Katharine HEPBURN
 Actrice américaine
Katharine Hepburn est l’agent double de la féminité à Hollywood. En effet, son androgynie, trop moderne pour l’époque, lui interdit d’en être l’ambassadrice. Aussi Katharine Hepburn, actrice brillante, idéaliste et enthousiaste, défend-elle surtout un certain type de femme de caractère. Personnage à part dans le panorama hollywoodien, Katharine Hepburn a réussi une des carrières les plus flamboyantes du cinéma.
Fille d’un chirurgien et d’une suffragette, Katharine Houghton Hepburn voit le jour le 12 mai 1907, à Hartford dans le Connecticut. Elle passe une enfance heureuse en Nouvelle-Angleterre, et étudie dans de prestigieux établissements scolaires de la Côte Est des États-Unis. Dès 1920, elle débute sa carrière artistique à Broadway, et sort diplômée d’art dramatique en 1928. Ses débuts sont difficiles, mais Holiday lui attire enfin le succès. Reine des Amazones dans The warrior’s husband, elle ne passe plus inaperçue à Broadway.
La garçonne
En 1932, George Cukor lui confie le rôle principal de Héritage face à John Barrymore. Sa carrière démarre en flèche. Morning glory de Lowell Sherman n’est pas une métaphore. La jeune actrice arriviste qu’Hepburn y incarne lui apporte réellement la gloire et son premier oscar. À l’inverse, Alice Adams de George Stevens la transforme en jeune provinciale victime du jeu social. Puis sa création pour Les quatre filles du Docteur March de George Cukor crée la surprise. Son personnage de garçon manqué est plus femme que les autres. Le film est un immense succès. Elle navigue dès lors d’un genre à l’autre incarnant Marie Stuart pour John Ford ou donnant la réplique à Charles Boyer dans Cœurs brisés. Actrice-fétiche de Cukor, Hepburn joue aussi Sylvia Scarlett en 1936. Travestie en jeune homme, elle nuance d’émotion une séduction piquante mais grave et réussit à rester dans le ton d’un film partagé entre comédie américaine et Angleterre à la Dickens. Dans L’impossible Monsieur Bébé d’Howard Hawks, Katharine Hepburn libère la libido quelque peu timide de Cary Grant, par un zèle tout feu tout flamme. Indiscrétions renverse les rôles entre les mêmes acteurs mais Hepburn s’avère tout aussi convaincante en jeune héritière guindée que l’amour revient conquérir. Elle domine la Pension d’artistes de Gregory La Cava qui héberge Ginger Rogers, Lucille Ball et Eve Arden.
La compagne de Tracy
La femme de l’année de George Stevens offre à l’actrice un nouveau partenaire, Spencer Tracy. L’harmonie entre la fougue de Katharine Hepburn et la solidité de Spencer Tracy est parfaite. Ensemble, ils tournent plusieurs films dont La flamme sacrée, un film antifasciste puis L’enjeu de Frank Capra qui dénonce les embrouilles électorales. Mais surtout Madame porte la culotte et Mademoiselle Gagne-Tout, deux films de George Cukor écrits par le couple Garson Kanin et Ruth Gordon, où la discrimination sexuelle est prétexte à mettre en scène un affrontement amoureux plein de verve entre les deux acteurs. Katharine Hepburn est ensuite Clara Schumann dans Passion immortelle de Clarence Brown. Son humour illumine un portrait de vieille missionnaire amoureuse pour La Reine Africaine de John Huston auprès d’Humphrey Bogart.
À perdre la raison
Le ton est au drame dans Vacances à Venise et Soudain l’été dernier inspire sa fascinante composition de Mrs Venable, un rôle noir. La cinquantaine passée, l’actrice trouve un nouveau registre, celui de la femme émancipée. Les années 60 et 70 lui réservent quelques apparitions remarquables, dont Devine qui vient dîner, dernier film avec Spencer Tracy et nouvel oscar, puis Aliénor d’Aquitaine dans Un lion en hiver et une troisième statuette et La Folle de Chaillot. Couverte d’honneurs, la grande dame du cinéma tourne de moins en moins, préférant la quiétude de sa maison. En 1980, Katharine joue, aux côtés d’Henry Fonda, dans La maison du lac. Son interprétation lui rapporte un quatrième Oscar, et la fait rentrer dans la légende hollywoodienne. Toutefois, elle se retire sur la pointe des pieds, ne faisant que de rares apparitions dans des documentaires ou à la télévision. Seul Warren Beatty, en 1993, réussit à la convaincre de faire une apparition, à ses côtés, dans Rendez-vous avec le destin. Atteinte depuis plusieurs années de la maladie de Parkinson, Katharine Hepburn, grande dame mondialement vénérée s’éteint discrètement dans sa propriété du Connecticut, le 29 juin 2003.


