Klaus KINSKI
 Acteur allemand
Des yeux profonds, des lèvres sensuelles, et un regard dans lequel scintille l’antipathie et le mépris, Klaus Kinski peut être considéré, comme un phénomène unique au cinéma. Ses aficionados gardent le souvenir d’un acteur d’une intensité fascinante, partagé entre l’instinct de possession, l’ironie, le génie et la folie.
Klaus Günter Karl Nakszynski est né le 18 octobre 1926 à Zoppot près de Dantzig, de parents germano-polonais. Son père, Bruno Nakszynski travaille comme chanteur d'opéra avant de devenir pharmacien, tandis que sa mère, Susanne Lutze est infirmière, fille d'un pasteur local. Ses parents et ses trois frères et sœurs aînés, Inge, Arne et Hans-Joachim s’installent à Berlin et le petit Klaus grandit paraît-il dans le plus total dénuement.
Un passé controversé
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Klaus Kinski est enrôlé dans la Wehrmacht en 1943 à l'âge de 17 ans, servant dans une unité Fallschirmjäger. Il est capturé par l’armée britannique après son deuxième jour de combat aux Pays-Bas. Dans son autobiographie, il affirme avoir déserté la Wehrmacht quand il a été blessé et capturé par une patrouille britannique. Dans son documentaire de 1999 Mon meilleur ennemi, Werner Herzog laisse à penser que Kinski a fabriqué de toute pièce son autobiographie, y compris des allégations d'abus sexuels maternels, d'inceste et de pauvreté infantile. Selon Herzog, il est issu d’une famille de classe moyenne aisée et stable. Kinski est renvoyé en Allemagne en 1946. Il apprend que son père est mort pendant la guerre et que sa mère a été tuée dans une attaque aérienne alliée contre la ville.
Des personnages hallucinés
Il débute dans une petite compagnie à Offenburg en Forêt-Noire, où il adopte son nouveau nom Klaus Kinski. Son comportement imprévisible le fait virer des troupes où il se produit. Il fait un passage au Burgtheater de Vienne dans Torquato Tasso de Goethe. Klaus Kinski obtient son premier rôle au cinéma dans Morituri d’Eugen York et enchaîne plusieurs films internationaux, principalement des films de guerre comme Des Enfants, des mère et un général de Laszlo Benedek, Le Temps d’aimer et le temps de mourir de Douglas Sirk, Trahison sur Commande de George Seaton et des adaptations allemandes d’Edgar Wallace (Le Vengeur de Scotland Yard, Les Mystères de Londres, Le Narcisse jaune, L’Orchidée rouge, La porte aux 7 serrures, Le crapaud masqué, L’énigme du Serpent noir et bien d’autres) où son apparence peu sympathique fait merveille. Ses personnages refusent toute culpabilité personnelle pour leurs mauvaises actions et affirment n'avoir fait qu'obéir aux ordres qui leur avaient été donnés et aux comportements normaux de défense.
Avec son meilleur ennemi Werner Herzog
Au cours des années 1960 et 1970, il apparaît dans divers genres de films d'exploitation européens comme L’Homme d’Istanbul d’Isasi Isasmendi, Et pour quelques dollars de plus de Sergio Leone, El Chuncho de Damiano Damiani, Le Carnaval des Truands de Giuliano Montaldo, Le Grand Silence de Sergio Corbucci ou La Peau de Torpédo de Jean Delannoy. Il joue un prisonnier anarchiste en route vers le Goulag dans Le Docteur Jivago de David Lean. C’est le travail de Klaus Kinski avec le réalisateur Werner Herzog lui vaut une reconnaissance internationale. Sa folie, sa mégalomanie et ses coins sombres de sa personnalité font l’attrait de films spectaculaires comme Aguirre ou La Colère de Dieu, Woyzeck, Nosferatu le vampire, Fitzcarraldo et Cobra Verde. L’attirance-répulsion entre les deux hommes s’expriment hors de l’écran dans des conflits allant jusqu’à des menaces de mort. Il multiplie les rôles de méchants comme le major Arnold Toht dans Les Aventuriers de l'arche perdue, l’officier des renseignements israélien,dans La Petite Fille au Tambour de George Roy Hill, le vengeur présumé mort dans Nuit d’Or de Serge Moati, Karl-Heinz Zimmer dans L’Important c’est d’aimer d’Andrzej Zulawski, l’énigmatique Nicolas Tomski dans Mort d’un Pourri de Georges Lautner.
