Curd JÜRGENS | ||
Acteur et réalisateur allemand | ||
Acteur international par excellence, l’acteur allemand Curd Jürgens traversa sans encombe près de cinquante années de carrière, longévité étonnante si l’on songe qu’il débuta peu après l’avènement du IIIe Reich. Sans doute parce qu’il sût prendre ses distances avec le régime nazi, sa présence, loin de nuire au succès d’un film, fut souvent recherchée par les producteurs, et les nombreux généraux allemands qu’il interpréta furent le plus souvent, pour ne pas dire toujours, des hommes respectables et honorables. Issu de la grande bourgeoisie allemande d’un père négociant en vin et d’une mère française, Curd Gustav Andreas Gottlieb Franz Jürgen Jürgens voit le jour le 13 décembre 1915, à Munich. Adolescent, il est victime d’un accident d’automobile qui brise tout espoir d’être père un jour. Il profite de sa convalescence pour s’adonner à l’écriture. Après ses études, il travaille quelques temps comme journaliste à Berlin avant se consacrer totalement à sa passion, le théâtre. Il apprend son nouveau métier sous la coupe du professeur de comédie, l’acteur Walter Janssen. Il débute en 1935 sur les planches du Metropoltheater de Dresde dans la pièce Ball der Nationen. Un brillant jeune premier En 1935, il entame simultanément sa carrière au cinéma dans Valse royale aux côtés de Carola Höhn. Ensuite, il tourne des rôles secondaires dans quelques productions, avant d’obtenir ses premiers succès personnels dans Salon wagon E 417 de Paul Verhoeven et Opérette de Willi Forst. Pendant la seconde guerre mondiale, il tourne des films de qualité médiocre mais populaires. Son refus de tourner dans des films de propagande lui doit d’être interné dans un camp en Hongrie. En 1944, il rencontre Judith Holzmeister sur le tournage de Jeunes Filles de Vienne. Divorçant de Lulu, sa première épouse, il se remarie avec Judith en 1947. Après le conflit, sans abandonner le théâtre, Curd Jürgens devient rapidement une vedette en conquérant le cœur du public, et particulièrement celui de millions de femmes germaniques, notamment dans The Mozart story de Karl Hartl, Le baiser n’est pas un péché d’Hubert Marischka, Vienne, 1er avril 2000 de Wolfgang Liebeneiner et La dernière valse d’Arthur Maria Rabenalt. En 1954, il devient un immense star avec Le général du diable d’Helmut Käutner. L’année suivante, il se remarie avec Eva Bartok qui sera sa partenaire dans une dizaine de films. Il réalise lui-même trois films qu’il a écrit dans les années cinquante (Primes de décès, Gangsterpremiere et Les Drogués) et un en 1961 (Fric-Frac rue Latour). Succès internationaux Son succès dépasse les frontières allemandes et Curd en profite pour internationaliser sa carrière. Il tourne en France Les héros sont fatigués pour Yves Ciampi, Et Dieu créa la femme pour Roger Vadim et Les Espions pour Henri-Georges Clouzot. Il travaille aussi beaucoup en Italie, en Angleterre et aux États-Unis. Il épouse en 1958 le mannequin français Simone Bicheron. Dans les années soixante et soixante-dix, Curd Jürgens, stéréotype du parfait allemand séduisant aux tempes grises, apparaît dans bons nombres de films historiques, de guerre ou d’aventures et donne la réplique aux plus grands noms du cinéma international, parmi lesquels Ingrid Bergman dans