Jerry LEWIS
 Acteur et réalisateur américain
Éternel joyeux drille à l’humour potache, génie comique pour les uns, pitre insupportable pour les autres, Jerry Lewis n’aura pas été prophète en son pays. Perfectionniste sur le plan professionnel, égocentrique dans son comportement relationnel, ce personnage à la double personnalité (un côté Dr Jerry, un autre Mr Love !) eut à souffrir de cette dualité caractérielle. Heureusement, la France et le public français surent toujours recevoir son talent avec la même générosité que celle dont il fit preuve à l’égard de l’enfance blessée…
Jerry Lewis naît le 16 mars 1926 à Newark dans l’Etat du New Jersey. De son vrai nom Jerome Joseph Levitch, il est fils de russes juifs. Son père artiste de cabaret et sa mère musicienne lui transmettent la vocation et il débute en mimant sur scène des chanteurs célèbres. Il croise la route de la jeune chanteuse Esther Colanico, dite Patti Palmer. Ils se marient mais malgré la naissance de Gary en 1945, leur union est cahotique.
Jerry et Dino
Sa rencontre avec Dean Martin en 1946 scelle son destin de comique. Leur duo confronte deux personnages à l’opposé l’un de l’autre, Dean, le dandy séducteur et sûr de lui face à Jerry, le pitre stupide et maladroit qui s’échine en vain à vouloir l’égaler. Leur show au cabaret fait un tel tabac qu’il est transposé au cinéma avec un premier film, Mon amie Irma de George Marshall en 1949. Bien que considéré comme des artistes de complément dans ce premier opus, c'est eux qui en deviennent les vedettes. Sur leur lancée, les deux compères enchaînent plusieurs comédies du même acabit pour la Paramount qui, bien qu’égratignées par la critique, se révèlent d’énormes succès. Amour, délices et golf, Un pitre au pensionnat, tous deux signés Norman Taurog, ou encore Un vrai cinglé de cinéma de Frank Tashlin, campent le décor. Mais ce dernier film met fin au désopilant tandem de deux stars aux égos par trop enflés. Et c’est sans son acolyte que Jerry Lewis tourne et produit Le délinquant involontaire de Don McGuire, Trois bébés sur les bras et Le kid en kimono de Frank Tashlin, avec des rôles qui ne dérogent pas à sa réputation de clown. Mais déjà, Jerry rêve de mise en scène.
Auteur complet
Sa carrière, désormais en solo, est un festival de Jerry Lewis jouant Jerry Lewis, avec des films signés Frank Tashlin, tels Cendrillon aux grands pieds, une version masculine du conte de Charles Perrault. Son délire burlesque et sa physionomie cartoonesque sont encore plus mises en valeur dans ses propres réalisations comme Le tombeur de ces dames, une satire sur les rapports entre hommes et femmes, ou encore Docteur Jerry et Mister Love, variante cocasse de Docteur Jekyll et Mister Hyde. Il est au faîte de sa notoriété. Mais après Ya, ya, mon général!, une comédie caustique sur la guerre et le nazisme en 1970 les tournages se font plus rares.
Blessures secrètes
L’acteur subit les séquelles d’une blessure à la colonne vertébrale lors d’une cascade, ainsi que la désaffection d’un public américain lassé de ses grimaces et une grave dépression après l’échec de son film Le Jour où le clown pleura qu’il ne peut terminer. Martin Scorsese le remet en selle, en lui offrant son premier rôle dramatique aux côtés de Robert De Niro dans La valse des pantins. Jerry Lewis part ensuite en France, conquise par ses pitreries, où il tourne deux comédies dans lesquelles il renoue avec ses personnages maladroits et loufoques sous la direction de Michel Gérard et Philippe Clair. Du cinéma bis à la française. Par la suite, entre réalisations, scénarios ou simples apparitions, l’acteur n’est plus guère en vedette et réserve ses gags à des émules, tel Eddie Murphy. Deux films révèlent encore son don pour des registres moins farfelus, Arizona dream d’Emir Kusturica, avec Jonny Depp et Faye Dunaway et, bien plus tard, le thriller Le casse d’Alex Brewer et Benjamin Brewer, dans lequel il incarne, à 90 ans, le père de Nicolas Cage.
Deux femmes et sept enfants
Marié deux fois avec Patti Lewis jusqu’en 1983 et Sandee Pitnick de 1983 à 2017, père de sept enfants dont deux adoptés, auréolé de nombreux prix, Jerry Lewis ne s’est pas contenté de faire rire et a œuvré toute sa vie pour combattre la dystrophie musculaire. Il donne annuellement de sa personne pendant un show télévisé caritatif non-stop. Lui-même affaibli par ses problèmes de santé décède le 20 août 2017 à Las Vegas. Son humour inspiré de l'enfance n'évite pas la satire. Il disait tordre le monde pour le rendre plus drôle. Dénigré autant qu’adulé, il a incarné les vertus de la comédie burlesque. Il a inspiré des comiques américains comme Robin Williams ou Jim Carrey ou les Français Pierre Étaix avec qui il était très ami ou Michel Leeb qui l'a beaucoup copié.


