Deborah Jane Trim est née le 30 septembre 1921 à Glasgow . Fille aînée du capitaine Arthur Charles Kerr Trim, un vétéran et pilote de la Première Guerre mondiale qui a perdu une jambe à la bataille de la Somme et devient plus tard architecte naval et ingénieur civil et de son épouse Kathleen Rose Smale. La jeune Deborah a passé les trois premières années de sa vie dans la ville d'Helensburgh, sur la côte ouest écossaise avec ses parents, ses grands-parents et son frère cadet, Edmund dit Teddy, devenu journaliste.
Une distinction toute britannique
Elle fréquente des écoles privées huppées et suit une formation de danseuse de ballet. Elle apparaît pour la première fois sur scène en 1938. Elle prend des cours de théâtre auprès de sa tante, Phyllis Smale et connaît rapidement le succès comme actrice dans le répertoire shakespearien dans la compagnie Oxford Playhouse. Elle adopte le nom de Deborah Kerr pour sa carrière d’actrice de cinéma. Deborah Kerr, d’une distinction toute britannique tourne son premier film à 18 ans dans Contrebande mais la majorité de ses scènes sont coupées. Elle décroche en revanche un rôle de soutien important dans Major Barbara de Gabriel Pascal. Sa performance dans Les Naufragés de la Vie en fait une très jolie et prometteuse débutante, si jolie et si prometteuse qu'elle obtient le rôle principal de Penn of Pennsylvania qui bénéficie d’une sortie discrète puis dans Le Chapelier et son Château avec Robert Newton et James Mason et La Revanche où elle joue une combattante de la résistance norvégienne. Sa carrière est définitivement lancée. Elle donne la réplique à Anton Walbrook dans Colonel Blimp de Michael Powell (avec qui elle a une liaison) et à Robert Donat dans Perfect Stranger.
Star hollywoodienne
Son rôle de religieuse dans Le Narcisse noir attire l’attention des producteurs hollywoodiens. Le premier film de Kerr pour la MGM, Marchands d’Illusions est une satire des milieux de la publicité avec Clark Gable et Ava Gardner. Deborah Kerr va personnifier la dame anglaise, réservée et distinguée dans des mélodrames comme Quand vient l’Hiver avec Walter Pidgeon, Edward mon fils avec Spencer Tracy, J’ai trois Amours avec Peter Lawford, La Femme rêvée avec Cary Grant ou Vivre un grand Amour avec Van Johnson. Portant parfaitement la toilette, elle devient la fille d’explorateur au Kenya dans Les Mines du Roi Salomon, Lygia, la chrétienne du premier siècle dans Quo Vadis, l’épouse de Brutus dans Jules César, la princesse Flavia dans Le Prisonnier de Zenda, Catherine Parr dans La Reine Vierge avec Jean Simmons. Sa froideur est contredite dans le rôle de Karen Holmes, épouse aigrie dévorée par la passion pour un militaire dans Tant qu’il y aura des hommes. Parallèlement, Deborah fait ses débuts à Broadway en 1953 dans Thé et Sympathie, un rôle qu’elle reprend au cinéma sous la direction de Vincente Minnelli. Actrice polyvalente, elle est religieuse dans Dieu seul le sait, veuve amoureuse dans Un magnifique Salaud, institutrice en Thaïlande dans Le Roi et moi, passagère séduite par le séducteur Cary Grant dans Elle et Lui, l’épouse soupçonneuse de Gary Cooper dans La Lame nue. Par la suite, elle occupe des seconds rôles charmants dans Tables séparées, Ailleurs l’herbe est verte, Casino Royale (en James Bond Girl !) ou Les Parachutistes arrivent où pour la seule fois de sa carrière, elle accepte de jouer nue. Elle est saisissante en gouvernante tourmentée dans Les Innocents et en épouse trompée dans L’Arrangement d’Elia Kazan. Le théâtre, malgré son succès au cinéma, restera toujours son premier amour.
Une vie privée paisible
Deborah Kerr a épousé l’aviateur Anthony Bartley le 29 novembre 1945. Ils ont deux filles, Melanie Jane en 1947 et Francesca Ann en 1951 mais la jalousie de Bartley pour la renommée et le succès financier de sa femme amène au divorce en 1959. L’actrice se remarie avec l’auteur Peter Viertel le 23 juillet 1960. Lorsque la santé de la star a commencé à se détériorer, elle retourne en Angleterre tandis que son mari vit à Marbella en Espagne. Deborah Kerr est décédé à l'âge de 86 ans le 16 octobre 2007 à Botesdale, un village du comté de Suffolk en Angleterre, des suites de la maladie de Parkinson. Trois semaines après son décès, son mari Peter Viertel meurt d'un cancer le 4 novembre. Au moment de leur décès, le réalisateur Michael Scheingraber tournait le documentaire Peter Viertel : Between the Lines, qui comprend des archives concernant Deborah Kerr et son Oscar d’honneur en 1994.
