Walter Thomas Huston est né le 5 avril 1883 à Toronto, où il fréquente l'école publique de Winchester Street. Fils de Robert Moore Huston, un agriculteur irlandais reconverti dans la construction et d'Elizabeth McGibbon d’origine écossaise, il a un frère et deux sœurs dont Margaret Carrington, coach vocal et théâtral. La famille s’installe à Melville dans l’Ontario avant sa naissance. Il fréquente la Shaw School of Acting et fait ses débuts sur scène en 1902.
Un physique de président
Walter Huston part en tournée dans In Convict Stripes d’Hal Reid, père de la star Wallace Reid et joue dans Jules César de Shakespeare. Il épouse la rédactrice sportive Rhea Gore en 1904 et de cette union naît le seul enfant du couple, John Huston le 5 août 1906 dans le Nevada. À partir de 1909, l’acteur s’affiche avec une actrice plus âgée Bayonne Whipple, dite Mina Rose et divorce de Rhea en 1913. Remarié avec Mina Rose, il se produit avec elle dans nombre de vaudevilles. Il fait sa première apparition à Broadway dans Mr Pitt et entame une brillante carrière théâtrale avec Desire under the Elms, Kongo, The Barker et Elmer the Great. Hollywood s’intéresse à lui quand arrive le parlant. Il obtient un premier rôle majeur du méchant Trampas dans Le Viriginien avec Gary Cooper. D’une stature impressionnante et d’un jeu plein d’assurance, il incarne Abraham Lincoln pour David Wark Griffith et obtient de gros succès dans Le Rebelle de George Cukor avec Kay Francis, Le Code criminel d’Howard Hawks avec Constance Cummings, The ruling Voice de Rowland V. Lee avec Loretta Young, La Bête de la Cité de Charles Brabin avec Jean Harlow, Pluie de Lewis Milestone avec Joan Crawford et Gabriel Over the White House de Gregory La Cava. La carrière de Mina Rose ne suit pas la même ascention et le couple divorce en 1931. Il se remarie aussitôt avec Nan Sunderland et cette union durera toute sa vie.
De superbes compositions
Frank Capra confie à Walter Huston le rôle du banquier Thomas A. Dickson dans American Madness qui décrit un de ses scandales financiers consécutifs à la Grande Dépression. Malgré l’insuccès du film, l’acteur trouve là un de ses plus beaux rôles. Il est nominé pour l’Oscar du meilleur acteur pour Dodsworth, d’après une pièce qu’il a créée à Broadway, adaptée d’un roman de Sinclair Lewis. Nanti d’une belle autorité il s’illustre dans Of Human Hearts de Clarence Brown, La Lumière qui s’éteint de William A. Wellman, le brillant mais méconnu Tous les biens de la Terre de William Dieterle et L’étang tragique de Jean Renoir. Walter Huston n’en délaisse pas pour autant le théâtre et brille à Broadway dans Knickerbocker Holiday. Lorsque son fils John Huston passe à la réalisation, il lui confie un petit rôle de capitaine de navire abattu avant de livrer l’oiseau noir à Sam Spade dans Le Faucon maltais. Pour plaisanter pendant le tournage, John demande à son père d'entrer en scène et de mourir dans plus de 10 prises différentes.
Le patriarche d'une prestigieuse dynastie
Pendant la guerre, il contribue à l’effort de guerre avec plusieurs films de propagande dont le curieux Mission à Moscou de Michael Curtiz qui prône le rapprochement des États-Unis avec Staline et joue les instructeurs militaires dans le court métrage Safeguarding Military Information. Il incarne le chercheur d’or Howard dans Le Trésor de la Sierra Madre de John Huston auprès d’Humphrey Bogart et Tim Holt. Il obtient le Golden Globe et l’Oscar du meilleur acteur dans un second rôle tandis que John obtient la statuette du meilleur réalisateur. Walter Huston tourne son dernier film Les Furies d’Anthony Mann où il joue un propriétaire de bétail tyrannique et arrogant auprès de Barbara Stanwyck et Wendell Corey. Dans ce western, la dernière phrase de Huston est "Il n'y en aura jamais d'autre comme moi". Le 7 avril 1950, Walter Huston décède d'un anévrisme de l'aorte dans sa suite d'hôtel à Beverly Hills, deux jours après son 67e anniversaire.
