Burl Ives est né près de Hunt City, une petite ville au sud de Chicago dans l’Illinois, le 14 juin 1909. Fils de Levi «Frank» Ives, agriculteur et entrepreneur d’origine irlandaise et Cordelia «Dellie» White, il grandit au milieu de ses six frères et sœurs : Audry, Artie, Clarence, Argola, Lillburn et Norma. Il découvre la musique auprès de son père et apprend à jouer du banjo. Un jour, alors qu’il chante dans le jardin avec sa mère, il est remarqué par son oncle qui le fait débuter dans un gala pour vétérans. Il y chante sa composition Barbara Allen qui impréssionne son auditoire.
Sportif et musicien
Burl Ives fait des études à Charleston où il pratique le football. En 1929, il enregistre Behind the Clouds et Foggy Dew. Il devient un chanteur itinérant, sillonnant tout le pays, son banjo sous le bras. À Broadway, il tient un petit rôle dans Boys from Syracuse et se lie d’amitié avec Eddie Albert avec qui il s’installe à Hollywood. En 1940, il anime sa propre émission de radio intitulée The Wayfaring Stranger du nom d’une de ses ballades. Il acquiert une grande popularité avec des chansons comme The Blue Tail Fly et Big Rock Candy Mountain. Il se joint au groupe de chant populaire et contestataire Almanacs qui compte dans ses rangs Woody Guthrie, Will Geer, Millard Lampell et Pete Seeger. Le groupe est opposé à l’entrée en guerre des États-Unis et la politique du président Roosevelt. Il entame aussi une carrière à Broadway ponctuée par les pièces Heavenly Express, This Is the Army et Sing Out, Sweet Land.
Une présence magnétique
Au début de 1942, Ives est recruté dans l’armée américaine où il a le grade de caporal. Démobilisé, il reprend ses activités à la radio à New York. Le 6 décembre 1945, Ives épouse la romancière Helen Peck Ehrlich, âgée de 29 ans. Leur fils Alexander voit le jour en 1949. En 1946, Ives débute au cinéma comme cowboy chantant dans Smoky de Louis King. Il s’impose, immédiatement. Dès qu’il paraît à l’écran, on ne voit plus que lui. Pas seulement parce qu’il est corpulent, mais parce que, de sa silhouette massive et de son regard pénétrant, se dégage un incroyable magnétisme, qui attire l’attention du spectateur. Sa stature imposante lui vaut des rôles de meneurs d’hommes, souvent antipathiques, mais fascinants. Au début des années 1950, Burl Ives a des ennuis avec la commission sur les activités anti-américaines pour de supposés liens avec des communistes. Son témoignage le coupe d’une partie des chanteurs folks comme Pete Seeger, qui l’accuse d’avoir trahi la cause de la culture et de la liberté politique pour sauver sa propre carrière. 41 ans plus tard, Ives, confiné dans un fauteuil roulant, s’est joint à Seeger lors d’un concert caritatif à New York. Ils ont chanté Blue Tail Fly ensemble.
D'imposants personnages
Pendant les années cinquante, Burl est accaparé par le cinéma. Ses rôles comprennent Sam le sherif de Salinas dans À l’Est d’Eden d’Elia Kazan, Big Daddy dans La Chatte sur un toit brûlant de Richard Brooks qu’il avait joué à Broadway, Ephriam Cabot dans Le Désir sous les Ormes avec Sophia Loren, Jack Bruhn dans La Chevauchée des Bannis avec Robert Ryan et Cottonmouth, le chef d’un groupe de massacreurs d’aigrettes dans La Forêt interdite de Nicholas Ray. Il remporte l’oscar du meilleur second rôle pour Les Grands Espaces de William Wyler où il est confronté à Gregory Peck et Charlton Heston, On le voit également dans Ensign Pulver, la suite de Mister Roberts signée Joshua Logan et Notre Agent de La Havane de Carol Reed, basé sur le roman Graham Greene.