FILMOGRAPHIE :
Avec Peter Viertel
1941 : La Commandante Barbara (Major Barbara) de Gabriel Pascal
1941 : Les Naufragés de la Vie (Love on the Dole) de John Baxter
1942 : Le courageux Monsieur Penn (Penn of Pennsylvania) de Lance Comfort
1942 : Le Chapelier et son château (Hatter's Castle) de Lance Comfort
1942 : La Revanche (The Day Will Dawn) de Harold French
1943 : Colonel Blimp (The life and Death of Colonel Blimp) de Michael Powell et E. Pressburger
1945 : Entracte au Mariage (Perfect Strangers) d'Alexander Korda
1946 : L'Étrange Aventurière (I see a dark stranger) de Frank Launder
1947 : Le Narcisse noir (The Black Narcissus) de Michael Powell
1947 : Marchands d'illusions (The Hucksters) de Jack Conway
1947 : Quand vient l'hiver (If Winter Comes) de Victor Saville
1949 : Edouard mon fils (Edward my son) de George Cukor
1950 : J'ai trois amours (Please Believe Me) de Norman Taurog
1950 : Les Mines du roi Salomon (King Salomon's mine) de Compton Bennett
1951 : Quo Vadis ? (Quo Vadis) de Mervyn LeRoy
1952 : Le Prisonnier de Zenda (The Prisoner of Zenda) de Richard Thorpe
1952 : Tonnerre sur le temple (Thunder in the East) de Charles Vidor
1953 : La Reine vierge (Young Bess) de George Sidney
1953 : Jules César (Julius Caesar) de Joseph L. Mankiewicz
1953 : La Femme rêvée (Dream Wife) de Sidney Sheldon
1953 : Tant qu’il y aura des hommes (From Here to Eternity) de Fred Zinnemann
1955 : Vivre un grand amour (The End of the Affair) d'Edward Dmytryk
1956 : Un magnifique salaud (The Proud and Profane) de George Seaton
1956 : Le Roi et moi (The King and I) de Walter Lang
1956 : Thé et sympathie (Tea and Sympathy) de Vincente Minnelli
1957 : Dieu seul le sait (Heaven Knows, M. Allison) de John Huston
1957 : Elle et lui (An affair to remember) de Leo McCarey
1958 : Bonjour Tristesse (Bonjour Tristesse) d'Otto Preminger
1958 : Tables séparées (Separate tables) de Delbert Mann
1959 : Le Voyage (The Journey) d'Anatole Litvak
1959 : J'ai épousé un Français (Count Your Blessings) de Jean Negulesco
1959 : Un matin comme les autres (Beloved Infidel) d’Henry King
1960 : Horizons sans frontières (The Sundowners) de Fred Zinnemann
1960 : Ailleurs l'herbe est plus verte (The Grass is greneer) de Stanley Donen
1961 : La Lame nue (The Nacked edge) de Michael Anderson
1961 : Les Innocents (The Innocents) de Jack Clayton
1964 : Mystère sur la falaise (The Chalk Garden) de Ronald Neame
1964 : La Nuit de l'iguane (The Night of the Iguana) de John Huston
1965 : Les Inséparables (Marriage on the Rocks) de Jack Donohue
1966 : Le Mystère des treize (Eye of the Devil) de Jack Lee Thompson
1967 : Casino Royale (Casino Royale) de Val Guest, John Huston, Ken Hughes
1968 : Prudence et la pilule (Prudence and the Pill) de Fielder Cook
1969 : Les Parachutistes arrivent (The Gypsy moths) de John Frankenheimer
1969 : L'Arrangement (The Arrangement) d'Elia Kazan
1982 : A Song at Twilight de Cédric Messina (tv)
1982 : Témoin à charge (Witness for the Prosecution) d’Alan Gibson (tv)
1984 : L'Espace d'une vie (A Woman o Substance) de Don Sharp (tv)
1985 : Rendez-vous à Fairboroug (Reunion at Fairborough) d’Herbert Wise (tv)
1985 : Assam Garden (The Assam Garden) de Mary McMurray
1986 : Ann and Debbie de June Howson (tv)
1987 : Hold the Dream de Don Sharp (tv)
Filmographie de Deborah KERR