David Edward Leslie Hemmings est né le 18 novembre 1941 à Guildford dans le Surrey. Issu d’une famille modeste, son père est vendeur de confiserie. Il fait de bonnes études à l'Alleyn's School, à la Glyn Grammar School à Ewell et l’École éducative des Arts. Il développe très jeune des talents de soprano et entretient une étroite amitié avec le compositeur Benjamin Britten.
Photographe lunaire
David Hemmings crée le rôle de Miles dans l'opéra de chambre Turn of the Screw de Britten en 1954. La relation équivoque avec Britten, démentie toute sa vie par Hemmings s’interrompt lorsque le jeune garçon mue. Le jeune Hemmings abandonne le chant et se tourne vers le cinéma. Il incarne des jeunes gens décalés dans des films souvent musicaux comme The Painted Smile, Some People ou Live it Up. Il obtient un bon second rôle dans Dans les Mailles du Filet de Michael Winner auprès d’Oliver Reed. Acteur typique du free cinéma, il saisit sa chance lorsque Michelangelo Antonioni lui confie le rôle principal de Thomas, le jeune photographe de mode témoin d’un meurtre dans Blow-up. Film d’essai en liberté sans réel scénario avec des superbes nymphettes comme Vanessa Redgrave, Sarah Miles ou Jane Birkin, Blow-up obtient la palme d’or à Cannes et contribue à faire de David Hemmings et Vanessa Redgrave des stars. Après Le Mystère des Treize, aimable polar où il joue le frère de Sharon Tate et dont l’action se déroule dans les vignobles français, David Hemmings accepte le rôle de Mordred dans la comédie musicale de la Warner Camelot auprès de Richard Harris. Une façon de renouer avec le chant. Puis il enchâine en incarnant l’énergique Louis Nolan dans La Charge de la Brigade légère de Tony Richardson à la thématique complètement inversée par rapport au classique de Michael Curtiz avec Errol Flynn.
Du film de genre à la mise en scène
David Hemmings passe aisément d’un genre à l’autre, du puissant film de guerre Un Jour parmi tant d’autres de Peter Collins, à la comédie policière Trio d’escrocs avec Richard Attenborough et Alexandra Stewart, des érotiques Barbarella de Roger Vadim et Le Club des Libertins de Philip Saville à l’épopée historique Alfred le grand, vainqueur des Vikings avec Michael York. Mais la plupart de ces productions sont des échecs financiers. Hemmings assure des rôles de soutien dans les thrillers Qui veut la fin avec Samantha Eggar pour la MGM, ou Mort d’un prof, dans la comédie satirique Love Machine de Jack Haley Jr, le film d’horreur Voices avec Gayle Hunnicutt, l’érotique Le Pervers tourné en Espagne et le film de guerre maritime Terreur sur le Britannic de Richard Lester où il retrouve Richard Harris. Il part tourner en Italie Nico l’Arnaqueur avec Tomas Milian, Action immédiate avec Fabio Testi et surtout Les Frissons de l’Angoisse, le chef d’œuvre gothique de Dario Argento. David Hemmings se tourne vers la réalisation en 1972 avec Running Scared, adapté d’un roman de Gregory Macdonald puis The Fourteen qui remporte l’Ours d'argent à Berlin. Mais ses réalisations ne font pas recette même quand il obtient le soutien de David Bowie, Marlene Dietrich et Kim Novak dans le singulier Schöner Gigolo, armer Gigolo, longtemps resté dans les boîtes avant d’être projetté quinze ans plus tard. Il poursuit son œuvre de réalisation à la télévision.
Des rôles de composition de prestige
David Hemmings joue les seconds rôles dans de belles productions comme L’île des Adieux d’après Hemingway, Le Piège infernal avec Stephen Boyd, Le Prince et le Pauvre d’après Mark Twain, La Disparition avec Geraldine Chaplin ou Meurtre par décret, une aventure de Sherlock Holmes incarné par Christopher Plummer. Après un passage à vide, il revient transformé physiquement dans Gladiator de Ridley Scott pour paraître dans Spy Game, Gangs of New York, La Ligue des Gentlemen extraordinaires et terminer avec Blessed auprès d’Heather Graham et Romantik du turc Sinan Çetlin sorti après son décès. Inlassable coureur, David Hemmings a eu six enfants en tout de trois mariages, une fille avec Genista Ouvry de 1960 à 1967, un fils Nolan avec Gayle Hunnicutt de 1968 à 1975, trois fils et une fille avec Prudence de Casembroot de 1976 à 1997. À propos de sa relation avec Gayle Hunnicutt, David Hemmings a lancé cette remarque : « Nous étions les Taylor et Burton du pauvre ». Il épouse en quatrièmes noces Lucy Williams en 2002 qui restera sa compagne jusqu’à sa mort. David Hemmings est décédé en 2003 à l'âge de 62 ans d'une crise cardiaque, à Bucarest, en Roumanie, sur le tournage de Blessed.
