Miriam HOPKINS
 Actrice américaine
Bien que relativement oubliée et, au mieux le plus souvent rejetée comme un talent mineur, Miriam Hopkins était en fait une interprète de premier ordre qui a travaillé avec certains des réalisateurs les plus renommés de l’histoire d’Hollywood comme Rouben Mamoulian, Ernst Lubitsch ou William Wyler. Elle a montré une grande polyvalence dans ses rôles et donné la réplique aux meilleurs acteurs des années trente.
De son vrai nom Ellen Miriam Hopkins, elle est née le 18 octobre 1902 à Savannah, en Géorgie. Elle grandit à Bainbridge, une ville au sud-ouest de l’état, près de la frontière avec l’Alabama. Elle participe à une école de perfectionnement dans le Vermont et entre plus tard à l’Université de Syracuse dans l’état de New York. À l’âge de 20 ans, elle tente sa chance comme danseuse de revue à New York. Remarquée par un producteur, elle signe un contrat avec Paramount Pictures, tourne Home Girl avec Otto Kruger mais fait ses débuts officiels au cinéma dans Fast and Loose où elle croise Carole Lombard. En 1930, elle donne la réplique à Maurice Chevalier et Jeanette MacDonald dans Le Lieutenant souriant. Ce film marque sa première rencontre avec le réalisateur Ernst Lubitsch qui va lui offrir des rôles pleins de charme et d’esprit dans Haute Pègre où elle est associée à Herbert Marshall pour commettre des vols de diamants et Sérénade à trois.
La première actrice en couleurs
Avant cela, elle campe une pétillante et délurée Ivy Pearson dans le classique Dr Jekyll and Mr Hyde de Rouben Mamoulian aux côtés d’un Fredric March aux apparences simiesques. Pour Sérénade à trois, elle constitue un curieux trio amoureux avec Gary Cooper et Fredric March, sous la houlette de Lubitsch. En 1935, elle est nominée aux Oscars pour son rôle de Becky Sharp de Rouben Mamoulian, le premier film en couleurs de l’histoire du cinéma. Pendant cette grande décennie, elle apparaît également dans Ville sans Loi d'Howard Hawks, Ils étaient trois, première collaboration avec William Wyler et The Woman I love d’Anatole Litvak qu’elle épouse. Par contre de son propre aveu, elle manque souvent de jugement comme lorsqu’elle rejette le rôle d’Ellie Andrews dans New-York Miami qu’elle qualifie de comédie ridicule. Le rôle est allé à Claudette Colbert qui remportera l’oscar en 1935 pour ce chef-d’œuvre de Frank Capra.
Sa rivalité avec Bette Davis
La fin des années trente va être marquée par sa rivalité avec Bette Davis qui avait semble-t-il une liaison avec Anatole Litvak, le mari de Miriam. Les deux ennemies juré seront cependant opposées dans La Vieille Fille en 1939 et L’Impossible amour en 1943. Bette Davis admet avoir profité de nombreuses scènes violentes de L’impossible Amour pour secouer Hopkins. On a même pu voir dans la presse des photos prises avec les deux divas portant des gants de boxe. Le réalisateur Vincent Sherman a beaucoup à faire entre les deux actrices. Le rythme de travail de Miriam se ralentit et elle reprend le chemin de la scène. Elle ne peut résister au rôle de vieille tante terrifiante dans L’Héritière de William Wyler. En 1951, elle partage l’affiche avec Gene Tierney dans une comédie loufoque de Mitchell Leisen, La Mère du marié, où elle retrouve un emploi de femme de caractère. Wyler va lui proposer un remake de Ils étaient Trois, traitant de l’homosexualité féminine et de la calomnie. Dans le remake intitulé La Rumeur, elle joue la tante de Shirley MacLaine, tandis que cette dernière reprend le rôle original de Miriam dans la première version.
Pionnière du petit écran
Miriam Hopkins est également une pionnière de la télévision, couvrant la fin des années 1940 par la fin des années 1960, dans des programmes comme The Chevrolet Tele-Theatre (1949), Pulitzer Prize Playhouse (1951), Lux Video Theatre (1951–1955) , et même un épisode de The Flying Nun en 1969 avec Sally Field. Sa dernière apparition pour le cinéma est aux côtés de Marlon Brando et Robert Redford dans La Poursuite impitoyable d’Arthur Penn. C’est pourquoi Miriam a deux étoiles sur le Hollywood Walk of Fame, une pour les films au 1701 Vine Street, et l’autre pour la télévision au 1708 Vine Street.
Quatre mariages... et autant de divorces
Miriam Hopkins a été mariée et divorcée quatre fois. Le premier élu est l’acteur Brandon Peters de 1926 à 1931, puis l’Austin Parker qui ne tiendra que dix-huit mois. Anatole Litvak dont on a déjà parlé sera uni à Hopkins du 4 septembre 1937 au 11 octobre 1939. Son dernier mari, Raymond B. Brock est un ancien correspondant de guerre, épousé en 1945 et divorcé en 1951. En 1932, elle adopte un fils, Michael Hopkins. Miriam Hopkins est morte à New York, le 9 octobre 1972 d’une crise cardiaque neuf jours avant son 70e anniversaire.