Une vie de tyran domestique
Kinski s'est marié trois fois. Avec la chanteuse Gislinde Kühlbeck (de 1952 à 1955), il a une fille Pola Kinski, avec Ruth Brigitte Tocki (de 1960 à 1971) une autre fille Nastassja Kinski en 1961 et avec le mannequin Minhoi Geneviève Loanic (de 1971 à 1979), un fils Nikolai Kinski en 1976. Il publie son autobiographie All I Need Is Love, en 1988, qui déclenche la fureur de ses proches à commencer par sa fille Nastassja. Acteur de génie mais tyran imprévisible, Klaus Kinski succombe à une crise cardiaque, le 23 novembre 1991 à son domicile de Lagunitas, en Californie à l'âge de 65 ans. De ses trois enfants, seul son fils Nikolai a assisté aux funérailles. Pola Kinski dans son autobiographie De la Bouche d'un enfant, parue 20 ans après la mort de son père dénonce des agressions sexuelles subies entre ses cinq et dix-neuf ans. Nastassja Kinski décrit son comportement équivoque et ses humeurs de tyran imprévisible.


FILMOGRAPHIE :

Avec Werner Herzog
1948 : Morituri d’Eugen York
1950 : Cœur de pierre (Das kalte Herz) de Paul Verhoeven
1951 : Le Traître (Decision Before Dawn) d’Anatole Litvak
1954 : La Peur (La Paura) de Roberto Rossellini
1955 : Sarajevo (Um Thron und Liebe) de Fritz Kortner
1955 : Louis II de Bavière (Ludwig II: Glanz und Ende eines Königs) d’Helmut Käutner
1955 : Des enfants, des mères et un général (Kinder, Mütter und ein General) de L. Benedek
1955 : Hanussen (Hanussen) d’O.W. Fischer et Georg Marischka
1956 : Waldwinter de Wolfgang Liebeneiner
1956 : Geliebte Corinna de Eduard von Bosordy
1958 : Le Temps d’aimer et le temps de mourir (A Time to Love and a Time to Die) de D. Sirk
1960 : Le Vengeur défie Scotland Yard (Der Rächer) de Karl Anton
1961 : Les Mystères de Londres (Die Toten Augen von London) d’Alfred Vohrer
1961 : Le Narcisse jaune (Das Geheimnis der gelben Narzissen) d’Ákos Ráthonyi
1961 : Fric-frac rue Latour (Bankraub in der Rue Latour) de Curd Jürgens
1961 : Die Kurve de Peter Zadek (tv)
1961 : L'Étrange Comtesse de Josef von Báky (Die seltsame Gräfin)
1962 : L'Orchidée rouge (Das Rätsel der roten Orchidee) de Helmut Ashley
1962 : Trahison sur commande (The Counterfeit Traitor) de George Seaton
1962 : Der rote Rausch de Wolfgang Schleif
1962 : La Porte aux sept serrures (Die Tür mit den 7 Schlössern) d’Alfred Vohrer
1962 : Le Requin harponne Scotland Yard (Das Gasthaus an der Themse) d’Alfred Vohrer
1963 : Die Mondvögel de Peter Zadek (tv)
1963 : L'Énigme du serpent noir (Der Zinker) d’Alfred Vohrer
1963 : Interpol contre stupéfiants (Die schwarze Kobra) de Rudolf Zehetgruber
1963 : Le Crapaud masqué (Der Frosch mit der Maske) de Franz Josef Gottlieb
1963 : Das Indische Tuch d’Alfred Vohrer
1963 : Le Dr. Mabuse contre Scotland Yard (Scotland Yard jagt Dr Mabuse) de Paul May
1963 : Kali Yug, déesse de la vengeance (Kali Yug, la dea della vendetta) de Mario Camerini
1963 : Le Secret de la veuve noire (de) (Das Geheimnis der schwarzen Witwe) de F.J. Gottlieb
1963 : Piccadilly minuit douze (de) (Piccadilly null Uhr zwölf) de Rudolf Zehetgruber
1964 : La Chevauchée vers Santa Cruz (Der Letzte Ritt nach Santa Cruz) de Rolf Olsen
1964 : Toujours au-delà (Wartezimmer zum Jenseits) d’Alfred Vohrer
1964 : La Serrure aux treize secrets (Die Gruft mit dem Rätselschloß) de Franz Josef Gottlieb
