Vivca LINDFORS | ||
Actrice suédoise | ||
La Suède voyait en elle la nouvelle Ingrid Bergman originaire de la même ville universitaire suédoise. Comme elle, elle devint star aux États-Unis et se lassa de son statut de star pour tourner en Europe avec des réalisateurs exigeants. La comparaison s’arrête là. Actrice respectée et profondément indépendante, Viveca Lindfors n’a jamais été un mythe et sa filmographie reste relativement modeste. Née Elsa Viveka Torstensdotter Lindfors le 29 décembre 1920 à Uppsala, elle grandit dans un ménage harmonieux entre Axel Torsten Lindfors, officier qui renonce à la carrière militaire à la suite d’un changement d’affectation qu’il ne veut accepter et Karin Dymlig, artiste peintre, son frère aîné de trois ans Bjarne et sa cadette Margaret. Volage et indépendante À huit ans, Elsa Viveka, soucieuse de se donner la preuve de son indépendance, modifie son prénom en Viveca. À 15 ans, elle entre à l’Académie Royale d’Art Dramatique. Lors d’une représentation de Duo, adapté d’un roman de Colette, elle rencontre le grand amour en la personne de Georg Rydeberg, un comédien très en vogue, beau, élégant, marié, des enfants… Qu’importe, une passion absolue abat tous les obstacles. Il tourne ensemble Si j’épousais le Pasteur et Appasionata. Elle s’engage dans une nouvelle et torride histoire d’amour avec Harry Hasso, un réalisateur allemand qui la dirige dans La Pécheresse. Mariée pendant trois ans, elle donne naissance à Jan mais divorce en 1945. Elle vit une idylle avec le brillant avocat Folke Rogard qui l’a défendu lors de son divorce et qui est le président de la Fédération Nationale d’Échecs. Leur union assez brève est marquée par la naissance de leur fille, Lena. Dans la cour des grands Après la guerre, elle signe un contrat avec la Warner Bros pour sept ans. Après plusieurs revers comme Cape et Poignard où on lui préfère Lilli Palmer, elle débute dans Night unto Night, un petit polar de Don Siegel avec Ronald Reagan. Elle est dirigée par de bons réalisateurs comme Delmer Daves pour Ombres sur Paris, Vincent Sherman pour La vie privée de Don Juan avec Errol Flynn et Du Sang sur le Tapis vert, Fritz Lang pour Les Contrebandiers de Monfleet avec Stewart Granger où elle est une formidable aristocrate débauchée, Nicholas Ray pour À l’Ombre des Potences, son meilleur rôle auprès de James Cagney. Elle retrouve Don Siegel, son nouveau mari pendant quatre ans dans Le Plaisir est pour demain. Mais la notoriété hollywoodienne lui pèse et elle vient fréquemment en Europe pour incarner une sauvage tzigane dans Singoalla de Christian-Jaque, une séduisante helvète dans Quatre dans une Jeep de Leopold Lindtberg ou Catherine de Russie dans La Tempête d’Alberto Lattuada. Un peu partout dans le monde En 1954, elle se marie pour la quatrième fois avec le scénariste juif hongrois George Tabori. Hollywood ne lui propose que des rôles inintéressants malgré leur côté pittoresque comme la métisse de Despote, l’épouse de Dreyfuss dans I accuse, la grande prêtresse de L’Histoire de Ruth et l’épouse de Ponce-Pilate dans Le Roi des Rois. Viveca délaisse Hollywood et participe à des essais indépendants comme Mariages et Enfants de Morris Engel, Huis-clos adaptation sartrienne américano-argentine récompensée à Berlin, Les Damnés de Joseph Losey ou pour des francs-tireurs comme Sydney Pollack ou Robert Altman. Dans les années suivantes, elle tourne beaucoup avec des auteurs du monde entier notamment Max et les Fantômes de Juraj Jakubisko en Slovaquie, Dies rigorose leben de Vadim Glowna en Pologne, Luba de Alejandro Agresti en Argentine. Engagée, volontaire, lors des manifestations contre la guerre au Vietnam, on la trouve souvent parmi les nombreux artistes participant aux Marches de la Paix de Washington. Sa passion pour le théâtre Si elle s’éloigne du cinéma, le théâtre lui donne en revanche de grandes joies. Formée à l’Actor’s Studio en 1954, elle s’est distinguée dans Anastasia, Mademoiselle Julie, La danse de mort ou Brecht on Brecht. Elle écrit la pièce autobiograrphique Je suis une Femme. En 1966, elle crée le festival de Stockbridge dans le Massuchusetts. Elle fait aussi de nombreuses apparitions à la télévision depuis 1962 avec Le procès Paradine, Le journal d’Anne Frank, Marilyn, une vie inachevée ou Le Pont du Roi Saint Louis. Elle accepte des petits films d’horreur où elle laisse parler son extravagance comme The Hand le premier film d’Oliver Stone ou L’Exorciste III. Revenue en Suède en 1995, elle quitte sa retraite pour monter des pièces de Strindberg. Suite à des complications consécutives à une polyarthrite rhumatoïde, elle doit interrompre les représentations et gagne Uppsala, sa ville de naissance. Elle s’y éteint le 25 octobre 1995 à l'âge de 74 ans. À l’annonce de son décès, un service a lieu à l’Actors Studio de New York où Gene Frankel qui fut son professeur, son metteur en scène et son ami, prononce son oraison au milieu d’un auditoire silencieux et respectueux à la hauteur de l’éloge et de l’affection qu’avait la communauté des acteurs pour Viveca Lindfors. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Vincent Sherman |
