Charles LAUGHTON | ||
Acteur et réalisateur britannique | ||
D’un physique peu engageant l’âge venant, il utilise souvent ce trait dans son jeu d’acteur et assoit sa réputation grâce, entre autres, à ses interprétations du capitaine Bligh dans Les Révoltés du Bounty et de Quasimodo dans le film du même nom qui font de lui une figure des plus respectées du septième art. Il est le réalisateur d’un unique long métrage, La Nuit du chasseur, considéré comme un classique du cinéma. Charles Laughton est né à Scarborough dans le Yorkshire, le 1er juillet 1899. Fils d’une famille d’hôteliers, il travaille dans l’entreprise familiale à partir de 1915, mais est rapidement appelé pour prendre part à la Première Guerre mondiale. De retour, il intègre à nouveau son emploi avant d’aller étudier en 1925 à la Royal Academy of Dramatic Art de Londres. En 1926, il fait ses débuts sur la scène théâtrale londonienne et en 1928 dans des films muets inspirés des histoires de H. G. Wells. Le regard d’Elsa C’est à cette occasion qu’il rencontre l’actrice Elsa Lanchester qui deviendra son épouse en 1929 et avec laquelle il jouera dans différentes pièces de théâtre ainsi que dans une dizaine de films, dont La Vie privée d’Henry VIII, Rembrandt, L’excentrique Ginger Ted, La Grande Horloge ou encore Témoin à charge où elle interprète le rôle de son infirmière sadique. En 1931 il débute sur la scène new-yorkaise dans Payment deferred (Paiement différé). En 1932 ils reviendront s’installer définitivement aux États-Unis et il tournera la même année son premier film américain, La Maison de la Mort avec Boris Karloff. L’homme que l’on aime haïr D’un physique ingrat, il personnifie souvent dans ses rôles la monstruosité morale ou physique (Quasimodo, Henri VIII, le capitaine Bligh dans Les Révoltés du Bounty). Il dit de lui-même : «J’ai un visage comme l’arrière-train d’un éléphant.» ou encore «J’ai un visage qui arrêterait un cadran solaire.», mots qui en disent long quant à l’estime qu’il se porte. Ce dégoût de sa personne ne fait qu’exacerber sa sensibilité dans l’approche des personnages qu’il interprète et lui donne un jeu d’acteur qui pousse à l’admiration. Il croise une première fois Alfred Hitchcock pour La Taverne de la Jamaïque en 1939. Le plaisir de la monstruosité Tout en menant une carrière cinématographique largement consacrée aux films dramatiques, il multiplie ses interventions théâtrales. Après la Seconde Guerre mondiale, il apparaît dans plusieurs pièces shakespeariennes à Stratford-upon-Avon et fait des lectures radiophoniques ou des enregistrements d’œuvres aussi diverses que La Bible en 1959 ou Les Clochards célestes de Jack Kerouac en passant par Le Noël de Mr.Pickwick en 1944. Entre 1944 et 1945 il rencontre fréquemment Bertolt Brecht qu’il pousse à travailler sur la version américaine de Galileo dont il effectue la traduction et qui sera mis en scène en 1947 et dont sera réalisé un court-métrage. Il participe aussi à des documentaires et à plusieurs séries télévisées en tant qu’invité. Dans les années 1950, bien que récemment naturalisé américain, il rencontre quelques difficultés lors de la chasse aux sorcières menée par le sénateur Joseph McCarthy. Durant cette même période il donne des cours et a entre autres, Shelley Winters comme élève. Il utilise à l’occasion de ses enseignements des chansons de Billie Holiday pour illustrer les techniques vocales. L’homme de tous les paradoxes Charles Laughton s’essaie à la caméra lors du tournage de L’Homme de la tour Eiffel quand Burgess Meredith, réalisateur en titre qui tient aussi un rôle dans le film, joue une scène. C’est en 1955 qu’il réalise son unique film, La Nuit du chasseur avec Robert Mitchum, film noir sous forme de conte moral, à l’atmosphère étrange et à l’éclairage très étudié mais qui ne rencontre pas à sa sortie en salle le succès espéré. Refroidi par cet échec, il n’en fera pas d’autre et ce n’est que bien plus tard que son héritage sera classé parmi les chefs-d’œuvre du cinéma. Il croise les plus grands réalisateurs d’Hitchcock (Le Procès Paradine) à Billy Wilder (Témoin