Mary Laurence dite Lauren Hutton est née le 17 novembre 1943 à Charleston en Caroline du Sud. Son père Lawrence Bryan Hutton était un ami d’enfance de William Faulkner et était en poste en Angleterre pendant la Seconde Guerre Mondiale au moment de la naissance de Lauren. Après le divorce de ses parents, elle suit sa mère Minnie Behrens à Miami. Elle fait ses études à l’université de Tulane et déménage à New York à l’âge adulte pour entamer une carrière de mannequin. Bien qu’elle ait été initialement licenciée par des agents pour une dent du bonheur jugée peu esthétique, elle signe un contrat de mannequinat avec Revlon en 1973.
Une ascension rapide
Elle fait ses débuts au cinéma dans le drame sportif Paper Lion en 1968, face à Alan Alda et se fait remarquer dans L’Ultime Randonnée avec Robert Redford, l’excellent Le Flambeur de Karel Reisz avec James Caan, Gator réalisé et interprété par Burt Reynolds et Un Mariage de Robert Altman. Elle tourne pour Ettore Scola dans Le Ravi et Alan Rudolph dans Welcome to L. A. Elle connaît le vedettariat en donnant la réplique à Richard Gere dans le sulfureux American Gigolo de Paul Schrader. Elle poursuit sa carrière de mannequin pour Barneys et Calvin Klein.
L’atout charme
Après ces brillants débuts, Lauren sert d’atout de charme pour le parodique La Grande Zorro avec George Hamilton, Signé Lassiter avec Tom Selleck, Once bitten ou Vampire Forever avec le débutant Jim Carrey. En 1984, Lauren Hutton rejoint le casting du feuilleton télévisé de courte durée Paper Dolls, avec Lloyd Bridges et Morgan Fairchild. Populaire à la télévision grâce aux séries Sins avec Joan Collins, Le Retour de Mike Hammer avec Stacy Keach ou Falcon Crest, elle ne voit pas sa carrière décoller au cinéma. Le partenaire de Lauren Hutton à l’époque, Luca Babini est réalisateur, décorateur et travaille à la post-production de talk-show. Le couple fonde Lula Productions en accord avec la société de médias Turner.
Films d’auteur européens
C’est en Europe que Lauren Hutton vient chercher un deuxième souffle à sa carrière. Elle joue Clothilde de Watteville dans Hécate, maîtresse de la nuit que Daniel Schmid adapte d’Hécate et ses chiens de Paul Morand avec Bernard Giraudeau. On la retrouve auprès d’Yves Montand et Isabelle Adjani dans Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau. Dans Flagrant Désir, elle est Marlène qui évolue dans les milieux viticoles du Bordelais. Elle reprend le rôle de Catherine Jacob dans My Father, ce héros, version américaine du film de Gérard Lauzier avec Gérard Depardieu. Puis, elle n’apparaît que dans son propre rôle dans Studio 54 de Mark Christopher, dans Loser Love de Jean-Marc Vallée au Canada et La Famille Jones qui réunit David Duchovny et Demi Moore dans une banlieue chic d’une petite ville américaine. Elle interprète le personnage épisodique de Lily dans Moi, belle et jolie sorti directement sur la plateforme Netflix.
L'accident
Côté privé, Lauren Hutton accumule les déboires. Après le décès de son manager Bob Williamson avec qui elle a vécu pendant 27 ans, elle s’aperçoit que l’amant et homme d’affaires a dilapidé une véritable fortune. Lauren s’explique : « Je n’avais pas de père et je voulais être un enfant avec un protecteur. Je n’avais jamais vu de psy et il y avait une situation psychologique à laquelle il fallait clairement remédier. » En octobre 2000, Hutton rejoint un groupe de motards, qui comprend les acteurs Dennis Hopper, Laurence Fishburne et Jeremy Irons, pour célébrer l’exposition L’art de la moto au musée Hermitage-Guggenheim de Las Vegas. En route, la moto de Lauren s’écrase près du barrage Hoover, à la frontière entre l’Arizona et du Nevada, à plus de 160 km/h. Elle subit de multiples fractures aux jambes, un bras fracturé, des côtes et un sternum cassés, et un poumon endommagé. En juillet 2013, Hutton a révélé qu’elle était en train d’écrire ses mémoires qui doivent s’intituler Sourire et privilégie les voyages à sa carrière. Si elle a un appartement à Manhattan, elle réside principalement à Taos au Nouveau-Mexique. Et apparemment sans regret pour une carrière démarrée sous les meilleurs auspices mais dans l’ensemble décevante.
