Evelyn KEYES
 Actrice américaine
Evelyn Louise Keyes voit le jour à Port-Arthur au Texas, le 20 novembre 1916. Son père, Omar Keyes, prêtre méthodiste meurt alors qu’elle n’a que trois ans. Sa mère s’installe à Atlanta. Adolescente, Evelyn prend des cours de danse et se produit dans des clubs locaux comme les Filles de la Confédération. Arrivée à Hollywood, alors qu’elle joue les figurantes, elle est remarquée par Cecil B. De Mille qui lui fait signer un contrat à l’âge de 18 ans. Il lui confie le rôle de Madeleine dans Les Boucaniers puis celui de Françoise dans Pacific Express.
Suellen O’Hara
Evelyn Keyes décroche en 1939 son rôle le plus notable, celui de Suellen, la soeur de Scarlett O’Hara dans Autant en emporte le vent. Peu de temps avant, elle épouse Barton Oliver Bainbridge, un homme d’affaires qui se suicide en 1940. Elle signe un contrat avec Columbia Pictures et joue les ingénues dans Before I Hang avec Boris Karloff, Le Visage sous le masque avec Peter Lorre et surtout Bette Logan dans Le Défunt récalcitrant, une réjouissante comédie avec Robert Montgomery. Ses différents avec le puissant patron Harry Cohn la relèguent dans des séries B. Elle connaît la rude concurrence des vedettes maison comme Rita Hayworth qu’elle côtoie dans A Lady in Question ou Ava Gardner. Pendant la guerre, elle est contrainte de jouer les pin-up. Si elle donne souvent la réplique à Glenn Ford dans Flight Lieutenant, Les Desperados, Les Aventures de Martin Eden ou Mr Soft Touch, elle se voit le plus souvent confier des premiers rôles dans des séries B vouées à l’anonymat comme Au delà de Sacramento, Aladin et la lampe merveilleuse ou Rio, rythme d’amour.
Croqueuse d'hommes
Evelyn Keys épouse Charles Vidor en 1940, qui lui confie quelques rôles intéressants dans Ladies in Retirement et Les Desperados. Le 26 juillet 1946, elle se marie avec John Huston. Le mariage est marqué par des excentricités du réalisateur. Par exemple, après le tournage du film Les Insurgés, John revient avec un cadeau de l’actrice Jennifer Jones, un chimpanzé pour animal de compagnie. Son union la plus durable sera avec le chef d’orchestre Artie Shaw entre 1957 et 1985, pourtant réputé grand coureur de jupons (il a eu Ava Gardner et Lana Turner comme épouses). Ce qui n’empêche pas Evelyn Keyes d’avoir de nombreuses relations. Elle dira : «J’ai toujours pris l’homme du moment et il y avait beaucoup de tels moments.» Bien que mariée à Huston, le couple a adopté un enfant mexicain, Pablo, que Huston avait découvert pendant le tournage du Trésor de la Sierra Madre. À la mort d’Artie Shaw, en 2004, elle demandera la moitié de la succession de Shaw en vertu d’un contrat testamentaire. Keyes est reconnue par un tribunal comme héritière de près de la moitié de la fortune du compositeur, soit $ 1,42 millions.
Des personnages secondaires
Côté cinéma, on ne remarque que la biographie d’Al Jolson, l’interprète du premier film parlant, Le Chanteur de Jazz, incarné par Larry Parks. En 1949, elle obtient un gros succès en interprétant le rôle de Kathy Flannigan dans Une Femme dans le grand nord. Son dernier rôle majeur est un personnage secondaire dans Sept ans de réflexion avec Tom Ewell et Marilyn Monroe. Elle a également montré l’étendue de sa palette dans des genres aussi différents que le film noir pour L’Heure du crime avec Dick Powell, un bijou ou la comédie Une femme sans amour avec en co-vedette Glenn Ford. Elle se retire du cinéma en 1956 après une apparition dans Le Tour du Monde en 80 jours. Elle ne reviendra sur un plateau que pour deux films d’horreur à la fin des années quatre-vingts.
La vengeance par l’écriture
Dans son autobiographie, Soeur cadette de Scarlett O’Hara, elle se livre à coeur ouvert sur sa carrière en dents de scie (elle considère Mrs Mike comme son meilleur film), son avortement juste avant Autant en emporte le vent qui la rend incapable d’avoir des enfants, ses nombreuses liaisons à Hollywood avec Glenn Ford, Sterling Hayden, Dick Powell, Anthony Quinn, David Niven et Kirk Douglas, ses démêlés avec le patron de la Columbia Harry Cohn qu’elle repoussa et son vaudeville avec Mike Todd qui la quitta pour Elizabeth Taylor. Elle publie d’autres romans autobiographiques comme I am Billboard. Grande voyageuse, elle a parcouru le monde et parlait l’espagnol et le français couramment. Celle qui restera gravée dans l’esprit des cinéphiles comme la soeur de Scarlett O’Hara, le film le plus aimé de l’Amérique, s’éteint à 91 ans d’un cancer dan sa maison de Montecito en Californie, le 4 juillet 2008.