FILMOGRAPHIE :
Avec Michelangelo
Antonioni
1957 : Sainte Jeanne (Saint Joan) d’Otto Preminger
1957 : Five Clues to Fortune de Joe Mendoza
1957 : The Heart Within de David Eady
1959 : No Trees in the Street de Jack Lee Thompson
1959 : Men of Tomorrow d’Alfred Travers
1959 : In the Wake of a Stranger de David Eady
1961 : The Wind of Change de Vernon Sewell
1962 : Play It Cool de Michael Winner
1962 : The Painted Smile de Lance Comfort
1962 : Some People de Clive Donner
1963 : Live It Up! de Lance Comfort
1963 : Two Left Feet de Roy Ward Baker
1964 : Dans les mailles du filet (The System) de Michael Winner
1965 : Be My Guest de Lance Comfort
1966 : Le Mystère des treize (Eye of the Devil) de Jack Lee Thompson
1966 : Blow-Up (Blow up) de Michelangelo Antonioni
1967 : Camelot (Camelot) de Joshua Logan
1968 : La Charge de la brigade légère (The Charge of the Light Brigade) de Tony Richardson
1968 : Un Jour parmi tant d’autres (The Long Day's Dying) de Peter Collinson
1968 : Trio d'escrocs (Only When I Larf) de Basil Dearden
1968 : Barbarella de Roger Vadim
1969 : Le Club des libertins (The best House in London) de Philip Saville
1969 : Alfred le Grand, vainqueur des Vikings (Alfred the Great) de Clive Donner
1970 : Qui veut la fin (The Walking Stick) d’Eric Till
1970 : Le Tunnel de la peur (Fragment of Fear) de Richard Sarafian
1970 : Simon Simon de Graham Stark (cm)
1971 : Mort d'un prof (Unman, Wittering and Zigo) de John MacKenzie
1971 : Love Machine (The Love Machine) de Jack Haley Jr.
1973 : Voices (Voices) de Kevin Billington
1974 : Le Pervers (No es nada, mamá, sólo un juego) de Jose Maria Forque
1974 : Terreur sur le Britannic (Juggernaut) de Richard Lester
1975 : Les Frissons de l'angoisse (Profondo rosso) de Dario Argento
1975 : A Dream of Living de Philip Saville (tv)
1975 : Mr. Quilp (The Old Curiosity Shop) de Michael Tuchner
1975 : Horse Latitudes de Peter Rowe (tv)
1977 : Action immédiate (La via della droga) d'Enzo G. Castellari
1977 : Nico l'arnaqueur (Squadra antitruffa) de Bruno Corbucci
1977 : L'Île des adieux (Islands in the Stream) de Franklin J. Schaffner
1977 : Le Prince et le Pauvre (The Prince and the Pauper) de Richard Fleischer
1977 : La Disparition (The Disappearance) de Stuart Cooper
1977 : Le Piège infernal (The Squeeze) de Michael Apted
1978 : Clouds of Glory: The Rime of the Ancient Mariner de Ken Russell (tv)
1978 : Les Liens de sang de Claude Chabrol
1978 : Le Jeu de la puissance (Power Play) de Martin Burke
1979 : C'est mon gigolo (Schöner Gigolo, armer Gigolo) de David Hemmings
1979 : Meurtre par décret (Murder by Decree) de Bob Clark
1979 : Soif de sang (Thirst) de Rod Hardy
1979 : Charlie Muffin (Charlie Muffin) de Jack Gold (tv)
1980 : Pas l’Ombre d’un Doute (Beyond Reasonable Doubt) de John Laing
1980 : Harlequin (Harlequin) de Simon Wincer
1981 : Prisoners (Prisoners) de Peter Werner
1981 : Dr Jekyll et M. Hyde (Dr. Jekyll and Mr. Hyde) d'Alastair Reid (tv)
1983 : Un homme, une femme, un enfant (Man, Woman and Child) de Dick Richards
1984 : Calamity Jane (Calamity Jane) de James Goldstone (tv)
1985 : Le Code Rebecca (The Key to Rebecca) de David Hemmings (tv)
1985 : Trafic à Beverly Hills (Beverly Hills Cowgirl Blues) de Corey Allen (tv)
1987 : La Main jaune (Harry's Hong Kong) de Jerry London (tv)
1987 : Three on a Match de Donald P. Bellisario (tv)
1989 : L’Arc-en-Ciel (The Rainbow) de Ken Russell
1993 : Passport to Murder de David Hemmings (tv)
1995 : A Mind to Murder de Gareth Davies (tv)
1996 : The Vanishing Man de Maurice Phillips (tv)
2000 : Gladiator (Gladiator) de Ridley Scott
2001 : Last Orders de Fred Schepisi
2001 : Spy game, jeu d'espions (Spy Game) de Tony Scott
2001 : Carton rouge (Mean Machine) de Barry Skolnick
2002 : Lenny Blue (Lenny Blue) d’Andy Wilson (tv)
2002 : La Castagne 2 (Slap Shot 2: Breaking the Ice) de Steve Boyum
2002 : Equilibrium (Equilibrium) de Kurt Wimmer
2002 : Meurtres en sommeil (Deathwatch) de Maurice Phillips (tv)
2002 : Gangs of New York (Gangs of New York) de Martin Scorsese
2003 : The Night We Called It a Day de Paul Goldman
2003 : The League of Extraordinary Gentlemen de Stephen Norrington
2004 : Romantik de Sinan Cetin
2004 : Blessed (Blessed) de Simon Fellows
Filmographie de David HEMMINGS