Sam JAFFE
 Acteur américain
Sam Jaffe voit le jour à Manhattan le 8 mars 1891. Fils de Bernard Barch Jaffe, un bijoutier juif, il grandit dans un immeuble du Lower East Side, suit sa scolarité à la Townsend Harris High School et apparaît occasionnellement avec sa mère, Ada Steinberg Jaffe, une Ukrainienne formée au théâtre d’Odessa, dans un Théâtre yiddish de Manhattan. Il fait des études d’ingénierie au City College en 1912 et poursuit des études supérieures à la Columbia School of Engineering, dont il est professeur, puis doyen, spécialisé en mathématiques au Bronx Cultural Institute, une école préparatoire à l'université. Mais il abandonne cette carrière pour sa première passion le théâtre. En 1915, il rejoint les Washington Square Players et se produit dans le répertoire shakespearien.
Une longue carrière théâtrale
Sam Jaffe trouve son premier succès théâtral en 1921 dans The Idle Inn aux côtés de Jacob Ben-Ami, un acteur yiddish populaire. C’est le départ d’une grande carrière scénique marquée par son rôle comique dans The Jazz Singer de Samson Raphelson, Kringelein, un employé obscur et mourant dans Grand Hôtel, The Eternal Road, une production Max Reinhardt, La Maison de Poupée avec Ruth Gordon, Gentle People d’Irwin Shaw avec le Group Theatre, le rôle-titre du Roi Lear, Café Crown, La Mouette et une longue tournée avec Le Tartuffe de Molière. Il est en 1956 le comptable angoissé par la robotisation dans The Adding Machine d’Elmer Rice et le gourou hindou dans A Meeting by the River en 1979 alors qu’il a atteint l’âge vénérable de 88 ans.
Des personnages pittoresques
Pour son premier film, L’Impératrice rouge de Josef von Sternberg, il incarne le tsar Pierre III auprès Marlene Dietrich, la grande Catherine. Son physique atypique lui permet de camper des personnages exotiques avec une grande vraisemblance comme Le Grand Lama d’Horizons lointains de Frank Capra et le porteur d’eau Gunga Din dans le classique de l’aventure de George Stevens. Après la guerre, il campe des personnages cocasses dans des productions diverses. Même s’il est encore relativement jeune, Sam Jaffe joue de manière convaincante des anciens sages, utilisant une manière érudite et douce, des traits ascétiques et une chevelure soigneusement indisciplinée. Il est ainsi le scientifique juif traqué par l'antisémitisme dans Le Mur invisible d’Elia Kazan, le criminologue avisé dans le thriller Mirages de la Peur de William Dieterle, le directeur de l'habillement au débit rapide dans Vendeur pour Dames avec Susan Hayward, le cerveau du crime flegmatique dans Quand la Ville dort de John Huston, le scientifique dans le grand classique de la science-fiction Le jour où la Terre s'arrêta de Robert Wise.
Acteur blacklisté
Sam Jaffe fait l’objet de la fureur anti-communiste qui secoue l’Amérique des années cinquante. Inscrit sur la liste noire, il se voit contraint d’arrêter toute activité à l’écran pendant sept ans. John Huston insiste pour qu’il soit Henry Heusken, l’interprète et ami du diplomate John Wayne dans l’extravagant Le Barbare et la Geisha puis William Wyler pour lui confier le rôle du fidèle serviteur Simonide de Charlton Heston dans Ben-Hur de William Wyler. Henri Verneuil en fait un pittoresque Père Joseph dans son western La Bataille de San Sebastien. Pour le petit écran, Sam Jaffe est un singulier docteur Zorba dans la série télévisée populaire Ben Casey. À 80 ans passés, l’acteur continue à faire des apparitions insolites dans L’Apprentie sorcière, une production Disney réalisée par Robert Stevenson ou le docteur Hephaestus dans Les Mercenaires de l’Espace de Jimmy T. Murakami. Il tourne son dernier film Le Passeur de José Luis Borau où il joue un Mexicain appelé El Gabacho.
Un homme aux multiples talents
En dehors de son extraordinaire parcours d’acteur de théâtre et de cinéma, Sam Jaffe est un pianiste talentueux qui compose de la musique sérieuse. Lecteur insatiable, il parle couramment au moins six langues. Pendant de nombreuses années, il est un des membres actifs de l'Actors Equity Council, le conseil d'administration du syndicat des acteurs. Il s’est marié en 1924 avec l’actrice et chanteuse Lillian Taiz qui meurt en 1941. En 1956, il épouse Bettye Ackerman, sa jeune partenaire de Ben Casey. Elle a plus de 30 ans de moins que lui. Souvent interrogés dans les médias sur leur mariage, Bettye a déclaré : "Sam est le plus jeune homme que j'ai jamais connu." Sam Jaffe décède d’un cancer le 24 mars 1984 à Beverly Hills à l’âge de 93 ans.