1964 : Le Trésor des montagnes bleues (Winnetou - 2. Teil) d’Harald Reinl
1964 : F.B.I. contre l'œillet chinois (Das Geheimnis der chinesischen Nelke) de R. Zehetgruber
1964 : Das Verrätertor (de) de Freddie Francis
1965 : Neues vom Hexer d’Alfred Vohrer
1965 : Guerre secrète (The Dirty Game) de Terence Young
1965 : L'Homme d’Istamboul (Estambul 65) d’Antonio Isasi Isasmendi
1965 : Les Filles du plaisir (The Pleasure Girls) de Gerry O'Hara
1965 : Et pour quelques dollars de plus (Per qualche dollaro in più) de Sergio Leone
1965 : Le Docteur Jivago (Doctor Zhivago) de David Lean
1966 : Le Cirque de la peur (Circus of Fear) de John Llewellyn Moxey
1966 : Opération Marrakech (Our Man in Marrakesh) de Don Sharp
1966 : Le Carnaval des barbouzes (Gern hab’ ich die Frauen gekillt) d’Alberto Cardone
1966 : Guet-apens à Téhéran (Das Geheimnis der gelben Mönche) de Manfred R. Köhler
1966 : El Chuncho (El Chuncho, quien sabe?) de Damiano Damiani
1967 : La Main de l'épouvante (Die blaue Hand) d’Alfred Vohrer
1967 : Le Grand Départ vers la Lune (Rocket to the Moon) de Don Sharp
1967 : The Million Eyes of Sumuru (en) de Lindsay Shonteff
1967 : Five Golden Dragons (en) de Jeremy Summers
1967 : Le Carnaval des truands (Ad ogni costo) de Giuliano Montaldo
1968 : Sigpress contre Scotland Yard (Sigpress contro Scotland Yard) de Guido Zurli
1968 : Coplan sauve sa peau d’Yves Boisset
1968 : Chacun pour soi (Ognuno per se) de Giorgio Capitani
1968 : Sartana (Se incontri Sartana prega per la tua morte) de Gianfranco Parolini
1968 : L'Homme, l'orgueil et la vengeance (L'uomo, l'orgoglio, la vendetta) de Luigi Bazzoni
1968 : Casse au Vatican (A qualsiasi prezzo) d’Emilio P. Miraglia
1968 : Le Bâtard (I bastardi) de Duccio Tessari
1968 : Le Grand Silence (Il grande silenzio) de Sergio Corbucci
1969 : Le Fossoyeur (Sono Sartana, il vostro becchino) de Giuliano Carnimeo
1969 : Cinq pour l'enfer (5 per l'inferno) de Gianfranco Parolini
1969 : Justine ou les Infortunes de la vertu (Marquis de Sade's Justine) de Jesús Franco
1969 : Deux fois traître (Due volte Giuda) de Nando Cicero
1969 : Liz et Helen (A doppia faccia) de Riccardo Freda
1969 : La Loi des gangsters (La legge dei gangsters) de Siro Marcellini
1969 : Deux salopards en enfer (Il dito nella piaga) de Tonino Ricci
1969 : Venus in Furs (Paroxismus) de Jesús Franco
1970 : Wie kommt ein so reizendes Mädchen zu diesem Gewerbe? de Will Tremper
1970 : Et le vent apporta la violence (E Dio disse a Caino) d’Antonio Margheriti
1970 : Les Nuits de Dracula (Nachts, wenn Dracula erwacht) de Jesús Franco
1970 : La Peau de Torpedo de Jean Delannoy
1970 : Rendez-vous avec le déshonneur (Appuntamento col disonore) d’Adriano Bolzoni
1970 : Les Léopards de Churchill (I leopardi di Churchill) de Maurizio Pradeaux
1970 : Le Goût de la vengeance (La belva) de Mario Costa
1971 : L'Œil de l'araignée (L'occhio del ragno) de Roberto Bianchi Montero
1971 : Macho Callaghan se déchaîne (Giù la testa… hombre!) de Demofilo Fidani
1971 : Nevada Kid (Per una bara piena di dollari) de Demofilo Fidani
1971 : On m'appelle King (Lo chiamavano King) de Giancarlo Romitelli
1971 : La Clinique sanglante (La bestia uccide a sangue freddo) de Fernando Di Leo
1971 : Priez les morts, tuez les vivants (Prega il morto e ammazza il vivo) de Giuseppe Vari
