Ulla JACOBSSON
 Actrice suédoise
Ulla Jacobsson, en tant que fille de ferme, est une jeune fille sensible et expressive qui dépeint de manière saisissante les caprices et les terreurs d’une jeune fille innocente et amoureuse. C’est ainsi que l’écrivain new-yorkais Bosley Crowther décrit l’inoubliable interprète d’Elle n’a dansé qu’un seul été qui vient de remporter le prix de la meilleure musique au Festival de Cannes en 1951 pour ne pas créer de précédents.
Ulla Jacobsson est née à Göteborg, le 23 mai 1929. Dotée d’un joli physique, elle tente sa chance au théâtre et fait partie des 48 candidats choisis pour fréquenter l’école de théâtre par intérim de Göteborg. Elle commence à jouer dans ce théâtre en 1952 dans des rôles de théâtre classique et moderne avant de se consacrer au cinéma. Elle épouse un ingénieur viennois, Josef Kornfeld, qui lu vaut la nationalité autrichienne et met au monde une fille nommée Ditte. Dans les années 1950, Jacobsson épouse son deuxième mari, le peintre néerlandais Frank Lodeizen avec qui elle aura un fils, Martin et une fille Rifka qui embrassera aussi la carrière de comédienne aux Pays-Bas.
Kirstin la scandaleuse
Au cinéma, elle joue son premier rôle, celui de la jeune mariée Nissa dans le drame maritime Les Mers que nous parcourons d’Arne Mattsson. Celui-ci lui apporte gloire et renommée dans le monde entier pour ses scènes de nu dans Elle n’a dansé qu’un seul été. Dans cette histoire d’adolescents amoureux, combattant l’oppression d’une société puritaine, elle incarne une fille de paysans qui au cours d’une baignade avec un universitaire incarné par Folke Sundquist, s’allonge dans l’herbe et laisse admirer sa poitrine en gros plan. Le scandale provoqué par cette scène en occulte la beauté. En Suède, elle est dirigée par de grands réalisateurs dans des remakes de classiques du muet comme Karin Mansdotter d’Alf Sjöberg, Le Trésor d’Arne de Gustav Molander et La Charrette fantôme d’Arne Mattsson. Elle incarne surtout Anne Egerman, la jeune vierge qui épouse un avocat beaucoup plus âgée qu’elle dans Sourires d’une nuit d’été d’Ingmar Bergman. Mais c’est sa seule collaboration avec le maître du cinéma suédois. Ulla tourne avec parcimonie, déclarant : «Quand un très beau rôle arrive, la tentation est grande, mais je refuse. J’aime le succès. J’aime faire quelque chose. Mais j’aime plus mon mari et mes enfants». C’est pour cette raison qu’Ulla n’atteindra pas la renommée d’une Ingrid Bergman préférant une gloire locale au théâtre. Depuis la milieu des années 1950, elle cesse de jouer dans des films suédois et devient plus présente dans les films de cinéastes américains, français, espagnols, allemands et anglais. Elle apparaît dans Crime et Châtiment de Georges Lampin, Llegaron dos hombres avec Francisco Rabal, Scandale sur la Riviera de Wolfgang Becker, Lendemain de Week-end de Luigi Comencini tourné en Allemagne.
Le refus américain
Son premier film américain Le grand-duc et l’Héritière, réunit Glenn Ford, Ricardo Montalban et Charles Boyer puis elle tourne en Afrique du Sud Zoulou de Cyril Enfield en fille de pasteur (Jack Hawkins) protégée par le rude tunique rouge Stanley Baker. Les Héros du Télémark d’Anthony Mann, drame guerrier revient sur la bataille de l’Eau lourde avec Kirk Douglas. Mais la tentative d’Hollywood d’en faire un nouveau sex-symbol suédois déclenche une grosse colère chez l’actrice qui interrompt par ce coup d’éclat sa prestation au cinéma américain. En 1960, elle épouse son troisième mari, un médecin, professeur d’ethnologie et citoyen autrichien, Hans Winfried Rohsmann et s’installe à Vienne, en Autriche. Elle se consacre essentiellement à son cher théâtre viennois. Elle vient tourner en France Adolphe ou l’âge tendre aux côtés de Philippe Noiret et La Servante avec Daniel Gélin. Elle est présente dans des émissions de cinéma et de télévision en Autriche jusqu’en 1979 et participe au feuilleton Le Virginien aux côtés de James Drury et Doug McClure, certains épisodes sortant en salles. Elle reçoit un prix en Allemagne pour son rôle de mère attentive dans Alle Jahre wieder d’Ulrich Schamoni et tourne son dernier film Le droit du plus fort sous la direction de Fassbinder. Atteinte d’un cancer des os, elle met fin à carrière en 1978 Elle perd son combat contre la maladie, en Autriche, le 20 août 1982, à l’âge de 53 ans. Elle n’aura dansé qu’un seul été nous offrant son plus beau sourire.


FILMOGRAPHIE :

Avec Ingmar Bergman
1951 : Les Mers que nous parcourons (Bärande hav) d’Arne Mattsson
1951 : Elle n’a dansé qu’un seul été (Hon dansade en sommar) d’Arne Mattsson
1953 : Tout le Bonheur est sur terre (All jordens fröjd) de Rolf Husberg
1953 : Le pieux Mensonge (Die heilige Lüge) de Wolfgang Liebeneiner
1954 : Eternel Amour (…Und ewig bleibt die Liebe) de Wolfgang Liebeneiner
1954 : Karin Mansdotter (Karin Månsdotter) d’Alf Sjöberg
1954 : Le Trésor d’Arne (Herr Arnes Penningar) de Gustaf Molander
1955 : Le premier Commandement (Der Pfarrer von Kirchfeld) d’Hans Deppe
1955 : Sourire d’une nuit d’été (Summarnattens leende) d’Ingmar Bergman
1956 : Crime et Châtiment de George Lampin
1956 : Le Chant de la Fleur rouge (Sången om den eldröda Blomman) de Gustav Molander
1956 : Les derniers seront les premiers (Die letzten werden die ersten sein) de Rolf Hansen
1958 : La Charrette fantôme (Körkarlen) d’Arne Mattsson
1958 : Les Chiens sont lâchés (Unruhige Nacht) de Falk Harnack
1958 : Deux Hommes sont arrivés (They came two Men) d’Arne Mattsson
1959 : Lendemain de Week-end (…Und das am Montagmorgen) de Luigi Comencini
1960 : Au Nom d’une Mère (In Namen einer Mutter) d’Erich Engels
1961 : Scandale sur le Riviera (Riviera-Story) de Wolfgang Becker
1961 : Un Dimanche d’été (Una Domenica d’estate) de Giulio Petroni
1962 : Le Grand-Duc et l’Héritière (Love is a Ball) de David Swift
1963 : Zoulou (Zulu) de Cy Enfield
1963 : L’Heure finale (The Final Hour) de Robert Douglas
1965 : Les Héros de Telemark (The Heroes of Telemark) d’Anthony Mann
1965 : Cauchemar (Nattmara) d’Arne Mattsson
1966 : Alle Jahre wieder d’Ulrich Schamoni
1967 : Adolphe, ou l’âge tendre de Bernard Toublanc-Michel
1968 : Je veux savoir (Bamse) d’Arne Mattsson
1969 : La Servante de Jacques Bertrand
1973 : Einer von uns beiden de Wolfgang Petersen
1974 : Le Droit du plus fort (Faustrecht der Freiheit) de Rainer Wener Fassbinder


Filmographie d'Ulla JACOBSSON
 
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