Hardy KRÜGER | ||
Acteur et écrivain allemand | ||
Au terme d’une carrière internationale riche en titres importants aussi bien en Allemagne qu’en Angleterre et en France, Hardy Krüger reste un homme profond, un humaniste qui, outre le cinéma, le théâtre et la télévision, aura su se faire un nom en littérature. Hardy Krüger est né à Berlin, le 12 avril 1928, sous le nom de Franz Eberhard August Krüger. Son père, Max, est ingénieur. Il est à peine âgé de 5 ans quand Hitler prend le pouvoir. Très vite, ses parents, aveuglés par l’idéologie naissante, vont l’inscrire dans un internat des Jeunesses Hitlériennes, Ordensburg, école destinée à former la future élite du parti nazi. C’est alors qu’il est repéré par la grande compagnie cinématographique allemande UFA, qui lui offre de jouer dans un film de propagande mettant en scène le rôle des jeunes garçons en temps de guerre, Les jeunes Aigles en 1943. Enrôlé dans la 38e division SS Nibelungen en 1945, il est fait prisonnier par les forces américaines. Il tente plusieurs fois de s’évader, y parvenant même à la troisième reprise avant d’être repris par les forces russes. Un lourd passé À la libération, il goûte enfin à une joie de vivre qu’il n’a jamais pu éprouver jusque là. «Hitler m’a volé ma jeunesse» confiera-t-il plus tard. Il réalise vraiment l’horreur de l’idéologie nazi, si bien qu’il aura du mal, quand il tournera le rôle de soldats allemands à supporter l’uniforme au point de prendre bien soin, entre chaque prise de vue, de s’envelopper dans un grand manteau. Il décroche des rôles de figurants, découvrant un art qui va le passionner et traverse le pays avec une troupe ambulante. Mais, dans ces années de reconstruction et d’apaisement, le cinéma allemand se contente surtout de gentilles bluettes sans trop de consistance. Franz, qui choisit le prénom de Hardy, est plutôt joli garçon, blond aux yeux bleus, plaisant au public féminin. Il participe donc à plusieurs de ces œuvrettes comme La demoiselle et le vagabond ou La beauté mène la danse. En 1952, Illusion avec Hildegard Knef, fait découvrir davantage son tempérament et Tant que tu m’aimeras lui permet de partager l’affiche avec Maria Schell. Il devient une vedette outre-Rhin, incarnant une espèce de Tarzan dans Liane la sauvageonne. Après quelques bluettes du même genre, comme le romanesque Roi Richard dans La princesse du Danube, il se refuse à jouer dans ce registre trop mièvre à son goût. De prestigieux réalisateurs C’est alors que les réalisateurs étrangers vont s’intéresser à lui. Le premier est Otto Preminger dans une apparition fugitive avec Johanna Matz, dans La lune était bleue. Hardy Krüger enchaîne avec quelques films anglais comme Six Filles et un garçon. Joseph Losey le choisit pour L’enquête de l’inspecteur Morgan, une intrigue policière où il campe un jeune peintre hollandais amoureux de Micheline Presle. En 1960, Denys de la Patellière lui offre un superbe rôle en le faisant monter dans Un taxi pour Tobrouk, il incarne à merveille l’officier allemand anti-militariste Ludwig von Stengel. Le film, servi par un plateau royal de grandes vedettes telles que Lino Ventura, Maurice Biraud et Charles Aznavour, connaîtra un immense succès. Il enchaîne avec des films de qualité comme Les Dimanches de Ville-d’Avray de Serge Bourguignon, Hatari d’Howard Hawks tourné en Tanzanie avec John Wayne, Le Vol du Phénix de Robert Aldrich avec James Stewart, Le Franciscain de Bourges de Claude Autant-Lara où il personnifie le père Alfred, véritable personnage qui sauva des résistants français, Le Secret de Santa Victoria avec Anthony Quinn et Virna Lisi, Le Tigre de Papier avec David Niven et l’officier prussien de Barry Lindon de Stanley Kubrick. À la recherche de l'Afrique Par ailleurs, il se met à l’écriture et publie une quinzaine d’ouvrages. Il produit des films sur la faune africaine qu’il aime et connaît bien depuis le tournage d'Hatari. Depuis 1945, Hardy Krüger est le père de Christiane Krüger que lui a donnée sa première épouse Renate Densow, rencontrée sur les planches. Avec la seconde, Francesca Marazzi, une peintre italienne, il aura deux enfants, Malaika et Hardy Krüger Jr. Hardy partage sa vie entre Hambourg et San Francisco avec sa troisième épouse Anita Parks. Sa fin de carrière est marquée par des apparitions dans de grosses coproductions internationales comme Les Oies sauvages, Meurtres en direct avec Sean Connery ou Un Pont trop loin. Il ne néglige ni le théâtre, ni la télévision où, après la série Das Messer qu’il réalise on le voit apparaître dans des feuilletons populaires allemands comme Les Globe Trotters. Hardy Krüger a été décoré de notre Légion d’Honneur pour son action en faveur du rapprochement des peuples. Lorsqu’on sait la manière dont il fit son entrée dans le monde des adultes, on mesure mieux le chemin parcouru. Hardy Kruger s'éteint à 93 ans à Palm Springs, le 19 janvier 2022. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Michèle Girardon |
