Jack LAMBERT
 Acteur américain
Si l’on devait définir le méchant dans le cinéma américain, il suffirait de décrire Jack Lambert. Avec sa sale gueule, son œil mauvais, sa bouche méprisante, il était voué à décéder de manière violente à la deuxième ou troisième bobine. Habitué du thriller et du western, il est apparu, parfois fugitivement, dans une soixantaine de films avant de terminer sa carrière à la télévision. Il ne faut pas le confondre avec l’acteur écossais Jack Lambert, éminemment plus distingué.
John Taylor Lambert voit le jour le 13 avril 1920 à Yonkers dans l’état de New York de John Brodie Thomas Lambert et Elizabeth Lambert. Attiré très tôt par le jeu, il devient assistant metteur en scène dans des compagnies théâtrales locales. Il tente sa chance à Broadway où fait ses premiers pas à tout juste vingt ans dans Heavenly Express aux côtés d’Harry Carey et John Garfield et Brother Cain de Michael Kalesser et Richard Norcross.
Le méchant par excellence
Repéré pour son physique peu sympathique, Jack Lambert s’installe en Californie en 1942 et fait de la figuration pour le cinéma où il joue les rustres alors qu’en réalité il est un fin lettré qui s’est destiné un temps à l’enseignement. Jack Lambert apparaît notamment dans La Croix de Lorraine de Tay Garnett auprès de Jean-Pierre Aumont et Gene Kelly, L’Ange perdu avec Margaret O’Brien et Voyage sans retour de Frank Borzage avec Barbara Britton. Il n’est encore qu’une silhouette mais son statut de troisième couteau change avec Les Tueurs de Robert Siodmak où il incarne le tueur Dum-Dum Clarke. Il devient dès lors une figure familière des westerns et des drames policiers après la Seconde Guerre mondiale. Il affronte Randolph Scott dans Règlement de Comptes à Abilene Town, Alan Ladd dans Les Héros dans l’Ombre et Gatsby le Magnifique, Claude Rains dans Le Crime était presque parfait et Humphrey Bogart dans La Femme à abattre. Il est surtout connu pour avoir joué le psychopathe Steve Michel, surnommé la Griffe, amoureux des chats qui porte un crochet à sa main droite, dans Dick Tracy contre la Griffe dans le film de John Rawlins où il affronte Ralph Byrd.
Sous la direction des plus grands réalisateurs
À l’image d’un Jack Elam ou d’un Lee Van Cleef, Jack Lambert a peu de présence à l’écran mais affiche un faciès mémorable. Il est dirigé par de grands réalisateurs comme George Sherman (Le Barrage de Burlington), Raoul Walsh (Barbe-Noire le Priate), Anthony Mann (Incident de Frontière, Les Affameurs), Jacques Tourneur (Stars in my Crown), Allan Dwan (La Femme aux Révolvers), Robert Aldrich (En quatrième Vitesse, Vera Cruz), John Sturges (Coup de Fouet en retour) ou Nicholas Ray (Traquenard). Il est l’un des sept tueurs emblématiques sous les ordres de Burl Ives dans La Chevauchée des Bannis d’André de Toth.
Fin de parcours pour le petit écran
Dès le milieu des années cinquante, Jack Lambert participe à de nombreuses séries télévisées toujours dans le mode western avec Rintintin, La grande Caravane, Gunsmoke, Bonanza, Le Virginien, Les Aventuriers du Far West ou Daniel Boone et des séries policières comme Alfred Hitchcock présente, Richard Diamond et Mike Hammer. Il prend ses distances avec le cinéma à partir de 1960 pour se consacrer à sa vie privée alors qu’il n’a que 40 ans. On le retrouve dans une poignée de films comme Les Pillards de la Forêt d’Andrew V. McLaglen, Dompteur de Femmes, biographie de George Raft avec Ray Danton, La Conquête de l’Ouest où il joue un hors-la-loi de la bande de Charlie Gant interprété par Eli Wallach et Quatre du Texas de Robert Aldrich, sa dernière apparition.
Une vie privée stable et discrète
Jack Lambert a été marié deux fois. Avec sa première épouse Frances Dalton, il devient père de Lee J. Lambert, futur acteur de séries télévisées. Il épouse le 5 juillet 1958 en deuxième noces Marjorie Franklin, divorcée du réalisateur Alexander Hall. Le couple s’installe dans une maison de Palm Springs, en Californie qui appartient à Marjorie. Le couple tient une boutique. Ils y vivront ensemble jusqu’au 8 février 2002 quand Jack Lambert décède à 82 ans de causes naturelles. Oublié souvent avant la fin du générique, Jack Lambert reste une des plus imposantes crapules de l’Ouest Américain alors qu’il est décrit dans le privé, à l’instar de son homologue Dan Duryea comme le plus doux des hommes.


