Isabel JEWELL
 Actrice américaine
On se souvient de cette grande blonde au charme piquant dans quelques rôles marquants d’Horizons Lointains à Femmes marquées ou du Marquis de Saint-Èvremont à Autant en emporte le vent. Même si sa carrière n’a jamais atteint des sommets, ne tenant le haut de l’affiche que dans de minuscules séries B, on ne peut pas nier que cette artiste pittoresque était grande par le talent !
Isabel Jewell est née le 19 juillet 1910 à Shoshoni, une petite ville du Wyoming. Descendante de pionniers du Wyoming, elle est la fille d’un médecin et chercheur Lee Jewell qui a continué à travailler, même après avoir été aveugle près de 20 ans avant sa mort. Elle a très vite une vocation d’actrice encouragée par sa mère Livia A. Willoughby. Elle fréquente l’école secondaire Sainte-Marie à Faribault, dans le Minnesota, où elle prend des cours d’élocution, de danse et de chant puis au Collège Hamilton à Lexington, au Kentucky, où elle étudie le violon et le piano. Après son diplôme, elle poursuit son rêve d’enfance du Nebraska à l’Illinois. Elle joue dans la Mintern Stock Company à Chicago. Après des figurations, elle joue dans une production de Broadway, Blessed Event auprès de Lee Tracy et du débutant Dick Powell. En 1933, elle signe un contrat pour la MGM où elle accumule les petits rôles auprès de Lee Tracy. Elle est notamment Lily, un chippie qui mâche des chewing-gums dans Mademoiselle Volcan avec Jean Harlow. Un scandale interrompt la carrière de Lee au Mexique. En août 1935, la relation du couple est terminée.
Des seconds rôles de luxe
Après ses débuts à l’écran, Isabel joue dans neuf films, principalement des comédies comme Sérénade pour trois. Elle est souvent utilisée pour sa voix aiguë faisant de sa faiblesse une force. Elle donne la réplique à William Powell et Myrna Loy dans Le Témoin imprévu et par trois fois à Robert Taylor dans Time Square Lady, La petite Provinciale et La Foule en délire. Elle épouse Owen Crump, un écrivain et homme politique, une union qui prend fin en 1939 pour violences conjugales. Bien qu’Isabel ait continué à travailler de façon constante, elle est de plus en plus désabusée par les rôles qu’on lui confie. Elle est la couturière condamnée à mourir dans Le Marquis de Saint-Èvremont, la prostituée cynique des Horizons Perdus de Frank Capra, Emmy Lou, la belle prostituée du Sud, dans Femmes marquées de Lloyd Bacon et Emmy Slattery dans Autant en Emporte le Vent de Victor Fleming. Elle revient au théâtre jouer Des Souris et des Hommes avec Wallace Ford et Lon Chaney Jr. En octobre 1941, Isabel épouse Paul Marion mais le couple se séparent deux ans plus tard et divorcent en mai 1944. Au cours des années 1940, elle est vue dans des productions prestigieuses comme High Sierra de Raoul Walsh, La Fosse aux Serpents d’Anatole Litvak et surtout Né pour tuer de Robert Wise où elle est Laury Palmer, qui rencontre sa fin entre les mains de son petit ami psychotique. Ses rôles courts sont cependant marquants comme la chanteuse de cabaret de L’homme-léopard, la prostituée Jennie Coit dans Le Grand Passage de King Vidor ou Belle Star dans Badman’s Territory. Lassée de ses rôles mineurs, souvent non crédités, Isabel se dirige à partir de 1950 vers la télévision et la radio.
La spirale finale
En janvier 1961, elle est arrêtée pour conduite en état d’ébriété. Deux ans plus tard, elle récidive et cette fois, est condamnée à cinq jours de prison et deux ans de probation. Tout au long des années 1960, elle n’est apparue que dans une poignée d’émissions télévisées. Ses deux dernières apparences pour le grand écran étant Ciao Manhattan où elle joue la mère d’Edie Sedgwick et Sweet Kill, le premier film de Curtis Hanson. Alors qu’Isabel espère beaucoup de ces deux films, elle est retrouvée morte dans son foyer d’Hollywood le 5 avril 1972. La cause de son décès n’est pas divulguée et ironiquement, son partenaire de Ciao Manhattan est également décédé avant la sortie du film. On peut regretter la désintégration de sa carrière et des rêves qu’elle a constamment nourris depuis son enfance. Mais on doit reconnaître son talent important qui lui a souvent permis de voler la vedette aux plus grandes stars d’Hollywood.


