans la vie et à l'écran Au début des années 20, lors d’une tournée théâtrale organisée par Thomas Edison pour promouvoir ses inventions, Gene rencontre Kathleen Arthur, jeune comédienne anglaise, qu’il épouse en 1924. Curieusement, dans La vie de Thomas Edison, il jouera un opposant farouche de l’inventeur… Sa femme Kathleen Lockhart est sa partenaire dans une vingtaine de films comme Au seuil de la vie où leur fils n’est autre que Jackie Cooper. A Christmas Carol, son film préféré dans lequel il incarne Bob Cratchit, l’employé sympathique mais timoré de ce vieux grigou de Scrooge, nous donne un bon aperçu de la famille Lockhart puisque nous retrouvons à l’affiche Gene, Kathleen et June Lockhart, leur fille qui y débute aux côtés de ses parents. Dans la réalité, June a longuement travaillé au cinéma et à la télévision, de même que leur petite-fille Anne. Le méchant rondouillard La musique et les voyages font partie intégrante de leur vie, d’autant que Gene organise tous les étés des périples touristiques en Europe, l’occasion d’une série radio très populaire au début des années 30, Abroad with the Lockharts. Sous le nom d’Eugene Lockhart, il se fend, avec Smilin’ Through d’une unique participation au cinéma muet en pasteur auprès de Norma Talmadge. Son succès dans une pièce d’Eugene O’Neill, Ah, Wilderness !, le conduit à Hollywood en 1933 pour ses vrais débuts cinématographiques. Prétendant suffisant à la main de Tala Birell, il est ridiculisé par Peter Lorre dans Crime et châtiment. Ses épouses de cinéma lui donnent du fil à retordre, à commencer par la brune Hedy Lamarr dans Le démon de la chair et la blonde Carole Landis dans Scandale à Paris où préfet de police, il étale toute son incompétence dans la capture de Vidocq. Dans Casbah, remake de Pépé le Moko, il hérite du rôle de Régis, le délateur, en compensation d’une nomination à l’oscar du meilleur second rôle. Victime d’un Chantage, Edward G. Robinson ne porte pas lui non plus notre homme dans son cœur. Il retrouve le comédien dans Le vaisseau fantôme en médecin alcoolique humilié et poussé au suicide par le terrible Wolf Larsen. Dans la foulée de ces rôles négatifs, s’inscrivent les traîtres de Du sang sur la neige ou La maison de la 92e rue et surtout le faux résistant dans Les bourreaux meurent aussi de Fritz Lang. Le notable ridicule En 1949, de retour à Broadway, il reprendra avec enthousiasme le rôle de Willy Loman dans Mort d’un commis-voyageur d’Arthur Miller. Juge Parker, Juge Harper ou Juge Homer Bell, Gene Lockhart attire les rôles de notables (médecins, maires ou banquier) comme le beau-père de Custer (Errol Flynn) dans La charge fantastique, le sénateur qui sévit Au royaume des crapules, l’adversaire du futur président dans Lincoln en Illinois, le conseiller suspicieux de Charles VII dans Jeanne d’Arc, le dignitaire ridicule de Vive Monsieur le maire !, le pompeux pharmacien Homais dans Madame Bovary et des pleutres corrompus dans La dame du vendredi ou L’Homme de la rue. Médecin de Gene Tierney dans Péché mortel, il est la dupe de ses manigances de femme fatale. Une rondeur débonnaire Comparse de comédie pour William Powell et Ginger Rogers dans L’étoile de minuit, il récidive auprès de Cary Grant et Joan Bennett dans Wedding Present et, plus tard, dans Scandale en 1ère page. Sous l’influence d’un fantôme fantaisiste, cet homme respectable retombe en enfance dans That’s the Spirit où on le voit jouer à la marelle et au base-ball en pleine rue puis tout sourire dans Miracle de la 34e rue. À la télévision, qui l’accapare dans les dernières années de sa carrière, il reprend, dans The Barretts of Wimpole Street, le rôle de père intraitable créé par Charles Laughton. Il finit sa carrière en Magistrat Suprême dans Carrousel d’Henry King. Gene Lockhart succombe à une thrombose pulmonaire, le 31 mars 1957, à Santa Monica. Il n’avait que 65 ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec James Stewart |
