Judy HOLLIDAY | ||
Actrice américaine | ||
Il est toujours difficile à Hollywood pour une jolie femme de développer ses talents comiques. Pour cela, elle doit multiplier les grimaces et les facéties, user d’une énergie frénétique, se mettre dans des situations périlleuses et également passer pour une ravissante idiote. Judy Holliday en est le parfait exemple. Souvent critiquée pour ses excès, elle a su séduire les maîtres de la comédie que sont George Cukor, Richard Quine et Vincente Minnelli. Née le 21 juin 1921 à New York, Judith Tuvim est issue d’un couple de juifs. Son père, directeur exécutif de la fondation du Fond national juif d’Amérique et un activiste politique, à six reprises candidat du parti démocrate pour l’état de New York et sa mère enseigne le piano. Judith se révèle être une enfant surdouée, ce qui ne manque pas de piquant quand on sait qu’elle joua tant de « ravissantes idiotes ». Elle découvre le monde du spectacle en travaillant comme standardiste au Mercury Theater d’Orson Welles. Fondant ensuite la troupe The Revuers avec des amis, dont Betty Comden et Adolph Green, elle se produit dans des cabarets, jusqu’à ce que le groupe se voie offrir des petits rôles à Hollywood. Premiers triomphes à Broadway Revenue à New York en 1945 et rebaptisée Judy Holliday, la jeune femme se fait remarquer en tenant son premier rôle de blonde « limitée » dans le spectacle Kiss Them for Me. Son tempérament comique y fait merveille, et c’est tout naturellement qu’on pense à elle quand, l’année suivante, Jean Arthur doit renoncer à jouer la pièce Born Yesterday de Garson Kanin. Judy s’avère irrésistible dans le rôle de Billie Dawn, une « grue » inculte qui veut s’instruire pour pouvoir tenir tête à son amant, le gangster Harry Brock interprété par Paul Douglas. La pièce connaît un énorme succès. Vedette blacklistée Soutenue par Spencer Tracy et Katharine Hepburn, Judy obtient en 1949 le second rôle important de Doris, convaincue de tentative de meurtre sur son mari dans Madame porte la culotte de George Cukor. Elle retrouve le même Cukor dans l’adaptation de Comment l’esprit vient aux femmes. où Broderick Crawford a été préféré à Paul Douglas. Judy Holliday y livre une composition si hilarante qu’elle décroche l’Oscar de la meilleure actrice. Mais en ces temps de guerre froide, elle est convoquée devant la commission des activités anti-américaines, qui la soupçonne de communisme. Même si elle est blanchie, son activité professionnelle se ralentit et la rayonnante actrice ne joue que deux films de George Cukor dans les trois années qui suivent. Elle montre une facette plus dramatique de son talent dans Je retourne chez Maman et démontre à nouveau ses talents comiques dans Une Femme qui s’affiche. Une présence survitaminée Judy Holliday a épousé en 1948 le clarinettiste David Oppenheim, malgré les doutes sur les orientations sexuelles du future producteur de musique et de télévision. Le couple a un enfant Jonathan Oppenheim qui suivra la voie de ses parents en étant monteur et producteur de cinéma et de télévision. David et Judy divorcent en 1957. En 1954, elle partage l’affiche de Phffft de Mark Robson avec son ami Jack Lemmon. Richard Quine lui confie le rôle de l’insupportable actionnaire de La Cadillac en or massif et celui d’Emily, la jeune épouse enceinte confrontée aux problèmes de religion et de tradition familiale dans Pleine de Vie. Dans le même temps, elle triomphe à Broadway dans Bells Are Are Ringing qui est porté à l’écran quatre ans plus tard par Vincente Minnelli sous le titre Un Numéro du tonnerre avec Dean Martin pour partenaire. Ce sera la dernière prestation de Judy Hallyday au cinéma. Cette carrière prometteuse se termine malheureusement en 1963 sur l’échec critique et commercial de la comédie musicale Hot Spot à Broadway. L’actrice qui se sait malade n’aura rayonné qu’une douzaine d’années, le temps d’une dizaine de films où son abattage et sa fantaisie ont fait merveille. Atteinte d’un cancer du sein, l’actrice s’éteint à New York, le 7 juin 1965 au terme d’un courageux combat. FILMOGRAPHIE : | ||
Avec William Holden et George Cukor |
1938 : Too much Johnson d’Orson Welles (cm) 1944 : Montmartre à New York (Greenwich Village) de Jack O’Connell 1944 : Winged victory de George Cukor 1945 : Pour nos gars en uniforme (something for the boys) de Lewis Seiler 1949 : Madame Porte-la-Culotte (Adam’s rib) de George Cukor 1950 : Comment l’esprit vient aux femmes (born yesterday) de George Cukor 1951 : Je retourne chez maman (the marrying kind) de George Cukor 1953 : Une femme qui s’affiche (it should happen to you) de George Cukor 1954 : Phffft ! de Mark Robson 1956 : Une Cadillac en or massif (the solid gold Cadillac) de Richard Quine 1956 : Pleine de vie (full of life) de Richard Quine 1960 : Un numéro du tonnerre (bells are ringing) de Vincente Minnelli Filmographie de Judy HOLLIDAY | |
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