FILMOGRAPHIE :

Avec William WYLER
1928 : The Home Girl d’Edmund Lawrence (cm)
1930 : Fast and Loose de Fred C. Newmeyer
1931 : Le Lieutenant souriant (The Smiling Lieutenant) d’Ernst Lubitsch
1931 : Vingt-quatre Heures (24 Hours) de Marion Gering
1931 : Dr Jekyll et Mr Hyde (Dr. Jekyll and Mr. Hyde) de Rouben Mamoulian
1932 : Two Kinds of Women de William C DeMille
1932 : Les Danseurs dans la nuit (Dancers in the Dark) de David Burton
1932 : The World and the Flesh de John Cromwell
1932 : Haute Pègre (Trouble in Paradise) d’Ernst Lubitsch
1933 : La Déchéance de miss Drake (The Story of Temple Drake) de Stephen Roberts
1933 : Le Retour de l'étranger (The Stranger's Return) de King Vidor
1933 : Sérénade à trois (Design for Living) d’Ernst Lubitsch
1934 : Tout de moi (All of Me) de James Flood
1934 : She Loves Me Not d’Elliott Nugent
1934 : La Femme la plus riche du monde (The Richest Girl in the World) de William A. Seiter
1935 : Becky Sharp de Rouben Mamoulian et Lowell Sherman
1935 : Ville sans loi (Barbary Coast) de Howard Hawks
1935 : Splendeur (Splendor) d’Elliott Nugent
1936 : Ils étaient trois (These Three) de William Wyler
1936 : Les hommes ne sont pas des dieux (Men Are Not Gods) de Walter Reisch
1937 : Celle que j’aime (The Woman I Love) d’Anatole Litvak
1937 : Madame poursuit Monsieur (Woman Chases Man) de John G. Blystone
1937 : Wise Girl de Leigh Jason
1939 : La Vieille Fille (The Old Maid) d’Edmund Goulding
1940 : La Caravane héroïque (Virginia City) de Michael Curtiz
1940 : La Femme aux cheveux rouges (Lady with Red Hair) de Curtis Bernhardt
1942 : A Gentleman After Dark d’Edwin L. Marin
1943 : L'Impossible Amour (Old Acquaintance) de Vincent Sherman
1949 : L'Héritière (The Heiress) de William Wyler
1951 : La Mère du marié (The Mating Season) de Mitchell Leisen
1952 : Les Bannis de la Sierra (The Outcasts of Poker Flat) de Joseph M. Newman
1952 : Un amour désespéré (Carrie) de William Wyler
1961 : La Rumeur (The Children's Hour) de William Wyler
1964 : Fanny Hill de Russ Meyer
1966 : La Poursuite impitoyable (The Chase) d’Arthur Penn
1969 : Savage Intruder de Donald Wolfe


Filmographie de Miriam HOPKINS
 
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