Frank LANGELLA
 Acteur américain
Avec son regard trouble enfoncé dans les orbites, ses sourcils broussailleux, sa bouche charnue et gourmande, Frank Langella a promené son allure de dandy sournois au cinéma et sur scène. Avec une constante dans ses performances, la classe.
Frank A. Langella Jr. voit le jour le 1er Janvier, 1938 à Bayonne dans le New Jersey. Fils d’Angelina et Frank Langella Sr., un homme d’affaires, il passe sa jeunesse dans sa ville natale et sort diplômé de l’université de Columbia. Il s’oriente vers les arts dramatiques et réussit brillamment ses études à l’université de Syracuse. Il fait ses débuts à Broadway dans L’Immoraliste en 1963 et s’illustre dans Yerma de Garcia Lorca et A Cry of Players de William Gibson où il incarne un jeune William Shakespeare auprès d’Anne Bancroft.
Le beau ténébreux
Frank Langella est remarqué au cinéma par deux films, Les Douze Chaises de Mel Brooks et Le Journal d’une femme mariée de Frank Perry. Il remporte en 1975 son premier Tony Award pour le rôle d’Edward Albee dans Paysage Marin et remporte un gros succès dans l’adaptation théâtrale de Dracula. Malgré ses réticences, il accepte de reprendre son rôle du vampire dans la version de John Badham, Dracula aux côtés de Laurence Olivier. Refusant le statut de star, il poursuit son travail scénique avec Le Père de Strindberg, Match et Fortune’s Fool. Dans la décennie suivante, il alterne télévision où il est notamment Sherlock Holmes, le théâtre et le cinéma avec le rôle principal de Et Dieu créa la Femme avec Rebecca De Mornay et surtout le méchant Skeletor dans Masters of the Universe. Il décrit ce dernier comme son rôle préféré et dès lors va se délecter dans toute la palette du méchant de cinéma.
Un regard troublant
En 1993, Frank Langella devient le sournois Jaro Essa pour trois épisodes de Star Trek. Cette même année, il devient le ministre manipulateur du sosie du président incarné par Kevil Kline dans Président d’un jour. Frank Langella a bien changé physiquement, l’allure toujours aussi raide et supérieure mais le crâne dégarni, il conserve la puissance d’un regard troublant et d’un faciès menaçant. Il joue la cruauté sur le mode comique avec Junior face à Arnold Schwarzenegger et dans Eddie où il partage l’affiche avec Woopi Goldberg. Il noue une relation amoureuse avec l’actrice jusqu’en 2001. Roman Polanski lui confie le rôle de l’énigmatique Boris Balkan, collectionneur de livres anciens dans La neuvième Porte auprès de Johnny Depp. En 2000, il interprète le rôle d’Ebenezer Scrooge dans une version musicale de A Christmas Carol au Madison Square Garden . Il apparaît également dans des productions off-Broadway comme Le Prince de Hombourg et dans le rôle de Thomas More dans une reprise à Broadway d’Un Homme pour l’éternité.
Le traitre sournois
Alors qu’il a mis un peu sa carrière cinéma en mode retrait, Langella se signale comme William Paley dans Good Night and Good Luck de George Clooney et le chef du Daily Planet, Perry White dans Superman Returns. Il va surtout camper avec ambiguïté et fatuité un extraordinaire Richard Nixon dans Frost/Nixon l’heure de vérité face à Michael Sheen qui l’avait préalablement affronté au théâtre pour la création de la pièce. Langella reçoit une nomination à l’Oscar remporté par son adversaire Milk, candidat homosexuel incarné par Sean Penn. Toujours dans le registre des notables pourris, il est Louis Zabel dans Wall Street 2, l’argent ne dort jamais et des seconds rôles dans All Good Things avec Ryan Gosling et Kirsten Dunst et Non identifié avec Liam Neeson et Diane Kruger.