1940 : L'Essaim familial (Snurriga familjen) d’Ivar Johansson 1941 : Au paradis (I paradis…) de Per Lindberg 1941 : Si j'épousais le pasteur (Tänk, om jag gifter mig med prästen) d’Ivar Johansson 1942 : Morgondagens Melodi de Ragnar Frisk 1942 : La Clinique jaune (Gula kliniken) d’Ivar Johansson 1942 : La Femme du péché (La donna del peccato) d’Harry Hasso 1943 : La Femme en noir (Anna Lans) de Rune Carlsten 1943 : Brödernas kvinna de Gösta Cederlund 1944 : Appasionata (Appasionata) d’Olof Molander 1944 : Nuages sur la mer (Nebbia sul mare) de Hans Hinrich et Marcello Pagliero 1944 : Je suis feu et air (Jag är eld och luft) d’Anders Henrikson 1945 : Maria på Kvarngården d’Arne Mattsson 1945 : Roses noires (Svarta rosor) de Rune Carlsten 1945 : Le Jeu sérieux (Den allvarsamma leken) de Rune Carlsten 1946 : Le jour se meurt (I dödens väntrum) de Hasse Ekman 1948 : Ombres sur Paris (To the Victor) de Delmer Daves 1948 : Les Aventures de don Juan (The Adventures of Don Juan) de Vincent Sherman 1949 : Night Unto Night de Don Siegel 1949 : Singoalla de Christian-Jaque 1950 : Du sang sur le tapis vert (Backfire) de Vincent Sherman 1950 : La flamme qui s'éteint (No Sad Songs for Me) de Rudolph Maté 1950 : Une étrange imposture (This Side of The Law) de Richard L. Bare 1950 : La main qui venge (Dark city) de William Dieterle 1950 : L'Engin fantastique (The Flying Missile) de Henry Levin 1951 : Quatre dans une jeep (Die vier im jeep) de Leopold Lindtberg 1951 : Journey into Light de Stuart Heisler 1952 : L'Heure de la vengeance (The raiders) de Lesley Selander 1952 : Lettre d’une inconnue (Letter from an Unknown Woman) de Franklin J. Schaffner (tv) 1952 : No Time for Flowers de Don Siegel 1955 : À l'ombre des potences (Run for cover) de Nicholas Ray 1955 : Les Contrebandiers de Moonfleet (Moonfleet) de Fritz Lang 1957 : Le Despote (The Halliday Brand) de Joseph H. Lewis 1958 : L'Affaire Dreyfus (I accuse !) de José Ferrer 1958 : Mariages et Enfants (Weddings and Babies) de Morris Engel 1958 : La Tempête (La Tempesta) d’Alberto Lattuada 1960 : L'Histoire de Ruth (The story of Ruth) d’Henry Koster 1961 : Le Roi des Rois (King of Kings) de Nicholas Ray 1962 : Huis clos (No Exit) de Tad Danielewski 1962 : Le Procès Paradine (The Paradine Case) d’Alex March (tv) 1962 : Les Damnés (The Damned) de Joseph Losey 1963 : An affair of the skin de Ben Maddow 1965 : L'Enquête (Sylvia) de Gordon Douglas 1965 : Le Crime d’un autre (Brainstorm) de William Conrad 1967 : The Diary of Anne Frank d’Alex Segal (tv) 1968 : Le Collectionneur de cadavres (El coleccionista de cadáveres) de Santos Alcover 1968 : Oscuros sueños de agosto de Miguel Picazo 1969 : Coming Apart de Milton Moses Ginsberg 1970 : Portrait d’une enfant déchue (Puzzle of a Downfall Child) de Jerry Schatzberg 1972 : La Casa sin fronteras de Pedro Olea 1973 : La Cloche de l'enfer (La campana del infierno) de Claudio Guerín 1973 : Nos plus belles années (The Way We Were) de Sydney Pollack 1976 : Bienvenue à Los Angeles (Welcome to Los Angeles) d’Alan Rudolph 1977 : Tabou (Tabu) de Vilgot Sjöman 1978 : Girlfriends de Claudia Weill 1978 : Une question de culpabilité (A Question of Guilt) de Robert Butler (tv) 1978 : Un mariage (A wedding) de Robert Altman 1979 : Silence... mon amour (Voices) de Robert Markowitz 1979 : Linus eller Tegelhusets hemlighet de Vilgot Sjöman 1979 : Natural Enemies de Jeff Kanew 1980 : La Main du cauchemar (The hand) d’Oliver Stone 1980 : Marilyn, une vie inachevée (Marilyn: The Untold Story) de Jack Arnold et John Flynn (tv) 1980 : Sursis pour l'orchestre (Playing for time) de Daniel Mann et Joseph Sargent (tv) 1982 : Inside the Third Reich de Marvin J. Chomsky (tv) 1982 : Creepshow de George A. Romero 1983 : Plus rien à perdre (Dies rigorose Leben) de Vadim Glowna 1984 : Silent Madness de Simon Nuchtern 1985 : Garçon choc pour nana chic (The Sure Thing) de Rob Reiner 1985 : Yellow Pages de James Kenelm Clarke 1987 : Rachel River de Sandy Smolan 1987 : Unfinished Business d’elle-même 1987 : Pehavý Max a strašidlá de Juraj Jakubisko 1990 : Goin'to Chicago de Paul Leder 1990 : L'Exorciste, la suite (The exorcist III: The legion) de William Peter Blatty 1990 : Luba d’Alejandro Agresti 1991 : Zandalee de Sam Pillsbury 1991 : The Linguini Incident de Richard Shepard 1992 : North of Pittsburgh de Richard Martin 1993 : Geoffrey Beene 30 de Tom Kalin (cm) 1994 : Stargate, la porte des étoiles (Stargate) de Roland Emmerich 1996 : Looking for Richard d’Al Pacino Filmographie de Viveca LINDFORS | |
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