FILMOGRAPHIE :

Avec Bettye Ackerman
1934 : L'Impératrice rouge (The Scarlet Empress) de Josef von Sternberg
1934 : Résurrection (We Live Again) de Rouben Mamoulian
1937 : Horizons perdus (Lost Horizon) de Frank Capra
1939 : Gunga Din (Gunga Din) de George Stevens
1943 : Le Cabaret des Étoiles (Stage Door Canteen) de Frank Borzage
1947 : 13, rue Madeleine (13 Rue Madeleine) d'Henry Hathaway
1947 : Le Mur invisible (Gentleman's Agreement) d'Elia Kazan
1949 : Les Mirages de la peur (The Accused) de William Dieterle
1949 : La Corde de sable (Rope of Sand) de William Dieterle
1950 : Quand la ville dort (The Asphalt Jungle) de John Huston
1951 : Trente Jours à vivre (Under the Gun) de Ted Tetzlaff
1951 : Vendeur pour dames (I Can Get It for You Wholesale) de Michael Gordon
1951 : Le Jour où la Terre s'arrêta (The Day the Earth Stood Still) de Robert Wise
1953 : Main Street to Broadway de Tay Garnett
1957 : Les Espions d’Henri-Georges Clouzot
1958 : Le Barbare et la Geisha (The Barbarian and the Geisha) de John Huston
1959 : Ben-Hur (Ben Hur) de William Wyler
1960 : The Ikon of Elijah de Paul Almond (tv)
1961 : The Greatest Monster of Them All de Robert Stevens (tv)
1961 : Ben Casey (Ben Casey) de Fielder Cook (tv)
1967 : Petit guide pour mari volage (A Guide for the Married Man) de Gene Kelly
1967 : Tarzan’s Jungle Rebellion de William Witney
1968 : La Bataille de San Sebastian d’Henri Verneuil
1969 : Le Plus Grand des hold-up (The Great Bank Robbery) d'Hy Averback
1969 : L'Envers du tableau (Night Gallery) de Boris Sagal (tv)
1970 : Horreur à volonté (The Dunwich Horror) de Daniel Haller
1970 : Quarantined de Leo Penn (tv)
1970 : The Old Man Who Cried Wolf (téléfilm) (tv)
1971 : Sam Hill: Who Killed Mr. Foster? de Fielder Cook (tv)
1971 : The Tell-Tale Heart de Steve Carver (cm)
1973 : Saga of Sonora de Marty Pasetta (tv)
1976 : The Sad and Lonely Sundays de James Goldstone (tv)
1980 : Le Droit à la justice (Gideon's Trumpet) de Robert L. Collins (tv)
1971 : L'Apprentie sorcière (Bedknobs and Broomsticks) de Robert Stevenson
1980 : Les Mercenaires de l'espace (Battle Beyond the Stars) de Jimmy T. Murakami
1984 : Nothing Lasts Forever de Tom Schiller
1984 : Le Passeur (Río abajo) de José Luis Borau


Filmographie de Sam JAFFE
 
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