L’Auberge du 6e bonheur, Romy Schneider dans Katia, Richard Burton dans Amère Victoire, Robert Mitchum dans Torpilles sous l'Atlantique, Lilli Palmer dans Le Congrès s’amuse, Peter O'Toole dans Lord Jim, Jean Gabin dans Le jardinier d’Argenteuil, Roger Moore dans L’espion qui m’aimait et Alain Delon dans Téhéran 43. Il participe aussi a plusieurs productions télévisées. Mais sa carrière le désintéresse et il accepte des films de peu de reliefs uniquement pour se payer un bon voyage, rencontrer de belles partenaires et passer ensuite du bon temps en famille au Cap-Ferrat avec sa cinquième et dernière épouse Margie Schmitz et leur fille Myriam. En 1981, il reçoit néanmoins un prix pour l’ensemble de sa prestigieuse carrière par l’Académie du Cinéma Germanique. Le monument du cinéma qu’est Curd Jürgens décède le 18 juin 1982, à Vienne (Autriche), foudroyé par une crise cardiaque. Il avait soixante-six ans. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Margie Schmitz et Myriam Jürgens |
1935 : Valse royale (Königswalzer) d’Herbert Maisch 1936 : L’inconnue (Die Unbekannte) de Frank Wisbar 1936 : Parade de famille (Familienparade) de Fritz Wendhausen 1937 : L’amour ne peut pas mentir (Liebe kann lügen) d’Heinz Helbig 1937 : Tango notturno de Fritz Kirchhoff 1937 : Paramatta bagne de femmes (Zu neuen Ufern) de Douglas Sirk 1938 : Das Mädchen von gesternNacht de Peter Paul Brauer 1939 : Salon wagon E 417 (Salonwagen E 417) de Paul Verhoeven 1939 : Weltrekord im Seitensprung de Georg Zoch 1940 : Cœur meurtri (Herz ohne Heimat) d’Otto Linnekogel 1940 : Opérette (Operette) de Willi Forst, Karl Hartl & Robert Naestelberger 1942 : La voix du cœur (Stimme des Herzens) de Johannes Meyer 1942 : Les amours de Mozart (Wen die götter lieben) de Karl Hartl 1942 : Les Femmes ne sont pas des anges (Frauen sind keine Engel) de W Forst 1943 : L’École de la vie (Ein glücklicher Mensch) de Paul Verhoeven 1944 : Un regard en arrière (Ein Blick zurück) de Gerhardt Menzel 1944 : Eine kleine Sommermelodie de Volker von Collande 1945 : Jeunes filles de Vienne (Wiener Mädeln) de Willi Forst 1947 : Aller et retour (Hin und Her) de Theo Lingen 1947 : Valse céleste (Der himmlische Walzer) de Géza von Cziffra 1947 : Leckerbissen de Werner Malbran 1948 : The Mozart Story de Karl Hartl & Frank Wisbar 1948 : L’ange à la trompette (Der engel mit der posaune) de Karl Hartl 1948 : Tu ne me quitteras pas (Verlorenes rennen) de Max Neufeld 1948 : Ma mère et moi (Das Kuckucksei) de Walter Firner 1949 : Hexen d’Hans Schott-Schöbinger 1949 : An klingenden Ufern d’Hans Unterkircher 1949 : La Maison chantante (Das singende Haus) de Franz Antel 1949 : Der Schuß durchs Fenster de Siegfried Breuer 1949 : Prämien auf den Tod de Curd Jürgens 1950 : Ma Mère et moi (Lambert fühlt sich bedroht) de Géza von Cziffra 1950 : LeBaiser n’est pas un péché (Küssen ist keine Sünd) d’Hubert Marischka 1950 : Gestörte Hochzeitsnacht d’Helmut Weiss 1950 : Pikanterie (Eine seltene Geliebte) d’Alfred Braun 1951 : Un Sourire dans la tempête (Ein Lächeln im Sturm) de René Chanas 1951 : Secret de femme (Geheimnis einer Ehe) d’Helmut Weiss 1951 : Der schweigende Mund de Karl Hartl 1951 : Gangsterpremiere de Curd Jürgens 1951 : Knall und fall als Hochstapler d’Hubert Marischka 1952 : Le Mystère de la vie (Haus