La glorification du salaud
Pour la télévision, il est le juge Warren E. Burger lors du procès de Muhammad Ali filmé par Stephen Frears en 2013. De 2018 à 2020, Langella joue Sebestian dans Kidding, avec Jim Carrey. Le spectacle a été produit par Michel Gondry et a reçu des critiques positives. Langella a été marié à Ruth Weil du 14 juin 1977 à leur divorce en 1996. Ils ont deux enfants. En 2012, il publie des mémoires intitulées Dropped Names: Famous Men and Women As I Knew Them, où il célèbre avec humour le salaud comme un mode de vie digne, voire noble. Avec un charme vénéneux et énigmatique, Frank Langella demeure l’une des personnalités les plus respectées de la scène et de l’écran américain.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ron Howard
1970 : Journal intime d’une femme mariée (Diary of a Mad Housewife) de Frank Perry
1970 : Le Mystère des douze chaises (The Twelve Chairs) de Mel Brooks
1971 : La Maison sous les arbres de René Clément
1972 : La Colère de Dieu (The Wrath of God) de Ralph Nelson
1974 : Le Signe de Zorro (The Mark of Zorro) de Don McDougall (tv)
1979 : Dracula (Dracula) de John Badham
1980 : Those Lips, Those Eyes de Michael Pressman
1981 : Sphinx (Sphinx) de Franklin J. Schaffner
1986 : Liberty (Liberty) de Richard C. Sarafian (tv)
1986 : The Men's Club (The Men’s Club) de Peter Medak
1987 : Les Maîtres de l'Univers (Masters of the Universe) de Gary Goddard
1988 : Et Dieu créa la femme (And God Created Woman) de Roger Vadim
1990 : The Magic Balloon (court métrage) de Ronald Neame
1991 : Double identité (True Identity) de Charles Lane
1992 : 1492 Christophe Colomb (1492: Conquest of Paradise) de Ridley Scott
1993 : Body (Body of Evidence) d’Uli Edel
1993 : Président d’un jour (Dave) d’Ivan Reitman
1994 : Doomsday Gun de Robert Young (tv)
1994 : Brainscan (Brainscan) de John Flynn
1994 : Junior (Junior) d’Ivan Reitman
1995 : Duo mortel (Bad Company) de Damian Harris
1995 : L'Île aux pirates (Cutthroat Island) de Renny Harlin
1996 : Eddie (Eddie) de Steve Rash
1997 : Lolita (Lolita) d’Adrian Lyne
1998 : I'm Losing You de Bruce Wagner
1999 : Alegría (Alegria) de Franco Dragone
1999 : La Neuvième Porte (The Ninth Gate) de Roman Polanski
2000 : Dark Summer de Gregory Marquette
2000 : Stardom, le culte de la célébrité (Stardom) de Denys Arcand
2000 : Jason et les Argonautes (Jason and the Argonauts) de Nick Willing
2001 : Sweet November (Sweet November) de Pat O’Connor
2003 : 111 Gramercy Park de Bill D’Elia (tv)
2004 : Le Prince de Greenwich Village (House of D) de David Duchovny
2004 : Breaking the Fifth d’Austin Smithard
2005 : How You Look to Me de J. Miller Tobin
2005 : Le Manoir de la Magie (Now you see it) de Duwayne Dunham (tv)
2005 : Back in the Day de James Hunter
2005 : Return to Rajapur de Nanda Anand
2005 : Good Night and Good Luck de George Clooney
2006 : The Novice (Crossroads) de Murray Robinson
2006 : The Water is Wide de John Kent Harrison (tv)
2006 : Superman Returns (Superman Returns) de Bryan Singer
2008 : Frost/Nixon, l'heure de vérité (Frost/Nixon) de Ron Howard
2008 : The Caller (The Caller) de Richard Ledes
2008 : La Légende de Despereaux (The Tale of Despereaux) de Sam Fell
2009 : The Box (The Box) de Richard Kelly
2010 : Wall Street L'argent ne dort jamais (Money Never sleep) d’O Stone
2010 : Sans identité (Unknown) de Jaume Collet-Serra
2010 : Love and Secrets d’Andrew Jarecki
2012 : Robot and Frank de Jake Schreier
2012 : The Time Being de Nenad Cicin-Sain
2013 : Muhammad Ali's Greatest Fight de Stephen Frears (tv)
2014 : Grace de Monaco (Grace of Monaco) d’Olivier Dahan
2014 : Le Pari (Draft Day) d’Ivan Reitman
2015 : La Femme du diplomate (5 to 7) de Victor Levin
2016 : Captain Fantastic de Matt Ross
2016 : All the Way de Jay Roach (tv)
2016 : Youth in Oregon de Joel David Moore
2020 : Les Sept de Chicago (The Trial of the Chicago 7) d’Aaron Sorkin
2021 : Lapham Rising de Charlie Kessler
2022 : Angry Neighbors de Warren Brock


Filmographie de Frank LANGELLA
 
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