FILMOGRAPHIE :

Avec George Cukor
1932 : Héritage (A Bill of divorcement) de George Cukor
1933 : La Phalène d’argent (Christopher strong) de Dorothy Arzner
1933 : Gloire éphémère (Morning Glory) de Lowell Sherman
1933 : Les Quatre filles du docteur March (Little women) de George Cukor
1934 : Mademoiselle Hicks (Spitfire) de John Cromwell
1934 : The Little Minister de Richard Wallace
1935 : Cœurs brisés (Break of Hearts) de Philip Moeller
1935 : Sylvia Scarlett (Sylvia Scarlett) de George Cukor
1935 : Désirs secrets (Alice Adams) de George Stevens
1936 : Marie Stuart (Mary of Scotland) de John Ford
1936 : La Rebelle (A Woman Rebels) de Mark Sandrich
1937 : Pour un baiser (Quality Street) de George Stevens
1937 : Pension d’artistes (Stage Door) de Gregory LaCava
1938 : L'Impossible Monsieur Bébé (Bringing up Baby) de Howard Hawks
1938 : Vacances (Holiday) de George Cukor
1940 : Indiscrétions (The Philadelphia Story) de George Cukor
1942 : La Femme de l'année (Woman of the Year) de George Stevens
1943 : La Flamme sacrée (Keeper of the Flame) de George Cukor
1943 : Le Cabaret des étoiles (Stage Door Canteen) de Frank Borzage
1944 : Les Fils du dragon (Dragon Seed) de Jack Conway et Harold S. Bucquet
1945 : Sans amour (Without Love) d’Harold S. Bucquet
1946 : Lame de fond (Undercurrent) de Vincente Minnelli
1947 : Le Maître de la prairie (Sea of Grass) d’Elia Kazan
1947 : Passion immortelle (Song of Love) de Clarence Brown
1948 : L'Enjeu (State of the Union) de Frank Capra
1949 : Madame porte la culotte (Adam's Rib) de George Cukor
1951 : La Reine Africaine (The African Queen) de John Huston
1952 : Mademoiselle Gagne-Tout (Pat and Mike) de George Cukor
1955 : Vacances à Venise (Summertime) de David Lean
1956 : Le Faiseur de pluie (The Rainmaker) de Joseph Anthony
1956 : Whisky, vodka et jupon de fer (The Iron Petticoat) de Ralph Thomas
1957 : Une femme de tête (The Desk Set) de Walter Lang
1959 : Soudain l’été dernier (Suddenly, Last Summer) de Joseph L. Mankiewicz
1962 : Long voyage vers la nuit (Long Days Journey into Night) de Sidney Lumet
1967 : Devine qui vient dîner... (Guess Who's Coming to Dinner) de Stanley Kramer
1968 : Le Lion en hiver (The Lion in Winter) d’Anthony Harvey
1969 : La Folle de Chaillot (The Madwoman of Chaillot) de Bryan Forbes
1971 : Les Troyennes (The Trojan Women) de Michael Cacoyannis
1973 : A Delicate Balance de Tony Richardson
1973 : La Ménagerie de verre (The Glass Menagerie) d’Anthony Harvey (tv)
1975 : Il neige au printemps (Love Among the Ruins) de George Cukor (tv)
1975 : Une bible et un fusil (Rooster Cogburn) de Stuart Millar
1978 : Olly, Olly, Oxen Free de Richard A. Colla
1979 : Le blé est vert (The Corn Is Green) de George Cukor (tv)
1981 : La Maison du lac (On Golden Pond) de Mark Rydell
1984 : Grace Quigley d’Anthony Harvey
1986 : Mrs. Delafield Wants to Marry de George Schaefer (tv)
1988 : Laura Lansing Slept Here de George Schaefer (tv)
1992 : Bijoux, hot-dogs et tasses de thé (The Man Upstairs) de George Schaefer (tv)
1994 : Un amour oublié (This Can't Be Love) d’Anthony Harvey (tv)
1994 : One Christmas de Tony Bill (tv)
1994 : Rendez-vous avec le destin (Love Affair), de Glenn Gordon Caron


Filmographie de Katharine HEPBURN
 
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