des Lebens) de Karl Hartl 1952 : La Rose de Wörthersee (Du bist die Rose vom Wörthersee) d’E Marischka 1952 : Vienne, 1er avril 2000 (1. April 2000) de Wolfgang Liebeneiner 1953 : Maria et ses Amoureux (Man nennt es Liebe) de John Reinhardt 1953 : Musik bei Nacht de Kurt Hoffmann 1953 : Praterherzen de Paul Verhoeven 1953 : La dernière Valse (Der letzte Walzer) d’Arthur Maria Rabenalt 1953 : Tout pour papa (Alles für Papa) de Karl Hartl 1953 : Meines Vaters Pferde de Gerhard Lamprecht 1954 : Cirque d’amour (Rummelplatz der Liebe) de Kurt Neumann 1954 : Une femme de tête (Eine Frau von Heute) de Paul Verhoeven 1954 : Mon enfant vivra (Gefangene der Liebe) de Rudolf Jugert 1954 : Le Destructeur (Das Bekenntnis der Ina Kahr) de Georg Wilhelm Pabst 1954 : Toi seule (Du bist die richtige) d’Erich Engel & Josef von Báky 1954 : Le Général du Diable (Des teufels General) d’Helmut Käutner 1955 : Les Héros sont fatigués d’Yves Ciampi 1955 : Orient Express (Orientexpress) de Carlo Ludovico Bragaglia 1955 : Amour sans illusion (Liebe ohne Illusion) d’Erich Engel 1955 : Les Rats (Die Ratten) de Robert Siodmak 1955 : Il n’est jamais trop tard (Du mein stilles tal) de Leonard Steckel 1955 : Le Pont d’or (Die goldene Brücke) de Paul Verhoeven 1956 : Les Drogués (Ohne dich wird es nacht) de Curd Jürgens 1956 : Le Diable en personne (Teufel in Seide) de Rolf Hansen 1956 : Londres appelle Pôle Nord (Londra chiama Polo Nord) de Duilio Coletti 1956 : Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim 1956 : Michel Strogoff (Michele Strogoff) de Carmine Gallone 1956 : Œil pour œil d’André Cayatte 1957 : Les Espions d’Henri-Georges Clouzot 1957 : Amère Victoire (Bitter Victory) de Nicholas Ray 1957 : Tamango (La rivolta dell’esperanza) de John Berry 1957 : Torpilles sous l’Atlantique (The Enemy Below) de Dick Powell 1958 : Le Démon de midi (This happy Feeling) de Blake Edwards 1958 : Le Vent se lève d’Yves Ciampi 1958 : Moi et le Colonel (Me and the Colonel) de Peter Glenville 1958 : Le Brigand au grand cœur (Der Schinderhannes) d’Helmut Käutner 1958 : L’Auberge du sixième bonheur (The Inn of the sixth Happiness) de Mark Robson 1959 : Visa pour Hong Kong (Ferry to Hong Kong) de Lewis Gilbert 1959 : L’Ange bleu (The Blue Angel) d’Edward Dmytryk 1959 : Katia (Katja, die ungekrönte kaiserin) de Robert Siodmak 1960 : Le Joueur d’échecs (Die Schachnovelle) de Gerd Oswald 1960 : Le Page du roi Gustave-Adolphe (Gustav Adolfs Page) de Rolf Hansen 1960 : L’homme des fusées secrètes (I aim at the Stars) de Jack Lee Thompson 1961 : Le Jour le plus long (The Longest Day) de Gerd Oswald 1961 : Fric-frac rue Latour (Bankraub in der Rue Latour) de Curd Jürgens 1961 : Le triomphe de M. Strogoff (Il trionfo di Michele Strogoff) de Victor Tourjansky 1961 : Le cœur et ses passions (Of Love and Desire) de Richard Rush 1962 : Le Désordre (Il disordine) de Franco Brusati 1962 : Le grand Retour (Miracle of the White Stallions) d’Arthur Hiller 1962 : Paradis des femmes (I Don Giovanni della Costa Azura) de Vittorio Sala 1962 : L’Opéra de quat’sous (Die Dreigroschenoper) de Wolfgang Staudte 1963 : Le Désir (Psyche 59) d’Alexander Singer 1963 : Château en Suède de Roger Vadim 1963 : Les Parias de la gloire d’Henri Decoin 1963 : Rencontre à Salzburg (Begegnung in Salzburg) de Max