Chansons, cinéma et télévision
Dans les années 1960, Ives continue à écrire de nombreuses chansons à succès comme A Little Bitty Tear, Call me Mister in Between, Mocking Bird Hill ou Funny Way of Laughing. Il poursuit parallèlement une carrière d’acteur de complément au cinéma (L’Homme de Bornéo avec Rock Hudson, L’Été magique, une production Disney avec Hayley Mills et Dorothy McGuire, Le Retour d’Aladin avec Barbara Eden ou Le Clan des MacMasters avec Jack Palance) et à la télévision où il tient parfois la vedette. Il annonce sa retraite officielle en 1989. Il est alors âgé de 80 ans. Il ne participe qu’occasionnellement à des concerts jusqu’en 1993. À l’été 1994, ce gros fumeur de cigares est diagnostiqué avec un cancer buccal. Après plusieurs opérations infructueuses, il tente une nouvelle opération chirurgicale. Tombé dans le coma, il décède le 14 avril 1995, à l’âge de 85 ans, à Washington. Burl Ives publie une autobiographie, The Wayfaring Stranger, dès 1948 alors qu’il n’a pas 40 ans. Il a également écrit ou compilé plusieurs autres livres, dont The Songbook of Burl Ives, Tales of America, Sea Songs of Sailing, Whaling and Fishing et The Wayfaring Stranger’s Notebook.
FILMOGRAPHIE :
Avec Susan Hayward
et David Niven
1948 : Alerte au ranch (Green Grass of Wyoming) de Louis King
1948 : La Cité de la peur (Station West) de Sidney Lanfield
1948 : Danny, le petit mouton noir (So Dear to My Heart) d’Harold D. Schuster
1950 : La Tête d’un Innocent (Sierra) d’Alfred E. Green
1955 : À l'est d'Éden (East of Eden) d’Elia Kazan
1956 : The Second Stranger de Don Medford (tv)
1956 : Les Grands de ce Monde (The Power and the Prize) d’Henry Koster
1957 : The Miracle Worker d’Arthur Penn (tv)
1958 : Désir sous les ormes (Desire Under the Elms) de Delbert Mann
1958 : La Forêt interdite (Wind Across the Everglades) de Nicholas Ray
1958 : La Chatte sur un toit brûlant (Cat on a Hot Tin Roof) de Richard Brooks
1958 : Les Grands Espaces (The Big Country) de William Wyler
1959 : Absalom, my Son de Mitchell Leisen (tv)
1959 : Notre agent à La Havane (Our Man in Havana) de Carol Reed
1959 : La Chevauchée des bannis (Day of the Outlaw) d’André De Toth
1960 : L'Étrange Destin de Nicky Romano (Let No Man Write My Epitaph) de Philip Leacock
1962 : L'Homme de Bornéo (The Spiral Road) de Robert Mulligan
1963 : Summer Magic de James Neilson
1964 : Le Retour D'Aladin (The Brass Bottle) d’Harry Keller
1964 : Les Gags de la Marine (Ensign Pulver) de Joshua Logan
1965 : O.K. Crackerby! de Rod Amateau (tv)
1967 : Le Grand Départ vers la Lune (Rocket to the Moon) de Don Sharl
1968 : Pinocchio (Pinocchio) de Sid Smith
1968 : The Sound of Anger de Michael Ritchie (tv)
1969 : The Whole World Is Watching de Richard A. Colla (tv)
1970 : Le Clan des McMasters (The McMasters) d’Alf Kjellin
1970 : The Man Who Wanted to Live Forever de John Trent (tv)
1976 : Capitaines et Rois (Captains and the Kings) d’Allen Reisner (tv)
1976 : La Loi de la montagne (Baker's Hawk) de Lyman Dayton
1977 : Racines (Roots) de Jack Haley Jr (tv)
1978 : Dans les profondeurs du Triangle des Bermudes (The Bermuda Depths) (TV)
1978 : The New Adventures of Heidi de Ralph Senensky (tv)
1979 : Just You and Me, Kid de Leonard Stern
1981 : Earthbound de James L. Conway
1982 : Dressé pour tuer (White Dog) de Samuel Fuller
1986 : La Poursuite pitoyable (Uphill All the Way) de Frank Q. Dobbs
1987 : Barbara Hutton, destin d'une milliardaire (Poor Little Rich Girl) de Charles Jarrott (tv)
1988 : À fleur de peau (Two Moon Junction) de Zalman King
Filmographie de Burl IVES