FILMOGRAPHIE :

Avec Lee Tracy
1932 : Blessed Event de Roy del Ruth
1932 : Le Crime du Siècle (Crime of the Century) de William Beaudine
1933 : Conseils aux Cœurs brisés (Advice to the Lovelorn) d’Alfred L. Werker
1933 : Beauté à vendre (Beauty for Sale) de Richard Boleslavsky
1933 : Esclavage (Bondage) d’Alfred Santell
1933 : Mademoiselle Volcan (Bombshell) de Victor Fleming
1933 : Day of Reckoning de Charles Brabin
1933 : Counsellor at Law de William Wyler
1933 : Sérénade à trois (Design for Living) d’Ernst Lubitsch
1933 : The Women in His Life de George B. Seitz
1934 : Let's Be Ritzy d’Edward Ludwig
1934 : Here Comes the Groom d’Edward Sedgwick
1934 : She Had to Choose de Ralph Ceder
1934 : I've Been Around de Phillip Cahn
1934 : L’Ombre d’un Doute (Shadow of Doubt) de George B. Seitz
1934 : L’Ennemi public n° 1 (Manhattan Melodrama) de W. S. Van Dyke
1934 : Le Témoin imprévu (Evelyn Prentice) de William K. Howard
1935 : Times Square Lady de George B. Seitz
1935 : Le Marquis de Saint-Èvremont (A Tale of Two Cities) de Jack Conway
1935 : Le Meurtre au Casino (The Casino Murder Case) d’Edwin L. Marin
1936 : Dancing Feet de Joseph Santley
1936 : The Leathernecks Have Landed de Howard Bretherton
1936 : 36 Hours to Kill d’Eugene Forde
1936 : La petite Provinciale (Small Town Girl) de William A. Wellman
1936 : Empreintes digitales (Big Brown Eyes) de Raoul Walsh
1936 : Brumes (Ceiling Zero) de Howard Hawks
1936 : L’Homme qui vécut deux fois (The Man Who Lived Twice) de H. Lachman
1936 : Valiant Is the Word for Carrie de Wesley Ruggles
1936 : Career Woman de Lewis Seiler
1936 : Go West Young Man de Henry Hathaway
1937 : Les Horizons perdus (Lost Horizon) de Frank Capra
1937 : Femmes marquées (Marked Woman) de Lloyd Bacon
1937 : Love on Toast d’Ewald-Andre Dupont
1938 : Swing It, Sailor! de Raymond Cannon
1938 : La Foule en délire (The Crowd Roars) de Richard Thorpe
1939 : Autant en emporte le Vent (Gone with the Wind) de Victor Fleming
1939 : Missing Daughters de Charles Coleman
1939 : They Asked for It de Frank McDonald
1940 : Oh Johnny, How You Can Love de Charles Lamont
1940 : Irene (Irene) de Herbert Wilcox
1940 : Le grand Passage (Northwest Passage) de King Vidor
1940 : Babies for Sale de Charles Barton
1940 : Scatterbrain, une tête folle (Scatterbrain) de Gus Meins
1940 : Little Men de Norman Z. McLeod
1940 : Marked Men de Sam Newfield
1941 : La grande Évasion (High Sierra) de Raoul Walsh
1941 : For Beauty's Sake de Shepard Traube
1943 : L’Homme-Léopard (The Leopard Man) de Jacques Tourneur
1943 : Danger! Women at Work de Sam Newfield
1943 : La septième Victime (The Seventh Victim) de Mark Robson
1943 : Le Faucon à l’université (The Falcon and the Co-eds) de William Clemens
1944 : The Merry Monahans de Charles Lamont
1945 : Sensation Hunters de Christy Cabanne
1945 : Steppin' in Society de’Alexandre Esway
1946 : 3 (Three) de Tim Whelan
1947 : Né pour tuer (Born to Kill) de Robert Wise
1947 : Honni soit qui mal y pense (The Bishop's Wife) de Henry Koster
1948 : La Fille de Belle Starr (Belle Starr's Daughter) de Lesley Selander
1948 : Michael O'Halloran de John Rawlins
1948 : La Fosse aux Serpents (The Snake Pit) d’Anatole Litvak
1948 : Infidèlement vôtre (Unfaithfully Yours) de Preston Sturges
1949 : The Story of Molly X de Crane Wilbur
1953 : L’étrange Mr Slade (Man in the Attic) de Hugo Fregonese
1954 : L’Aigle solitaire (Drum Beat) de Delmer Daves
1957 : Bernardine (Bernardine) de Henry Levin
1972 : Ciao Manhattan de John Palmer et David Weisman
1973 : Sweet Kill de Curtis Hanson


Filmographie d'Isabel JEWELL
 
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