Doris KENYON
 Actrice américaine
Doris Kenyon fait partie de ces stars du muet injustement oubliées. Pourtant le couple qu’elle formait à l’époque avec Milton Sills valait bien la prestigieuse union de Douglas Fairbanks Sr et Mary Pickford. Mais le destin s’est acharné sur la belle blonde au point d’avoir raison de sa résistance.
Doris Margaret Kenyon voit le jour le 5 septembre 1897 à Syracuse dans l’état de New York. Fille du docteur James B. Kenyon, pasteur de l’église méthodiste, elle reçoit avec son frère, le dentiste et homme politique Raymont T. Kenyon une éducation rigoriste. Très jeune, elle chante dans les chorales des églises de Brooklyn. Sa voix attire des producteurs de théâtre de Broadway qui la choisissent comme choriste dans l’opérette La Princesse Pat de Victor Herbert en 1915. Ses parents ne lui pardonneront jamais d’avoir choisi un métier de saltimbanque voué aux enfers.
La star ingénue de la Paramount
Doté d’un beau physique de jeune fille, Doris Kenyon fait ses premiers pas au cinéma dans The Rack pour la World Film Compagny. Elle devient rapidement une vedette en apparaissant dans le serial en 15 épisodes Le Sorcier mystérieux et plusieurs films réalisés par des français comme Albert Capellani (The Feast of Life), Alice Guy (The Ocean Waif, L’Impératrice), Émile Chautard (The Man who forgot) ou Maurice Tourneur (A Girl’s Folly). Elle donne la réplique aux principales stars masculines de la Paramount comme Thomas Meighan dans Prophète en son pays de Roy William Neill, Conway Tearle dans Shadows of the Sea, James Kirkwood dans You are guilty, Harrison Ford dans Bright Lights of Broadway et Montagu Love dans Restless Wives. En 1924, elle est sublime en Lady Mary, perruquée en blonde dans les bras de Monsieur Beaucaire, alias Rudolph Valentino. Elle alterne les comédies où s’illustre son dynamisme et sa gaieté et les drames où elle peut se montrer pathétique.
Son grand amour Milton Sills
En 1925, Doris Kenyon donne pour la première fois la réplique au parangon de la beauté masculine de l’époque, la star Milton Sills dans I Want My Man de Lambert Hillyer. Fils de riches propriétaires, il associe la virilité et la distinction et Doris a trouvé l’homme de sa vie et peu importe qu’il ait été marié avec Gladys Edith Wynne et déjà père d‘une petite Dorothy. Ils se marient en 1926 et s’installe dans une luxueuse villa où les rejoint l’année suivante leur fils Clarence. Le couple très en vue des années vingt est réuni dans The Unguarded Pictures où Doris incarne la nageuse Laura Wood mais doit être doublée pour les scènes de natation car elle ne sait pas nager. Suivent Gueules noires, La Vallée des Géants, Burning Daylight, Le Nid de l’Épervier, tous de beaux succès. Elle est choisie par la Paramount pour interpréter le premier film sonore du studio, Interférences avec Clive Brook et Evelyn Brent. Contrairement à ses collègues venues du muet, Doris s’habitue très bien à la présence des micros et au rythme différent de travail.
Kenyon talks
En 1930, Milton Sills est foudroyé par une crise cardiaque à l’âge de 48 ans. Inconsolable, Doris quitte Santa Barbara, publie le livre qu’avait entrepris son mari et ne revient dans les studios de la Paramount qu’en 1931 pour tourner The Bargain avec Lewis Stone, La Route de Singapour avec William Powell, The Ruling Voice avec Walter Huston, Jeune Amérique avec Spencer Tracy et The Man called back avec Conrad Nagel. Elle donne la réplique au grand George Arliss dans deux films historiques, Alexander Hamilton et Voltaire et à John Barrymore dans Le Grand Avocat de William Wyler. Mais le cœur n’y est plus vraiment. Elle se remarie avec le richissime courtier en immobilier Arthur Hopkins en 1933 mais divorce l’année suivante pour incompatibilité de vie. Son union avec Albert D. Lasker, propriétaire d’une agence de publicité n’a pas duré plus longtemps entre 1938 et 1939. Elle ne tourne que cinq films entre 1934 et 1939. Elle partage l’affiche avec Robert Young dans Naufrage, avec Adolphe Menjou dans Range-toi Papa, H.B. Warner dans Along came love, Ralph Bellamy dans Pensionnat de jeunes filles et Louis Hayward dans L’Homme au Masque de Fer de James Whale où elle incarne pour son dernier film la reine Anne d’Autriche.
Quand le sort s'acharne...
Doris Kenyon se produit en concert dévoilant une superbe voix de soprano dans le cadre des spectacles All-Star Artists. Elle joue Ann Cooper dans le feuilleton radiophonique Crossroads dans les années 40. Elle épouse le musicien Bronislaw Mlynarski, fils du compositeur Emil Mlynarski et beau-frère d’Arthur Rubinstein en 1947. Elle revient à son métier d’actrice en acceptant de tourner des épisodes de The Secret Storm et Schlitz Playhouse of Stars et 77 Sunset Strip où elle démontre qu’elle n’a rien perdu de son charme. La vie ne l’ayant pas épargné, son fils Clarence Sills, souffrant de la même faiblesse que son père est lui aussi foudroyé par une crise cardiaque à seulement 43 ans. Doris Kenyon est décédée le 1er septembre 1979 à son domicile de Beverly Hills, en Californie, d'un arrêt cardiaque. Elle reçoit un vibrant hommage de Doris Day qui n’a pas oublié qu’elle doit son prénom à l’admiration que portaient ses parents à la star.