à charge), de Julien Duvivier (Six destins) à Jean Renoir (Vivre libre), de Robert Siodmak (Le Suspect) à William Dieterle (Salomé), de David Lean (Chaussure à son pied) à Stanley Kubrick (Spartacus) pour finir avec Otto Preminger (Tempête à Washington). Homosexuel notoire, il n’en vit pas moins avec son épouse Elsa Lanchester jusqu’à son décès, le 15 décembre 1962 à Hollywood des suites d’un cancer. Amateur de peinture vers la fin de sa vie, admirateur inconditionnel de Nicolas de Staël, il achète plusieurs œuvres de cet artiste au moment où celui-ci n’est pas encore connu, révélant par là même un autre aspect de sa personnalité. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Elsa Lanchester |
1928 : Blue bottles d’Ivor Montagu (cm) 1928 : Daydreams d’Ivor Montagu (cm) 1929 : Piccadilly (Piccadilly) d’Ewald André Dupont 1930 : Comets de Sasha Greneen 1930 : The Tonic d’Ivor Montagu (cm) 1930 : Les Loups (Wolves) d’Albert de Courville 1931 : Down River de Peter Godfrey 1931 : La Maison de la mort (The old dark House) de James Whale 1932 : Le Démon sous-marin (Devil and the Deep) de Marion Gering 1932 : Payment deferred de Lothar Mendes 1932 : Le Signe de la Croix (The Sign of the Cross) de Cecil B. DeMille 1932 : Si j’avais un million (If I had a million) de Norman Taurog, 1933 : L’île du docteur Moreau (Island of lost Souls) d’Erle C. Kenton 1933 : La vie privée d’Henry VIII (The private Life of Henry VIII) d’A Korda 1933 : Le Fou des îles (White Woman) de Stuart Walker 1934 : Miss Ba (The Barretts of Wimpole Street) de Sidney Franklin 1934 : L’extravagant monsieur Ruggles (Ruggles of the Red Gap) de Leo McCarey 1935 : Les Misérables (Les Miserables) de Richard Boleslawski 1935 : Les Révoltés du Bounty (Mutiny of the Bounty) de Frank Lloyd 1936 : Rembrandt (Rembrandt) d’Alexander Korda 1937 : I, Claudius de Josef von Sternberg (inachevé) 1938 : L’excentrique Ginger Ted (Vessel of Wrath) d’Eric Pommer 1938 : Vedettes du pavé (Saint Martin’s Lane) de Tim Whelan 1939 : La Taverne de la Jamaïque (Jamaica Inn) d’Alfred Hitchcock 1939 : Quasimodo (The Hunchback of Notre Dame) de William Dieterle 1940 : Drôle de mariage (They knew what they wanted) de Garson Kanin 1941 : Eve a commencé (It’s started with Eve) d’Henry Koster 1941 : The Tuttles of Tahiti de Charles Vidor 1942 : Six destins (Tales of Manhattan) de Julien Duvivier 1942 : Et la Vie recommence (Forever and a Day) d’Herbert Wilcox, 1942 : L’heure H. (Stand by for Action) de Robert Z. Leonard 1943 : Vivre libre (This Land is mine) de Jean Renoir 1943 : Les Héros du Pacifique (The Man from down under) de Rober Z. Leonard 1944 : Le Fantôme des Canterville (The Canterville Ghost) de Jules Dassin 1945 : Le Suspect (The Suspect) de Robert Siodmak 1945 : Capitaine Kidd (Captain Kidd) de Rowland V. Lee 1945 : Par sa faute (Because of him) de Richard Wallace 1947 : Le Procès Paradine (The Paradine Case) d’Alfred Hitchcock 1947 : Arc de Triomphe (Arch of Triumph) de Lewis Milestone 1947 : La grande Horloge (The big Clock) de John Farrow 1947 : Galileo (Leben des Galilei) de Ruth Berlau & Joseph Losey (cm) 1948 : The Girl from Manhattan d’Alfred E. Green 1949 : L’île au complot (The Bribe) de Robert Z. Leonard 1949 : L’Homme de la Tour Eiffel (The Man from the Eiffel Tower) de Burgess Meredith 1950 : Le Château de la terreur (The Strange Door) de Joseph Pevney 1951 : La Femme au voile bleu (The Blue Veil) de Curtis Bernhardt 1952 : La Sarabande des pantins (O. Henry’s Full House) d’Henry Hathaway, 1952 : Les joyeux Corsaires (Abbott and Costello meet Captain Kidd) de Charles Lamont 1953 : Salomé (Salome) de William Dieterle 1953 : La Reine vierge (Young Bess) de George Sidney 1954 : Chaussure à son pied (Hobson’s Choice) de David Lean 1957 : Témoin à charge (Witness for the Prosecution) de Billy Wilder 1959 : Sous dix Drapeaux (Sotto dieci bandiere) de Duilio Coletti 1960 : Spartacus (Spartacus) de Stanley Kubryck 1962 : Tempête à Washington (Advise and Consent) d’Otto Preminger Filmographie de Charles LAUGHTON | |
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