Jennifer JONES
 Actrice américaine
Si l’on ne peut nier l’influence de son deuxième époux et protecteur, le producteur David O. Selznick dans son accession au statut de star, il est d’autres atouts qui lui sont plus personnels, sa beauté, sa fougue, sa classe et ses talents d’actrice. Elle va personnifier la femme passionnée dans tous les genres, passionaria du western Duel au Soleil, charmante réparatrice de lavabo dans La Folle Ingénue, intrigante femme-animal dans La Renarde, entre autres.
Jennifer Jones est née Phylis Lee Isley le 2 mars 1919. Fille unique de l'acteur Philip Ross Isley et de la comédienne Flora Mae Suber, elle suit sa scolarité à l’école catholique de Monte Cassino et obtient son diplôme au collège à Tulsa. Elle se spécialise dans l’art dramatique à la Northwestern University dans l'Illinois puis à l' American Academy of Dramatic Arts de New York en septembre 1937. C'est là qu'elle tombe amoureuse de son camarade de théâtre Robert Walker originaire d'Ogden, dans l'Utah. Ils se marient le 2 janvier 1939.
Avec Robert Walker
Le jeune couple retourne à Tulsa pour une émission de radio de 13 semaines avant d’aménager à Hollywood. Elle décroche deux petits rôles dans le western New Frontier avec John Wayne et le serial Dick Tracy, chef des G-Men sous le nom de Phylis Isley. Elle donne naissance à deux fils, Robert Walker Jr en 1940 et Michael Walker en 1941. Tandis que Robert Walker trouve des emplois réguliers au cinéma, Jennifer fait du manequinat et passe une audition auprès du producteur David O. Selznick qui est suffisamment impressionné pour lui faire signer un contrat de sept ans. Elle est soigneusement préparée pour devenir une célébrité et on lui attribue un nouveau nom, Jennifer Jones. Elle est engagée pour jouer Bernadette Soubirous dans Le Chant de Bernadette d’Henry King. Pour son troisième rôle à l’écran, elle remportel' Oscar de la meilleure actrice en 1944.
Sous la bienveillance de David O. Selznick
Jennifer Jones entame une liaison avec David O. Selznick et se sépare de Robert Walker en novembre 1943 alors qu’elle tourne avec lui en vedette Depuis ton Départ de John Cromwell. Elle divorce officiellement en juin 1945. Elle est à nouveau nominée aux Oscars pour ce film et le suivant Le Poids d’un Mensonge de William Dieterle avec Joseph Cotten. Elle casse son image pure avec son interprétation de la belle métisse texane dans Duel au Soleil de King Vidor et joue l’incroyable Cluny Brown, petite prolétaire anglaise qui répare les robinetteries dans La Folle Ingénue d’Ernst Lubitsch auprès du stylé Charles Boyer. En revanche, Le Portrait de Jennie de William Dieterle est un gros échec commercial malgré la belle interprétation d’une jeune modèle démodée d’un peintre fauché.
Des femmes fougueuses dans tous les registres
Jennifer Jones épouse David O. Selznick en 1949 et apparaît dans le rôle d’Emma Bovary dans l'adaptation de Vincente Minnelli de Madame Bovary. Avec un talent certain, elle passe avec aisance passant de l’employée de banque mélée à un complot révolutionnaire cubain dans Les Insurgés auprès de John Garfield à la jeune veuve soupçonnée de meurtre Ruby Gentry dans La Furie du Désir avec Charlton Heston, de la sauvageonne gitane dans La Renarde à l’opportuniste Carrie dans Un Amour désespéré de William Wyler, de la comédie d’aventure Plus fort que le Diable de John Huston avec Humphrey Bogart et Gina Lollobrigida à la doctoresse eurasienne La Colline de l’Adieu avec William Holden. Elle tourne à Cinecitta Station Terminus de Vittorio De Sica aux côtés de Montgomery Clift. Elle atteint un sommet du romantisme à l’écran avec L’Adieu aux Armes de Charles Vidor d’après Hemingway en infirmière enceinte des œuvres de Rock Hudson.
Sa lutte contre la maladie mentale
Jennifer Jones commence à prendre ses distances avec le cinéma après Tendre est la Nuit d’Henry King, une des dernières grandes productions de Selznick. Après la mort de son époux en 1965, Jennifer Jones se remarie avec l'industriel Norton Simon et prend une semi-retraite. Elle fait sa dernière apparition dans La Tour infernale où elle reçoit une grosse quantité d’eau aux côtés du vétéran Fred Astaire. Jennifer Jones a souffert de problèmes de santé mentale au cours de sa vie. Après le suicide de sa fille Mary Jennifer Selznick à 21 ans en 1976, elle s’implique profondément dans la cause de l'éducation en matière de santé mentale. En 1980, elle fonde la Fondation Jennifer Jones Simon mais démissionne de son rôle présidentielle quatre ans avant le décès de Norton Simon en 1993. Elle coule une retraite paisible à Malibu et décède de causes naturelles le 17 décembre 2009 à l'âge de 90 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ernst Lubitsch
1939 : New Frontier de George Sherman
1939 : The Streets of New York d’Anthony Mann (tv)
1939 : Dick Tracy, chef des G-Men (Dick Tracy's G-Men) de William Witney et John English
1943 : Le Chant de Bernadette (The Song of Bernadette) d'Henry King
1944 : Depuis ton départ (Since You Went Away) de John Cromwell
1944 : The Fighting Generation d’Alfred Hitchcock (cm)
1945 : Le Poids d'un mensonge (Love Letters) de William Dieterle
1946 : Duel au soleil (Duel in the Sun) de King Vidor
1946 : La Folle ingénue (Cluny Brown) d'Ernst Lubitsch
1948 : Le Portrait de Jennie (Portrait of Jennie) de William Dieterle
1949 : Les Insurgés (We Were Strangers) de John Huston
1949 : Madame Bovary (Madame Bovary) de Vincente Minnelli
1950 : La Renarde (Gone to Earth) de Michael Powell et Emeric Pressburger
1952 : Un amour désespéré (Carrie) de William Wyler
1952 : La Furie du désir (Ruby Gentry) de King Vidor
1953 : Station Terminus (Stazione Termini) de Vittorio De Sica
1953 : Plus fort que le diable (Beat the Devil) de John Huston
1955 : La Colline de l'adieu (Love Is a Many-Splendored Thing) d'Henry King
1955 : Bonjour Miss Dove (Bonjour Miss Dove) d'Henry Koster
1956 : L'Homme au complet gris (The Man in the Gray Flannel Suit) de Nunnally Johnson
1957 : Miss Ba (The Barretts of Wimpole street) de Sidney Franklin
1957 : L'Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Charles Vidor
1962 : Tendre est la nuit (Tender is the night) d'Henry King
1966 : Jeunes gens en colère (The Idol) de Daniel Petrie
1969 : La Chute des Anges (Angel, Angel, Down We Go) de Robert Thom
1974 : La Tour infernale (The Towering Inferno) de John Guillermin


Filmographie de Jennifer JONES
 
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