FILMOGRAPHIE :
Avec John Huston
1928 : The Carnival’s Man de George Abbott (cm)
1929 : Gentlemen of the Press de Millard Webb
1929 : Une Femme a menti (The Lady Lies) de Hobart Henley
1929 : Le Virginien (The Virginian) de Victor Fleming
1930 : Sous le maquillage (Behind the Make-up) de Robert Milton
1930 : Abraham Lincoln (Abraham Lincoln) de D. W. Griffith
1930 : The Bad Man de Clarence G. Badger
1930 : Le Rebelle (The Virtuous Sin) de George Cukor et Louis J. Gasnier
1931 : Orages (A House Divided) de William Wyler
1931 : Le Redoutable Témoin (The Star Witness) de William A. Wellman
1931 : Le Code criminel (The Criminal Code) de Howard Hawks
1931 : The Ruling Voice de Rowland V. Lee
1932 : La Ruée (American Madness) de Frank Capra
1932 : La Femme de Monte Carlo (The Woman from Monte Carlo) de Michael Curtiz
1932 : Régime Sec (The Wet Parade) de Victor Fleming
1932 : Faits divers (Night Court) – de W. S. Van Dyke
1932 : Congo (Kongo) de William J. Cowen
1932 : Pluie (Rain) de Lewis Milestone
1932 : Les Mousquetaires de l’Ouest (Law and Order) de Edward L. Cahn
1932 : La Bête de la cité (The Beast of the City) de Charles Brabin
1933 : Gabriel au-dessus de la Maison Blanche (Gabriel over the White House) de G. La Cava
1933 : Conflits (Hell Below) de Jack Conway
1933 : Rhapsodie amoureuse (Storm at Daybreak) de Richard Boleslawski
1933 : Ann Vickers (Ann Vickers) de John Cromwell
1933 : Un cœur, deux poings (The Prizefighter and the Lady) de W. S. Van Dyke
1934 : Keep 'Em Rolling de George Archainbaud
1935 : Le Tunnel (Trans-Atlantic Tunnel) de Maurice Elvey
1936 : Dodsworth (Dodsworth) de William Wyler
1936 : Rhodes, l’Africain (Rhodes of Africa) de Berthold Viertel
1938 : Of Human Hearts de Clarence Brown
1939 : La Lumière qui s'éteint (The Light that failed) de William Wellman
1941 : L'Étang tragique (Swamp Water) de Jean Renoir
1941 : Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston
1941 : Shanghaï (The Shanghai Gesture) de Josef von Sternberg
1941 : Tous les biens de la terre (All That Money Can Buy) de William Dieterle
1942 : Toujours dans mon Cœur (Always in My Heart) de Jo Graham
1942 : La Glorieuse Parade (Yankee Doodle Dandy) de Michael Curtiz
1942 : L'amour n'est pas en jeu (In this our Life) de John Huston
1943 : December 7th de John Ford et Gregg Toland
1943 : Mission à Moscou (Mission to Moscow) de Michael Curtiz
1943 : Le Banni (The Outlaw) de Howard Hughes
1943 : L'Étoile du Nord (The North Star) de Lewis Milestone
1943 : L'Ange des ténèbres (Edge of Darkness) de Lewis Milestone
1944 : Les Fils du dragon (Dragon Seed) de Jack Conway et Harold S. Bucquet
1945 : Dix Petits Indiens (And then were none) de René Clair
1946 : Le Château du dragon (Dragonwyck) de Joseph L. Mankiewicz
1946 : Duel au soleil (Duet in the Sun) de King Vidor
1948 : Le Trésor de la Sierra Madre (The Treasure of the Sierre Madre) de John Huston
1948 : Belle Jeunesse (Summer Holiday) de Rouben Mamoulian
1949 : Passion fatale (The great Sinner) de Robert Siodmak
1950 : Les Furies (The Furies) d’Anthony Mann
Filmographie de Walter HUSTON