1944 : Les Aiglons (Junge Adler) d’Alfred Weidenmann 1949 : Je n’oublierai jamais cette Nuit (Diese Nacht vergess ich nie!) de Johannes Meyer 1949 : Quelle boniche ! (Kätchen für alles) d’Ákos von Ráthonyi 1949 : Das Fräulein und der Vagabund d’Albert Benitz 1950 : La jeune Fille et le Suisse (Das Mädchen aus der Südsee) d'Hans Müller 1950 : L'Île sans morale (Insel ohne Moral) de Volker von Collande 1951 : La beauté mène la danse (Schön muß man sein) d’Ákos von Ráthonyi 1951 : Mein Freund, der Dieb d'Helmut Weiss 1952 : Je m'appelle Niki (Ich heiße Niki) de Rudolf Jugert 1952 : Trois Hommes et une fille (Alle kann ich nicht heiraten) d'Hans Wolff 1952 : Illusion (Illusion in Moll) de Rudolf Jugert 1953 : La Lune était bleue (The Moon Is Blue) d’Otto Preminger 1953 : La Vierge sur le toit (Die Jungfrau auf dem Dach) d’Otto Preminger 1953 : Tant que tu m'aimeras (Solange du da bist) d'Harald Braun 1953 : Pourquoi divorcer ? (Muß man sich gleich scheiden lassen?) d'Hans Schweikart 1953 : Toi et moi (Ich und du) d’Alfred Weidenmann 1954 : Le Dernier Été (Der letzte Sommer) d'Harald Braun 1955 : La Princesse du Danube bleu (An der schönen blauen Donau) d'Hans Schweikart 1955 : Der Himmel ist nie ausverkauft d’Alfred Weidenmann 1955 : Rendez-moi justice (Alibi) d’Alfred Weidenmann 1956 : Facteur en jupons (Die Christel von der Post) de Karl Anton 1956 : Liane la sauvageonne (Liane, das Mädchen aus dem Urwald) d’Eduard von Borsody 1957 : L'Évadé du camp 1 (The One That Got Away) de Roy Ward Baker 1957 : Le Roi des Voleurs (Banktresor 713) de Werner Klingler 1957 : Le Renard de Paris (Der Fuchs von Paris) de Paul May 1958 : Avouez, docteur Corda (Gestehen Sie, Dr Corda) de Josef von Báky 1958 : Six Filles et un garçon (Bachelor of Hearts) de Wolf Rilla 1959 : L'Enquête de l'inspecteur Morgan (Blind Date) de Joseph Losey 1959 : Et tout le reste n'est que silence (Der Rest ist Schweigen) d’Helmut Käutner 1959 : Sans tambour ni trompette (Die Gans von Sedan) d'Helmut Käutner 1960 : Rififi à Berlin (Bumerang) d’Alfred Weidenmann 1961 : Un taxi pour Tobrouk de Denys de La Patellière 1961 : Deux parmi des Millions (Zwei unter Millionen) de Victor Vicas 1961 : Le Rêve de Mademoiselle Tout-le-monde (Der Traum von Lieschen Muller) d’H. Käutner 1962 : Hatari ! (Hatari !) d’Howard Hawks 1962 : Les Dimanches de Ville-d'Avray de Serge Bourguignon 1962 : Les Quatre Vérités, « La Mort et le bûcheron » de Luis Garcia Berlanga 1964 : Le Gros Coup de Jean Valère 1965 : Les Pianos mécaniques (Los pianos mecánicos) de Juan Antonio Bardem 1965 : Le Chant du monde de Marcel Camus 1965 : Le Vol du Phœnix (The Flight of the Phoenix) de Robert Aldrich 1966 : L'Espion de Raoul Lévy 1967 : La Grande Sauterelle de Georges Lautner 1968 : Le Franciscain de Bourges de Claude Autant-Lara 1968 : La Bataille de la Neretva (Bitka na Neretvi) de Veljko Bulajic 1969 : La Religieuse de Monza (La monaca di Monza) d’Eriprando Visconti 1969 : La Tente rouge (La tenda rossa) de Mikhaïl Kalatozov 1969 : Le Secret de Santa Vittoria (The Secret of Santa Vittoria) de Stanley Kramer 1971 : Das Messer de Rolf von Sydow (tv) 1972 : Les Émotions d’un jeune voyeur (Diabólica malicia) d’Andrea Bianchi et James Kelley 1972 : Le Solitaire d’Alain Brunet 1973 : Mort d’un Étranger (Tod eines Fremden) de Reza S. Badiyi 1975 : Le Tigre de papier (Paper Tiger), de Ken Annakin 1975 : Barry Lyndon (Barry Lyndon) de Stanley Kubrick 1976 : Potato Fritz (Zwei gegen Tod und Teufel) de Peter Schamoni 1977 : Un pont trop loin (A Bridge Too Far) de Richard Attenborough 1977 : Les Oies sauvages (The Wild Geese) d'Andrew V. McLaglen 1977 : À chacun son enfer d’André Cayatte 1978 : Blue Fin de Carl Schultz 1982 : Feine Gesellschaft - Beschränkte Haftung d’Ottokar Runze 1982 : Meurtres en direct (Wrong is Right) de Richard Brooks 1984 : The Inside Man (Slagskämpen) de Tom Clegg 1988 : Les Orages de la guerre (War and Remembrance) de Dan Curtis (tv) 2011 : Familiengeheimnisse - Liebe, Schuld und Tod de Carlo Rola (tv) Filmographie d'Hardy KRÜGER | |
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