Oskar HOMOLKA | ||
Acteur allemand | ||
Oskar Homolka avait incontestablement une gueule de cinéma. Avec son physique massif, ses sourcils touffus et son visage menaçant, il était destiné à jouer les sales types, mettant autant de conviction au service de la Gestapo que du KGB. Rarement en vedette, Homolka fait partie de ses indispensables acteurs de complément dont Hollywood a raffolé. Fils d’un armurier, Oskar Homolka est né le 12 août 1898 à Vienne dans l’Empire Austro-Hongrois. Après avoir servi dans l’armée autrichienne lors de la Grande Guerre, il suit des études à l’Académie Royale d’art dramatique, de musique et des arts de la scène. Il débute au théâtre en 1918 à la Komödienhaus de Vienne. En 1924, il est sur scène au Kammerspiele de Munich sous la direction du dramaturge et metteur en scène Bertolt Brecht, puis en 1926 à Berlin au Théâtre allemand de Max Reinhardt. Il s’illustre entre autres dans L’Empereur Jones d’Eugene O’Neill, Anna Christie, Androclès et le Lion, Faust et Pygmalion et le répertoire shakespearien (Richard III, Le Roi Lear, Macbeth). Le traître idéal Il débute au cinéma encore muet dans Les Aventures d’un billet de dix marks de Berthold Viertel, un film malheureusement perdu. Avec sa trogne et ses traits lourds, Oskar Homolka est voué aux rôles peu sympathiques. Dans La tragédie de la rue de Bruno Rahn, il est Anton le brutal souteneur d’Asta Nielsen en prostituée. Il joue le voleur de banque dans Nuit d’angoisse de Rudolf Meinert, le major Walsin-Esterházy qui s’avère être le véritable traître dans L’affaire Dreyfus de Richard Oswald et un proxénète dans Le chemin de Rio de Manfred Noa. Avec l’arrivée des nazis fin 1934, il s’installe en Grande-Bretagne et est engagé dans Rhodes, l’africain de Berthold Viertel, où il est le Premier ministre néerlandais Kruger auprès de Walter Huston dans le rôle titre. Pour Alfred Hitchcock, dans son film d’espionnage Agent secret, il est propriétaire d’un cinéma qui lui sert de couverture pour cacher ses activités de terroriste auprès de Sylvia Sidney son épouse, l’un de ses meilleurs rôles qui lui offre dès 1937 sa carte d’entrée aux États-Unis. Les stéréotypes de l’exilé Oskar Homolka conquit d’abord Broadway avant qu’Hollywood exploite son accent germanique et l’emploie régulièrement pour jouer des personnages odieux. Sur grand écran, il collabore avec les réalisateurs les plus importants. Pour Tay Garnett, dans La maison des sept péchés, il incarne le sinistre et jaloux Antro qui considère que la chanteuse Bijou, Marlene Dietrich, est sa propriété, s’opposant à John Wayne amoureux de la belle. Pour Michael Curtiz, il est Litvinov, ministre des affaires étrangères dans Mission à Moscou. Cette même année, il adopte la nationalité américaine. Pour George King, il est un antiquaire qui mène une vie confortable grâce a des biens volés, dans Légitime défense, mais il tue son employé qui tente de le faire chanter. Pour Mario Zampi, dans Top secret, il est Zekov un cynique diplomate soviétique. Puis il incarne le colonel Nikita dans Prisonnier de guerre d’Andrew Marton, et le Général russe Koutouzov dans Guerre et paix de King Vidor. Il donne la réplique à Ingrid Bergman dans La proie du mort, Marilyn Monroe dans Sept ans de réflexion et Barbara Stanwyck dans Boule de feu. Dans les années 60, de retour en Angleterre, Jack Cardiff l’engage dans Les drakkars où il lui confie le rôle du père de Richard Widmark. Citons aussi son rôle du Colonel Stok du KGB dans Mes funérailles à Berlin de Guy Hamilton, avec Michael Caine, qu’il retrouve dans Un cerveau d’un milliard de dollars de Ken Russell et le commissaire dans La Folle de Chaillot avec Katharine Hepburn. Quatre mariages et deux enfants Oskar Homolka s’est marié quatre fois. Sa première épouse Grete Mosheim, une actrice allemande épousée en 1928, le quitte pour le financier Howard Gould. Divorcé en 1937, Oskar se remarie la même année avec la baronne Vally Hatvany une actrice hongroise en 1937 décédée quatre mois plus tard en 1938. L’année sivante, il épouse la photographe Florence Meyer. Ils ont deux fils Vincent et Laurence mais se séparent en 1948. Sa dernière épouse est l’actrice Joan Tetzel, épousée en 1949 jusqu’au décès de l’actrice en 1977. Il meurt peu de temps après d’une pneumonie le 28 janvier 1978 à l’âge de 79 ans FILMOGRAPHIE : | ||