FILMOGRAPHIE :

Avec Robert Montgomery
1938 : Les Flibustiers (The Buccaneer) de Cecil B. DeMille
1938 : Dangereux à connaître (Dangerous to Know) de Robert Florey
1938 : Les Hommes volants (Men with Wings) de William A. Wellman
1938 : Les Fils de la Légion (Sons of the Legion) de James P. Hogan
1938 : Artistes et Modèles (Artists and Models Abroad) de Mitchell Leisen
1939 : Paris Honeymoon de Frank Tuttle
1939 : Sudden Money de Nick Grinde
1939 : Pacific Express (Union Pacific) de Cecil B. DeMille
1939 : Autant en emporte le vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming
1940 : Le Poignard mystérieux (Slightly Honorable) de Tay Garnett
1940 : Une Femme en Question (The Lady in Question) de Charles Vidor
1940 : Before I Hang de Nick Grinde
1940 : Beyond the Sacramento de Lambert Hillyer
1941 : Le Visage sous le masque (The Face Behind the Mask) de Robert Florey
1941 : Le Défunt récalcitrant (Here Comes M.. Jordan) d’Alexander Hall
1941 : Le Crime d’Ellen Creed (Ladies in Retirement) de Charles Vidor
1942 : Les Aventures de Martin Eden (The Adventures of Martin Eden) de Sidney Salkow
1942 : Le Pilote de la Mort (Flight Lieutenant) de Sidney Salkow
1943 : Les Desperados (The Desperadoes) Charles Vidor
1943 : Dangerous Blondes de Leigh Jason
1943 : There's Something About a Soldier d’Alfred E. Green
1944 : Crime au pensionnat (Nine Girls) de Leigh Jason
1944 : Strange Affair d’Alfred E. Green
1945 : Aladin et la lampe merveilleuse (A Thousand and One Nights) d’Alfred E. Green
1946 : Les Indomptés (Renegades) de George Sherman
1946 : Rio, rythme d'amour (The Thrill of Brazil) de S. Sylvan Simon
1946 : Le Roman d’Al Jolson (The Jolson Story) d’Alfred E. Green
1947 : L'Heure du crime (Johnny O'Clock) de Robert Rossen
1948 : Une Femme sans Amour (The Mating of Millie) d’Henry Levin
1948 : Vous qui avez vingt ans (Enchantment) d’Irving Reis
1949 : Cinq Millions dans une Poubelle (Mr. Soft Touch) de Gordon Douglas et Henry Levin
1949 : Une Femme dans le Grand Nord (Mrs. Mike) de Louis King
1950 : La Cité de l’Épouvante (The Killer That Stalked New York) d’Earl McAvoy
1951 : Les Pirates de Macao (Smuggler's Island) d’Edward Ludwig
1951 : Le Rôdeur (The Prowler) de Joseph Losey
1951 : Poings d’Acier (Iron Man) de Joseph Pevney
1952 : One Big Affair de Peter Godfrey
1953 : C'est arrivé à Paris d’Henri Lavorel
1953 : Coup de feu au matin (Rough Shoot) de Robert Parrish
1953 : L'Affaire de la 99e rue (en) (99 River Street) de Phil Karson
1954 : Les Bas-fonds d'Hawaï (Hell's Half Acre) de John H. Auer
1955 : L’Île flottante (Top of the World) de Lewis R. Foster
1955 : Sept ans de réflexion (The Seven Year Itch) de Billy Wilder
1956 : Le Tour du monde en 80 jours (Around the World in Eighty Days) de Michael Anderson
1987 : Les Enfants de Salem (A Return to Salem's Lot) de Larry Cohen
1989 : Ma belle-mère est une sorcière (Wicked Stepmother) de Larry Cohen


Filmographie d'Evelyn KEYES
 
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