FILMOGRAPHIE :

Avec Milton Sills
1915 : The Rack d’Émile Chautard
1916 : La Folle chimère (Pawn of Fate) de Maurice Tourneur
1916 : The Feast of Life d'Albert Capellani
1916 : The Man who stood still de Frank Hall Crane
1916 : The Ocean Waif d’Alice Guy
1916 : The Traveling Salesman de Joseph Kaufman
1917 : The Man Who Forgot d'Émile Chautard
1917 : On Trial de James Young
1917 : The Great White Trail de Leopold Wharton & Theodore Wharton
1917 : Le Sorcier mystérieux (The Hidden Hand) de James Vincent
1917 : A Girl's Folly de Maurice Tourneur
1917 : L’Impératrice (The Empress) d'Alice Guy
1918 : The Street of Seven Stars de John B. O'Brien
1918 : La Ferme de la Lune bleue (The Inn of the Blue Moon) de John B. O'Brien
1918 : Pour un Baiser (Wild Honey) de Francis J. Grandon
1919 : Twilight de J. Searle Dawley
1919 : Le Mystère d’un carton à chapeau (The Bandbox) de Roy William Neill
1920 : The Harvest Moon de J. Searle Dawley
1921 : Get-Rich-Quick Wallingford de Frank Borzage
1921 : Prophète en son Pays (The Conquest of Canaan) de Roy William Neill
1922 : Shadows of the Sea d’Alan Crosland
1922 : Distraction de Millionnaire (The Ruling Passion) de F. Harmon Weight
1922 : Sure-Fire Flint de Dell Henderson
1923 : La Terreur de la Goélette (The Last Moment) de J. Parker Read Jr
1923 : You are guilty d’Edgar Lewis
1923 : Bright Lights of Broadway de Webster Campbell
1924 : Restless Wives de Gregory La Cava
1924 : Monsieur Beaucaire (Monsieur Beaucaire) de Sidney Olcott
1924 : The Love Bandit de Dell Henderson
1924 : The New School Teacher de Gregory La Cava
1924 : Lend Me Your Husband de Christy Cabanne
1924 : Born Rich de William Nigh
1924 : Idle Tongues de Lambert Hillyer
1925 : The Half Way Girl de John Francis Dillon
1925 : I want my Man de Lambert Hillyer
1925 : La Maison de l’Homme mort (Thief in Paradise) de George Fitzmaurice
1925 : Que les Aveugles voient! (If I Marry Again) de John Francis Dillon
1925 : The Unguarded Hour de Lambert Hillyer
1926 : Gueules noires (Men of Steel) de George Archainbaud
1926 : Mismates de Charles Brabin
1926 : Jeux d’Héritières (Ladies at Play) d'Alfred E. Green
1926 : The Blonde Saint de Sven Gade
1927 : La Vallée des géants (The Valley of the Giants) de Charles Brabin
1928 : Le Nid de l'épervier (The Hawk's Nest) de Benjamin Christensen
1928 : The Home Towners de Bryan Foy
1928 : Burning Daylight de Charles Brabin
1928 : Interférences (Interference) de Lothar Mendes et Roy Pomeroy
1930 : Beau Bandit (Beau Bandit) de Lambert Hillyer
1931 : The Bargain de Robert Milton
1931 : La Route de Singapour (The Road to Singapore) d'Alfred E. Green
1931 : Alexander Hamilton (Alexander Hamilton) de John G. Adolfi
1931 : The Ruling Voice de Rowland V. Lee avec Walter Huston
1932 : The Man Called Back de Robert Florey
1932 : Jeune Amérique (Young America) de Frank Borzage
1933 : No Marriage Ties de J. Walter Ruben
1933 : Le Grand Avocat (Counsellor at Law) de William Wyler
1933 : Voltaire (Voltaire) de John G. Adolfi avec George Arliss
1934 : Naufrage (Whom the Gods Destroy) de Walter Lang
1934 : Range-toi Papa! (The Human Side) d'Edward Buzzell
1936 : Along Came Love de Bert Lytell
1938 : Pensionnat de jeunes Filles (Girls' School) de John Brahm
1939 : L'Homme au masque de fer (The Man in the Iron Mask) de James Whale
1954 : The Secret de Justus Addiss (tv)
1957 : The Real McCoys : Double Date de Richard Crenna (tv)
1958 : 77 Sunset Strip : All our Yesterdays de Richard L. Bare (tv)


Filmographie de Doris KENYON
 
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