Avec Marlene Dietrich |
1926 : Les Aventures d’un billet de 10 marks (Die Abenteuer eines zehnmarkscheines) de Berthold Viertel 1926 : Brennende Grenze d’Erich Waschneck 1927 : La Tragédie de la Rue (Dirnentragödie) de Bruno Rahn 1927 : Das Mädchen ohne Heimat de Constantin J. David 1927 : Régine (Regine, die Tragödie einerFfrau) d’Erich Waschneck 1927 : Aveugle (Die heilige Lüge) d’Holger-Madsen 1927 : Le Procès de Donald Westhof (Der Kampf des Donald Westhof) de Fritz Wendhausen 1927 : Petronella (Petronella Das Geheimnis der Berge) de Hanns Schwarz 1927 : Prince ou pitre (Fürst oder Clown) d’Aleksandr Rasumnji 1927 : Les Serfs (DieLeibeigenen) de Richard Eichberg 1927 : Le prince des voleurs (Schinderhannes) de Curtis Bernhardt 1928 : La Lanterne rouge (Die Rothausgasse) de Richard Oswald 1929 : Revolte im Erziehungshaus de Georg Asagaroff 1929 : Nuit d’angoisse (Masken) de Rudolf Meinert 1930 : Hokuspokus de Gustav Ucicky 1930 : L’Affaire Dreyfus (Der Fall Dreyfus) de Richard Oswald 1930 : Le Chemin de Rio (Der Weg nach Rio) de Manfred Noa 1930 : 1914, fFeurs meurtries (1914, die letzten Tage vor dem Weltbrand) de Richard Oswald 1931 : Filles de nuit (Zwischen nacht und Morgen) de Gehradt Lamprecht 1931 : Cœur d’espionne (Im Geheimdienst) de Gustav Ucicky 1931 : Colonne de nuit (Nachtkolonne) de James Bauer 1931 : Les Nuits de Port Said de Leo Mittler 1932 : Qui a raison ? (Moral und Liebe) de Georg Jacoby 1933 : Unsichtbare Gegner de Rudolf Katscher 1935 : Rhodes, l’Africain (Rhodes of Africa) de Berthold Viertel 1936 : Agent secret (Sabotage) d’Alfred Hitchcock 1936 : Evasion (Everything is Thunder) de Milton Rosmer 1937 : Le Voilier maudit (Ebb Tide) de James P. Hogan 1940 : La Maison des sept péchés (Seven Sinners) de Tay Garnett 1940 : Camarade X (Comrade X) de King Vidor 1940 : La Femme invisible (The Invisible Woman) d’A. Edward Sutherland 1940 : La Proie du Mort (Rage in Heaven) de W.S. Van Dyke 1941 : Boule de feu (Ball of Fire) d’Howard Hawks 1943 : Mission à Moscou (Mission to Moscow) de Michael Curtiz 1943 : Les Otages de la Moldau (Hostages) de Frank Tuttle 1946 : Légitime défense (The Shop at Sly Corner) de George King 1948 : Tendresse (I remember Mama) de George Stevens 1949 : Anna Lucasta (Anna Lucasta) d’Irving Rapper 1950 : La Tour blanche (The White Tower) de Ted Tetzlaff 1951 : Der schweigende Mund de Karl Hartl 1951 : Top secret (Ultra Secret) de Mario Zampi 1953 : The House of the Arrow de Michael Anderson 1954 : Prisonnier de guerre (Prisoner of War) d’Andrew Marton 1955 : Sept ans de Réflexion (The Seven Year Itch) de Billy Wilder 1956 : Guerre et Paix (War and Peace) de King Vidor 1957 : L’Adieu aux armes (A Farewell to Arms) de Charles Vidor 1958 : La Clé (The Key) de Carol Reed 1958 : La Tempête (La Tempesta) d’Alberto Lattuada 1961 : Sardonicus (Mr. Sardonicus) de William Castle 1962 : Garçonnière pour quatre (Boys’ Night out) de Michael Gordon 1962 : Les Amours enchantées (The wonderful World of the Brothers Grimm) d’H Levin & G Pal 1962 : Les Pirates du bout du monde (Mooncussers) de James Neilson 1963 : Les Drakkars (The Long Ships) de Jack Cardiff 1964 : L’Amour est merveilleux (Joy in the Morning) d’Alex Segal 1966 : Mes Funérailles à Berlin (Funeral in Berlin) de Guy Hamilton 1966 : Les Détraqués (The Happening) d’Elliot Silverstein 1967 : Un Cerveau d’un milliard de dollars (Billion Dollar Brain) de Ken Russell 1968 : Les Tueurs sont lâchés (Assignment to kill) de Sheldon Reynolds 1969 : La Folle de Chaillot (The Madwoman of Chaillot) de Bryan Forbes 1969 : L’Exécuteur (The Executioner) de Sam Wanamaker 1970 : Song of Norway d’Andrew L. Stone 1974 : Top Secret (The Tamarind Seed) de Blake Edwards Filmographie d'Oskar HOMOLKA | |
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