FILMOGRAPHIE :
Avec Paul Schrader
1970 : Pieces of Dreams de Daniel Haller
1970 : L'Ultime Randonnée (Little Fauss and Big Halsy) de Sidney J. Furie
1971 : Le Ravi (Permette? Rocco Papaleo) d’Ettore Scola
1973 : A Time for Love de George Schaefer (tv)
1974 : Le Flambeur (The Gambler) de Karel Reisz,
1976 : Gator (Gator) de Burt Reynolds
1976 : Bienvenue à Los Angeles (Welcome to L.A.) d’Alan Rudolph
1977 : Le Casse-cou (Viva Knievel) de Gordon Douglas
1978 : The Chant of Jimmie Blacksmith de Fred Schepisi
1978 : Un mariage (A Wedding) de Robert Altman
1978 : Meurtre au 43e étage (Someone’s watching me !) de John Carpenter
1979 : Institute for Revenge de Ken Annakin (TV)
1980 : American Gigolo (American Gigolo) de Paul Schrader
1980 : Marathon (Marathon) de Jackie Cooper (tv)
1981 : La Grande Zorro (The Gay Blade) de Peter Medak
1981 : Paternity (Paternity) de David Steinberg
1982 : Hécate, maîtresse de la nuit de Daniel Schmid
1982 : Tout feu, tout flamme de Jean-Paul Rappeneau
1983 : Starflight One (Starflight, the plane that couldn’t land TV) de Jerry Jameson
1983 : La Clinique du Docteur H. (The Cradle Will Fall) de John Llewellyn Moxey (tv)
1984 : Signé Lassiter (Lassiter) de Roger Young
1985 : Scandale à la une (Scandal Sheet) de David Lowell Rich
1985 : Perfect (Perfect) de James Bridges
1985 : Vampire Forever (One Bitten) de Howard Storm
1986 : Le Retour de Mike Hammer (The Return of Mike Hammer) de Ray Danton
1986 : Flagrant Désir de Claude Faraldo
1986 : La Griffe du Destin (Sins) de Douglas Hickox (tv)
1986 : Tueur du Futur (Timestalkers) de Michael Schulz
1986 : Monte Carlo(Monte-Carlo) d’Anthony Page (tv)
1987 : Malone, un tueur en enfer (Malone) d’Harley Cokeliss
1988 : Marathon (Run for your life) de Terence Young
1989 : Forbidden Sun de Zelda Barron
1990 : Visions en direct (Fear) de Rockne S. O'Bannon,
1991 : Millions (Miliardi) de Carlo Vanzina
1991 : Guilty as Charged de Sam Irvin
1991 : Missing Pieces de Leonard Stern
1994 : My Father, ce héros (My Father the Hero) de Steve Miner
1996 : We the Jury de Sturla Gunnarsson (tv)
1998 : Studio 54 (54) de Mark Christopher
1998 : Sexe, strip-tease et tequila (Just a little harmless Sex) de R Rosenthal
1999 : Loser Love de Jean-Marc Vallée
1999 : Celle qui en savait trop (Caracara) de Graeme Clifford
2007 : Manchild (Manchild TV) de Stephen Gyllenhaal
2009 : La Famille Jones (The Joneses) de Derrick Borte
2018 : Moi, belle et jolie (I feel pretty) d’Abby Kohn et Marc Silverstein
Filmographie de Lauren HUTTON