Friedmann 1964 : Au septième coup (Hide and seek) de Cy Enfield 1964 : Lord Jim (Lord Jim) de Richard Brooks 1964 : Les D.M. killers (D.M. killer) de Rolf Thiele 1965 : Le congrès s’amuse (Der Kongreß amüsiert sich) de Géza von Radvanyi 1965 : Parade d’amour (DasLiebeskarussell) d’Alfred Weidenmann 1966 : Le carnaval des barbouzes (Gern hab’ich frauen gekitt) d’Alberto Cardone 1966 : Duel à la Vodka (Zwei Girls vom roten Stern) de Sammy Drechsel 1966 : Le Jardinier d’Argenteuil de Jean-Paul Le Chanois 1966 : Guet-apens à Téhéran (Geheimnis der gelben Mönche) de Manfred R. Köhler 1967 : Pas de roses pour OSS 117 d’André Hunebelle 1967 : Der Lügner und die Nonne de Rolf Thiele 1967 : Tueurs au karaté (The Karate Killers) de Barry Shear 1967 : La Gloire des canailles (Dalle Ardenne all’inferno) d’Alberto De Martino 1968 : Assassinats en tous genres (The Assassination Bureau) de Basil Dearden 1968 : Le Médecin d’Hambourg (Der Arzt von St. Pauli) de Rolf Olsen 1968 : La Bataille d’Angleterre (The Battle of Britain) de Guy Hamilton 1968 : Les Héros de Yucca (The Invincible Six) de Jean Negulesco 1968 : La Légion des damnés (La legione di dannati) d’Umberto Lenzi 1969 : La Bataille de la Neretva (La battaglia della Neretva) de Veliko Bulajic 1969 : Der goldene Schuß d’Avec Vico Torriani 1969 : La Gifle (Ohrfeigen) de Rolf Thiele 1969 : Nuits blanches d’Hambourg (Auf der Reeperbahn Nachts um halb eins) de Rolf Olsen 1969 : Cannabis de Pierre Koralnik 1970 : Hello, goodbye (Hello-goodbye) de Jean Negulesco 1970 : Satan, mon amour (The Mephisto waltz) de Paul Wendkos 1970 : La marque du diable (Hexen bis aufs Blut gequält) de Michael Armstrong 1970 : Hôtel de passe à Hambourg (Das Studenthotel von St. Pauli) de Rolf Olsen 1970 : Un prêtre pas comme les autres (Der Pfarrer von St. Pauli) de Rolf Olsen 1971 : Kill ! (kill ! kill ! kill ! kill !) de Romain Gary 1971 : Profession : Aventuriers de Claude Mulot 1971 : Nicolas et Alexandra (Nicholas and Alexandra) de Franklin J. Schaffner 1971 : Käpt’n Rauhbein aus St. Pauli de Rolf Olsen 1971 : Deux mâles pour Alexa (Fieras sin Jaula) de Juan Logar 1972 : À la guerre comme à la guerre de Bernard Borderie 1973 : Le Caveau de la terreur (Vault of horror) de Roy Ward Baker 1973 : En voiture Simone ! (Undercovers Hero) de Roy Boulting 1973 : Radiagrafia di una svastika d’A. Merlotti 1974 : Cagliostro de Daniele Pettinari 1974 : Povero Cristo de Pier Carpi 1975 : Prouesses sexuelles printanières (Der zweite Frühling) d’Ulli Lommel 1975 : Folies bourgeoises de Claude Chabrol 1976 : Auch Mimosen wollen blühen d’Helmut Meewes 1976 : Ab Morgen sind wir reich und ehtlich de Franz Antel 1977 : L’espion qui m’aimait (The Spy who loved me) de Lewis Gilbert 1976 : Missile X (Missile X) de Leslie H. Martinson 1978 : The Sleep of Death de Calvin Floyd 1978 : Gigolo (Schöner Gigolo, amer Gigolo) de David Hemmings 1978 : La Percée d’Avranches (Breakthrough) d’Andrew V. McLaglen 1979 : De l’Or au bout de la piste (Goldengirl) de Joseph Sargent 1979 : La gueule de l’autre de Pierre Tchérnia 1980 : Checkpoint Charlie (Warum die UFOs unseren salat klauen) d’Hans Jürgen Pohland 1981 : Téhéran 43 (Teheran-43) d’Alexander Alov & Vladimir Naoumov Filmographie de Curd JÜRGENS | |
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