FILMOGRAPHIE :

Avec Jack Elam
1943 : Swing Canteen (Follies Girl) de William Rowland
1943 : Le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen) de Frank Borzage
1943 : Bomber’s Moon d’Edward Ludwig, Harold D. Schuster et John Brahm
1943 : Les Otages de la Moldau (Hostages) de Frank Tuttle
1943 : Seeds of Freedom d’Hans Burger et Sergei Eisentstein
1943 : La Fièvre du Swing (Swing Fever) de Tim Whelan
1943 : La Croix de Lorraine (The Cross of Lorraine) de Tay Garnett
1943 : L'Ange perdu (Lost Angel) de Roy Rowland
1944 : Le Fantôme de Canterville (The Canterville Ghost) de Jules Dassin
1944 : Voyage sans retour (Till we meet again) de Frank Borzage
1945 : L’Œil caché (The Hidden Eye) de Richard Whorf
1945 : Duffy’s Tavern d’Hal Walker
1946 : Les Demoiselles Harvey (The Harvey Girls) de George Sidney
1946 : Règlement de comptes à Abilene Town (Abilene Town) d'Edwin L. Marin
1946 : Les Héros dans l'ombre (O.S.S.) d'Irving Pichel
1946 : Les Tueurs (The Killers) de Robert Siodmak
1946 : Plainsman and the Lady de Joseph Kane
1947 : Le crime était presque parfait (The Unsuspected) de Michael Curtiz
1947 : Dick Tracy contre La Griffe (Dick Tracy's Dilemma) de John Rawlins
1947 : La Nouvelle-Orléans (New Orleans) d'Arthur Lubin
1947 : Le Retour des Vigilantes (The Vigilantes Return) de Ray Taylor
1948 : Reaching from Heaven de Frank R. Strayer
1948 : Le Barrage de Burlington (River Lady) de George Sherman
1948 : La Fille de Belle Star (Belle Star’s Daughter) de Lesley Selander
1948 : Disaster de William H. Pine
1949 : Big Jack (Big Jack) de Richard Thorpe
1949 : Le Prix du silence (The Great Gatsby) d'Elliott Nugent
1949 : Le Cavalier fantôme (Brimstone) de Joseph Kane
1949 : Nous... les hommes (Yes Sir, that's my Baby) de George Sherman
1949 : Incident de frontière (Border Incident) d'Anthony Mann
1950 : Dakota Lil de Lesley Selander
1950 : Stars in My Crown de Jacques Tourneur
1950 : North of the Great Divide de William Witney
1951 : La Femme à abattre (The Enforcer) de Bretaigne Windust et Raoul Walsh
1951 : L'Énigme du lac Noir (The Secret of Convict Lake) de Michael Gordon
1951 : The King in Yellow de Franklin J. Schaffner (tv)
1952 : La Femme aux revolvers (Montana Belle) d'Allan Dwan
1952 : Les Affameurs (Bend of the River) d'Anthony Mann
1952 : Barbe-Noire le pirate (Blackbeard, the Pirate) de Raoul Walsh
1953 : Fais-moi peur (Scared Stiff) de George Marshall
1953 : The Last Voyage de Robert Florey (tv)
1953 : Three Just Men de Richard Goode (tv)
1953 : L'Affaire de la 99ème rue (99 River Street) de Phil Karlson
1955 : En quatrième vitesse (Kiss Me Deadly) de Robert Aldrich
1955 : À l'ombre des potences (Run for Cover) de Nicholas Ray
1955 : Vera Cruz (Vera Cruz) de Robert Aldrich
1955 : Le Doigt sur la Gâchette (At Gunpoint) d’Alfred L. Werker
1956 : Coup de fouet en retour (Backlash) de John Sturges
1956 : La Caravane des Hommes Traqués (Canyon River) d’Harmon Jones
1956 : The Regulators de Richard Irving (tv)
1956 : The Better Bargain d’Herschel Daugherty (tv)
1957 : Outpost de Byron Haskin (tv)
1957 : Chicago Confidential de Sidney Salkow
1958 : Hot Car Girl de Bernard L. Kowalski
1958 : Mitraillette Kelly (Machine Gun Kelly) de Roger Corman
1958 : Traquenard (Party Girl) de Nicholas Ray
1959 : Ne tirez pas sur le bandit (Alias Jesse James) de Norman Z. McLeod
1959 : Cheap is Cheap de Bretaigne Windust (tv)
1959 : Coyote Moon d’Herschel Daugherty (tv)
1959 : La Chevauchée des bannis ((Day of the Outlaw) d'André de Toth
1960 : Les Pillards de la forêt (Freckles) d'Andrew V. McLaglen
1961 : Dompteur de femmes (The George Raft Story) de Joseph M. Newman
1962 : La Conquête de l'Ouest (How the West was won) d'Henry Hathaway
1963 : Quatre du Texas (4 for Texas) de Robert Aldrich
1967 : Winchester 73 (Winchester 73) d’Herschel Daugherty (tv)


Filmographie de Jack LAMBERT
 
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