Veronica LAKE
 Actrice américaine
Veronica Lake fut une vraie star de cinéma des années 40. Elle a imposé une image iconique, un peu oubliée aujourd'hui, mais qui a marqué les cinéphiles par sa silhouette et ses attitudes capricieuses. Elle a inspiré le tic de la vedette en jouant avec sa chevelure et le personnage de Jessica Rabbit dans Qui veut la peau de Roger Rabbit ? de Robert Zemeckis. Il aura suffi d’une année et quatre films pour construire son mythe. En 1942, elle tourne Tueurs à Gages et La Clé de Verre avec Alan Ladd, Les Voyages de Sullivan sous la direction de Preston Sturges et Ma Femme est une sorcière de René Clair. Deux comédies et deux films noirs qui vont asseoir durablement sa réputation.
Née Constance Frances Marie Ockleman à Brooklyn le 14 novembre 1922, Veronica Lake a souvent triché sur son âge et sur son nom. Elle s'est vieillie de trois ans pour participer à des concours de beauté dans les années 30 dont un titre de Miss Floride dont elle sera destituée lorsqu'il apparaîtra que son âge ne lui permettait pas de participer. Mais elle changea aussi de patronyme, empruntant celui de son beau-père. Elle apparaît ainsi dans ses premiers films sous le nom de Connie Keane et Constance Keane. Elle ne prendra le nom de Veronica Lake qu'en 1941 pour son rôle important dans L'escadrille des jeunes. Elle choisit le prénom pour son classicisme et le nom Lake pour son côté plus léger.
Une star capricieuse et perturbée
Son caractère est également difficile à cerner. Expulsée de son école et faisant preuve d'un caractère de plus en plus asocial, sa mère la mene chez un docteur qui diagnostique une paranoïa schizophrénique. Mais elle décide de ne pas traiter le problème de sa fille. Veronica doit son engagement à Hollywood à Harry Rickman, membre du jury pour le concours de Miss Floride. Il lui suggère de tenter sa chance au cinéma, ce qui la conduit à s'inscrire à la Bliss-Hayden School of Acting à Beverly Hills. Sa mère la pousse à cette orientation professionnelle et fait déménager toute la famille de la Floride à la Californie. Veronica n'hésitera pas à dire qu'elle est devenue actrice par hasard et pour l'argent. Les débuts sont difficiles mais elle tourne quatre films pour la RKO, entre 1939 et 1940. Elle obtient la chance de sa vie grâce au directeur artistique pour la MGM John Detlie, qui devient son mari en 1940. Elle joue une ambitieuse chanteuse de cabaret dans L'escadrille des jeunes. Elle y développe pour la première fois son allure particulière avec de longs cheveux blonds et une mèche retombant avec désinvolture sur le côté droit de son visage. Elle démontre son talent comique dans Les Voyages de Sullivan de Preston Sturges qu'elle confirmera dans Ma femme est une sorcière de René Clair.
La déesse du film noir
Veronica Lake forme un couple célèbre à l’écran avec Alan Ladd dans une série de films noirs à partir de 1942. Le premier de leurs sept films ensemble est Tueurs à gage mais les plus marquants sont La clé de verre et Le Dahlia bleu. Le scénariste Raymond Chandler critique fermement le jeu de l'actrice mais néanmoins, son style félin et l'effet de sa chevelure y font merveille. « J'étais un sex-zombie » dira Veronica Lake. Elle trouve son meilleur rôle, celui d'une espionne nazie dans Une Heure avant l'Aube. Sa tendance schizophrène apparaît de plus en plus clairement à partir de la naissance de sa fille, Elaineen en 1940, pour laquelle elle montre une certaine indifférence et son fils Anthony décédé nourrisson. Elle aura encore un fils Michael et une fille Diana avec son deuxième mari André de Toth qu'elle épouse en 1944. Elle est difficilement gérable sur le tournage et s'adonne de plus en plus à la boisson. La Paramount décide de ne pas renouveler son contrat en 1948.
Le déclin et l'oubli
Confinée dans des séries B comme L’Or et les Femmes, Ramrod avec Joel McCrea, Trafic à Saïgon, La Furie des Tropiques avec Richard Widmark ou Stronghold avec Arturo De Cordova, elle tente sans succès de faire carrière au théâtre à New York à partir de 1951. Elle doit rapidement y renoncer et quitte le monde du cinéma pour faire quelques apparitions dans des séries télévisées jusqu'en 1954 avant de disparaître totalement. Un journaliste la retrouve comme serveuse en 1962. Elle fait un petit come-back sans succès dans les films d'horreur Des pas sur la neige en 1966 et Flesh feast en 1970. Oubliée de tous, cette actrice légendaire succombe à une hépatite virale à Burlington dans le Vermont, le 7 juillet 1973.


FILMOGRAPHIE :

Avec Joel McCrea
et Preston Sturges
1939 : Sorority House de John Farrow
1939 : The Wrong Room de Lou Brock (cm)
1939 : Dancing Co-Ed de S. Sylvan Simon
1939 : Deuxième à gauche (All Women Have Secrets) de Kurt Neumann
1940 : Young as You Feel de Malcolm St. Clair
1940 : Forty Little Mothers de Busby Berkeley
1941 : L'Escadrille des jeunes (I Wanted Wings) de Mitchell Leisen
1941 : Par la porte d’or (Hold Back the Dawn) de Mitchell Leisen
1941 : Les Voyages de Sullivan (Sullivan's Travels) de Preston Sturges
1942 : Tueur à gages (This Gun for Hire) de Frank Tuttle
1942 : La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler
1942 : Ma femme est une sorcière (I Married a Witch) de René Clair
1942 : Au pays du rythme (Star Spangled Rhythm) de George Marshall
1943 : Les Anges de miséricorde (So Proudly We Hail!) de Mark Sandrich
1944 : Une heure avant l'aube (The Hour befor the Dawn) de Frank Tuttle
1945 : L'Or et les Femmes (Bring on the Girls) de Sidney Lanfield
1945 : Un cœur aux enchères (Out of This World) de Hal Walker
1945 : Duffy's Tavern de Hal Walker
1945 : Épousez-moi chérie (Hold That Blonde) de George Marshall
1946 : Le Bel Espoir (Miss Susie Slagle's) de John Berry
1946 : Le Dahlia bleu (The Blue Dahlia) de George Marshall
1947 : Femme de feu (Ramrod) d’André de Toth
1947 : Hollywood en folie (Variety Girl) (1947) de George Marshall
1948 : Trafic à Saïgon (Saigon) de Leslie Fenton
1948 : Deux sacrées canailles (The Sainted Sisters) de William D. Russell
1948 : Les Filles du major (Isn't It Romantic?) de Norman Z. McLeod
1949 : La Furie des tropiques (Slattery's Hurricane) d’André de Toth
1951 : Stronghold de Steve Sekely
1966 : Des pas sur la neige (Footsteps in the Snow) de Martin Green
1970 : Flesh Feast de Brad F. Grinter


Filmographie de Veronica LAKE
 
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