1971 : La vendetta è un piatto che si serve freddo de Pasquale Squitieri
1971 : Les Fantômes de Hurlevent (Nella stretta morsa del ragno) d’Antonio Margheriti
1971 : La Vengeance de Dieu (Il venditore di morte) d’Enzo Gicca Palli
1971 : Black Killer de Carlo Croccolo
1972 : Mon nom est Shangaï Joe (Il mio nome è Shangai Joe) de Mario Caiano
1972 : Clint, une corde pour te pendre (Il ritorno di Clint il solitario) d’Alfonso Balcázar
1972 : Aguirre, la colère de Dieu (Aguirre, der Zorn Gottes) de Werner Herzog
1973 : L'Enfer des héros (Eroi all'inferno) de Joe d’Amato
1973 : La Fureur d’un flic (La mano spietata della legge) de Mario Gariazzo
1973 : La Mort a souri à l'assassin (La morte ha sorriso all'assassino) de Joe d’Amato
1973 : Révélations d’un psychiatre … (Rivelazioni di uno psichiatra) de Renato Polselli
1974 : Chi ha rubato il tesoro dello scia? de Guido Leoni
1974 : La mano che nutre la morte de Sergio Garrone
1974 : Le amanti del mostro de Sergio Garrone
1975 : Le orme de Luigi Bazzoni
1975 : L'important c'est d’aimer d’Andrzej Zulawski
1975 : Che botte ragazzi! d’Adalberto Albertini
1975 : Un génie, deux associés, une cloche (Un genio, due compari, un pollo) de D. Damiani
1975 : Le Filet (de) (Das Netz) de Manfred Purzer
1975 : Les Marches du palais de Frédéric Aubert
1976 : Jack l'Éventreur (Der Dirnenmörder von London) de Jesús Franco
1976 : Le Secret de la vie (Lifespan) d’Alexander Whitelaw
1976 : Nuit d’or de Serge Moati
1977 : Opération Thunderbolt (Mivtsa Yonatan) de Menahem Golan
1977 : Madame Claude de Just Jaeckin
1977 : Mort d’un pourri de Georges Lautner
1978 : La Chanson de Roland de Frank Cassenti
1979 : The Buddy Holly Story de Steve Rash
1979 : Nosferatu, fantôme de la nuit (Nosferatu: Phantom der Nacht) de Werner Herzog
1979 : Zoo zéro d’Alain Fleischer
1979 : Woyzeck (Woyzeck) de Werner Herzog
1980 : Haine de Dominique Goult
1980 : La Femme enfant de Raphaële Billetdoux
1980 : Schizoid (Murder by mail) de David Paulsen
1981 : Les Fruits de la passion de Shuji Terayama
1981 : Venin (Venom) de Piers Haggard
1981 : Victor la gaffe (Buddy Buddy) de Billy Wilder
1982 : Les Armes du pouvoir (Love and Money) de James Toback
1982 : Fitzcarraldo (Fitzcarraldo) de Werner Herzog
1982 : Le Soldat (The Soldier) de James Glickenhaus
1982 : Androïde (Androïd) d’Aaron Lipstadt
1983 : Faerie Tale Theatre, « Beauty and the beast » de Roger Vadim (tv)
1984 : The Secret Diary of Sigmund Freud de Danford B. Greene
1984 : La Petite Fille au tambour (The Little Drummer Girl) de George Roy Hill
1984 : Nom de code Oies sauvages (Geheimcode: Wildgänse) d’Antonio Margheriti
1985 : À la poursuite de la pierre sacrée (Revenge of the Stolen Stars) d’Ulli Lommel
1985 : Créature (Creature) de William Malone
1985 : Commando Léopard (Kommando Leopard) d’Antonio Margheriti
1985 : Le Chevalier du dragon (El caballero del dragón) de Fernando Colomo
1986 : Fou à tuer (Crawlspace) de David Schmoeller
1987 : Tueur du futur (Timestalkers) de Michael Schultz (tv)
1987 : Cobra Verde (Cobra Verde) de Werner Herzog
1988 : Nosferatu à Venise (Nosferatu a Venezia) d’Augusto Caminito
1988 : Grandi cacciatori (White hunter) d’Augusto Caminito
1989 : Kinski Paganini (Paganini) de Klaus Kinski


Filmographie de Klaus KINSKI
 
Sommaire Acteurs > Sommaire Acteurs K > Contact