Hedy Lamarr, née Hedwig Eva Maria Kiesler voit le jour à Vienne, le 9 novembre 1914. Elle est la fille unique d’Emil Kiesler , banquier autrichien et Gertrud née Lichtwitz, pianiste hongroise. Issue d’une famille juive hongroise, sa mère s’est convertie au catholicisme. La jeune Hedwig suit des cours de théâtre à Vienne et se fait embaucher comme scénariste dans la société Sascha Film. Elle fait de la figuration dans Money on the Street et Storm in a Water Glass. Elle est choisie par Max Reinhardt pour la création de la pièce Le Sexe faible.
La scandaleuse de Prague
Hedwig Kiesler tourne son premier film Pas besoin d’Argent de Carl Boese puis Les Treize Malles de Monsieur O.F. du producteur de théâtre russe Alexis Granowsky. En 1933, elle devient mondialement célèbre à 18 ans avec le film érotique Extase du thèque Gustav Machaty. Elle y incarne une jeune épouse négligée par son mari plus âgé qui fait scandale par sa nudité affichée brièvement mais frontalement et des gros plans la montrant en proie à l’orgasme. Dans toute l'Europe, Extase est considéré comme une œuvre artistique mais le film est interdit aux États-Unis et en Allemagne. Hedy Lamarr continue à se produire sur scène, notamment dans le rôle-titre de Sissy. Elle rencontre Friedrich Mandl, un marchand d’armes militaires qu’elle épouse le 10 août 1933. Séquestrée par son mari, elle s’enfuit en 1937, déguisée en femme de chambre, selon sa prétendue autobiographie. Après son arrivée à Londres, elle rencontre Louis B. Mayer, directeur de la MGM, qui la persuade de venir aux États-Unis et change son nom en Hedy Lamarr, hommage à la star du muet Barbara La Marr. Prêtée au producteur Walter Wanger, elle tourne Casbah, version américaine de Pépé le Moko face à Charles Boyer. D’une beauté à couper le souffle, la jeune actrice déchaîne les passions et Mayer voit en elle une autre Greta Garbo ou Marlene Dietrich.
Cataloguée comme l’archétype de la séductrice glamour et exotique, Hedy Lamarr donne la réplique à Robert Taylor dans La Dame des Tropiques de Jack Conway, à Spencer Tracy dans I take this Woman et La Fièvre du Pétrole avec en co-stars Clark Gable qu’elle retrouve dans Camarade X, à James Stewart dans Épouse-moi, à John Garfield dans Tortilla Flat, à William Powell dans Le Mystérieux Ambassadeur. Elle est la séductrice arabe exotique dans Tondelaya avec Walter Pidgeon qui recueille un accueil mémorable. Les rôles attribués à Hedy Lamarr mettent l'accent sur sa beauté et sa sensualité tout en lui donnant relativement peu de répliques.
Inventrice patriote
Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle et le compositeur d'avant-garde George Antheil ont développé un système de guidage radio pour les torpilles alliées pour vaincre la menace de brouillage par les puissances de l'Axe. Elle tourne pour la Warner Les Conspirateurs, espérant surfer sur le succès de Casablanca. Après avoir quitté la MGM en 1945, Lamarr crée une société de production avec Jack Chertok et tourne Le Démon de la Chair d’Edgar G. Ulmer. De façon plus rentable, elle incarne Dalila dans la fresque biblique Samson et Dalila du spécialiste Cecil B. DeMIlle avec Victor Mature. Ses films suivants n’ont guère de succès qu’il s’agisse de thriller comme La Dame sans Passeport avec John Hodiak, de comédie comme Espionne de mon cœur avec Bob Hope ou de western comme Terre Damnée avec Macdonald Carey.
Une fin de solitaire
Sa vie hors écran et sa personnalité sont très différentes de son image à l’écran. Elle passe une grande partie de son temps à se sentir seule et avoir le mal du pays. Elle doit être remplacée par Zsa Zsa Gabor pour Picture Mommy Dead en 1966 après s’être effondrée pendant le tournage à cause d'un épuisement nerveux. Sa prétendue autobiographie, Ecstasy and Me, est publiée en 1966. L’actrice déclare qu’elle n’a pas écrit ce texte et qu'une grande partie est fictive. Hedy Lamarr a été mariée six fois avec Mandle, Gene Markey de 1939 à 1941, John Loder de 1943 à 1947, le patron de night club Teddy Stauffer de 1951 à 1952, le pétrolier texsan W. Howard Lee de 1953 à 1960 et l'avocat Lewis J. Boies de 1963 à 1965. Elle a une fille Denise Loder et un fils Anthony Loer. Elle passe les dernières années de sa vie en recluse, ne fréquentant personne et ne communiquant que par téléphone. Elle est décédée à Casselberry, en Floride le 19 janvier 2000, d'une maladie cardiaque, à l'âge de 85 ans. En 2014, un mémorial a été inauguré au cimetière central de Vienne en son honneur.
FILMOGRAPHIE :
Avec Frank Borzage
et Spencer Tracy
1931 : Tempête dans un verre d'eau (Die Blumenfrau von Lindenau) de Georg Jacoby
1931 : Les treize Malles de monsieur O. F.(Die Koffer des Herrn O.F.) d’Alexis Granowsky
1932 : Pas besoin d’Argent (Man braucht kein Geld) de Carl Boese
1933 : Extase (Extase) de Gustav Machatý
1938 : Casbah (Algiers) de John Cromwell
1939 : La Dame des tropiques (Lady of the Tropics) de Jack Conway
1940 : Cette femme est mienne (I Take This Woman) de W.S. Van Dyke
1940 : La Fièvre du pétrole (Boom Town) de Jack Conway
1940 : Camarade X (Comrade X) de King Vidor
1941 : Viens avec moi (Come Live with Me) de Clarence Brown
1941 : La Danseuse des Folies Ziegfeld (Ziegfeld Girl) de Robert Z. Leonard
1941 : Souvenirs (H.M. Pulham, Esq.) de King Vidor
1942 : Tortilla Flat (Tortilla Flat) de Victor Fleming
1942 : Carrefours (Crossroads) de Jack Conway
1942 : Tondelayo (White Cargo) de Richard Thorpe
1944 : Le Corps céleste (en) (The Heavenly Body) d'Alexander Hall
1944 : Les Conspirateurs (The Conspirators) de Jean Negulesco
1944 : Angoisse (Experiment Perilous) de Jacques Tourneur
1945 : La Princesse et le Groom (Her Highness and the Bellboy) de Richard Thorpe
1946 : Le Démon de la chair (The Strange Woman) d’Edgar G. Ulmer
1947 : La Femme déshonorée (Dishonored Lady) de Robert Stevenson
1948 : Vivons un peu (Let's Live a Little) de Richard Wallace
1949 : Samson et Dalila (Samson and Delilah) de Cecil B. DeMille
1950 : La Dame sans passeport (A Lady Without Passport) de Joseph H. Lewis
1950 : Terre damnée (Copper Canyon) de John Farrow
1951 : Espionne de mon cœur (My Favorite Spy) de Norman Z. McLeod
1954 : L’éternel féminin (L'Eterna femmina) de Marc Allégret
1957 : L'histoire du monde (The story of Mankind) d'Irwin Allen, partie Jeanne d’Arc
1958 : Femmes devant le désir (The Female Animal) d'Harry Keller
1990 : Instant Karma de Roderick Taylor
Filmographie d'Hedy LAMARR