Dorothy Jordan est née le 9 août 1906 à Clarksville dans le Tennessee. Elle étudie la littérature et l’Art, à l’l’université de Memphis à l’enseignement strict et austère (aujourd’hui Rhodes College), puis le théâtre à l’American Academy of Dramatic Arts. Elle fait ses débuts à Broadway, en 1926, comme chorus girl dans la revue Garrick Gaieties. Puis elle apparaît dans quelques comédies musicales comme Funny Face avec Adele et Fred Astaire en 1927 et Treasure Girl sur une musique de George Gershwin.
La nouvelle star du parlant
Dorothy Jordan débarque à Hollywood alors que le cinéma devient sonore. Dotée d’une belle voix et d’un joli minois, elle fait une première apparition dans le film musical Words and music de James Tinling avec le débutant John Wayne. Elle endosse le rôle de Bianca, aux cotés de couple de stars Mary Pickford et Douglas Fairbanks dans La mégère apprivoisée adaptée à l’écran par Sam Taylor. Les stars silencieuses passent mal le cap du parlant mais la jeune Dorothy séduit par l’assurance qu’elle affiche pour déclamer du Shakespeare. Les studios sont persuadés de détenir la perle rare qui va s’imposer comme une nouvelle star. Elle confirme ses bonnes dispositions en incarnant Carmina dans le film musical Le Chanteur de Séville de Robert Z. Leonard aux côtés du playboy latino Ramon Novarro.
Une brève carrière en tête d'affiche
Dorothy Jordan joue les oies blanches et se trouve parachutée au sommet des affiches auprès des plus grandes stars du début du parlant. Elle est ainsi la fille adoptive du couple Min et Bill de George Hill, campés par les explosifs monstres sacrés Marie Dressler et Wallace Beery puis la petite amie de Clark Gable dans Les titans du ciel de George Hill dg celle du jeune marin Robert Montgomery dans Copains de bord d’Harry A. Pollard. Elle est la petite amie de longue date de Richard Barthelmess qui se laisse séduire par la fille séduisante et délurée de son employeur interprétée par Bette Davis dans Ombres vers le sud de Michael Curtiz. Sans attirer toute la lumière, la jeune actrice enchaîne ainsi une vingtaine de fims parmi lesquels Prince Chap avec Paul Lukas, Régime sec de Victor Fleming avec Walter Huston, Quatre de l’Aviation de George Archainbaud avec Joel McCrea et Erich von Stroheim, Strictement personnel de Ralph Murphy et Maison de Refuge d’Alfred Santell. À 26 ans, elle épouse Merian C. Cooper, célèbre coréalisateur et producteur avec Ernest Schoedsack de chefs-d’œuvre du fantastique comme King Kong. Elle annonce son désir de se retirer du cinéma et tourne son dernier film One Man’s Journey de John S. Robertson avec Lionel Barrymore en médecin veuf qui élève son fils Jimmy, Joel McCrea et sa fille adoptive Letty, Dorothy Jordan.
La vie auprès de Merian C. Cooper
La MGM ne croit pas à la pérennité du couple Dorothy Jordan avec Merian, de 13 ans son aîné. Elle se trompe. De leur union, naissent trois enfants, le futur colonel de l’armée de l’air Richard M. Cooper et deux filles Eherasa et Mary Carolyn. L’actrice est plébiscitée par le public, cinq ans après son dernier film pour incarner Melanie Wilks dans Autant en emporte le vent mais le rôle échoue à Olivia de Havilland. Merian C. Cooper est officier de l’US Air Forces pendant la Seconde Guerre mondiale. Patriote et républicain acharné, il soutient le sénateur Joseph McCarthy dans sa chasse aux Communistes et crée la Pan American Airways avec quelques compagnons de route. Dorothy reste très éloignée des convictions de son mari. Par amitié pour John Ford, elle accepte de paraître dans trois de ses films, la mère d’Arleen Whelan dans Le soleil brille pour tout le monde, la belle-sœur de John Wayne dans La Prisonnière du Désert et retrouve John Wayne en pilote l’US Navy, paralysé dans L’aigle vole au soleil. Dorothy Jordan prend définitivement sa retraite et vit en Californie avec Merian C. Cooper jusqu’à la mort de celui-ci en avril 1973. Dorothy Jordan décède d’une insuffisance cardiaque congestive au centre médical Cedars-Sinai de Los Angeles le 7 décembre 1988 à l'âge de 82 ans.
FILMOGRAPHIE :
Avec Buster Keaton
1929 : La Mégère apprivoisée (The Taming of the Shrew) de Sam Taylor
1929 : Magie noire (Black Magic) de George B. Seitz
1929 : Le Lieutenant Sans-Gêne (Devil-May-Care) de Sidney Franklin
1930 : Love in the Rough de Charles Reisner
1930 : Min et Bill (Min and Bill) de George W. Hill
1930 : Le Chanteur de Séville ou Adieu Madrid (In Gay Madrid) de Robert Z. Leonard
1930 : Call of the Flesh de Charles Brabin
1931 : A Taylor made Man de Sam Wood
1931 : Copains de bordd (Shipmates) d'Harry A. Pollard
1931 : Les Titans du ciel (Hell Divers) de George W. Hill
1931 : Prince Chap (Beloved Bachelor) de Lloyd Corrigan
1931 : Young Sinners de John G. Blystone
1932 : 4 de l'aviation (The Lost Squadron) de George Archainbaud
1932 : The Roadhouse Murder de J. Walter Ruben
1932 : Le vrai Bonheur (Down to Earth) de David Butler
1932 : Ombres vers le sud (The Cabin in the Cotton) de Michael Curtiz
1932 : Régime sec (The Wet Parad) de Victor Fleming
1932 : That's My Boy de William Neill
1932 : 70 000 Témoins (70,000 Witnesses) de Ralph Murphy
1933 : Strictement Personnel (Strictly Personal) de Ralph Murphy
1933 : Maison de Refuge (Bondage) d'Alfred Santell
1933 : One Man's Journey de John S. Robertson
1953 : Le soleil brille pour tout le monde (The Sun Shines Bright) de John Ford
1956 : La Prisonnière du désert (The Searchers) de John Ford
1957 : L'aigle vole au soleil (The Wing of Eagles) de John Ford
Filmographie de Dorothy JORDAN