FILMOGRAPHIE :

Avec Frank Tashlin
1949 : Ma bonne amie Irma (My Friend Irma) de George Marshall
1950 : Irma à Hollywood (My Friend Irma Goes West) d’Hal Walker
1950 : Le Soldat récalcitrant (At War with the Army) d’Hal Walker
1951 : Bon sang ne peut mentir (That's My Boy) d’Hal Walker
1952 : La Polka des marins (Sailor Beware) d’Hal Walker
1952 : Parachutiste malgré lui (Jumping Jacks) de Norman Taurog
1952 : En route vers Bali (Road to Bali) d’Hal Walker
1952 : Le Cabotin et son compère (The Stooge) de Norman Taurog
1953 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall
1953 : Amour, Délices et Golf (The Caddy) de Norman Taurog
1953 : Un galop du diable (Money from Home) de George Marshall
1954 : C'est pas une vie, Jerry (Living It Up) de Norman Taurog
1954 : Le clown est roi (Three ring circus) de Joseph Pevney
1955 : Un pitre au pensionnat (You're Never Too Young) de Norman Taurog
1955 : Artistes et Modèles (Artists and Models) de Frank Tashlin
1956 : Le Trouillard du far west (Pardners) de Norman Taurog
1956 : Un vrai cinglé de cinéma (Hollywood or Bust) de Frank Tashlin
1957 : Le Délinquant involontaire (The Delicate Delinquent) de Don McGuire
1957 : P'tite tête de troufion (The Sad Sack) de George Marshall
1958 : Trois bébés sur les bras (Rock-a-Bye Baby) de Frank Tashlin
1958 : Le Kid en kimono (The Geisha Boy) de Frank Tashlin
1959 : Tiens bon la barre matelot (Don't Give Up the Ship) de Norman Taurog
1959 : Li'l Abner de Melvin Frank
1960 : Mince de planète (Visit to a Small Planet) de Norman Taurog
1960 : Raymie de Frank McDonald
1960 : Le Dingue du Palace (The Bellboy) de Jerry Lewis
1960 : Cendrillon aux grands pieds (Cinderfella) de Frank Tashlin
1961 : Le Tombeur de ces dames (The Ladies Man) de Jerry Lewis
1961 : Le Zinzin d'Hollywood (The Errand Boy) de Jerry Lewis
1962 : L'Increvable Jerry (It'$ Only Money) de Frank Tashlin
1963 : Docteur Jerry et Mister Love (The Nutty Professor) de Jerry Lewis
1963 : Un chef de rayon explosif (Who's Minding the Store?) de Frank Tashlin
1963 : Un Monde fou, fou, fou, fou (It’s a mad, mad, mad, mad World) de Stanley Kramer
1964 : Jerry souffre-douleur (The Patsy) de Jerry Lewis
1964 : Jerry chez les cinoques (The Disorderly Orderly) de Frank Tashlin
1965 : Les Tontons farceurs (The Family Jewels) de Jerry Lewis
1965 : Ligne rouge 7000 (Red Line 7000) d’Howard Hawks
1965 : Boeing Boeing (Boeing Boeing) de John Rich
1966 : Trois sur un sofa (Three on a Couch) de Jerry Lewis
1966 : Tiens bon la rampe, Jerry (Way... Way Out) de Gordon Douglas
1967 : Te casse pas la tête Jerry (Don't Raise the Bridge, Lower the River) de Jerry Paris
1967 : Jerry la grande gueule (The Big Mouth) de Jerry Lewis
1968 : Silent Treatment de Ralph Andrews
1969 : Cramponne-toi Jerry (Hook, Line & Sinker) de George Marshall
1970 : Ya, ya, mon général ! (Which Way to the Front?) de Jerry Lewis
1972 : The Day the Clown Cried de Jerry Lewis
1980 : Au boulot... Jerry ! (Hardly Working) de Jerry Lewis
1982 : Slapstick (Of Another Kind) de Steven Paul
1983 : La Valse des pantins (The King of Comedy) de Martin Scorsese
1983 : T'es fou Jerry (Smorgasbord ou Cracking Up) de Jerry Lewis
1984 : Par où t'es rentré ? On t'a pas vu sortir de Michel Gérard
1984 : Retenez-moi... ou je fais un malheur ! de Philippe Clair
1987 : Fight for Life d’Elliott Silverstein (tv)
1989 : Cookie (Cookie) de Susan Seidelman
1992 : Mr. Saturday Night (Mr Saturday Night) de Billy Crystal
1992 : Dingue de Toi (Mad about you) de David Steinberg (tv)
1993 : Arizona Dream (Arizona Dream) d’Emir Kusturica
1995 : Les Drôles de Blackpool (Funny bones) de Peter Chelsom
2013 : Até que a sorte nos separe 2 de Roberto Santucci
2013 : Max Rose (Max Rose) de Daniel Noah
2016 : Le Casse (The Trust) d'Alex et Benjamin Brewer


Filmographie de Jerry LEWIS
 
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