1922 : La Victoire du Cœur (Smilin' Through) de Sidney Franklin 1934 : By Your Leave de Lloyd Corrigan 1934 : The Gay Bride de Jack Conway 1935 : Captain Hurricane de John S. Robertson 1935 : I've Been Around de Philip Cahn 1935 : Storm Over the Andes de Christy Cabanne 1935 : L’Étoile de Minuit (Star of Midnight) de Stehen Roberts 1935 : Tonnerre dans la Nuit (Thunder in the Night) de George Archainbaud 1935 : Crime et Châtiment (Crime and Punishment) de Josef von Sternberg 1936 : The Garden Murder Case d’Edwin L. Marin 1936 : Brides Are Like That de William C. McGann 1936 : Le premier Né (The First Baby) de Lewis Seiler 1936 : Times Square Playboy de William C. McGann 1936 : Earthworm Tractors de Ray Enright 1936 : L’Enchanteresse (The Gorgeous Hussy) de Clarence Brown 1936 : Au Seuil de la Vie (The Devil Is a Sissy) de W. S. Van Dyke 1936 : Bonne Blague (Wedding Present) de Richard Wallace 1936 : Come Closer, Folks de D. Ross Lederman 1936 : Career Woman de Lewis Seiler 1936 : Mind Your Own Business de Norman Z. McLeod 1937 : Mama Steps Out de George B. Seitz 1937 : Too Many Wives de Ben Holmes 1937 : La Fiancée du Sheik (The Sheik Steps Out) d’Irving Pichel 1937 : Hollywood Hollywood (Something to Sing About) de Victor Schertzinger 1938 : Casbah (Algiers) de John Cromwell 1938 : Of Human Hearts de Clarence Brown 1938 : Malfaiteurs au Paradis (Sinners in Paradise) de James Whale 1938 : Men Are Such Fools de Busby Berkeley 1938 : Penrod's Double Trouble de Lewis Seiler 1938 : Meet the Girls d’Eugene Forde 1938 : Listen, Darling d’Edwin L. Marin 1938 : Blondie (Blondie) de Frank R ; Strayer 1938 : A Christmas Carol d’Edwin L.Marin 1938 : Amants (Sweethearts) de W. S. Van Dyke 1939 : I'm from Missouri de Théodore Reed 1939 : Et la Parole fut (The Story of Alexander Graham Bell) d’Irving Cummings 1939 : Hôtel Imperial (Hotel Imperial) de Robert Florey 1939 : Un Homme à la Page (Tell No Tales) de Leslie Fenton 1939 : Suite matrimoniale (Bridal Suite) de William Thiele 1939 : Our Leading Citizen d’Alfred Santell 1939 : Chantage (Blackmail) d’H. C. Potter 1939 : Geronimo le peau-rouge (Geronimo) de Paul Sloane 1940 : La Dame du Vendredi (His Girl Friday) d’Howard Hawks 1940 : Abraham Lincoln (Abe Lincoln in Illinois) de John Cromwell 1940 : La Vie de Thomas Edison (Edison, the Man) de Clarence Brown 1940 : We Who Are Young d’Harold S. Bucquet 1940 : Pago-Pago, île enchantée (South of Pago Pago) d’Alfred E. Green 1940 : Dr. Kildare Goes Home d’Harold S. Bucquet 1940 : Une Dépêche Reuter (A Dispatch from Reuter's) de W. Dieterle 1940 : Keeping Company de S. Sylvan Simon 1941 : L’Homme de la Rue (Meet John Doe) de Frank Capra 1941 : Le Vaisseau fantôme (The Sea Wolf) de Michael Curtiz 1941 : Le Réfractaire (Billy the Kid) de David Miller 1941 : One Foot in Heaven d’irving Rapper 1941 : Tous les Biens de la Terre (All that Money can buy) de William Dieterle 1941 : Cinquième Bureau (International Lady) de Tim Whelan 1941 : La Charge fantastique (They Died with Their Boots On) de Raoul Walsh 1941 : Steel Against the Sky d’A. Edward Sutherland 1942 : Juke Girl de Curtis Bernhardt 1942 : Les folles Héritières (The Gay Sisters) d’Irving Rapper 1942 : You Can't Escape Forever de Jo Graham 1943 : Et la Vie recommence (Forever and a Day) d’Edmund Goulding 1943 : Les Bourreaux meurent aussi (Hangmen Also Die) de Fritz Lang 1943 : Mission à Moscou (Mission to Moscow) de Michael Curtiz 1943 : Find the Blackmailer de D. Ross Lederman 1943 : Du Sang sur la Neige (Northern Pursuit) de Raoul Walsh 1943 : Madame Curie (Madame Curie) de Mervyn Le Roy (non crédité) 1943 : Le Chant du Désert (The Desert Song) de Robert Florey 1944 : Sabotage à Damas (Action in Arabia) de Leonide Moguy 1944 : La Route semée d’étoiles (Going My Way) de Leo McCarey 1944 : Man from Frisco de Robert Florey 1945 : L’Esprit fait du swing (That's the Spirit) de Charles Lamont 1945 : La Maison de la 92e Rue (The House on 92nd Street) d’Henry Hathaway 1945 : Péché mortel (Leave Her to Heaven) de John M. Stahl 1946 : Meet Me on Broadway de Leigh Jason 1946 : Scandale à Paris (A Scandal in Paris) de Douglas Sirk 1946 : Le Démon de la Chair (The Strange Woman) d’Edgar G. Ulmer 1947 : L’Extravagante Miss Pilgrim (The Shocking Miss Pilgrim) de George Seaton 1947 : Sérénade à Mexico (Honeymoon) de William Keighley 1947 : Le Miracle de la 34e Rue (Miracle on 34th Street) de George Seaton 1947 : Cynthia (Cynthia) de Robert Z. Leonard 1947 : La Fière Créole (The Foxes of Harrow) de John M. Stahl 1947 : Mon Loufoque de Mari (Her Husband's Affairs) de S. Sylvan Simon 1948 : The Inside Story d’Allan Dwan 1948 : La Naufragée (I, Jane Doe) de John H. Auer 1948 : L’Amour sous les Toits (Apartment for Peggy) de George Seaton 1948 : Jeanne d’Arc (Joan of Arc) de Victor Fleming 1948 : Scandale en première page (That Wonderful Urge) de Robert B. Sinclair 1949 : Les Marins de l’Orgueilleux (Down to the Sea in Ships) d’H.Hathaway 1949 : The Sickle or the Cross de Frank R. Strayer 1949 : Madame Bovary (Madame Bovary) de Vincente Minnelli 1949 : Feu Rouge (Red Light) de Roy Del Ruth 1949 : Vive Monsieur le Maire (The Inspector General) d’Henry Koster 1950 : Jour de Chance (Riding High) de Frank Capra 1950 : Le Chevalier de Bacchus (The Big Hangover) de Norman Krasna 1951 : L’Épreuve du Bonheur (I'd Climb the Highest Mountain) d’Henry King 1951 : Rhubarb, le chat millionnaire (Rhubarb) d’Arthur Lubin 1951 : Texas Lady (The Lady from Texas) de Joseph Pevney 1952 : Une Fille dans chaque port (A Girl in Every Port) de Chester Erskine 1952 : Au Royaume des Crapules (Hoodlum Empire) de Joseph Kane 1953 : Down Among the Sheltering Palms d’Edmund Goulding 1952 : Bonzo Goes to College de Frederick de Cordova 1952 : Apache War Smoke d’Harold F. Kress 1952 : Face à Face (The Secret Sharer) de John Brahm 1952 : Androclès et le Lion (Androcles and the Lion) de Chester Erskine 1953 : Confidentially Connie d’Edward Buzzell 1953 : Madame veut son vison (The Lady Wants Mink) de William A. Seiter 1953 : Francis Covers the Big Town d’Arthur Lubin 1954 : Alerte à Singapour (World for Ransom) de Robert Aldrich 1955 : Courage indien (The Vanishing American) de Joseph Kane 1956 : Carrousel (Carousel) d’Henry King 1956 : L’Homme au Complet gris (The Man in the Gray Flannel Suit) de N. Johnson 1957 : Un seul Amour (Jeanne Eagels) de George Sidney Filmographie de Gene LOCKHART | |
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